Sécurité et insécurité, une question difficile pour les socialistes
Y a-t-il des sujets que la Gauche ne peut pas aborder ? Il semble que oui. A part Manuel Valls et Ségolène Royal qui avancent courageusement le thème de la sécurité en apportant des solutions, les autres socialistes restent tranquillement au chaud, sans oser sortir du bois. Un peu comme s’ils n’avaient pas entendu la question. Pour plaire aux Français, certains préfèrent se taire. Ne rien dire est parfois plus populaire. Mais attention, à court terme uniquement !
Ce sont encore les vieux réflexes des années 80 qui poussaient les dirigeants à considérer que tout acte de délinquance avait une cause, sociale ou familiale, ce qui excusait tout, rendant presque impossible la sanction. Etre de gauche, c’était ne pas vouloir assumer, trouver des excuses pour ne pas être le père fouettard de tous ces actes de délinquance qui pourrissent la vie d’une partie non négligeable de français.
Par manque de courage, 30 ans après, la gauche voudrait encore continuer d’habiller la réalité, sans affronter le quotidien des gens, préférant esquiver la question sur la nécessaire sanction. Une sorte d’absolution, une offrande au pardon.
Ce rôle va bien aux hommes de Foi mais pas aux hommes de Loi. La faiblesse de décision est ici une erreur politique. Par peur d’être ferme, on tourne autour du pot, mêlant une supposée incompatibilité intellectuelle entre les valeurs défendues et la sanction. « Miladiou », comme me disait un ancien aveyronnais rencontrés il y a plus de 20 ans sur la route, « qu’ils nous font chier ! C’est pourtant pas si dur de mettre une fessée ! ». Il semble que si. La peur de dire stop : l’inaccessible chemin pour les socialistes.
Pendant ce temps, ceux qui attendent des solutions pour réparer les bobos du quotidien, se tournent vers les partis politiques qui proposent des solutions. C’est là, le creusé de l’extrême Droite, incarné par la triste figure du Front National, singé depuis prés de 10 ans maintenant par l’ancien ministre de l’intérieur et actuel président de la République : Nicolas Sarkozy.
L’absence des socialistes sur le terrain de la sécurité a laissé le champ libre à la droite, qui s’est appropriée ce créneau comme valeur de référence. Ce n’est pas un holdup que la Droite a fait sur le thème de la sécurité, c’est une prise de guerre idéologique sur un terrain déserté par la Gauche. A tel point qu’il suffit aujourd’hui pour un socialiste d’aborder le sujet pour se faire taxer de « politique de Droite ». Cette absence de positionnement est une des causes de l’échec de l’élection présidentielle de 2002.
Pourquoi les Français n’auraient que la Droite comme interlocuteur quant il s’git de parler « sécurité » ? La Gauche ne serait pas crédible ? Ce n’est pas possible de concilier les valeurs de Gauche avec la notion de répression ?
La sécurité est un sujet comme les autres. Les socialistes ne doivent pas avoir peur d’innover.
Vouloir briguer les plus hautes fonctions de l’Etat, c’est proposer un autre modèle de société, mais aussi, battre les meilleurs là où ils sont les meilleurs !
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