Ségolène Royal : la dame de fer
Y a-t-il un psychiatre disponible pour l’eurodéputé Vincent Peillon ? La plaisanterie a assez duré. Un peu trop même. En se comportant avec l’Espoir à gauche (EAG) comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, l’homme s’est scratché en beauté. Peu importe donc ses répliques puériles et insultantes, il s’est tout seul mis hors-jeu. Hier, en nommant un triumvirat composé de Jean-Louis Bianco, Najat Vallaud-Belkacem et Gaëtan Gorce, à la tête de SON mouvement, n’en déplaise à tous les mamamouchis médiatiques et hypocrites, Ségolène Royal fait donc taire ceux qui ont osé parler d’incruste.
Peillon n’est pas à son premier fait d’armes. Il a depuis, été jugé, notamment par Jean Quatremer comme étant un homme aux alliances fluctuantes et changeantes, au gré sans doute de ses intérêts mais bien plus, guidés par les sondages qui donneraient Ségolène Royal perdante dans tous les cas de figure en 2012. Qui peut encore croire, en France, aux sondages après l’instrumentalisation qu’en fait l’Elysée ? Il faut à la limite être un peu
A la différence de beaucoup, Ségolène Royal est certes issue du sérail, mais, sans nul doute, la seule rénovatrice. Les militants, notamment dans le plus grand mouvement à l’intérieur du Parti socialiste, Désirs d’avenir, l’ont bien compris. Il est donc étonnant de voir son ancien lieutenant, Vincent Peillon, qui a vu comment la dame de fer du Poitou a réussi, malgré une hostilité mâtinée de misogynie et d’un cynisme abyssal dompter les éléphants, se tromper ainsi. S’est-il vu très beau, puisque tout le monde croyait qu’il travaillait en collégialité avec Ségolène Royal ?
Prudente, Martine Aubry préfère ne pas se prononcer sur ces bisbilles. En réalité, elle sait très bien qu’aucun homme de gauche, quel qu’il soit, ne peut gagner l’élection présidentielle sans s’appuyer sur Ségolène Royal et ses soutiens. C’est indéniable. Avec tout ce qu’elle a eu à subir de son camp en 2007, elle a raison de procéder ainsi, à l’encontre de ceux qui ne sont là que pour diviser, exclure, lyncher. Ces Iznogoud ne passeront pas. La vérité finira par triompher. Ce matin aussi, sur BFMTV, devant Jean-Jacques Bourdin, l’ancien premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, n’a pas lui aussi voulu intervenir, indiquant que son parti est problématique, dans la mesure où, au lieu du premier secrétaire qui devrait être le candidat naturel du parti, il y a des primaires. Il les souhaite néanmoins transparentes.
Les vulgaires réflexes matérialistes prennent désormais le pas sur le concret. Peillon affirme qu’il travaille depuis un an mais, il se laisse aller à des attaques de caniveaux, traitant ses contradicteurs comme étant des attardés mentaux. Lors de notre précédant billet intitulé Royal-Peillon : la vérité cachée , nous tentions de montrer que, les épisodes et rituels d’approbation n’existaient plus, et , uniquement les OPA, les trahisons et les compromissions, guidaient malheureusement, l’action politique, à gauche comme à droite. C’est regrettable, cette image que donnent les politiques. Comment peuvent-ils dès lors, attirer vers eux, des personnes qui, chaque jour davantage sont dégoûtés de la politique ?
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