Sept milliards

Tous les démographes sont à peu près d’accord : il y a aujourd’hui sept milliards d’êtres humains sur la planète.
Le nombre est évidemment approximatif pour la simple et bonne raison que toutes les maternités ne sont pas encore reliées à Internet, et encore moins les cimetières. D’ailleurs, il y a tant d’endroits où on nait ou où on meurt qui ne sont reliés à rien du tout, que cela rend inutile une quelconque modernisation des seuls lieux officiels.
Donc, sept milliards.
Malheureusement très peu de gens ont une idée claire de ce que représente un milliard. La plupart se disent c’est beaucoup, c’est immense, c’est affreux, c’est la fin du monde et ils préfèrent qu’on leur parle d’autre chose. Et ce ne sont pas les experts, habitués qu’ils sont aux nombres gigantesques, qui vont les aider. Le salut, s’il vient, viendra des vulgarisateurs, talentueux, rigoureux, honnêtes, désintéressés.
Comme j’ose me ranger dans cette catégorie, voici.
Sept milliards, donc.
Supposons que le poids moyen d’un être humain soit de 20 kg.
Oui, c’est faible, mais il n’y a pas que des américains, et il y a beaucoup d’enfants. Si on veut, on pourra refaire les calculs en prenant le double, mais on verra que ça ne changera rien à ma conclusion.
Disons donc 20Kg.
Multiplié par 7 milliards, ça représente (faites-moi confiance) une masse totale de 140 millions de tonnes.
Sachant que la masse volumique du corps humain est environ 1 (là encore il y a des spécialistes), on peut estimer à 140 millions de mètres cubes le volume total de la barbaque humaine (avant décomposition, évidemment).
Ce qui signifie qu’en creusant un trou de 1km de large, 1km de long et 200 m de profondeur, on peut faire disparaître sans difficulté la totalité de l’espèce humaine (même tout habillée).
Il est clair qu’en prévoyant plus de trous, plus petits et dispersés sur la planète, on fera sur les frais de transports et d’excavation de grosses économies, quitte à ajouter quelques subventions, histoire d’encourager la micro-entreprise.
Comme vous le voyez, c’est tout à fait à notre portée.
D’autant qu’il est nul besoin pour lancer le projet d’une concertation internationale, de celles où tout le monde finit par se mettre d’accord pour se mettre d’accord de ne pas se mettre d’accord.
Voilà, j’espère avoir été clair : convenez que, contrairement à ce que vous pensiez, sept milliards, ce n’est vraiment pas grand chose.
38 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON