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Septembre 2011, l’histoire bégaie

 Car Dame Histoire ignore, au contraire de Démosthène, l’art de se mettre des cailloux dans le bec pour lire à haute voix le récit chaotique du nouveau Siècle commençant… Constantes et invariantes ou l’histoire recommencée ! Ainsi l’affaire Libyenne ressemble furieusement, sur le fond et non dans la forme bien entendu, à la crise de Suez de 1956 lorsque Nasser voulut nationaliser le Canal. Une alliance secrète, connue sous le nom de Protocole de Sèvres, lia Anglais, Français et Israéliens, qui aboutit à la jonction à Suez de trois corps expéditionnaires. A contrario de la situation actuelle, la Russie mit son holà et menaça de nucléariser les imprudents qui venaient impudemment empiéter sur sa chasse gardée du Levant. Les États-Unis, lesquels à l’époque guignaient férocement l’empire colonial français en pleine déliquescence (l’Indochine est perdue et l’Algérie s’est embrasée), rêvant de les remplacer dans leurs zones d’influence, envoyèrent eux aussi un ultimatum. Or quoiqu’en Libye la troupe hébreu n’apparaisse pas* et que les É-U soient de la partie, il existe malgré tout quelques similitudes troublantes entre les deux affaires, la seconde fleurant bon la revanche sur une aventure qui la première fois, cinq décennies auparavant, avait tourné au fiasco… l’Entente cordiale ayant viré à condominium à trois sur la Méditerranée orientale (Israël, membre non inscrit de l’Otan en est cependant un associé de plein droit), tout cela annonce de futures grandes manœuvres pour l’appropriation des ressources des riches gisements d’énergies fossiles qui restent à exploiter sur l’autre bord de l’ex Mare Nostrum. Reste que la totalité de l’histoire n’est pas encore écrite et que la victoire d’aujourd’hui pourrait bien à nouveau, comme au bon vieux temps, tourner vinaigre : la création d’un Émirat islamique en Libye (à nos portes) n’étant pas une hypothèse absurde ou pire, un retour de flamme qui cramerait ensemble les rebelles et leurs séides otanesques.

Mais à tout saigneur, tout honneur, M. Strauss-Kahn continue à alimenter les gazettes et les tribunaux : Sud Radio animée par Robert Ménard** vient en effet de faire l’objet d’une plainte pour délit d’antisémitisme pour avoir laissé dire sur son antenne que les coreligionnaires de S-K auraient pu se mobiliser en sa faveur. Horresco referens. Au CSA l'affaire est prise très au sérieux et Rachid Ahrab, président du groupe de travail relatif à la déontologie des contenus audiovisuels (entendez de la correction politique, terme actuel pour désigner la Censure autogérée), examine « d’éventuelles sanctions  ». Sur le sol des Droits de l’Homme il ne fait pas bon dire que le soleil luit en plein jour et que les groupes de pression communautaristes sont puissants et agissant. L’avocat Cicéron dans l’une de ses plaidoiries désignait déjà, il y a deux mille ans, « ces gens dont on doit taire le nom  ». Éternel recommencent ou grande continuité historique ?

M. S-K sort donc « blanchi » de sa mésaventure, mais peut-être pas guéri. Blanchi peut signifier judiciairement exonéré d’une charge ou bien, au début du XXe siècle, une syphilis neutralisée. Un blanchissage qui s’obtenait à coup de composés mercuriels dont l’effet n’était pas curatif mais palliatif, c’est-à-dire en masquant les symptômes. Aujourd’hui le tréponème pâle a été remplacé par le VIH et le mercure par la trithérapie qui atténue l’infection mais ne l’éradique point… Car le New-York Post se demandait le 18 mai si S-K ne sortirait pas, hélas, séropositif de sa mésaventure*** ? Blanchi mais pas guéri disions-nous ! M. S-K pratiquant à tout-va le sexe à risque, il a conservé en entier ses chances de confirmer dans l’avenir une réputation bien établie de dangereux récidiviste. C’est d’ailleurs en substance ce que disait l’ancien Premier ministre socialiste Rocard, lundi soir à l’occasion du Grand Journal de Canal+, le jugeant « atteint de maladie mentale » ! Un pavé dans le marigot socialiste, un de plus. Cependant, comme la psychanalyse n’a jamais guéri en un siècle qui que ce soit, ce seront les tribunaux qui seront destinés ad vitam æternam à « blanchir » l’incurable ex directeur du FMI. Et ce ne sont pas miss Banon et sa mère, Anne Mansouret qui le démentiront. Cette dernière, pour avoir eu « une relation consentie mais clairement brutale dans un bureau de l'OCDE, à Paris où S-K était en 2000, Conseiller spécial du secrétaire général de l'organisation  », le décrit sans ambages comme un redoutable « prédateur sexuel  »****.

Il existe cependant une nuance entre être disculpé parce que la justice renonce à poursuivre et n’être pas innocenté. Oui, la justice américaine s’est défaussée se refusant à trancher. On imagine les pressions, voire les chantages, exercés sur le procureur New-Yorkais élu, Cyrus Vance sous le nez duquel d’affreuses carottes et d’horribles bâtons ont dû s’agiter. Ce pourquoi l’ex mari de Carla Bruni Tedeschi, Raphaël Enthoven*****, brillant philosophe de bazar a parfaitement raison, une récente matinales la Station communautariste France culture, de voir en S-K un nouveau Dreyfus… réhabilité à grand spectacle pour mieux escamoter le fait que la justice avait, là également, refusé de se prononcer. Car l’illustre Capitaine ne fut lui non plus jamais innocenté, mais simplement « gracié ».

Blanchi mais pas pour autant « innocent » ! Une nuance qui échappe aux affidés de S-K qui se répandaient au mois d’août sur France Inter Le Guen qui hurlait au « déni de justice », a au moins le mérite de ne s’être jamais renié au contraire de ces personnalités qui varient avec le flux et le reflux de l’information au cours des différents épisodes du feuilleton. Ainsi les Bernard Debré, député UMP de Paris, reconnaissant qu'il avait été « trop vite » en qualifiant Dominique Strauss-Kahn « d’homme peu recommandable »… la palme revenant à Martine Aubry qui, la semaine dernière avait fait part de son « immense soulagement  » en apprenant l'abandon des poursuites contre l'ancien directeur général du FMI : « J'espère que ceci nous amènera aussi à respecter la parole de Dominique Strauss-Kahn ». Amen. Cela pour mieux se dédire et donner mardi soir sur Canal+ un grand coup de barre féministe à gauche.

De toute évidence S-K fait peur, ses partisans sont nombreux et sont disséminés au cœur du système. Et là encore l’histoire recommence à bégayer d’importance : souvenons nous de l’Attentat de l’Observatoire auto organisé, qui eut dû couler définitivement la carrière politique de Mitterrand… un air de déjà vu, non ? Un super comité d’accueil n’attend-il pas S-K à Sarcelles, le petit doigt sur la couture du pantalon ? À Washington ce sont sept cents personnes qui ont ovationné l’érotomane priapique en chef venu platement regretter son erreur avec des trémolos crocodiliens dans une voix cassée par le « cauchemar » qui venait d’être le sien…

Non, certainement S-K n’est pas définitivement carbonisé. Parions sur son retour, lui le nouveau Dreyfus. Au demeurant, si l’histoire se répète, c’est le plus souvent en bouffonnerie après le drame absolu que représente une authentique affaire de trahison. Affaire qui a déchiré la France et servi de terreau à l’idéologie motrice ayant porté la création d’un nouvel État tentaculaire au Levant… ventre toujours fécond de tempêtes d’où sortira peut-être la prochaine guerre der des der  !

 

Notes :

* Mais qui nous dit qu’elles soient tout à fait absentes du théâtre des opérations ? Mercenaires, instructeurs arabophones mêlés aux forces spéciales franco-anglaises dans une fraternité d’armes retrouvée comme ce fut le cas en Irak, en 2003 lorsque le drapeau frappé du sceau de Salomon couvraient les premiers cercueils rapatriés aux É-U ? 

** Robert Ménard viré de RTL pour avoir pris fait et cause en faveur du FN, sera-t-il maintenant interdit de parole par cette instance politique décidément très vétilleuse quant à ses partisans et militants ? Mentionnons à ce titre la récente démission du Bureau politique, au bout de sept mois, de l’environnementaliste talentueux Laurent Ozon pour des propos jugés déplacés, relatifs à la tragédie d’Oslo.

 

*** Nafissatou Dallo, veuve de 32 ans, vit avec sa fille dans le Bronx, dans un immeuble appartement à Harlem de la Community AIDS United louant exclusivement aux adultes contaminés par le VIH et à leur famille.

**** L’EXPRESS.fr 18/07/2011

***** Famille tuyau de poêle : http://fr.wikipedia.org/wiki/Carla_Bruni-Sarkozy. Concubine de l’éditeur Jean-Paul Enthoven, Carla Bruni le cocufie avec son fils, Raphaël Enthoven, alors marié à Justine Lévy fille de BH Lévy, plumitif de grand renom et ministre officieux cumulant les portefeuille de la Guerre et des Affaires étrangères. Justine Lévy tirera vengeance et profit (les deux vont ensemble) en publiant un succès de librairie dans lequel elle trace un portrait peu flatteur de sa rivale. 


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2 réactions à cet article    



    • Crab2 15 septembre 2011 20:16

      Le jour de gloire est arrivé : ’’ Ainsi parlait le grand Nicolas Sarkozy ’’

      Cit/ :

      " La France est très attachée à l’unité de la Libye, à la réconciliation des Libyens et elle dit à ses amis libyens : ’’ regardez l’avenir ensemble, pas de vengeance, pas de règlements de comptes, le respect des règles de droit. " Mais, a poursuivi le président français, " pour que le pardon puisse être apporté par chacun, il faut que chaque Libyen sache que ceux qui ont commis des crimes ou qui ont volé le peuple libyen auront à rendre des comptes, il ne peut y avoir de pardon s’il y a le sentiment de l’impunité "



      Mais :

      Suite à partir de la page :

      http://laicite.over-blog.com/article-l-islam-source-de-legislation-84358355.html


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