Service public et entreprise privée

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Donc, hier, de 10 000 à 30 000 personnes ont défilé à Paris pour "la défense du service public". Et c’est au nom de ce sacro-saint "service public" que les salariés de la RTM paralysent la ville de Marseille depuis plus de 40 jours, pénalisant les travailleurs les plus démunis qui n’ont pas d’autre moyen de transport pour se rendre au travail, et pénalisant l’économie de toute la ville. Je pense que la RTM et moi, on n’a pas la même notion de ce que c’est que rendre service au public.

Et tout ça, pourquoi ? Parce qu’il y a un projet de confier une partie de la gestion des deux futures lignes de tramway de la ville de Marseille à une société privée. "Ils nous ont proposé soit la peste, soit le choléra, c’est-à-dire soit une DSP (délégation de service public), soit une filiale", a déclaré le responsable CGT à l’issue de sa rencontre avec M. Brunhes, le médiateur nommé pour tenter de sortir de la crise.

La peste ou le choléra. Mes bien chers frères, mes bien chères soeurs, dans notre beau pays de France, l’entreprise privée, c’est la peste ou le choléra. En France, si on gagne de l’argent, c’est qu’on est un voleur, ou alors on triche, ou alors on ne respecte pas les consignes de sécurité. En France, assurer une mission de service public en gagnant de l’argent, c’est pas normal. C’est louche.

Et pourtant... L’EDF nous fournit l’électricité la moins chère d’Europe avec un service et une qualité qui ne sont plus à démontrer, le tout en étant intransigeant sur la sécurité et en gagnant beaucoup d’argent. Air France, dans un des contextes concurrentiels les plus sauvages qui soient, perdait de l’argent, quand elle était entreprise nationale, et, depuis qu’elle est privatisée, elle gagne de l’argent, le service à la clientèle est devenu l’un des meilleurs, et, croyez-moi, c’est une des compagnies aériennes les plus sûres et les plus rentables au monde.

Alors ? Alors, en France, on a une mentalité qui fait que l’entreprise, c’est "la peste ou le choléra". Eh bien, si vous voulez mon avis, tant qu’on aura une mentalité pareille, on n’aura pas le cul sorti des ronces...

Pour en savoir plus :
1. Les salariés de la RTM votent la reconduction de la grève (Le Monde)
2. Plus de 10.000 manifestants à Paris pour la défense des services publics (Le Nouvel Obs)
3. RTM : la grève encore reconduite (Le Nouvel Obs)

Crédit photo : Nouvel Obs / Sipa

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12 réactions à cet article

(---.---.61.253) 21 novembre 2005 14:51

Luc est un copain à chirac et sarkozy. On aurait souhaité que des membres de sa famille travaille à la RTM. Il n’est pas honteux de faire du fric en france, il est honteux de gagner du fric sur les impots des pauvres pour financer une activité privée qui n’est pas indispensable. La Mairie de Marseille à une Régie, la RTM qui est là pour gérer les transports Marseillais y compris le Tramway, le reste n’est que magouilles. Luc je ne vous salue pas.

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- (---.---.61.253) 21 novembre 2005 15:41
  
  Et si on s’interressait aux raisons de la gréve plutôt que de l’instrumentaliser : http://www.udcgt13.fr/article.php3?id_article=67
  
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  - stef (---.---.20.123) 21 novembre 2005 16:21
    
    Luc, a bien raison de souligner, que le pauvre petit chomeur, qui n’a pas encore un emploi à vie (et ne l’aura jamais). Et bien celui ci, il n’est même plus attendu par son futur employeur...Car celui ci depuis, 40 jours a peut être déjà fermer boutique..... Ce n’est pas comme ça qu’on donnera envie au gens d’entreprendre ou de se lever le matin , pour aller travailler.... Pauvre France. Et je deviendrai presque méchant en appelant, ce comportement de blocage, comme étant un comportement juvénile de « racaille protégée ». A force de décourager, les gens, il n’y aura plus grand chose à faire dans ce pays. ET quand on sera tous devenus pauvre, il n’y aura plus de service tout court....
    
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    - Calb (---.---.8.219) 21 novembre 2005 20:08
      
      en attendant, le jour où le droit de grève sera supprimé en France, on en voit déjà quelques uns qui changeront probablement de discours ! Continuez à toujours critiquer ceux qui osent se défendre, et perdre des jours voire des semaines de salaire pour ça, et un jour viendra où la simple idée de se battre pour un idéal sera enseignée dans les livres d’histoire !
      
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      - Didier (---.---.28.169) 21 novembre 2005 23:46
        
        Tu veux dire se battre pour conserver ses privilèges ?
        
        Mais peut-être que pour certains, c’est l’idéal...
        
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        courouve (---.---.102.36) 22 novembre 2005 00:13
        
        Le droit de grève ne sera jamais supprimé, mais comme tous les droits, il sera probablement réglementé. C’est d’ailleurs ce que prévoyait le Préambule de 1946, intégré depuis à la Constitution.
        
        Selon notre Constitution, donc, « Le droit de grève s’exerce dans le cadre des lois qui le réglementent. » (Préambule, al. 7).
        
        Par faiblesse ou inertie, les gouvernements, de droite comme de gauche, n’ont jamais légiféré (sauf cas particulier de l’audiovisuel), préférant la négociation avec des syndicalistes qu’ils finançaient par ailleurs, et avec lesquels ils co-géraient le gros ministère de l’Education nationale.
        
        Si « rupture » il doit y avoir, la réglementation ferme du droit de grève et la fin d’une cogestion désastreuse pourraient en être des éléments majeurs.
        
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        Sylvio (---.---.119.5) 22 novembre 2005 00:27
        
        « rupture », wawww ça fait rêver comme mot non ? Rupture des classes sociales ? Rupture de la progressions individuelles ? Rupture de la civilisation ? Les mots chocs ça marchent mais ce ne sont toujours que des mots. A bas Sarko !
        
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        courouve (---.---.102.36) 22 novembre 2005 00:39
        
        Rupture, pourquoi pas ? Il sent le pâté, le Sarkozy ?
        
        Le mot choc de gauche c’est désormais « transformation », car ils ont renoncé à promouvoir « révolution ».
        
        De même, « pensée critique » est la nouvelle couverture, plus discrète, de la vieille pensée marxiste.
        
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        Sylvio (---.---.119.5) 22 novembre 2005 01:12
        
        Les discours des politiques je n’y crois pas plus que ça que ce soit de gauche ou de droite, je préfère à la limite lire les programmes politiques.
        
        Mais Sakrozy, oui pour moi, il sent « mauvais », il ne m’inspire pas confiance, c’est vicéral et ça ne tient qu’à les tons et les allures qu’il prend. Pour moi c’est presque un dictateur, il a mis en place une propagande depuis plusieurs années en passant dans tout les médias et en faisant parlé de lui le plus possible (en bien comme en mal mais dans tout les cas c’est bénéfique). Il a instauré une politique de la peur (terrorisme, insécurité, chômage) pour ça il n’y a qu’à lire son mailing. Il se pose comme un grand chef, comme un héro, comme le sauveur. Je sais très bien qu’il ne sera pas le nouveau dictateur français, ce que je condanne c’est les méthodes qui sont celles qui glorifie le bien contre le mal. Bush a utilisé des méthodes semblables pour être élu.
        
        A avoir quelqu’un de droite, pas de problème pour avoir De Villepin qui lui à eu un certain courage d’avoir dit ce qu’il pensait à l’ONU des ambitions millitaires des états-unis (et là il en faut). Sarkozy pour moi, ce ne sont que des belles paroles bien sécuritaires et communautaristes pour s’accaparer les voix du FN. Le seul bien qu’il peut faire c’est limiter le score de Le Pen en 2007 mais bon si il est élu ça ne sera pas un grand bien. Dire que les violences viennent du regroupement familial, de la polygamie et de l’aculture, marteler des mots péjoratifs envers des personnes qui subissent déjà pas mal de discrimination (car il fait quand même bien plaisir à l’électorat du FN en disant celà), j’adhère pas trop. Le discours de Chirac était quand même plus posé, plus réfléchit et rassembleur que la fausse spontanéité composé des vrais mots bien haineux de Sarko. Je bosse dans une agence de communication, je pense que M. Sarkozy les connait bien lui aussi. Bref, indépendament de mes convictions politiques, personnellement je pense que ce n’est pas un bon choix, libre à vous de me dire pourquoi j’aurais tort.
        
        Maintenant vous allez voir que comme par hasard, les risques d’attentats terrorites vont être de plus en plus élevés au fur et à mesure que l’on se rapprochera de l’échéance électoral.
        
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        courouve (---.---.102.36) 22 novembre 2005 02:01
        
        « Le discours de Chirac était quand même plus posé, plus réfléchi et rassembleur »
        
        Ah bon ?
        
        Antenne 2, 1er septembre 1983 : « On n’intègrera pas les immigrés [...] Il n’est ni possible ni souhaitable de le faire. Il s’agit d’hommes et de femmes dont la tradition est très différente des nôtres. »
        
        Libération, 30 octobre 1984 : « Naturellement, s’il y avait moins d’immigrés, il y aurait moins de chômage, moins de tension dans certaines villes et certains quartiers, un moindre coût social. »
        
        Meeting RPR, Orléans, juin 1991 : « Le travailleur français qui habite à la Goutte d’Or, dont la femme travaille et qui, ensemble, gagnent aux environs de 15 000 francs, qui voit sur le palier d’à côté, dans son H.L.M., entassée, une famille, avec un père, trois ou quatre épouses, une vingtaine de gosses, et qui touche 50 000 francs de prestations sociales, sans travailler naturellement, si vous ajoutez à cela le bruit et l’odeur, eh bien, le travailleur français sur le palier, il devient fou ! »
        
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        Domes (---.---.232.149) 22 novembre 2005 09:02
        
        C’est vrai tout ce qui a été acquis avec les sous du contribuable il est de bonne politique de le revendre aux grosses entreprises privée voire aux fonds de retraites americains afin qu’ils rentabilisent le service public pour le plus grand bénéfice des actionnaires .C’est ca le liberalisme A quand la privatisation des ecoles, de la police, des hopitaux,afin que tous ces services soient rentables et réservés à l’elite payante... Tous les autres pourront toujours aller regarder sur le fronton de nos mairies les trois mots « Liberté Egalité Fraternité » symboles d’une époque révolue utilisés juste pour les discours ...
        
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        Michel C (---.---.178.7) 22 novembre 2005 10:54
        
        Ah, les belles valeurs du travail... Croyez-vous vraiment que vendre du Coca ou bosser à la Caisse d’Epargne vaille davantage, d’un point de vue existentiel que pêcher à la ligne et se baigner tout nu ? Il faudrait un peu revenir sur ces concepts communs à la droite et à la gauche qui confèrent une valeur marmoréenne au travail aussi imbécile soit-il. Quant à cette perspective de TOUS devenir pauvres, rassurez-vous : tous ne deviendront pas pauvres. Nous pourrons toujours bader le baron de Seillère ou sa remplaçante à la tête du medef qui comme lui compte (c’est le cas de le dire) parmi les 200 plus grandes fortunes de France. Cela dit, bien sûr, en effet cette jolie mondialisation est en marche pour faire reculer notre niveau de vie jusqu’à atteindre ce bel équilibre avec le tiers monde. Certains appellent ça le libéralisme, avant, plus prosaïquement on appelait ça l’esclavagisme. Michel
        
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