Servier répond à l’IGAS dans l’affaire du Mediator
Une affaire peut-être plus compliquée que prévu ?
300 pages pour répondre à un rapport d'un volume équivalent ! Je fais partie des 5000 personnes qui ont eu le privilège et le plaisir de lire la version résumée et vulgarisée de cette réponse à l'IGAS.

J'avoue avoir été initialement perturbé en lisant le rapport administratif commandé par le ministre de la santé. Les raisonnements semblent tenir la route et jettent un froid glacial sur Servier. L'entreprise pour laquelle je travaille aurait-elle vraiment sacrifié les valeurs qu'elle prône ?
L'absence de données cliniques après pourtant 33 ans de commercialisation m'a néanmoins interpelé. Pourquoi se limiter à des données chez l'animal alors qu'on dispose de 33 années de données chez l'homme.
Et puis j'ai lu la réponse de Servier, disponible depuis quelques jours sur l'intranet de l'entreprise. Chaque ligne de cette réponse bousille, pardonnez-moi du peu, les arguments avancés par l'IGAS. Tout s'effondre !
"L'anorexigène puissant" du rapport de l'IGAS (chez le rat) ne fait perdre qu'1 kg chez l'homme ! Pas terrible ! Les médecins seraient-ils aveugles au point de prescrire pendant 33 ans un "coupe-faim" qui fait perdre un simple petit kilo ??
Mais alors pourquoi ? Pourquoi l'IGAS a-t-elle porté un jugement aussi dur à notre encontre ? Comment conclure sur la base des seuls éléments disponibles auprès de notre administration que Servier a trompé tout le monde ? Au mieux pouvaient-ils conclure en l'incapacité des agents de l'Etat supposés nous surveiller. Mais même là encore, ce n'est pas si simple.
Comme l'a souligné notre Directeur Général lors de son audition au Sénat, Aquilino Morelle, l'un des rédacteurs de l'IGAS a omis de déclarer le fait qu'il a travaillé pour la branche santé d'une très grande agence de communication, Euro-RSCG, avec pour mission de démarcher des laboratoires pharmaceutiques. L'ancienne "plume de Jospin", un proche du pouvoir, cache un conflit d'intérêt bien surprenant... Un secret drôlement embarassant pour celui qui allait créer la preuve irréfutable de notre "tromperie" et par là même de notre culpabilité.
Un bon travail d'investigation en perspective pour une presse qui s'est montrée elle aussi étonnamment complaisante avec le pouvoir politique.
Notre avocat, Me Temime dénonce depuis plusieurs mois le comportement inadmissible des missions parlementaires, conduites en violation absolue du respect de la présomption d'innocence.
Ces mêmes hommes politiques qui sont si complaisants vis à vis d'une "affaire DSK" pourtant ô combien plus simple !!!!
Le Figaro ne peut s'empêcher d'achever son article par quelques remarques piquantes à notre égard. "Le laboratoire utilise donc les faiblesses et certaines imprécisions du rapport de l'igas pour chercher à décrédibiliser l'ensemble de ses conclusions". J'ai toujours été étonné depuis le début de cette affaire de l'esprit critique dont ce journal pouvait faire preuve vis à vis des éléments en notre faveur et de la bienveillance qu'il pouvait accorder aux éléments à notre charge comme par exemple la thèse d'une étudiante en pharmacie, ... pourtant simple rapport de stage, qui n'a jamais été rendu public !
J'attends, tout comme nombre de mes collègues, l'issue des procès ! Ceux qui se jouent dans un vrai tribunal, et non sur un simple plan médiatique.
Ces commentaires n'engagent que moi, Billou, un simple salarié de Servier, en réponse à l'article du Figaro du 25 mai 2011 : Mediator : la contre-attaque de Servier
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