Shell confirme le pic pétrolier
Décidément les choses vont vite et de plus en plus en vite
Sans bien sûr l'annoncer explicitement, la compagnie pétrolière Anglo-Néerlandaise a confirmé ( seulement 24 heures après ) ce que j'avais écrit dans mon article précèdent datant du 10 février.
Ce qui importe est qu'il fallait absolument trouver un bouc-émissaire externe ( le virus en l'occurence ) pour lui coller les conséquences d'un gigantesque problème interne, celui du très probable pic tout pétrole survenu en Novembre 2018, soit un an avant l'émergence du médiatique coronavirus.
Voilà ce qui est dit dans son communiqué du 11 février
Shell précise que le pic de sa production de pétrole a été atteint en 2019, soit avant que la pandémie ne vienne porter un coup très dur au marché pétrolier.
Il faut préciser que Shell est déjà la troisième compagnie du secteur à évoquer la future baisse de sa production, après BP l'autre multinationale britannique en septembre 2020 et après Total la multinationale française qui avait été la seule à envisager plusieurs années à l'avance un probable pic de production mondial aux alentours de 100 millions de barils par jour vers 2020. La production a effectivement atteint un plafond à cette valeur en novembre 2018 avant son retrait. Seul les majors Nord-Américains font encore exception, pour combien de temps encore ?
Ce qui est intéressant c'est d'observer comment Shell compte gérer cette baisse de production qui n'est pas dans l'intérèt de son business.
Par ailleurs, la multinationale va renforcer sa présence dans la technologie consistant à capturer le carbone, et va avoir recours à des mécanismes de compensation par le financement de projets verts pour équilibrer les émissions. Côté dépenses, il dit vouloir investir à court terme de 5 à 6 milliards de dollars dans les énergies renouvelables, la fabrication de biocarburants ou encore les points de charge pour véhicules électriques.
Ce montant est toutefois à mettre en regard des 8 à 9 milliards de dollars par an qu'il investira dans le gaz et les produits chimiques. Sans compter les 8 milliards de dollars par an dans l'exploration et la production d'hydrocarbures. Le groupe assure toutefois que ses émissions carbone ont, elles, atteint leur plus haut en 2018 et vont désormais diminuer sensiblement.
En Outre, Selon le communiqué, Shell prévoit notamment de doubler ses ventes d'électricité dans les dix années à venir ou encore d'améliorer sa présence dans le secteur de l'hydrogène. La société veut également investir dans des projets forestiers pour aider à capturer les émissions de C02.
Comment ne pas y voir une prévisible communication marketing qui va dans le sens de ce que fait le monde des affaires depuis déjà une bonne décennie dans un environnement économique où la productivité est de moins en moins au rendez-vous à cause justement du manque d'offres énergétiques pour répondre à une demande qui ne faiblit pas malgré les bonnes volontés verbales et démonstratifs d'une opinion publique plus soucieuse de se donner une bonne image que d'endosser une néo-responsabilité dans les actes qu'elle n'est pas prête à assumer en échange de son désir d'émancipation atomisé. Il s'agit ni plus ni moins que de faire de l'argent avec de l'argent.
Car on ne voit pas comment Shell va pouvoir faire tourner tous ces projets titanesques et consommateurs sans une augmentation de l'offre énergétique dont le pétrole est à la base en tant que vecteur d'énergie faute d'avoir su trouver une molécule plus condensé et plus applicative que la bonne vieille huile de roche, à part impressionner les investisseurs sur des illusoires retours sur investissement qui permettront seulement de repousser le plus loin possible la mort subite.
Comme l'avait justement rappelé Fatih Birol avant d'étre nommé directeur de l'Agence Internationale de l'énergie, 20 à 30 ans sont nécessaires avant le pic de production pour pouvoir adapter l'industrie, le temps d'utiliser à profit l'énergie encore abondante pour soutenir la rénovation et la transition. Ce qui nous ramène aux années 90 ou rien de telle n'avait encore été envisagé, alors comment faire quand le pic est déjà dépassé ?
Et comment ne pas se délecter une fois de plus de l'amateurisme aveugle de nos amis tant écologistes que businessmans, les uns pensent que ce n'est pas encore assez à cause du réchauffement climatique tandis que les autres pensent que c'est encore trop prématuré vu le potentiel encore sous terre. Ils n'ont décidémént pas encore saisie l'importance de ce qui permet d'entretenir encore quelque temps leurs fantasmes hors sol.
Pour ce qui est de savoir comment va évoluer la courbe de production baissière dans le futur, il n'est pas révolutionnaire d'envisager une économie à zéro carbone en 2050 quand il suffira de 30 ans à une déplétion de 5 à 6% par an pour faire revenir le dopage fossile quotidien au niveau année 0 de l'an 1945.
Comment ce monde oligarcho-économique va-t-il alors s'y prendre pour tenter de se maintenir en digérant ce manque de carburant, la réponse se trouve dans ce nous vivons déjà depuis 1 an.
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