Si j’étais riche, je regarderais le ciel
« A quoi cela servirait d’être des privilégiés, si nous n’en profitions pas ? »
Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes pour les milliardaires, s’il n’y avait ces nuages sombres qui s’accumulent à l’horizon.
Les 1810 milliardaires ont des soucis comme tout le monde, comme le confort et la sécurité de leur famille ou la transmission de leur patrimoine de 6 480 milliards de dollars à leurs héritiers.
Ils interviennent dans les décisions qui engagent l’avenir en finançant les campagnes électorales d’élus reconnaissants ou en achetant une influence médiatique. Ils peuvent surmonter tous les problèmes que l’argent peut résoudre. En cas de besoin, ils disposent sans délai de spécialistes aux honoraires extravagants officiant dans des cliniques privées suréquipées.
Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes pour eux, s’il n’y avait ces nuages sombres qui s’accumulent à l’horizon, annonçant peut-être des orages.
De grandes manœuvres sont en cours autour de la Russie. Sa politique de dédollarisation et ses immenses territoires inexploités sont une provocation inacceptable pour l’empire US. L’encerclement de la Russie est pratiquement terminé, les alliances sont bouclées, les missiles et anti-missiles sont en place. Le texte de l’ultimatum est prêt, le même que celui envoyé à Saddam Hussein : « Rendez la Crimée ou nous vous déclarons la guerre. »
http://fr.euronews.com/2016/05/12/le-systeme-anti-missile-americain-inaugure-en-roumanie/
La cyber guerre fait déjà rage, les provocations sur le terrain se multiplient.
La guerre nucléaire n’est pas la seule menace.
Une croissance infinie sur une planète finie est insoutenable. La surpopulation et la mondialisation entraînent une destruction des terres agricole, une consommation de matières premières et une production de polluants, excessives.
L’évolution du climat est préoccupante si l’on en croit les scientifiques du GIEC. Nous savons que l’utilisation massive de combustibles fossiles bons marchés ne s’arrêtera pas de sitôt étant donné les immenses profits qu’ils génèrent.
http://leclimatchange.fr/les-elements-scientifiques/
A cela s’ajoutent les tonnes de produits chimiques que nos industries répandent dans l’atmosphère, sur la terre et dans les eaux. Même si nos avocats affirment que rien ne démontre la nocivité des produits chimiques que nous fabriquons, qu’aucune preuve scientifique crédible ne lie nos produits à l’accroissement des cancers et autres maladies dégénératives. Nous avons beau manger bio, les analyses découvrent ces saloperies dans notre sang.
http://www.liberation.fr/evenement/2004/04/22/la-chimie-ronge-le-sang-des-deputes_476929
En outre, il ne se passe pas une décennie sans qu’un nouveau virus ne sorte des forêts vierges que nous exploitons avec tant de profits. Les liaisons aériennes transcontinentales et les millions de passagers qui en usent, favorisent les épidémies fulgurantes.
Qu’une météorite survienne ou qu’un super volcan comme Yellowstone se réveille, et c’est tout notre mode de vie qui disparaît. La probabilité est faible, mais nous savons qu’elle n’est pas nulle.
http://www.notre-planete.info/actualites/actu_2688_eruption_supervolcan_Yellowstone.php
Tout cela constitue des signaux d’alarme dont il serait prudent de tenir compte.
Si j’étais milliardaire, je m’associerais avec quelques autres milliardaires partageant ma vision pour un vrai projet d’avenir, notre avenir.
A quoi cela servirait d’être riche et puissant, d’être un privilégié parmi les privilégiés, si c’est pour disparaître, comme un vulgum pecus à l’occasion d’une guerre nucléaire, d’une épidémie ou d’un cataclysme.
La sélection naturelle a laissé place à la sélection sociale. Ce n’est pas le plus fort qui domine ses semblables mais le plus riche.
Nous, les ultra riches, nous sommes les seuls en mesure de construire un refuge prêt à nous accueillir en cas d’événement catastrophique.
L’idée séduisante d’une île artificielle idyllique flottant dans des eaux internationales, un moment envisagée, doit être abandonnée. Si un cataclysme survenait, rien ne garantirait que nous serions épargnés. Une île, peuplée de milliardaires seraient sous la menace permanente d’un abordage par des pirates.
L’endroit parfait pour s’installer, répondant à la fois aux critères de contrôle d’accès et d’éloignements sanitaires, pourrait bien être l’espace interplanétaire et notre refuge, une station spatiale.
Si nous sommes d’accord, il serait opportun d’accélérer les recherches nécessaires à la conquête spatiale. Les stations habitées seraient privilégiées. Cela nécessite des moyens colossaux, en hommes et en matériels, que seuls les états sont en mesure de fournir.
Pour persuader les quelques hommes politiques qui comptent d’accorder les moyens nécessaires aux agences spatiales, nous pourrions leur garantir, à eux et à une personne de leur choix, une place au refuge. Nous ferions d’une pierre deux coups puisqu’ils seraient les premiers avertis si le pire devait arriver.
Nous concentrerons nos milliards à la fabrication des navettes indispensables à la réussite de ce projet. Contrôler les navettes, c’est contrôler ceux qui seront autorisés à accéder au Refuge.
Nous devrons mener des campagnes dans nos médias pour convaincre le peuple que l’avenir de l’humanité est dans les étoiles. L’espoir fait vivre. Nous promettrons un monde meilleur, plus prospère, plus sûr avec l’exploitation des ressources infinies qui nous attendent sur les astéroïdes, les planètes et leurs satellites.
La publicité faite autour des découvertes de milliers d’exo planètes donne corps aux rêves de nouveaux espaces, d’une nouvelle ère d’expansion pour l’humanité. Il faudra produire des films à grand spectacle sur le sujet.
Combien savent que le plus rapide de nos engins spatiaux aurait besoin d’une centaine de milliers d’années pour parcourir les quatre années lumières qui nous séparent de Proxima Centauri, le plus proche système stellaire ?
https://fr.wikipedia.org/wiki/Voyage_interstellaire
Notre survie dépend du temps dont nous disposons et des moyens que nous y mettrons. Construisons ce que nous pouvons le plus rapidement possible. Commençons par construire des stations spatiales. Nous envisagerons ensuite une cité lunaire puis, pourquoi pas, la planète Mars et les satellites de Jupiter.
Si rien n’arrive, si aucune menace ne se concrétise et si le peuple s’impatiente, nous lui resservirons le discours qui a si bien fonctionné avec le programme Apollo.
« Ces recherches coûteuses, ces investissements, ces constructions extraordinaires n’ont pas été vaines. Elles participent à l’aventure humaine et à la grandeur de notre nation. Elles occasionnent des avancées technologiques qui conduiront à d’importantes retombées commerciales pour nos entreprises, à la création de nombreux emplois. »
C’est ainsi que nos prédécesseurs ont fait avaler, au peuple d’en bas, la pilule du coût ahurissant du tourisme lunaire des années 1969/1972 : 12 astronautes ont sautillé quelques heures sur la surface de notre satellite et 382 kg de pierres ont été ramenés sur la Terre. Le coût de ces voyages a été estimé à 25,4 milliards de dollar US de 1972, soit 838 milliards de dollars US de 2016.
Notre refuge ne sera pas « Elysium » mais au moins nous serons à l’abri en attendant le rétablissement de conditions de vie acceptables sur Terre. Il a fallu environ :
- 2 ans pour que l’humanité triomphe de l’épidémie de grippe espagnole.
- 30 ans pour effacer, en Europe, les destructions de la seconde guerre mondiale.
- 50 ans pour que les homos sapiens survivants se remettent de l’éruption du super volcan Toba.
- 3 millions d’années pour que la vie surmonte la chute des météorites et les coulées de lave du Deccan qui ont suivi, il y a 65 millions d’années.
Avertissement aux théoriciens du complot : Il s’agit d’un texte de fiction sans lien avec la réalité. L’auteur n’étant pas milliardaire, toute ressemblance avec des faits ou des événements actuels ou à venir, ne serait donc que pure coïncidence.
Daniel ROUX – le 17 mai 2016
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