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Accueil du site > Tribune Libre > Si la république n’existe plus, il faut l’inventer (...)

Si la république n’existe plus, il faut l’inventer !

La vie gouvernementale, en ce moment, elle sent plus fort que l’andouillette, aurait dit Edouard Herriot selon lequel la politique, ça doit puer mais pas trop. Après la démission de deux secrétaires d’Etat suite à une confusion du plaisir privé et de l’intérêt public, l’affaire Woerth continue d’empoisonner l’opinion publique qui maintenant, pense dans sa majorité que les gouvernants ne sont pas des gens très honnêtes. Faut-il crier au délitement de l’Etat ? A vrai dire, depuis que notre cinquième république est née, les affaires, mêlant les ministres et autres élus du peuple, se sont succédées. Alors en 2010, si l’affaire Bettencourt suscite un tel tollé, amenant quelques politiciens à traiter de ragoteur et même fasciste un média, alors que Woerth tente de déminer la situation au JT de la une, au lieu de répondre directement aux parlementaires socialistes lors des séances de questions au terme desquelles il se barrent après les invectives de François Baroin, eh bien, c’est que le mal semble cette fois plus profond. Par ces temps de crise, les Français sont excédés de voir ces petits arrangements entre gens fortunés alors qu’eux-mêmes vont subir quelques coupes budgétaires. Toutes ces affaires créent de l’agitation dans les médias, au risque de former un écran de fumée masquant les vraies questions de notre siècle. A quoi bon deux ou trois démissions ? A quoi bon un remaniement ? La vraie question porte sur les 100 milliards d’euros manquant dans les caisses de l’Etat et offerts semble-t-il, à une minorités de gens fortunés par le biais d’arrangements exonérations fiscales. Si Eric Woerth a commis un délit, il appartient à la justice de l’établir. Si ce même Woerth a transigé avec les règles de l’éthique républicaine, il appartient à une commission parlementaire de l’établir. Le cas Bettencourt ne fait que révéler la cupidité de certaines personnes.

La république ne se résume pas à quelques gens fortunés et quelques politiciens douteux. D’ailleurs, la question fondamentale est la suivante ? La république, au sens philosophique, existe-t-elle ? Car la république au sens légal reste en l’état. Il y a une constitution, un gouvernement, un Etat, des élections, des services publics. Mais la république au sens philosophique, quelle est-elle ? Sans doute un ressort spirituel qui anime les citoyens et qui les rend conscients d’avoir un destin commun, de partager des soucis ensemble, d’avoir à régler quelques affaires publiques, notamment partager l’usage de l’espace, les ressources. La république contemporaine repose non seulement sur la vertu mais aussi sur le souci de l’autre, le respect des différences, l’aspiration à l’égalité, la défense des libertés, la réalisation de la solidarité. L’espace public, en tant qu’il est un lieu de partage et d’échange, est à la foi matériel et sentimental. On s’en tiendra à ces quelques généralités pour développer des interrogations sur l’état actuel de la république.

En 1966, Foucault publiait les mots et les choses. En 2010, aurait-il eu l’idée d’écrire un autre livre intitulé les mots et la chose publique, rééditant son geste archéologique dans le champ de la politique. Dans son ouvrage, Foucault nous livra une enquête sur l’homme comme objet et sujet d’un savoir. Si l’on suit sa thèse, qui ne fait pas l’unanimité, loin s’en faut, l’homme n’est entré dans le champ des sciences sociales qu’à la faveur de circonstances historiques. Et de plus, cette prise en compte de l’homme comme objet de science est récent. Tout au plus, deux siècles selon le verdict de Foucault qui conclut son livre par ce qui semble être une fable prophétique. L’homme n’est pas le plus vieux problème de l’humanité mais une invention récente remontant au tournant du 18ème siècle, dans un lieu précis, l’Europe, et sous l’effet d’un changement dans les dispositions fondamentales de la grille épistémique. Si ces dispositions venaient à disparaître, on peut bien parier que l’homme s’effacerait, tel un visage de sable tracé à la limite de la mer. Et qui sait, une pensée nouvelle ?

Allons dans le même ordre d’idées et mettons sous le projecteur archéologique la république telle qu’elle fut présente au cours des âges, avec des principes, ressorts et contours à géométrie variable. La république contemporaine est une invention récente, crée à la faveur de dispositions particulières à la fin du 18ème siècle. De plus, la république est une réalisation qui, pour définitive qu’elle soit actuellement, a subi il n’y a pas si longtemps des contrecoups sévères. En Italie, en Espagne, en Allemagne. Nous étions dans les années 1930. La république fut fragile. Son moment fort correspond à une période où chez nous, la vie intellectuelle fut florissante, quelque part entre 1963 et 1984, période de surcroît marquée par des transformations sociales sans précédent, par un mélange des genres, des corps, un partage des cultures, un authentique brassage social dans le sillage de mai 68. La période entourant 1900 fut aussi un temps fort pour la république en France. Drôle de coïncidence, la vie artistique et intellectuelle y était florissante. Au fait, qu’est-ce qui n’est pas une république ? Deux exemples viennent à l’esprit. La période de l’Occupation, dirigée par Pétain, ce n’était pas la république, celle-ci ayant été décapitée par l’invasion nazie. L’Ancien Régime, ce n’était pas non plus une république. Le Second Empire non plus, mais il s’en approchait. Mais une chose est toujours restée, depuis nombre de siècles, c’est l’Etat français. En 1670, en 1780, en 1848, en 1852, en 1900, en 1941, en 1968, en 2010, l’Etat n’a jamais fait défaut, sauf peut-être vers 1792, moment hallucinant de la Terreur, le seul où on peut se demander s’il y avait encore un Etat en France. Après, on pourra toujours soigner les détails, évoquer les flottements lors de la Commune, ou un certain mois de juin 1940.

En 2010, la république française existe encore et plus que jamais à travers un Etat et des institutions mais peut-on en dire autant de la république au sens philosophique ? L’ambiance régnante ne rappelle-t-elle pas celle connue sous l’Occupation, voire pendant l’Ancien Régime ? La république une et indivisible est-elle compatible avec la séparation progressive entre les élites et le peuple ? Avec les défiances communautaristes ? Avec les exclusions économiques, les ghettos de pauvres et les ghettos de riches ? La république une et indivisible est utilisée par une caste, celle de la haute bourgeoisie, qui non seulement se précipite pour agrémenter ses avantages fiscaux et payer moins d’impôts, mais n’hésite pas à utiliser l’argent public quand il s’agit de soigner son cadre de vie, par exemple en enfouissant, pour un modeste coût de un milliard d’euros, l’avenue Charles de Gaulle, alias nationale 13, artère fréquentée et traversant Neuilly. Le livre des époux Pinçons sur les ghettos du ghota a mis le projecteur sur des pratiques visant à entretenir les relations, les réseaux, les espaces, bref, créer un apartheid de riches. Mieux encore, ces gens, qui se reproduisent en eux, finissent par épouser des comportements typés leur permettant de se reconnaître et de se distinguer de la populace ordinaire, laissant alors accroire qu’ils disposent d’un patrimoine génétique leur conférant un statut au dessus des hommes de vulgaire origine. On pourrait accréditer cette thèse en convoquant la sélection darwinienne mais il y a bien longtemps que cette sélection est inopérante dans l’évolution humaine qui est plus culturelle que naturelle. On ne naît pas bourgeois, on le devient, aurait dit Simone de Beauvoir. Mais les bourgeois savent transiger avec les règles universelles ; usant de passe-droits fiscaux et politiques pour leurs affaires, et de passe-droits épistémologique pour se donner un statut symbolique de haute tenue. Parfois, j’ai l’impression que ces gens de la haute contemplent les citoyens ordinaires comme s’ils étaient des animaux, ou du moins des sous-hommes. J’ai l’impression de ne pas exister. Et la classe politique semble être passée également de l’autre bord. Le bon vieux général considérait les Français comme des veaux, mais dans son propos, on sentait poindre une once de désolation. En 2010, les élites considèrent aussi les Français comme des veaux mais cette fois, c’est avec délectation, car ils savent bien que cela arrange leurs affaires, faisant de la société un instrument corvéable et docile mais à force de nous prendre pour des veaux, on va finir par devenir chèvres !

La république fut inventée par le peuple et les intellectuels. Elle repose sur un sentiment diffus de solidarité, d’équité, de progrès. Dans les temps reculés, la république était sous l’infusion des élites pensantes et gouvernantes. Les élites intellectuelles, journalistes, essayistes, fréquentent maintenant la grande bourgeoisie qui copine avec les énarques fabriqués par l’Etat et les élus du peuple qui ne sont pas très représentatifs du peuple. Combien d’employés, d’ouvriers, de techniciens, siègent au Parlement ? Pour être complet, il me faudrait évoquer la Franc-maçonnerie, cette institution qui à une époque, propulsa la Troisième République vers l’accomplissement d’idéaux humanistes. Mais ne fréquentant pas ce milieu, je m’en tiendrai à une question. La FM joue-t-elle encore dans le sens républicain ou alors est-elle devenue un lieu où se pratiquent les amitiés électives contractées pour se rendre des services dans une société où la valeur dominante est l’argent ?

Depuis des années, les affaires ont affaibli la république, et pour reprendre un bon mot de Joseph Stiglitz, la défaite de la république c’est aussi le triomphe de la cupidité. Les médias aussi ont affaibli la république tout en se mettant eux-mêmes en difficulté. Que dire de la déliquescence du quai d’Orsay, de la gestion calamiteuse de la diplomatie et du rayonnement français par un Bernard Kouchner qui a reçu en héritage un ministère déjà en voie de délitement et qui actuellement, est qualifié de sinistré par Jean-Christophe Rufin, ex-ambassadeur au Sénégal ? La diplomatie confisquée par l’Elysée, sans compter d’autres affaires, est-ce républicain ? Histoire de noircir le tableau on évoquera bien sûr le lieu où se transmet chez la jeunesse le sentiment républicain et ses valeurs. L’école ! Assure-t-elle encore sa mission ? Oui, sans doute, disons qu’au lycée Henri IV à Paris, l’héritage républicain se transmet avec plus de « rendement » que dans un lycée situé dans une zone à forte densité de barres d’HLM. Cela dit, l’humeur des professeurs vire parfois à la désespérance quant à la réussite de leur mission.

Au final, nul ne peut dire où ira la république. Mais une chose est sûre, c’est le délitement de la république telle qu’on l’a connue il y a quarante ans. Le délitement social et culturel, s’il est massif, produira sans doute une évolution vers un type de société. La restauration de l’ancienne société n’est pas à l’ordre du jour. Le monde va trop vite. Une seule alternative : soit inventer une nouvelle république, soit accepter de vivre dans une société où le sentiment républicain n’existe plus et où la plupart des problèmes sont relégués aux corps médicaux, psychiatriques, administratifs, policiers, judiciaires. Le socle de résistance républicaine, c’est l’amitié, la rencontre, la conversation et surtout, les pratiques associatives. D’ailleurs, les associations, elles sont pratiquement devenues une bouée de sauvetage pour la république.


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17 réactions à cet article    


  • clostra 9 juillet 2010 10:07

    « L’ambiance régnante ne rappelle-t-elle pas celle connue sous l’Occupation, voire pendant l’Ancien Régime »

    Tout simplement parce que la constitution est dévoyée : désynchronisons la présidentielle et les législatives et on sera de nouveau fançais, obligés au dialogue entre personnes indivisées.

    Avec un incroyable aplomb le « chef de l’Etat » c’est l’UMP et c’est même une histoire tellement incroyable qu’elle fera certainement date dans l’histoire des démocraties. L’UMP et ses caisses, l’UMP et ses bras musclés, l’UMP et son pouvoir d’attraction (ben oui, quand on ne peut pas partager le pouvoir démocratiquement avec plusieurs partis, il faut trouver une alternative), son magnétisme (Jack on t’aimait bien mais où es-tu ? Besson est-ce ton jumeau qui siège ?) qui entraine tout le monde dans le magma primordial, c’est pourquoi une goutte d’eau fait un jéser ! ou réveille un volcan qu’on croyait éteint !


    • Alpo47 Alpo47 9 juillet 2010 10:29

      Ce qui reste à concevoir, c’est un système qui, tout en permettant à chacun d’y exprimer ses compétences et ressources, soit orienté vers l’amélioration de la vie de la majorité, sinon la totalité, d’entre nous.
      Le contraire de la ploutocratie en place.

      La difficulté c’est que si l’écrasante majorité d’entre admet que le système actuel est prédateur, Il n’y a pas ENCORE pas de proposition alternative.


      • Dolores 9 juillet 2010 10:29


        Au temps des rois, de la noblesse et du clergé, il n’ a jamais eu aucune considération pour le peuple.
        On le jugeait stupide, vil, méprisable et juste bon à trimer pour « l’élite ».

        Au xxi° siècle, le jugement reste le même et on traite de façon péjorative ceux qui viendraient à s’y intéresser de « populistes », souvent en ajoutant qu’ils flattent les vils et bas instincts du peuple pour s’en servir.

        La république normalement est la chose du peuple, mais elles est dévoyée par des gens malhonnêtes et sans scrupules qui la détournent à leur unique profit.

        Comme le « progrès » avance en marche arrière, nous allons bientôt nous retrouver en...1789 !


        • armand armand 9 juillet 2010 19:13

          Mais nous y sommes déjà, en 1789, mais pas comme vous le pensez.
          Au pouvoir il y a une clique vendue aux nouveaux-riches, vulgaire, affairiste, et revendiquant les pleins pouvoirs au nom du « Peuple », distribuant des postes aux sycophantes, chamboulant tout pour préserver un état de désordre permanent, qui convient à l’esprit de l’agité qui gouverne...

          En somme, les mêmes qui ont organisé les émeutes de ’89, la proclamation de la République, la « rupture » consistant à tout chambouler, à dynamiter les hiérarchies naturelles et traditionnelles de notre société, et tout inscrire dans l’immédiat.

          Désolé, Sarko n’est pas Louis XVI, cet homme profondément bon, dont le testament révèle un politique sensé, mesuré, qui a affronté la mort avec courage.
          Mais plutôt ceux qui l’ont renversé puis assassiné, puis se sont accaparés les pouvoirs et les richesses du pays - les Tallien, les Barras, les Bonaparte (sans le génie, indiscutable, de celui-ci).


        • BA 9 juillet 2010 10:30

          Dans son édition à paraître samedi 9 juillet, Marianne publie en exclusivité les fameux « carnets Bettencourt », ces cahiers de caisse sur lesquels Claire T., l’ex-comptable de la richissime héritière du géant des cosmétiques L’Oréal, notait scrupuleusement chaque retrait d’argent liquide (environ « 50.000 euros par semaine ») en précisant à qui cet argent était destiné. Un carnet de bord qu’elle a tenu au jour le jour, avec une incroyable minutie, de la date de son embauche en mai 1995 jusqu’à celle de son licenciement en novembre 2008.

          Marianne s’est en effet procuré l’un de ces cahiers, le plus instructif sans doute, celui de l’année 2007. Et plus précisément les pages qui concernent les mois de janvier à avril, c’est-à-dire les quatre mois qui précédèrent l’élection présidentielle et la victoire de Nicolas Sarkozy.

          Ces carnets de caisse, qui sont depuis mercredi dernier entre les mains des policiers de la Brigade financière et de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), comportent, mois par mois, de façon manuscrite, la date de chacune des opérations réalisées en liquide, la désignation de l’opération et, bien sûr, les recettes (l’argent liquide tiré à la banque) et les dépenses. Avec, à la fin de chaque mois, une balance des opérations.

          Première constatation : Claire T. a dit vrai aux enquêteurs. A la date du 26 mars 2007, elle a bien noté, dans la colonne « recettes », un retrait d’argent liquide de 50.000 euros, désigné « BNP ». La BRDP a d’ailleurs retrouvé, à l’agence BNP-Paribas de l’avenue de La Grande-Armée à Neuilly, la trace de ce retrait d’argent, avec la certitude qu’une telle somme était retirée à cette agence au moins deux fois par mois.

          Deuxième constatation, plus frappante : ces retraits en liquide étaient non seulement fréquents, mais très élevés : 45.000 euros le 9 janvier 2007, 50.000 euros le 14 janvier, 50.000 euros le 25 janvier, 50.000 euros le 2 février, 50.000 euros le 12 février, 45.000 euros le 20 février, 50.000 euros le 26 mars, 48.000 euros le 2 avril…

          Au total sur quatre mois, de janvier à avril 2007, pas moins de 388.000 euros sortis en liquide !

          Question : Tracfin, la cellule de renseignements financiers qui dépend du ministère des finances et lutte contre les mouvements suspects de capitaux, a-t-elle ou non été alertée par la ou les banque(s) concernée(s) ? Et si oui, Tracfin en a-t-elle informé Bercy ?

          Ce qui est sûr, c’est que durant les treize années passées au service de Mme Liliane Bettencourt, Claire T. assure que sa patronne n’a jamais été inquiétée de près ou de loin par le ministère des finances ou celui du Budget. Mieux, pendant treize ans, Mme Bettencourt n’a jamais été contrôlée par le fisc ! Ce qui, au passage, contredit les propos d’Eric Woerth, ex-ministre du Budget, et de Philippe Parini, directeur général des finances publiques.

          Laurent Neumann.


          http://www.marianne2.fr/Exclusif-les-carnets-Bettencourt-enfin-reveles-dans-Marianne_a194964.html?com


          • Gabriel Gabriel 9 juillet 2010 11:00

            Il faut réinventer la république avec comme axe principal le citoyen. Seul des changements radicaux des règles politiques peuvent sauver la politique.

             Quelques idées :

             1°) Démocratie participative (Modèle Suisse)

            2°) Compte rendu régulier des élus devant la nation.

            3°) Contrôle des résultats des promesses de campagne des élus par des jurys citoyens

            4°) Contrôle des dépenses publiques par des jurys citoyens.

            5°) Généralisation du référendum sur les grandes orientations et respect total de son résultat.

            6°) Choix et élection de chaque ministre pour 5 ans qui choisiront un président.

            7°) Responsabilité affirmée et engagée des résultats de chaque ministre dans sa fonction.

             Sans ce type de décision la démocratie agonisera sous peu et la monarchie renaissante des nations reprendra son ascendant sur les peuples jusqu‘au prochaines révolutions..


            • Peretz Peretz 9 juillet 2010 17:13

              @Gabriel. République citoyenne, d’accord. Tu trouveras la plupart de tes propostions sur : www.voiescitoyennes.fr et ses 110 articles d’une nouvelle constitution. Bon courage à la lecture.


            • liberta 9 juillet 2010 19:12



              Voilà de très bonnes idées qui me semblent être celles de Mélenchon

              J’ajouterais qu’il faudrait réformer aussi dans les régions et exiger les mêmes contrôles



            • BA 9 juillet 2010 11:33

              Woerth : le rapport déjà contesté.


              François Baroin veut « obtenir de l’inspection générale des finances (IGF) la preuve de l’absence d’intervention de son prédécesseur, Eric Woerth, dans le dossier fiscal de la milliardaire Liliane Bettencourt » constate Le Monde, mais la procédure choisie n’est pas habituelle.

              « Le rapport n’a pas été commandé à l’IGF, comme il est d’usage, mais à son chef, Jean Bassères. L’IGF n’a pas travaillé selon ses méthodes habituelles, collectives, contradictoires et inquisitoriales. Ce ne sera pas un rapport de l’IGF, mais de son patron. Il a été confié directement par le ministre au haut fonctionnaire qu’il a nommé », souligne un ancien chef de l’IGF.

              « Le délai très court imparti à M. Bassères pose aussi question. »

              « Ce ne sont pas de bonnes méthodes, relève un autre expert de l’IGF. Comment huit jours peuvent-ils suffire pour voir ce qu’a fait l’administration générale, aller au fond du dossier transmis par le procureur de Nanterre en janvier 2009, sur de possibles fraudes fiscales liées à l’enquête pour »abus de faiblesse« visant le photographe François-Marie Banier ? »

              « Jamais par le passé, rappelle cette source, un rapport de l’IGF n’a mis en cause un ministre ou un gouvernement. On ne peut demander l’impossible à ses membres, ils ne bénéficient pas des garanties de neutralité ou d’inamovibilité des magistrats de la Cour des comptes ou du Conseil d’Etat. »

              Gilles Klein.


              http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=8619


              • clostra 9 juillet 2010 12:01

                quant à la république, à la démocratie son histoire est circulaire et revient au point de départ, tant il faut faire effort pour ne pas tout simplifier, faire des raccourcis. On pourrait appeler ça le syndrome de la Tour de Babel :

                « tous parlaient d’une même voix, un même langage »

                contre la délinquance par exemple (ma vésicule s’enflamme)

                et puis soudain une petite voix jamais entendue jusque là dit : « ce serait tellement bien que les français s’intéressent et s’enthousiasment sur les grandes questions de notre temps : la santé, les retraites, euh - là j’étais en dessous du seuil d’activation, je ne sais plus à quoi il fallait s’intéresser - »

                Mais Dieu veille au bien de l’humanité. Ils ne se comprenaient plus, ne pouvaient plus construire cette tour d’orgueil, ils ne parlaient plus la même langue et ils furent obligés d’arrêter la construction de cette Tour.

                Le champagne coulait à flot au sommet mais il ne descendait plus le long des rigoles, non plus qu’il ne pouvait remonter à sa source. Il arrosa le sable, des fleurs poussèrent pour recouvrir la promesse de ruine...

                Et la vie repartit joyeuse, insoumise, diverse dans la cacophonie habituelle.


                • Aafrit Aafrit 9 juillet 2010 12:06

                  Et si le Kärcher n’existe pas il faut l’inventer aussi.

                  Les kärchereurs kärcherisés, n’est-ce pas juste ?


                  • BA 9 juillet 2010 12:52

                    Le porte-parole de l’UMP Frédéric Lefebvre a estimé jeudi 1er juillet qu’à l’issue des conclusions de l’enquête de l’Inspection générale des finances (IGF) sur l’affaire Bettencourt/Woerth, tous ceux qui ont émis des doutes sur la probité du ministre du Travail « devront se taire ».

                    L’enquête confiée à l’IGF par le ministre du Budget François Baroin « va rendre ses conclusions sous 10 jours », a déclaré le responsable du parti majoritaire, sur France Inter.

                    « Ainsi, ceux qui se posent des questions honnêtement vont avoir des réponses : l’administration fiscale a-t-elle reçu des pressions ou non, a-t-elle fait son travail ou non ? Et ensuite (...) tout le monde devra se taire et certains devront s’excuser publiquement auprès de M. Woerth », a-t-il poursuivi.

                    Il faudra que « ceux qui insultent matin, midi ou soir M. Woerth, colportent des allégations, se taisent », a encore insisté le porte-parole de l’UMP.

                    http://www.leparisien.fr/politique/woerth-bettencourt-apres-enquete-de-l-igf-tout-le-monde-devra-se-taire-01-07-2010-985157.php

                    Le chef de l’Inspection générale des finances s’appelle Jean Bassères.

                    Jean Bassères est en train d’enquêter sur le rôle d’Eric Woerth dans l’absence de contrôles fiscaux sur Liliane Bettencourt.

                    Jean Bassères est en train de rédiger son rapport. Son rapport ne sera rendu que le 12 juillet.

                    Or, Frédéric Lefebvre dit cette phrase hallucinante le jeudi 1er juillet  : « tout le monde devra se taire et certains devront s’excuser publiquement auprès de M. Woerth ».

                    Ah bon  ?

                    Onze jours avant le rapport de Jean Bassères, Frédéric Lefebvre savait déjà que le rapport allait blanchir Eric Woerth  ? 

                    Comment Frédéric Lefebvre le savait  ?

                    Jean Bassères lui avait dit que son rapport allait blanchir Eric Woerth  ?

                    Ou alors Jean Bassères est-il en train d’écrire ce que sa hiérarchie attend de lui  ?


                    • Cipango 9 juillet 2010 14:55

                      Il est interessant de savoir qui est ce j Bassères : http://www.rue89.com/schneidermann-9-15/2010/07/09/courroye-et-basseres-enqueteurs-pseudo-independants-158115
                      Merci à Daniel Schneidermann pour cette réponse.



                      • Vipère Vipère 9 juillet 2010 15:59

                        Bonjour à tous

                        Ou,

                        A l’instar de Madame Irma, voyante extra-lucide, F. LEFEVRE lit dans le marc de café et connait avant tout le monde, la teneur du rapport DE J. BASSIERES qui innocenterait E. WOERTH avant que le dit-rapport ait été rendu publique.

                        Ou,

                        A l’UMP, ils ont une nouvelle lessive, « Jean Basseres », tellement efficace qu’elle peut détâcher et blanchir n’importe quel ministre. 



                        • armand armand 9 juillet 2010 19:20

                          Plutôt que de tirer des plans sur la comète, on dirait que vous ne comprenez pas, pour la plupart, quelle est l’origine du problème.
                          La concentration des pouvoirs explicite dans la 5ème République.
                          Tant que vous acceptez qu’un homme, fût-il élu par le suffrage universel, dispose d’un droit absolue d’en faire à sa tête, dans tous, mais absolument tous, les domaines, cela n’ira pas.
                          Combien de pays soit-disant démocratiques accepteraient un tel système ?
                          Même le président des USA doit tenir compte d’un rapport de forces.

                          Les adversaires de Sarko ne veulent pas changer cet état de fait - ils veulent simplement la place de Sarko pour eux.


                          • BA 9 juillet 2010 21:19

                            A propos de la députée socialiste Sylvie Andrieux :

                            « La députée s’est vu notifier sa mise en examen par le JUGE D’INSTRUCTION marseillais Franck Landou, qui l’avait d’abord convoquée comme témoin assisté dans ce dossier relatif à des détournements présumés de subventions du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur. »

                            Quand une députée socialiste est mise en cause, l’enquête est confiée à un JUGE D’INSTRUCTION indépendant du pouvoir politique.

                            Mais en revanche, quand le ministre UMP Eric Woerth est mis en cause, l’enquête est confiée à deux personnages qui sont aux ordres du pouvoir politique : le procureur de Nanterre Philippe Courroye, et le chef de l’Inspection Générale des Finances Jean Bassères.

                            Toute la différence est là : le pouvoir politique nomme, placardise, ou donne une promotion à deux hommes : le procureur de Nanterre Philippe Courroye, et le chef de l’Inspection Générale des Finances Jean Bassères.

                            L’enquête sur le scandale Bettencourt et sur le scandale Woerth est confiée à deux hommes qui dépendent du pouvoir politique ! Cette enquête n’est pas confiée à un juge d’instruction indépendant du pouvoir politique !

                            Conclusion : cette enquête est une mascarade pour tenter d’étouffer le scandale.

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