Si vis pacem...

Une fois n’est pas coutume, je pouffe… J’émets par exemple de grandes réserves quant au fait que l’Ukraine ait pris cette décision toute seule. Cette dernière cherchant à entrer dans l’Union européenne d’ici 2020, il est probable qu’elle joue le jeu voulu par l’UE dans un affront continuel contre la Russie. A noter d’ailleurs que cet affront coute déjà à la France et à nombre de pays de l’UE des sommes faramineuses, sans parler des contrats commerciaux désormais caducs, du fait des blocus bancaires dont fait l’objet la Russie. La goutte d’eau sera la fermeture des vannes de gaz, que seule la Russie peut nous fournir, et qui verra donc son prix exploser les plafonds, si l’on me permet ce trait d’esprit. Ce seront encore aux citoyens de faire les frais de décisions irresponsables de dirigeants qui n’ont même pas été élus.

A la lecture du souhait de M. Obama d’acquérir tant que matériel nucléaire, je pouffe un peu moins, la coïncidence est tout de même déconcertante : un mur d’une part, une course à l’armement de l’autre…. Tous ces acteurs seraient-ils saisis de nostalgie, pour reprendre les recettes, tellement efficaces, de la guerre froide ? Les dirigeants américains sont-ils à ce point terrifiés par la montée en puissance du bloc sino-russe, qu’ils poussent l’UE, leur partenaire, à une guerre sur plusieurs fronts, entre l’Ukraine et le Moyen-Orient ? 

J’oubliais de faire remarquer que, ô ironie, l’UE et M. Obama sont tous deux détenteurs du prix Nobel de la Paix… pratique, n’est-ce pas ? A se demander la valeur d’un tel prix, quand on voit les efforts démesurés mis en œuvres pour mettre alliés et partenaires sur le pied de guerre, contre l’intérêt des nations concernées, en dépit des traités internationaux et des règles basiques de la démocratie qu’ils osent dire défendre. 

Plutôt que de considérer les situations dramatiques dans lesquelles s’enfoncent leurs propres pays (pour ne citer que le cas de la France, selon l’INSEE, 800 personnes passent sous le seuil de pauvreté chaque jour !), ces dirigeants préfèrent continuer la course à l’armement, préfèrent porter la planète en état de crise permanente, renouvelant une guerre de blocs où les belligérants montrent des dents, prennent en otage leurs citoyens, détournent l’attention en désignant l’autre comme le diable, et s’arrangent dans le même temps pour recevoir les honneurs qui les désignent eux, comme les sauveurs de l’humanité et de la démocratie. 

Plus c’est gros, plus ça passe…

Il est étonnant de désigner la Russie comme l’ennemi, quand on voit les résultats prometteurs de son économie, à côté de ceux observés en UE ou aux Etats-Unis, pays dans lesquels on lira fréquemment des titres comme « plus de restrictions budgétaires que prévu », « croissance revue à la baisse », ces soi-disant pays riches (merci le G8 !) où de plus en plus de gens doivent faire appel aux secours populaires de toutes sortes. Il est préférable de dépenser l’argent qui n’existe pas dans les caisses pour enrichir les banques auxquelles on emprunte et les fabriquants d’armes auxquels on achète.

Cela me permet par ailleurs de faire un petit parallèle sur le Président de la République, lequel se réclame héritier politique de Jean Jaurès. Personnellement, je ne suis pas un convaincu de la politique de Jaurès, mais je lui ai reconnu cette passion qui l’animait et qui a voulu qu’on l’assassine, parce qu’il prêchait contre la guerre en 1914, guerre que je rappelle au passage due aux jeux des alliances, comme celles que nous vivons aujourd’hui. Un Jaurès anti-guerre devrait donc inspirer un Hollande anti-guerre également, mais non. En deux ans et demi de mandat, M. Hollande aura fait intervenir la France au Mali, en Centrafrique, en Afghanistan, maintenant en Irak, bientôt en Syrie. On aura vu pacifiste plus modéré. 

Je ne sais pas où l’on va, mais on y va !

@Theo_Tessa