Situation Conflictuelle Ukraine-Russie, la politique étrangère de la France doit être redéfinie
Avec la situation conflictuelle entre l’Ukraine et la Russie, comme ils n’ont cessé de le faire au moyen Orient, les Américains « soufflent sur les braises ». Dans cette Affaire, Emmanuel Macron tente de calmer le jeu, alors qu’il ne peut être que le dindon de la farce, car prisonnier de l’alliance militaire de l’Otan, ce que Poutine ne saurait ignorer...
La situation conflictuelle entre l’Ukraine et la Russie, dont le niveau des tensions atteint un seuil particulier de danger, pour lequel les Américains et l’OTAN y contribuent, mais quelles en sont les causes ?
Il y a le problème de la guerre du Donbass qui prend son origine le 22 Février 2014 en quelques étapes et ensuite le retour de la Crimée dans le giron Russe.
Quelques rappels : le 22 février 2014, Viktor Ianoukovytch, le président pro-russe de l'Ukraine est renversé suite à des manifestations débutées en novembre 2013. Cette contestation populaire qui dénonce la corruption du pouvoir se concentre place « Maïdan » située au centre de la capitale Kiev et sera le symbole de cette insurrection qui a lieu en grande partie dans la capitale de l'Ukraine. C’est du « pain bénit » pour les Occidentaux qui vont soutenir et appuyer ces manifestations, lesquelles mèneront à la destitution du président Viktor Ianoukovytch par le Parlement qui portera au pouvoir un gouvernement pro-européen. Des populations de régions ukrainiennes du Sud-Est, majoritairement pro-russes, manifestent contre ce qu'elles estiment être un coup d'État. Et depuis c’est ce que l’on appelle la guerre du Donbass soutenue d’un coté par la Russie auprès de la majorité pro-russe et de l’autre par l’Ukraine qui considère que c’est son territoire et fournit de l’aide militaire à la minorité Pro-Ukrainienne. L’Ukraine bénéficiant de la « bénédiction » des Occidentaux (Américains et pays de l’Otan ).
Si la majorité de la population de cette partie sud-est de l’Ukraine est Russophone, cela remonte au temps de l’URSS. Les dirigeants de l’époque avaient décidé d’industrialiser cette région, toutefois plutôt rurale, car l’Ukraine était considérée comme le « grenier à blé de l’URSS, la main d’oeuvre Ukrainienne ne répondant pas aux critères de compétence exigés par les responsables Russes, on fit venir des travailleurs Russes. Avec les regroupements familiaux successifs correspondant, le temps a fait le reste...
Concernant la situation de la Crimée, avant d’accuser la Russie d’annexion en 2014 et de soutenir des tensions, faudrait-il encore s’attarder sur l’histoire de cette péninsule
L’annexion et russification de la Crimée s’est fait bien avant 2014 : en 1783, au terme de la première guerre russo-turque (1788-1774), la Crimée jusque là indépendante est annexée par la Russie de Catherine II. Dès 1921, la presqu'île devient une république autonome sous le nom de république du Tatarstan, un geste du pouvoir soviétique visant à réparer les mauvais traitements infligés aux Tatars pendant la période tsariste. Mais ce n'est qu'au XXe siècle que les Russes deviennent le groupe de population le plus important.
Dès 1928, cette bienveillance prend fin, cédant la place à de nouvelles campagnes de Russification et de soviétisation. A partir de 1946, la République autonome de Crimée est abolie et entièrement repeuplée essentiellement par des Russes.
En 1954, dans l'indifférence générale, la République autonome de Crimée était « offerte » à l'Ukraine par Khrouchtchev, alors premier secrétaire du Parti communiste de l'Union soviétique. Soixante ans plus tard et au vu des événements de l'hiver 2014, il semble bien que les Russes aient changé d'attitude vis-à-vis de cette presqu'île de la Mer Noire qu'ils avaient jadis délaissée.
En août 1991, peu de temps après la chute du Bloc de l'Est, la possession de la Crimée attise les tensions entre la Russie et l'Ukraine, notamment en raison du stationnement de la flotte russe en mer Noire à Sebastopol. Le Parlement de la fédération de Russie déclare nul et caduc le transfert de 1954 qui rattachait la Crimée à l'Ukraine et donne le statut de République autonome à cette région.
Situation complexe dès la chute de l’URSS
Lors des premières élections à la présidence de la Crimée, organisées en janvier 1994, cinq des six candidats à la présidence soutiennent publiquement le rattachement de la Crimée à la Russie. Iouri Mechkov, vainqueur de ce suffrage, promet aux électeurs un référendum sur l'indépendance de la région. Il est finalement remplacé par un sondage au cours duquel plus de 70% des électeurs de Crimée se prononçaient en faveur d'une plus grande indépendance vis-à-vis de l'Ukraine.
Un an plus tard, en mars 1995, le Parlement ukrainien décide d'annuler l'autonomie accordée par la Russie à la République de Crimée.
Le 16 mars 2014, alors que des forces militaires russes sont déjà présentes sur le territoire, les responsables de la presque-île de Crimée organisent un référendum pour que leur région ne fasse plus partie de l'Ukraine et soit « de nouveau » rattachée à la Russie. La Crimée faisait partie de l'URSS comme l'Ukraine jusqu'en 1991, puis de l'Ukraine ensuite. A l'issue du scrutin, le score est sans appel il est de 96,6% en faveur du rattachement à la Russie (Certains suspectèrent parfois des bourrages des urnes, mais le caractère très majoritaire du résultat paraît indéniable).
Pour mémoire : en 2016, la Crimée comptait 2,2 millions d'habitants, dont 65% de Russes, 16% d'Ukrainien et 14,9 % de Tatars, une des premières ethnies à avoir élu domicile en Crimée, 1 % de Biélorusses, 05 % d’Arméniens. Là encore, avec ces chiffres si l’on compare la part des populations Russes ou qui sont Russophones par rapport à celles d’Ukraine, il « n’y a pas Photo »… Plutôt que de se servir de la dite « annexion « de la Crimée par la Russie pour alimenter la tension avec la Russie, les Occidentaux (Américains, U.E, OTAN) devraient faire preuve de plus de prudence...
Une évidence niée par les Occidentaux, ce qui ne peut que mettre « de l’huile sur les braises » dans la situation conflictuelle entre la Russie et l’Ukraine
Ce référendum n'est pas reconnu par Kiev, ni par les gouvernements occidentaux. La Crimée sort donc de l'Ukraine, malgré les protestations de Kiev et de nombreux pays occidentaux, dont la France présidée par François Hollande, qui considèrent que cette région a été annexée par la Russie. Dès lors on se souvient des sanctions économiques prises par François Hollande contre la Russie qui frisèrent parfois l’absurde en violant même le droit commercial, ce qui coûta cher aux contribuables, notamment, avec l’affaire des « vedettes maritimes » payées par les Russes et que la France refusa de livrer. On se souvient de la suite qui coûta environ 3 à 4 milliards d’euros à la France et à ses contribuables. Mais aussi aux entreprises commerçant avec la Russie qui furent frappées d’interdiction…
Difficile, sinon impossible d’opposer le droit international, souvent évoqué par l’Ukraine et les Occidentaux, au choix de la population de Crimée
Pour des juristes Occidentaux qui mettent en évidence le Droit international pour justifier les soutiens à l’Ukraine, selon eux, il aurait fallu que le référendum organisé en Crimée le soit par le gouvernement de Kiev et donc le résultat reconnu par celui-ci, ce qui en l’état était hors de question. À supposer que la Corse veuille redevenir italienne, il faudrait que la France donne son accord. C'est la conséquence du principe d'intégrité des États, qui vise à assurer une certaine stabilité de la vie internationale. Dès lors le choix des responsables et de la population de Crimée ne serait pas légal, et la Crimée resterait bel et bien un territoire Ukrainien...
Mais ce principe de droit entre en conflit avec celui des peuples à disposer d'eux-mêmes, c'est-à-dire soit de choisir de rester au sein d'un État, soit de devenir indépendant, soit de rejoindre un autre État. C’est ce qu’a fait légitimement la Crimée par référendum, vu que sa population est très majoritairement Russe et Russophone. Donc, en ce sens la Crimée qui a choisit son rattachement à la Russie est bien légal
Il serait temps que Russes, Ukrainien et Occidentaux se ressaisissent et que les USA cessent d’alterner entre le chaux et le froid, tout en « soufflant continuellement sur les braises ».
D’après la maison Blanche, le président Biden a fait savoir à son homologue Russe le président Poutine que les Etats-Unis étaient ouverts au dialogue à propos de l’Ukraine, mais aussi prêts à « tous les autres scénarios », c’est-à-dire l’attaque de l’Ukraine. Si tel était le cas, les USA n’hésiterait pas à « répondre de manière résolue et à imposer des répercussions sévères et rapides à la Russie ». Il convient aussi de préciser que la France serait contrainte de lui « emboîter le pas »...
Le conseiller diplomatique de du président Poutine, Iouri Ouchakov, a déclaré, de façon peut diplomatique, à propos des USA que « l’hystérie avait atteint son apogée », tout en précisant que « les présidents sont convenus de poursuivre les contacts à tous les niveaux ». « Ces derniers jours et ces dernières heures, la situation a été menée à l’absurde », a critiqué M. Ouchakov, affirmant que « les Américains annoncent la date même de l’invasion russe et en même temps gonflent les muscles militaires de l’Ukraine »… Y a de la joie en perspective !...
Un peu plus tôt dans la journée, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, s’était entretenu au téléphone avec le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov. Le président Poutine s’est également entretenu avec Emmanuel Macron. Selon la présidence française, M. Macron a déclaré à son homologue russe qu’un « dialogue sincère n’était pas compatible avec une escalade » militaire. Ce à quoi M. Poutine a répondu que les déclarations de Washington, selon lesquelles la Russie était prête à envahir l’Ukraine, étaient des « spéculations provocatrices » de la part des Américains.
Il est évident que ni Russes, ni Ukrainiens et Européens n’ont aucun intérêt à un conflit armés, dont au fond les bénéficiaires seraient les Américains, car, loin sur un autre continent, les pertes humaines n’auraient rien de comparables avec celles de tous les pays Européens, dont la Russie. En profitant ainsi de l’affaiblissement certain de deux concurrents économiques, les USA pourraient aussi profiter de l’occasion du conflit meurtrier pour intégrer l’Ukraine au sein de l’Otan...
Mais que peut faire la France dans ce conflit ?
D’abord il faut souligner que la France est prisonnière, comme la plupart des Etat Européens, de l’alliance militaire de l’Otan qu’avait réintégré Sarkozy et n’en est pas ressortie depuis. Cette alliance étant surtout soumises aux ordres des Américains. En cas de conflit entre Américain et Russes, inévitablement la France serait engagée militairement auprès des USA. Dès lors on peut imaginer en réaction des Russes, leurs missiles moyenne et longue portées tombant sur Paris, Lyon Marseille faisant des milliers de morts…
Par ailleurs, par le jeu des alliances, on peut redouter que s'il avait réellement un conflit avec la Russie, cela pourrait déboucher sur un conflit militaire mondial, avec les pires conséquences que l'on peut imaginer..
Prisonnière des USA et de l’OTAN la France n’est qu’un nain politique sur la scène internationale
Lorsque le Président de la république s’efforce de jouer parmi les grands en ne cessant de dire à ses homologues Russes, Ukrainien, Américains qu’un « dialogue sincère n’était pas compatible avec une escalade et qu’il faut une désescalade du conflit », par courtoisie diplomatique ses interlocuteurs ne pourront qu’agréer ses propos, mais n’en tiendront guère compte, car il ne sont pas dupe du poids réel de la France par rapport aux USA et au sein de l’Otan. En final à trop vouloir faire jouer un rôle à la France qui ne peut être le sien, car si en final il y avait un conflit militaire Emmanuel Macron n’en serait que « le dindon de la farce »,
Pour que la France retrouve un « zeste » de sa puissance passée elle doit prendre deux initiatives fortes
Pour que la France soit écoutée il faut qu’elle cesse d’être une serpillière au service de la politique Américaine, ce qui suppose de prendre des distances par rapport à la politique des USA en refusant de se plier à certaines sanctions imposées par ce pays à d’autres puissances régionales, tel l’Iran et son pétrole... Et sortir de l’alliance militaire de l’Otan, créant ainsi une dynamique au sein de l’Union Européenne pour que d’autre pays en fasse autant, afin d’aller vers un démantèlement de cette organisation. Si la guerre froide entre les Américains et les Russes n’a jamais réellement disparue depuis la fin de l’URSS, elle ne saurait être encouragée par un positionnement systématique de la France en faveur des Américains, en servile serviteur… Mais là encore on peut douter de la volonté politique de la France d’aller dans ce sens, aussi bien à droite, extrême droite, qu’à gauche ou de la gouvernance actuelle…
Pour conclure
Excepté les Américains, car ils sont sur un autre continent loin « des théâtres d’opérations » ni les Russes, les Ukrainiens et l’Union Européenne n’ont intérêt à une guerre, dont ils seraient les plus exposés et, qui par les jeux d’alliances pourrait devenir une guerre mondiale avec les conséquence que l’on peut imaginer… Mais pour éviter cela faudrait-il que cesse ce que les Russes, mais aussi pour d’autres raison le président Ukrainien considèrent comme des « spéculations provocatrices » de la part des Américains.
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