Small or broosed Faces
Hastings et Brighton ressemblent à ces stations balnéaires confites dans leur glorieux passé. La bouffe y est toujours aussi dégueulasse et la fête foraine de la première possède un aspect Mimile du plus bel effet.

Les plages qui bordent la mer témoignent encore d’une époque - les sixties - qui fleure bon le fish & chip, l’haleine lourde de pub et la baston du samedi sur la plage de galets.
On jurerait qu’elles conservent en mémoire ce grand champ de bataille qui vit Teddy boys et Mods s’affronter en bandes rivales à la nuit tombée, chaînes de moto en bandoulière, cran d‘arrêt planqué dans la poche cavalière.
Une guerre éclair entre fans de Rock&Roll façon Gene Vincent et dandies modernes, amateurs de R&B noire américaine, Norton contre Vespa, pour faire court.
Pour les petits frenchies naïfs qui débarquaient alors sur ces côtes, attirés par les tresses rousses des anglaises, le râteau qui vous guettait n’était pas celui auquel on pense. Certains ont encore une canine sur pivot pour leur rappeler cet acte insensé qui consiste à commander une Pale dans la langue de Molière ou en format demi-portion, ce qui vous désigne immédiatement à la vindicte du premier molesteur en blouson moleskine.
Les skinheads étaient de loin les plus à craindre qui commençaient à faire entendre leur petite musique personnelle à coup de surin et pompes cloutées. Ces gars là avaient pour la grenouille en vadrouille une tendresse que je qualifierai de vacharde.
Autrement dit, traquenard garanti, sans chaperon rousse pour vous cornaquer dans les ruelles mal famées jusqu’au petit matin blême.
Je vous le dis tout net, mieux valait alors traîner ses guêtres du côté de la paisible Carnaby Street Londonienne que de s’aventurer sur le Pier de Brighton.
La pop anglaise était alors à son apogée, impossible d’échapper à cette vague furieuse et joyeuse qui déferlait sur les ondes.
Les groupes mythiques de l’époque s’appelaient Kinks, Spencer Davis Group, Pretty Things, Yardbirds, Small Faces, ce dernier ayant eu, je crois, les faveurs de la jeunesse dorée du Kent.
Les Small Faces sont d’ailleurs devenus les icônes du mouvement mods, qui préfigurait l’émergence d’une classe moyenne, plus City que Docks.
s,
Les Mods tomberont vite en désuétude, en fait dès 1967, date de l’arrivée du Flower Power, et les plus bohêmes d’entre eux seront emportés par la vague hippie.
En tout cas, cette petite balade sur le Pier de Hastings suffit amplement à faire remonter à la surface quelques bulles de souvenirs enfouis de cette prodigieuse époque.
Je n’aurai finalement pas eu à pousser jusqu’au Pier de Brighton, trop de respect sûrement.... et puis ce vieux LP des Small Faces chiné du côté de Rye suffit amplement à mon bonheur....
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