Société Nationale pour le Changement Français
Une SNCF de Francois Hollande, à l'image d'une France où la réalité empreinte au fantastique, où le conservatisme s'invite à la table face à une jeunesse qui se fait ruiner son futur sur la peau de la dette... trouble parallèle en perspective
L'édition 2012 du salon ferroviaire avait réuni tous les amateurs. Des centaines de milliers de visiteur s'étaient attroupés pour venir admirer les trains exposés, curieux de voir les technologies que le futur leur préparera. En tête de gondole c'était le MLP. Son modèle "made in France" attirait plus d'un chaland mais n'incluant pas les normes européennes, ses perspectives étaient de fait restreintes. Le FB, considéré comme robuste, correspondait au milieu de gamme alors que le EJ, train écologique, était critiqué d'un manque de direction par les spécialistes.
Imprimé sur un beau papier glacé, deux modèles se dégagèrent pourtant du catalogue 2012. Le NS se vantait de sa locomotive "forte" mais déjà présente sur le réseau. De l'autre coté, c'était le modèle FH qui promettait lui du changement dans la conduite du train.
Restructuration de la SNCF
La direction de la SNCF s'y était déplacée en délégation pour décider la nouvelle direction de l'entreprise. En effet le conseil d'administration se réunissait dès le lendemain matin, le tout dans un climat tendu, pour revoir sa stratégie. Du fait de son modèle économique, la SNCF votait un budget 2012 en déficit et ce pour la 38ième année consécutive. Alors, renouveler ses équipements après seulement 5 années d'essai fut décidé à contrecœur pour une partie du conseil d'administration. Mais la déception de son modèle NS n'était plus soutenable pour la majorité des usagers.
Après de longue délibération, le consensus se fit pour le renouvellement : la totalité des trains du réseau "France" devront être remplacés pour le début du mois de mai. De Lille à Paris, de Marseille à Bordeaux le nouveau modèle FH, plus performant, allait supplanter le réseau devenu vétuste. En juin 2012, c'est la direction juridique de l'entreprise qui suivie la marche du changement. Seulement, peu se doutait, à cette époque, des problèmes que l'entreprise allé rencontrer.
"Rodage raté, casse assuré"
Avant même les premiers mois de rodage, le train pêchait de sa conception.
Aussi fou qu'il puisse paraitre, la largeur des wagons fut surestimée par rapport aux quais. Empêchant départs et arrivés, la circulation fut entièrement stoppée. Les usagers restèrent ainsi bloqués durant 2 années avec pour seul interlocuteur, un conducteur fraichement élu, François. Il était l'homme qui concentrait remontrances et critiques venant de tout bord. Trifouillant vis et boulons, armé d'une simple boite à outils, l'espoir des premières heures laissa rapidement place à la colère pour les milliers d'usagers bloqués à quai, billet composté à la main. Son aveuglement face à l'importance des travaux empêchait tout optimisme. Pas d'information, pas de perspective, la SNCF se révélait bien peu efficace.
2012-2013 : 2 minutes d'arrêt
Revisser vis et boulons et passer un coup de rabot au lieu de s'attaquer aux structures, voila ls méthodes qui furent choisi. Pourtant le conducteur connaissait l'état du réseau. De par son ancienneté, les occasions n'avaient pas manquées de lui faire traverser en long et en large la France. François savait bien que le manque de travaux avait contribué à la détérioration des infrastructures. Voyant que rien ne se passe, usagers et travailleurs, muet de voir l'inconscience de ses dirigeants, tombèrent dans une déception devenue habituelle.
Il fallut attendre le 14 janvier 2014 pour entrevoir le bout du tunnel avec le commencement des travaux. Francois était à la manœuvre pour débloquer le réseau. Mais quid de ces deux années où la facture fut lourde pour chacun des contribuables. Quid du temps perdu où la gesticulation avait remplacé l'action, où la parole avait laissé place aux incantations.
Retour du terrain
La comparaison osé semble malheureusement bien trop proche de la réalité. L'entreprise France de François Hollande, après deux années d'hésitation, commence seulement a prendre les choses en main. Mais cela était sans compter sur les revers du pouvoir qui fait basculer la facture du destinataire à l'envoyeur : les conservatismes ont décidé de lui faire payer cash.
Comme le yin et le yang, l'eau et la pastis, la France ne se conçoit plus sans son conservatisme rampant. La moindre réforme sociale, économique ou structurelle appelle les contestataires a bloquer tout changement. Il en va de même dans le débat européen. Incapable de se tourner vers un monde qui bouge, la France se recroqueville vers son nationalisme. Et son pouvoir à Bruxelles est la première victime : 1/3 des électeurs français à l'élection européenne se sont tournés vers les deux grands partis de centre droit et de centre gauche -principaux acteurs du parlement européen-, 23 eurodéputés en sont sortis. De l'autre coté du Rhin c'est 2/3 des électeurs, soit un envoie de 56 eurodéputés.
Trop attachés au président monarque de la Vème République, les français maintiennent une relation passionnelle avec le chef de l'Etat. "Pour ou contre" est la devise qui devrait prendre place sur nos frontons. Une grève CGT à la SNCF ? La presse annonce un affront contre la personne de François Hollande. Une réforme du statut de la famille ? François Hollande est accusé de détruire le modèle familiale français. L'opposition politique a un rôle considérable dans cette conduite du pouvoir où la posture les poussent a être dans le rejet inconditionnel.
2017= remix 2012 ?
Au lieu de voir chez notre compagnon européen, qu'est l'Allemagne, son seul modèle économique, pourrions-nous nous inspirer de son modèle politique. D'ailleurs ils sont loin d'être les seules, au niveau européen, à avoir choisis un gouvernement de coalition. Mais à l'inverse de nos voisins, c'est la forte montée du Front National qui pourraient nous contraindre à unir nos politiques.
Sans compter que le renouvellement politique est au point mort dans l'Hexagone. Les faisceaux d'indices semblent nous avancer vers une campagne 2017 tourné vers les mêmes horizons qu'en 2012 : un Sarkozy au starting-block et qui voudra prendre sa revanche, un Hollande qui voudra continuer, un Bayrou qui veut transformer son essai de Peau en un "destin national" et une Le Pen qui y pense plus seulement en se rasant. Un joyeux "remake" de l'élection de 2012 dont seule la démocratie française en a le secret.
Baby-boom, mon amour, mon malheur
Pour finir, c'est la structure même des structures démocratiques qui sont a revoir. La société française à un manque cruel d'investissement de sa jeune génération dans le débat politique, bloqué de l'influence de ces hommes politiques visés au pouvoir depuis 40 ans. La révolution des partis se fait tant languir et nous, jeunesses, attendons de voir tuer le père. Tuer la génération d'homme politique qui nous endettent depuis des décennies, tuer les blocages bien entretenus par tous les conservatismes et vous dire la déception d'une démocratie française qui concentre les mêmes clivages politiques qu'il y a 40 ans. L'arrivé du baby-boom à la retraite est une occasion inespérée de les pousser vers la sortie sans sortir la guillotine. Utilisons la !
Alors François lance ton changement et souviens-toi du slogan de ton entreprise : "La SNCF, des idées d'avance".
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