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Accueil du site > Tribune Libre > Soit honni qui MALI pense

Soit honni qui MALI pense

Il est de ces personnes qui, acculturés à l’extrême ne jurent que par des slogans appris par coeur. La réalité leur échappe et les rejette parce qu’ils sont des âmes mortes -comme la mer rejette les corps abandonnés par le souffle de la vie - et ne sont soutenues que par le hasard des vents. De temps à autres certains de cette engeance tentent de faire grincer par leur grain de sable un système perfectionné qui les adopterait, leur pardonnerait leurs torts, mais ils s’obstinent à nager contre le courant, au début par hardiesse, leur sens des libertés, mais par la suite cette obstination n’est nourrie que d’elle même, avant que la flamme ne s’éteigne d’elle même.

 
 
Le 13 septembre de ce mois, une demi-douzaine de jeunes marocains appartenant à une association embryonnaire, et avortée à ce stade,nommée "mouvement alternatif pour les libertés individuelles" (MALI), devancés par une journaliste portant la double nationalité franco-marocaine, ont exprimé leur volonté d’organiser un repas à Mohammedia en plein ramadan. Leur élan a été refroidi au niveau de la gare ferroviaire, par toute une armada sur le qui vive, comme si l’on mettait en batterie la grosse Bertha pour trucider une mouche des sables. Le but déclaré de cette action était de protester contre l’article 222,relatif à la peine encourue par tout marocain musulman qui mange, en public, pendant la journée de Ramadan et vise donc à faire abolir cet article ; sous prétexte de respect des libertés individuelles.
 
Il y a déjà un certain temps et depuis bien avant le mois du jeûne, ce mouvement a commencé sur face-book, un appel pour participer à un groupe qui a vite trouvé un écho favorable parmi certains marocains et beaucoup d’étrangers. C’est qu’un certain nombre d’internautes, marocains et étrangers ont sympathisé avec ce mouvement du moins dans son aspect virtuel et l’idée a fait boule de neige. Quant à ceux et celles qui sont passés à l’acte, ils ignorent peut-être que l’article de loi qui les empêche soi-disant de jouir de leur "liberté" a été élaboré sur instigation du maréchal Lyautey en 1913, révisé en 1933 et que l’interdiction de manger en public pendant le ramadan concernait principalement les chrétiens, car en ces temps là aucun musulman n’aurait jamais eu la moindre envie de rompre le jeune, encore moins en public. L’esprit de cette loi donc était d’empêcher que l’action de manger en pleine rue ne provoque des émeutes anticolonialistes de la part des musulmans marocains .
 
Il faut dire que cette loi est toujours d’actualité puisque ce sont toujours les rejetons idéologiques de la France qui tentent d’enfreindre une loi que tout le monde ignore et dont les marocains n’ont pas besoin pour les pousser à pratiquer les préceptes de l’Islam. Seulement d’un autre côté cette demoiselle doit savoir qu’elle doit la vie sauve justement à cette loi qu’elle souhaite abroger et sans laquelle elle aurait, elle et ses semblables été lapidée par des personnes qui n’auraient pas attendu des explications de leur part, du moment qu’il s’agit de provocation pure et simple. Ce n’est pas que tous les musulmans fassent le ramadan à quelque chose près ni qu’ils soient toujours prêts à déchirer n’importe qui veut rompre le jeûne en public. Au contraire les gens se respectent et sont bien plus magnanimes que ceux ou celles qui prétendent leur donner des leçons de liberté. D’ailleurs la première chose à laquelle on pense en voyant un marocain manger en public, c’est qu’il est diabétique, ou atteint d’une autre maladie qui l’autorise à déjeuner, ou encore que c’est un voyageur éreinté par son voyage et des fois aussi que c’est un malade psychique dont l’état mental est lui même une excuse pour ne pas jeûner.
 
Nous devons aussi savoir que tous les marocains ne font pas carême, que ce soient des jeunes ou des moins jeunes voire même parfois des vieux mécréants obstinés et irrécupérables qui bouffent leur marmite chez eux, se rincent la bouche et sortent dans la rue se rire de la souffrance des autres. Pourtant personne n’a été pris en flagrant délit chez soi et emprisonné sous l’effet de la délation de ses voisins. Pourquoi ? Parce que les gens comprennent bien les libertés individuelles et n’ont pas besoin d’une gigolette, soi-disant émancipée parce qu’elle ne porte pas de soutien-gorge pour les leur apprendre. Les marocains font la différence entre la liberté de l’individu, derrière les murs de sa propriété et la provocation gratuite inspirée par des maîtres penseurs dont on peut deviner la patte derrière leurs écrits et leurs intentions mal cachées.
 
Comment oublier donc que ce qui devrait occuper le devant de la scène des médias ce n’est pas l’envie culinaire d’une petite journaleuse ni même sa provocation, mais la faim dont souffrent beaucoup d’enfants marocains hors du ramadan, le problème de la pauvreté, du manque de soins sanitaires dans les hôpitaux, la cherté de la vie, l’inégalité des chances à l’école et partout ailleurs et non pas bouffer ou ne pas bouffer. Zineb aurait dû organiser une conférence de presse pour exprimer sa désolation et sa condamnation des actes inqualifiables perpétrés par un juge assermenté ou sous sa responsabilité sur le corps nubile et sans défense d’une autre marocaine nommée aussi justement zineb, à Oujda. Elle aurait dû profiter de son congé payé de petite citadine trop gâtée pour aller visiter les enfants d’Anefgou avant que la neige ne les isole du reste du monde. Demander à ces gens qui jeûnent toute l’année, ce qu’ils pensent de ce mois qui demeure sacré pour eux malgré toutes les souffrances et les vicissitudes de la vie, avant de penser à faire sa petite révolution dans un verre d’eau, à moins que l’agenda de ses maîtres à penser, ne lui laisse guère le temps de se retourner... !
 

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2 réactions à cet article    


  • Iren-Nao 25 septembre 2009 02:23

    @ Bouf X

    J’aime bien votre ton Monsieur.

    Et je trouve que vous avez bien analyse la situation.

    Les arbres aux racines faibles ne font pas bezef de feuilles, fleurs et fruits solides.

    L’exces, j’ai dit exces, de soi disant libertes individuelles, par consequent la valorisation de l’egoisme fait surtout le lit des cons sommateurs et des publicistes.

    Maintenant si la jeune saucisse journaleuse a de jolis seins sous sa liquette, beaucoup devrait lui etre pardonne.
     
    Temporairement...

    Cordialement


    • Az. boufous. bouf.X 25 septembre 2009 18:29

         Merci pour votre commentaire qui m’a réjoui à une époque où il devient rare de trouver une personne qui reconnaît la bonne voi(x)e et aide les autres à s’y maintenir envers et contre tout.
      Il est vrai que ces jeunes ne sont pas passés à l’acte et le délit d’intention n’existe pas en ce domaine,mais ils auraient dû s’épargner tous ces déboires ,surtout à la lumière de leurs réactions peu téméraires après les faits.
       

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Az. boufous.

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