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Accueil du site > Tribune Libre > Solidarnosc : des hommes révoltés qui ont réussi et qui n’ont pas (...)

Solidarnosc : des hommes révoltés qui ont réussi et qui n’ont pas tué

Cet article a été publié sur mon blog le 29 avril 2015.

Il y a trente-cinq ans : le 31 août 1980, signature des accords de Gdansk.

Une journée de vacances entre pluie et brume, une balade rapide dans les ruelles désertes de La Grave pour faire courir ma chienne, une retraite précipitée sous le porche de l’église pour m’abriter, et sur la porte une affichette qui attire mon regard : vendredi 1er mai 2015 à 14 h 30, Lech Walesa donnera une conférence à Notre-Dame du Laus, Hautes-Alpes, à l’invitation du diocèse de Gap et d’Embrun de Monseigneur Di Falco.

C’est un bond de trente-cinq ans en arrière qui se présente à moi soudainement, ravivant tous les souvenirs de mes années 1980 et 1981 : ambiance studieuse en classe préparatoire, effervescence et manifestation pour Solidarnosc devant l’ambassade de Pologne et franche rigolade en voyant François Mitterrand, fraîchement élu et rose à la main, marcher de l’ombre à la lumière au Panthéon. 

Ces trois circonstances ramassées en quelques mois ont indiscutablement marqué mon passage de l’enfance à l’âge adulte sur le plan politique. Je croyais vivre dans un univers rassurant circonscrit à tout jamais par les frontières immuables de ma famille, mes études et le gouvernement, et soudain la puissance du changement et de l’incertain m’a sauté au visage : je pouvais rater mes concours, et j’ai aussi compris que nous les hommes sommes acteurs de notre histoire, pour le meilleur ou pour le pire. On ne prend jamais si bien conscience des choses que lorsque les enjeux personnels se mêlent aux enjeux collectifs dont on reconnait être partie prenante.

A cet égard, l’histoire de Solidarnosc est vraiment exemplaire, et trente-cinq ans après, elle mérite d’être racontée.

Il faut commencer en 1953 avec l’arrivée de Khrouchtchev au pouvoir en Union soviétique. Son rapport « secret » de 1956 dénonçant le culte de la personnalité de Staline fut interprété, sur place comme dans certaines démocraties populaires environnantes, comme une ouverture vers plus de liberté politique. Interprétation audacieuse, puisque dès 1956 une grève dans l’usine Staline de Poznan en Pologne est brutalement réprimée faisant plus de 50 morts et des centaines d’arrestations. La même année en Hongrie, la formation d’un gouvernement comprenant des ministres non communistes, ainsi que des mouvements étudiants réclamant encore plus de droits politiques, déclenchent une riposte violente de l’URSS qui envoie purement et simplement ses chars envahir Budapest. Le bilan se compte en milliers de morts et de déportés.

En 1964, Brejnev succède à Khrouchtchev. Il définit la doctrine de « souveraineté limitée » des pays satellites, ce qui, en langage courant signifie « absence de souveraineté ». Ainsi, en 1968, le Printemps de Prague s’achève par l’invasion de la Tchécoslovaquie par les forces militaires du Pacte de Varsovie (alliance militaire entre l’URSS et ses satellites). En Pologne le tour de vis soviétique s’exerce en 1970 contre des ouvriers grévistes de Gdynia et se termine une fois de plus dans un bain de sang.

Lech Walesa et Mgr Di Falco le 1er mai 2015.

Lech Walesa et Mgr Di Falco le 1er mai 2015.

Avec Solidarnosc, les événements vont tourner un peu différemment. Ce syndicat indépendant naît en 1980 sous l’impulsion de Lech Walesa, électricien, dans la foulée des grandes grèves des chantiers navals de Gdansk. Le 31 août 1980, après de nombreux jours de grève, sont signés les accords de Gdansk qui autorisent l’existence de syndicats ouvriers indépendants. Cependant, Solidarnosc est considéré comme dangereux par l’URSS qui compte bien imposer un nouveau gouvernement plus résolu si les autorités locales du moment ne parviennent pas à circonvenir ce mouvement.

Dès ses débuts, Solidarnosc reçoit l’approbation de tout ce que la Pologne compte d’opposants au régime. L’Eglise catholique le soutient sans réserve, de même que la majorité de la population. Deux ans plus tôt, l’élection d’un pape polonais a contribué à conforter les aspirations démocratiques du pays. Le syndicat aura jusqu’à 10 millions de membres pour une population totale de 35 millions d’habitants en 1980. A l’étranger, le soutien est également impressionnant. En France, Solidarnosc peut compter sur l’appui de la CFDT, mais pas de la CGT, syndicat ouvertement inféodé au PCF et au régime soviétique.

Solidarnosc s’est présenté au monde avec un programme qui fait ressortir toute la brutalité des régimes d’obédience soviétique. Son action est fondée sur la non-violence, aussi bien en théorie que dans les faits, et les réformes qu’il préconise vont dans le sens de l’auto-gestion et de la démocratie. Instruits des événements sanglants de 1956 et 1970, Lech Walesa et les autres dirigeants du syndicat ont veillé à ne jamais donner aucune raison d’intervenir policièrement ou militairement aux autorités polonaises.

La situation est néanmoins intolérable pour Moscou. Le général Jaruzelski accède au pouvoir en 1981 et enclenche une militarisation du régime pour contrer les effets néfastes des accords de Gdansk. Par décret, il fait arrêter Lech Walesa et toute la direction de Solidarnosc dans la nuit du 13 au 14 décembre 1981. Le syndicat est interdit et l’état de siège est instauré. Jaruzelski se justifiera plus tard en disant qu’il souhaitait ainsi préserver la Pologne d’une intervention armée de l’URSS. En réalité, on le sait depuis l’ouverture des archives après l’effondrement de l’Union soviétique, cette dernière n’a jamais eu l’intention d’intervenir directement. Le précédent hongrois pèse lourd et depuis décembre 1979, elle est de plus embourbée en Afghanistan. Lech Walesa et ses compagnons seront libérés à la mort de Brejnev en 1982.

Solidarnosc continue à vivre dans la clandestinité, l’Eglise catholique faisant office de relais de messagerie. Gdansk reste au coeur de la résistance. Il n’existe que trois endroits où il est possible de parler ouvertement contre le régime : les chantiers navals, l’église Sainte-Brigitte et le stade du club Lechia Gdansk. C’est justement un match de football d’envergure européenne qui va donner au syndicat l’occasion de retrouver le devant de la scène, signant dès lors le début de la fin pour le régime communiste polonais.

Le samedi 28 septembre 1983 à Gdansk même, le club Lechia Gdansk doit affronter en seizièmes de finale la prestigieuse Juventus de Turin dans le cadre de la Couped’Europe des vainqueurs de coupe. C’est un événement : le club de Gdansk n’a jamais été si loin dans toute sa carrière, et ce sera de plus l’occasion d’admirer de près les célèbres joueurs du club de Turin, dont notre Michel Platini national. Aussi, les 30 000 places du stade sont toutes occupées dès midi.

Le match étant télévisé, Solidarnosc pense que c’est une occasion inespérée de montrer que le mouvement existe encore. Pour cela, la présence de son chef charismatique Lech Walesa est indispensable. Il n’aura du reste aucun mal à s’infiltrer dans la foule. Mais le gouvernement polonais a pris ses précautions en diffusant la veille à la télévision un reportage sur Lech walesa, le décrivant comme un homme uniquement préoccupé par l’argent. En pure perte.

Si depuis le matin les conversations roulent exclusivement sur le foot à Gdansk, à partir de la mi-temps il ne sera plus question que de Solidarnosc et de liberté. Alertés par un membre du syndicat, les journalistes de NBC et CBS tournent alors leurs cameras vers Lech Walesa et la foule rassemblée commence à chanter en choeur l’hymne du syndicat. La télévision d’Etat est particulièrement mécontente. Elle décide de diffuser la seconde mi-temps avec un décalage de 6 minutes et sans le son. Mais c’est trop tard. Le match est perdu, mais ce n’est pas grave. Solidarnosc existe, le fait savoir, dans les chants et le calme le plus parfait.

A partir de ce moment-là, le régime communiste survit tant bien que mal, imposant des restrictions en tout genre et des tickets de rationnement à la population, dont une portion non négligeable cherche à quitter le pays. En 1989, des pourparlers entre Solidarnosc et le gouvernement aboutissent à la tenue d’élections libres en 1990 à l’issue desquelles Lech Walesa est élu président. C’est le moment où l’ensemble du monde soviétique est en train de s’écrouler.

La confrontation entre le régime communiste, totalitaire au point de tuer, et le syndicat Solidarnosc, association d’hommes révoltés parvenus à leurs fins sans tuer, me fait irrésistiblement penser à L’homme révolté (*) d’Albert Camus.

Après avoir analysé le suicide et la notion d’absurde dans Le Mythe de Sisyphe, Camus se propose de poursuivre sa réflexion autour du meurtre et de la révolte. Il constate (en 1951) que les cinquante dernières années ont débouché sur soixante millions de morts : c’est « l’histoire de l’orgueil européen » dit-il. « L’homme est la seule créature qui refuse d’être ce qu’elle est. La question est de savoir si ce refus ne peut l’amener qu’à la destruction des autres et de lui-même. »

Camus en vient à mettre au jour les contradictions fondamentales qui existent entre la révolte et la révolution. « Qu’est-ce qu’un homme révolté ? Un homme qui dit non. Mais s’il refuse, il ne renonce pas : c’est aussi un homme qui dit oui, dès son premier mouvement. » Les existentialistes contemporains de Camus, tels que Sartre avec qui il se brouillera à la suite de ce livre, pensent qu’il y a progrès de la révolte à la révolution et que le révolté ne vaut rien s’il n’est pas révolutionnaire.

Selon Camus, l’articulation entre le révolté et le révolutionnaire est plus complexe :« Le révolutionnaire est en même temps révolté ou alors il n’est pas révolutionnaire, mais policier et fonctionnaire qui se tourne contre la révolte. » Et s’il est bien révolté, il devrait finir par se tourner contre la révolution. Il n’y a donc pas progression, mais contradiction.

L’explication avancée par Camus est que la revendication de la révolte est l’unité (« je me révolte donc nous sommes ») qui ne veut pas être réduite à la simple histoire, tandis que la revendication de la révolution est la totalité historique. La première est créatrice et la seconde est nihiliste, ce dernier terme, répété de nombreuses fois par Camus, étant à comprendre comme l’indifférence à la vie. La révolte refuse l’absolu de l’histoire, c’est à dire la promesse de temps automatiquement meilleurs, alors que la révolution ne connait que l’histoire, quitte à l’accomplir dans un suicide collectif.

Selon l’analyse d’Albert Camus, il me semble donc qu’on peut assimiler Solidarnosc à la révolte tandis que le régime soviétique auquel le syndicat s’est opposé possède toutes les caractéristiques du nihilisme de la révolution.

C’est une leçon pour le temps présent. Nous avons des raisons de dire non et de vouloir autre chose. Veillons à être des révoltés qui ne tombent pas dans le cynisme politique, et donc les meurtres, de la révolution.


(*) L’homme révolté, Albert Camus, Gallimard 1951.


S80RP_duze1Illustration de couverture : Le logo de Solidarnosc représente les onze lettres du mot comme les personnes qui avancent serrées les unes contre les autres au premier rang d’une manifestation. L’une d’elles porte le drapeau polonais. La photo de Lech Walesa avec Mgr Di Falco insérée dans l’article est personnelle.


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24 réactions à cet article    


  • adeline 5 août 2015 10:36

    Excusez moi mais je ne suis pas d’accord du tout, ce mouvement , certes mal vu par l’URSS, a in fine été capturé par mr FMI et Valessa , comme Mandela s’est couché devant. ( source la stratégie du choc, en vente dans toutes les bonnes librairies). Merci de votre article.


    • Nathalie MP Nathalie MP 5 août 2015 11:59

      @adeline
      Je ne suis bien sûr pas de votre avis, mais c’est très aimable à vous de me remercier pour l’article. Ca me touche beaucoup.


    • V_Parlier V_Parlier 5 août 2015 10:48

      "des mouvements étudiants réclamant encore plus de droits politiques, déclenchent une riposte violente de l’URSS qui envoie purement et simplement ses chars envahir Budapest.« 
      (...)
       »Ainsi, en 1968, le Printemps de Prague s’achève par l’invasion de la Tchécoslovaquie par les forces militaires du Pacte de Varsovie (alliance militaire entre l’URSS et ses satellites)."

      Je ne suis pas un fan de l’URSS ni de son idéologie mais çà manque plutôt d’explications de contexte un peu plus honnêtes (pas si manichéennes)...

      En revanche, j’aime ceci :

      En 1964, Brejnev succède à Khrouchtchev. Il définit la doctrine de « souveraineté limitée » des pays satellites, ce qui, en langage courant signifie « absence de souveraineté ».

      L’URSS brejniévienne correspond exactement à l’UE d’aujourd’hui sur de nombreux points (à part le seul fait que l’URSS n’était pas « capitaliste »).


      • Nathalie MP Nathalie MP 5 août 2015 12:11

        @V_Parlier

        Deux parties dans votre commentaire, pour lequel je vous remercie :

        - Sur la première : je ne parle pas spécifiquement de Budapest et Prague, si ce n’est pour donner une idée de l’ambiance dans le bloc de l’est vis à vis des mouvements d’aspiration à plus de liberté, au moment où Solidarnosc a émergé. Je ne me suis donc pas étendue outre mesure, mais de là à dire que mes propos sont manichéens et malhonnêtes, il faut avoir une belle partialité pro soviétique.
        - Sur la seconde, votre comparaison relève aussi d’une certaine partialité : l’UE est née de la volonté délibérée de six Etats au départ. il n’y avait pas d’UE « avant » pour obliger les Etats à se regrouper sous une forma ou sous une autre. Côté URSS, il y avait justement l’URSS qui, à la faveur du trop grand fairplay de Roosevelt à la fin de la WWII, a mis la main sur des Etats qui n’ont jamais eu leur mot à dire sur rien.
        Cordialement, Nathalie MP.

      • V_Parlier V_Parlier 5 août 2015 14:39

        @Nathalie MP
        Je serais presque d’accord sur cette affirmation : « l’UE est née de la volonté délibérée de six Etats au départ ». Pourquoi seulement presque d’accord ? Parce-que l’UE d’aujourd’hui, dont l’emprise a commencé à se faire sentir après Maastricht pour se resserrer complètement après Lisbonne, ne correspond absolument pas au même projet. Le nouveau est fédéraliste et hégémonique (sans compter que je considère que c’est un projet au service des USA, mais ce n’est pas le sujet). C’est l’occasion de remarquer que l’UE continue d’annexer des pays (sans chars, parce-que ce n’est pas utile) contrairement à la volonté de leurs populations, avec la complicité de chefs d’Etat menteurs et acquis à la « cause ». La France est l’exemple dont tout le monde se souvient mais n’est pas seule du tout dans ce cas. Accusation excessive ? Je ne le pense pas, étant donné que depuis Lisbonne on parle bien d’une union qui détient la plupart des pouvoirs significatifs et prévaut aux pouvoirs nationaux (qui ne peuvent agir qu’en paroles et faire de naïves promesses). Bref, ce que de plus en plus de personnes appellent l’UERSS (vous pouvez choisir « UERSC » si vous voulez mais c’est moins drôle, çà percute moins). Mais ici l’empire maître n’est pas à l’Est, les rôles changent.

        Enfin, quand j’écris « un peu plus honnête » c’est plus diplomatique que ce que vous suggérez.
        Par exemple en Hongrie il y avait eu une tentative de coup d’Etat sanglant, et l’intervention fut réclamée par le gouvernement (dont je ne suis pas adorateur non plus). On ne peut pas vraiment trouver de « purs gentils » dans cette histoire, mais c’est mal vu de le remarquer, je sais. Aujourd’hui tous les coups d’Etat sont forcément des luttes nobles, sauf si c’est en UE. Bref, l’élite de l’UE a les mêmes réflexes de pensée que l’URSS de l’époque. Et si un jour çà chauffait trop en Grèce pour mettre au pouvoir un gouvernement cette fois réellement eurosceptique, vous verriez comment l’UE réagirait. Ne croyez pas qu’elle ne soit pas capable d’utiliser les mêmes moyens qu’à Prague ! Une force d’intervention européenne existe déjà pour réprimer les émeutes (EuroGendFor).
        Cordialement


      • antyreac 5 août 2015 11:08

        Solidarité d’inspiration nationaliste et chrétienne s’est débarrassé en quelques années du totalitarisme communiste et de sa dictature

        Maintenant la Pologne est un pays prospère et démocratique. 

        • Nathalie MP Nathalie MP 5 août 2015 12:13

          @antyreac
          En tout cas un pays qui s’est donné les moyens d’accéder à la prospérité.
          Cordialement.


        • adeline 5 août 2015 12:16

          @Nathalie MP smiley « à la prospérité »... vous parlez bien de la Pologne ?


        • antyreac 5 août 2015 12:56

          @adeline
          En tout cas bien plus prospère qu’au temps de communisme où les gens vivaient dans la pauvreté.


        • adeline 5 août 2015 13:06

          @antyreac
          mais bien sûr, et pourquoi sommes nous envahi d’ouvriers Polonnais ?


        • Nathalie MP Nathalie MP 5 août 2015 13:08

          @adeline
          J’ai parlé des « moyens d’accéder à la prospérité », moyens et prospérité qui n’ont jamais existé dans aucun pays collectiviste, voir aujourd’hui Vénézuela et Cuba, par exemple. 
          Ce n’est pas parfait , oui certainement, mais il me semble que les niveaux de vie ont augmenté partout où les pays ont libéré un peu leur économie, et il me semble que les libertés individuelles ont augmenté également en sortant du communisme.


        • adeline 5 août 2015 13:11

          @Nathalie MP
          vous répondez pour antireac ?


        • Nathalie MP Nathalie MP 5 août 2015 13:12

          @adeline
          « Envahi » : faudrait chiffrer.
          Et il faudrait aussi commencer par s’interroger sur les raideurs invraisemblables de notre code du travail qui décourage toute embauche et fabrique du chômage, les chiffres parlent d’eux-mêmes. D’où un bon créneau pour les petits artisans polonais. 


        • Nathalie MP Nathalie MP 5 août 2015 13:14

          @adeline
          Non, à vous, c’est écrit.


        • V_Parlier V_Parlier 5 août 2015 14:44

          @Nathalie MP
          Quand on échappe à un ancien « méchant », l’euphorie de la libération peut pousser à se jeter dans les bras d’un autre. Et après un rattrapage plutôt normal de la situation en Pologne dans un contexte européen plus facile qu’aujourd’hui, çà va commencer à déchanter (euro, perte de souveraineté à nouveau, main mise US, etc...). C’est d’ailleurs pourquoi dans les médias polonais pro-UE il faut agiter le chiffon rouge de l’URSS disparue et crier à l’invasion russe « imminente » de la Pologne...


        • antyreac 6 août 2015 11:54

          @Michel Maugis
          Comme d’hab maugis n’arrête pas d’écrire des inepties sur des sujets qu’il ne connait pas... 


        • escoe 5 août 2015 16:25

          C’est bien mal connaître la Pologne ou être bête comme Di Falco que ne pas savoir que Walesa et la CIA ont créé l’outil qui détruira l’église catholique. Comparez la fréquentation des églises aujourd’hui à ce qu’elle était dans les années soixante dix.
          Quand aux polonais ils vont bientôt s’apercevoir que Berlin est près et Washington est loin. A Moscou on rit, ça fait rire.


          • V_Parlier V_Parlier 5 août 2015 16:57

            @escoe
            Est-ce que c’était planifié à ce point ? Je ne peux dire.
            Mais il est clair que la CIA est du côté des églises uniquement quand çà l’arrange. Si elles deviennent un obstacle, on fait tout pour les liquider, pas de doute. Il suffit de voir comment est traitée l’Eglise Orthodoxe Russe (à qui on prête des propos jamais tenus) en ce moment par « Radio Free Europe » et ses copistes, alors que la secte révolutionnaire extrémiste du gourou pseudo-orthodoxe (non canonique) « Philarète de Kiev » est encensée ! L’intéressé est même invité aux USA ! ( http://www.youtube.com/watch?v=SKUY-O95J_E ). Aucun doute, au pays du dollar « In God We Trust », le dieu en question n’est pas celui qu’on croit. Les églises ne sont que des ONG, partenaires ou adverses. Quant aux chrétiens en général, les USA s’en foutent complètement, sinon ils n’auraient pas déstabilisé la Syrie avec l’aide du caniche France.


          • leypanou 5 août 2015 16:26

            Solidarnosc ? Lech Walesa ? Walesa n’est-il pas ce dirigeant syndicaliste qui, quand il est venu en France, a demandé à rencontrer ...Brigitte Bardot ? Comme cela détonait un peu par rapport à tout le tapage fait autour de lui, on lui a proposé de rencontrer... Yves Montand.

            Quant à l’auteur de l’article, cette opinion vaut son pesant d’or : « s’interroger sur les raideurs invraisemblables de notre code du travail qui décourage toute embauche et fabrique du chômage ». Il y a des pays, beaucoup, où il n’y a pas de raideurs de leur code de travail : il n’y a pas de chômage dans ces pays alors non ?


            • V_Parlier V_Parlier 5 août 2015 16:46

              @leypanou
              « s’interroger sur les raideurs invraisemblables de notre code du travail qui décourage toute embauche et fabrique du chômage »
              C’est la touche mondialiste néolibérale qu’on perçoit ici, c’est clair. Tous au salaire chinois (bientôt trop élevé lui aussi) et le problème sera résolu, n’est-ce pas ? Mais dans un certain sens, çà a au moins le mérite d’être franc et d’annoncer la couleur. C’est la différence avec les hollandistes hypocrites qui font semblant de croire au maintien des acquis sociaux (qu’on les approuve ou pas, libre à chacun) en restant dans l’UE, institution supranationale libre-échangiste. En attendant on compense et on calme les uns et les autres en achetant la paix sociale à coups de dettes. La Grèce est notre futur proche.


            • Nathalie MP Nathalie MP 5 août 2015 17:06
              @Tous
              « ça a au moins le mérite d’être franc et d’annoncer la couleur. » : ah ah, merci, c’est gentil. Vous regardez de temps en temps des tableaux d’espérance de vie, de taux de chômage, de revenus, de flux migratoire, etc... ? Il faudrait, vous savez.

              « la Grèce est notre futur proche » : ça, oui.

              Je vois que tout le monde à l’air bien d’accord sur un vaste complot CIA, FMI avec la complicité de Lech Walesa, du pape et probablement de Tom Cruise et Nabilla. Je n’ai que trois choses à répondre :

              1. Un peu moins de Dan Brown
              2. Un peu moins de Naomie Klein
              3. Et en ce qui me concerne, j’arrête de feeder le troll.


              • V_Parlier V_Parlier 5 août 2015 19:25

                @Nathalie MP
                Espérance de vie, chômage et flux migratoires en UE post-lisbonne ? Faites une photo de la situation de départ en 2005 et rendez-vous dans dix-vingt ans...

                Pour la Grèce, je ne vois aucun complot secret (la troïka était on ne peut plus directe). Simplement j’y vois un parti néo-hollandisme déguisé en « gauche radicale » (çà aurait pu être autre chose), élu pour prétendre faire différemment du parti néo-UMPS qui l’a précédé (en endettant le pays avec la coopération de l’UE, comme nous sommes en train d’endetter le nôtre actuellement). Les promesses en restant dans l’eurozone !

                Après, libre à vous de préférer le libre échange et les salaires du Bangladesh (le temps que la menace du chômage massif nous fasse tout accepter). C’est votre droit, même sans Dan Brown et le reste...


              • CN46400 CN46400 6 août 2015 09:54

                   En fait, en 1980, le système stalinien et post stalinien du « socialisme dans un seul pays » est au bout du rouleau. Et il n’est pas anormal qu’il soit le plus contesté en Pologne où un contentieux séculaire survit entre la notion polonaise et la nation russe, attisé pour le coup, par une église catholique omniprésente depuis des siècles. Quand, à Yalta, Staline a choisi la Pologne plutôt que la Grèce, abandonnée à la GB, c’est, évidemment, pour des raison géopolitiques liées à son projet du « socialisme dans un seul pays ». La Pologne, 25 millions d’habitants à l’époque, étant, potentiellement plus riche que la Grèce et géographiquement plus facilement intégrable.


                  En 45, Staline pense que l’accumulation primitive du capital, qui a permis la victoire militaire est suffisante pour assurer la survie économique et le développement ultérieur du « bloc socialiste ». Cette vision, qui va, même avec d’autres moyens après 53 (fin du goulag), lui survivre, est une erreur parcequ’elle impose, contre l’Occident, un course aux armements ruineuse, payée, en terme de niveau matériel de vie, par tous les peuples soviétisés. 

                 En 1980, la Pologne est le maillon faible d’un modèle économique épuisé. Les capitalistes, appuyés par l’église catholique, vont n’en faire qu’une bouchée, et à partir de là, démolir la totalité du puzzle stalinien. Mais, au même moment, à l’autre bout de la Terre, Deng Xiao Ping fait un autre calcul, celui du retour à la NEP de Lénine. Aujourd’hui on peut comparer, qui peut dire qu’il y aurait photo ? 


                • Lonzine 7 août 2015 18:19

                  et encore un eurotroll de grillé...

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