Son nom est « Musk », « Elon Musk »
Un milliardaire américain défraie la chronique économique, industrielle et « people » depuis une dizaine d'années déjà, par son caractère atypique et celui des entreprises qu'il dirige.
Quand le même patron dirige des entreprises qui produisent près d'un million de véhicules électriques par an (pas des voiturettes), qu'elles couvrent les toitures de panneaux solaires, qu'elles permettent via des batteries géantes de se couper du réseau ou de soutenir les fluctuations de tension d'un réseau électrique, quand l'une d'elle fabrique des fusées lancées une fois par semaine (cette année) et dont l'essentiel revient sur Terre pour réutilisation en se posant parfois à quelques centaines de mètres de leur site de décollage, souvent au beau milieu de l'océan sur une barge flottante, quand elles creusent des tunnels, quand elles étudient des implants cérébraux pour faire de nous des « cyborgs » capables de tenir tête à l'I.A., on se doute qu'on n'a pas affaire au citoyen lambda.
Qui est donc Elon Musk ?
Un citoyen d'Afrique du Sud qui a émigré aux USA pour y faire « fortune » et fort d'une conviction qui ne l'a pas quitté qui est que c'était l'endroit pour concrétiser ses rêves.
C'est un « Asperger », avec des convictions fortes et une puissance de travail hors du commun. Il a une perception atypique du risque, au sens où il va décrire une forte probabilité d'échouer, comme une possibilité non nulle de succès.
Son absence marqué d'allergie au risque pourrait devenir un handicap sérieux qu'il compense par une activité permanente. C'est un drogué du travail qui consacre un temps minimum au sommeil et probablement à une vie privée et il est capable de passer un temps catastrophique au sein de son entreprise s'il estime que sa présence est indispensable au succès ou à la résolution d'un problème. Quand Tesla a eu par ex d'énormes problèmes de montée en cadence de production menaçant l'entreprise, il a passé un temps énorme sur place à décortiquer des problèmes dont la résolution aurait dû être délégué à des subordonnés, dormant dans l'entreprise dans un petit bureau pour être sur la chaîne au petit matin et voir concrètement les problèmes de ses propres yeux.. Il ne renonce jamais, il ne lâche jamais, aussi longtemps que les lois de la physique ne lui prouvent pas qu'il a tort.
Il a une capacité hors du commun, de réexaminer les problèmes à la base et sous tous les angles, sans se laisser leurrer par le « bon sens » ou ce qu'on fait les autres.
C'est par ailleurs un milliardaire atypique, au sens où il n'est que locataire et ne possède réellement qu'un petit avion personnel pour ses déplacements entre la côte Est et Ouest des USA. L'essentiel de sa fortune ne vient pas d'un héritage (il a commencé selon la légende avec 10 000 $ en poche), mais essentiellement de ses actions des entreprises qu'il dirige ou qu'il a fondé. La FED ayant largement eu une politique d'inflation de la valeur des actions, sa fortune a suivi, mais qu'une crise demain fasse dégringoler les cours boursiers et il redescendrait très bas dans la liste des plus grandes fortunes de la planète.
C'est un des très rares chef d'entreprises qui restera dans la grande Histoire de l'humanité, qui a favorisé surtout les chefs militaires, les dirigeants politiques et les scientifiques, pour l'ensemble de ses entreprises mais surtout l'une d'elle, son entreprise de transport spatial, SpaceX. A défaut de le comparer à « 007 » on l'a déjà ouvertement comparé à « Iron Man » tant le personnage est hors norme.
C'est un des très rares personnages influents sur Terre qui soit capable de comprendre, que si l'humanité persiste à conserver tous « ses œufs dans le même panier » , tôt ou tard, elle disparaîtra de sa propre main ou de circonstances extérieures, un des rares aussi à comprendre qu'il n'y a aucun développement durable possible pour l'espèce humaine (au sens moderne d'espèce technologique) sans avoir accès aux ressources du système solaire.
Ce n'est pas un hasard si 60 ans après le début de la conquête spatiale, l'utilisation de l'espace circumterrestre est marginale et le coût de lancement prohibitif empêchant toute démocratisation de l'accès à l'espace et tout développement industriel. Le coût (en utilisant les moyens mis en œuvre par les Etats depuis 60 ans) de transport d'une charge d'une tonne sur la Lune ou Mars est par ex de l'ordre de 1 à 10 milliards d'euros ou de dollars. Aucune activité économique n'est envisageable avec de tels coûts d'investissements en amonts.
Or, on ne peut utiliser l'espace qu'en baissant drastiquement ces coûts.
En reprenant le problème à la base, il a eu l'idée qui est devenue une fusée classique mais hors du commun néanmoins qui est la fusée « Falcon 9 », une fusée à deux étages utilisant les mêmes moteurs et carburants, produite en série à coût minimal et surtout en grande partie réutilisée (le premier étage et la coiffe sont récupérés, soit de l'ordre de 75% du coût de fabrication du lanceur).
Non seulement il a conçu l'idée mais il a compris très vite, que pour lancer fréquemment il faut créer son propre marché et il a donc aussi lancé l'initiative « Starlink » consistant à offrir un internet haut débit de qualité à échelle planétaire à partir d'une constellation de milliers de satellites (produits à la chaîne dans une entreprise qu'il contrôle) que ses fusées lancent au rythme cette année d'un lancement par semaine.
2000 satellites de première génération ont été lancés en 3 ans et des milliers d'autres sont à lancer qu'il faudra d'ailleurs remplacer.
Une fois maîtrisé la fabrication de fusées et trouvé une source de revenus substantielle, il a donc décidé d'envisager de faire ce qu'aucun Etat dans le monde n'a osé rêvé faire un jour. A savoir une fusée plus grosse que la fusée lunaire qui transporta les astronautes des missions Apollo sur la Lune dans les années 1960/1970, mais entièrement réutilisable (on refait le plein de carburant, comme pour un avion avant chaque lancement) et qui devrait idéalement permettre d'envoyer des matériels sur la Lune ou Mars (de l'ordre de 100 tonnes à chaque vol) pour un coût estimé à 200 000 euros la tonne. Même s'il devait se tromper d'un facteur 10, à 2 million la tonne il gagnerait un facteur 1000 au minimum en coût de transport par rapport aux missions Apollo du début de l'ère spatiale.
C'est une version « lunaire » de sa fusée qui posera les prochains astronautes US sur le sol lunaire d'ici quelques années. SpaceX a déjà pour information lancé 7 équipages dans l'espace en deux ans et des vols entièrement privés sont déjà réservés à la fois sur la fusée « Falcon 9 » et sur sa suivante, la « Starship ».
Personne n'a encore réellement intégré l'impact majeur qu'une diminution d'un facteur 1000 des coûts de lancement, associé aux volumes et masses accessibles au lancement (sans comparaison avec ce que faisait l'industrie jusqu'alors) et aux cadences de vol (le minimum semble être d'une fois par semaine mais la multitude de pas de tirs déjà en construction laisse présager une possibilité d'un lancement par jour).
En résumé, ce personnage largement connu du grand public pour son possible rachat de « Twitter » et son statut de milliardaire est en passe de donner à l'humanité la clé de l'accès réel de l'espèce humaine à l'espace.
Et c'est là qu'il entre dans l'Histoire, car il nous offre en plus la capacité de contrer un impact potentiellement exterminateur d'astéroïde. Tout le monde a vu au moins une fois un film de type « Armageddon » sans songer aux conditions qui nous permettraient de contrer réellement une telle menace.
On le sait aujourd'hui grâce à des études qui ont montré qu'un gros impact ou une série d'impacts (de préférence des années avant un impact prévu) peut éviter qu'un potentiel impacteur touche la Terre. Le problème était qu'il faut que la masse projetée soit substantielle et qu'il soit matériellement possible de la lancer (sans même parler du coût). Or une fusée capable de projeter 100 tonnes vers l'espace profond (grâce au ravitaillement en carburant en orbite basse), capable de vols fréquents et à bas coût est le seul équipement capable de couvrir l'ensemble de la gamme des risques auxquels nous pouvons être confrontés.
Non seulement sa fusée « Starship » peut nous donner accès aux richesses minérales et énergétiques du système solaire (incommensurables à notre échelle), nous donner accès à la colonisation d'autres terres, d'autres territoires, mais aussi nous sauver d'une menace cosmique aujourd'hui impossible à parer.
Il est clair que sans ses capacités personnelles à emprunter, sa capacité à s'entourer d'humains brillants capables de concrétiser ses visions de l'avenir, son regard atypique sur les problèmes qui sont les nôtres, il n'aurait pas mis en route ce qu'il a fait. Bien sûr il est milliardaire, ce qui est mal perçu par une large fraction de la société. Beaucoup utilisent leur capacité à influencer notre trajectoire collective dans un sens qui est celui de leur intérêt personnel, bien plus que notre intérêt collectif.
Mais le fait est qu'il est l'exemple même du milliardaire « mécène » qui contrairement à beaucoup d'autres (y compris les Etats) ne consacre pas sa fortune à asservir les moins fortunés ou brillants que lui, pas à bâtir des empires ou des armées, mais à faire avancer notre capacité à nous projeter dans un avenir qui ne soit pas une dystopie par manque de moyens conséquences de notre manque d'imagination et de lucidité.
C'est donc le personnage qui va racheter « Twitter ». Certains s'en inquiètent car il est « milliardaire », comme les autres. Est-il comme les autres ? On peut en douter fortement au vu de ses autres activités et de sa personnalité. Il a déclaré ouvertement qu'un pays pratiquant la censure (hors respect de la loi bien sûr) est un pays qui va très mal et il semble se donner pour objectif de contrecarrer une dérive importante de mise au service des intérêts du camp démocrate de l'appareil d'information de masse aux USA.
La quasi unanimité des critiques de son projet dans les grands médias est un indice, pointant dans le sens qu'il doit représenter un réel danger pour les intérêts en place, qui ne sont pas manifestement ceux de la liberté d'expression et d'accès à une information qui ne soit pas de la propagande d'Etat remâchée.
Au demeurant si on l'ôte du paysage, où sont les contrepouvoirs à échelle capables de contrer cette dérive de la censure oblitérant la possibilité de s'informer et de s'exprimer dans le monde ?
Il est peut-être un peu tard pour s'inquiéter des pouvoirs qu'il va concentrer en ses mains une fois qu'il disposera à travers les entreprises qu'il contrôlent de la capacité d'avoir une infrastructure internet planétaire (potentiellement un internet bis) peu vulnérable et un média de grande ampleur pour défendre la cause de l'internet libre et de la liberté d'expression. Personne ne s'en est autant inquiété quand Bezos a pris le contrôle du WaPo ou que les autres milliardaires ont pris le contrôle de la quasi totalité des médias de masse.
Il est plus que jamais un personnage tout droit sorti des « Marvel Comics » , mélange d'humain ordinaire avec des côtés sombres indéniables et de « super héros » défendant des causes qui dépassent de loin ses intérêts personnels. Il a été jusqu'à dire explicitement qu'il consacrerait ses moyens financiers personnels pour mener à bien ses projets si des vents contraires devait l'empêcher de les réaliser.
Pour qui le connaît un peu (des centaines d'heures de vidéo et d'articles disponibles sur le net, quelques ouvrages aussi), un personnage totalement hors norme qui fera partie de la culture humaine longtemps après que des noms comme Macron ou Biden n'évoqueront plus rien pour personne.
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