Sortir de la grève à la carte Vitale : pourquoi il y a urgence
Alors que depuis plusieurs semaines les médecins généralistes sont engagés dans un bras de fer avec la ministre de la Santé, l’opinion publique pourrait bien basculer en leur défaveur. Analyse.

Blocus administratif. Craignant que le tiers-payant généralisé imaginé par la ministre de la Santé Marisol Touraine dans son projet de loi Santé n’engendre un accroissement ingérable de la part administrative de leur travail, de nombreux médecins généralistes ont décidé de ne plus accepter la carte Vitale de leurs malades. A la place, ils leur remettent une feuille de soins à envoyer par courrier à leur centre d’Assurance Maladie. Objectif assumé : ensevelir l’administration de dossiers à traiter manuellement.
Les malades se retrouvent en première ligne. Premiers impactés par ce blocus, les patients, qui pourraient voir les délais de remboursement passer de 5 jours avec la carte Vitale à 20 jours, voire un mois suivant le retard accumulé par les services de l’Assurance Maladie. Compréhensifs pour le moment - la plupart des médecins grévistes affirment bénéficier du soutien de leur patientèle - les patients pourraient rapidement voir la facture s’alourdir dans une période où l’épidémie de grippe fait la course avec l’épidémie de gastro et où les consultations s’accumulent, notamment dans les familles ou pour les personnes à la santé fragile. Pas sûr dans ces conditions que l’opinion publique penche encore longtemps en faveur des médecins généralistes. Il y a donc urgence pour le mouvement de contestation à imaginer d’autres moyens, plus indolores pour les patients, pour faire pression sur la ministre de la Santé.
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