Soupçons (?) de corruption au Parlement européen : l’enquête s’accélère à Bruxelles
(suite de mon article précédent)
Après l’interpellation de six personnes, vendredi 9 décembre 2022, quatre d’entre elles, dont la vice-présidente du Parlement Eva Kaili, ont été écrouées dimanche.
Les enquêteurs belges et le juge d’instruction Michel Claise se sont démenés, au cours du week-end, pour faire progresser le dossier « Qatargate » ou, selon la terminologie plus officielle du parquet fédéral, la tentative d’une « organisation criminelle présumée » d’influer sur les politiques de l’Union européenne au profit d’« un Etat du Golfe » [1].
Détenue provisoirement pour la troisième nuit consécutive, l'eurodéputée grecque, Eva Kaili, aurait été conduite à la prison pour femmes de Saint-Gilles, à la suite des annonces faites par le parquet belge, qui parlait de quatre arrestations dans le célèbre « Qatargate ».
En tout six personnes avaient été arrêtées et quatre d’entre elles ont été écrouées dimanche 11 décembre. Outre Eva Kaili, il s’agit de Francesco Giorgi, un assistant parlementaire qui est son compagnon, de Pier Antonio Panzeri, ancien eurodéputé social-démocrate italien et président de l’ONG bruxelloise Fight Impunity, et, enfin, selon l’agence de presse italienne Ansa, de Niccolo Figa-Talamanca[2], dirigeant de l’ONG No Peace Without Justice, installée à la même adresse que Fight Impunity[3].
Mme Kaili ferait face à de graves accusations, liées à la corruption, au blanchiment d'argent et à la participation à une organisation criminelle, l'affaire devant être jugée au prochainement. Selon les informations diffusées par la chaîne de télévision Star, l'eurodéputée grecque aurait été en possession d'un total de 160 000 euros en espèces dans des sacs, dont l'argent retrouvé en la possession de son père, Alexandros Kailis.
Outre le père de l'eurodéputée, sa sœur, Madalena, qui se déclare conseillère en politique européenne et juriste, devrait être convoquée dans les prochains jours. En effet, elle est à la tête d'une ONG (ELONTech) qui donne des conseils juridiques sur les nouvelles technologies.
Il n'est pas non plus exclu que d'autres personnes de l'entourage proche de l'eurodéputé soient invitées, car c'est une tactique habituelle des autorités belges.
Sous le poids des annonces du parquet belge, l'eurodéputée grecque restera jusqu'à cinq jours dans la prison pour femmes, puis elle comparaîtra à nouveau devant les autorités, qui décideront finalement si elle restera en détention jusqu'au début du procès ou non.
Dans le même temps, la possibilité que la liste des suspects soit élargie augmente encore par l'enquête dans 16 maisons par les autorités belges, qui semblent avancer pas à pas, ayant dressé un tableau complet du mécanisme de rapprochement entre le Parlement européen officiels et le Qatar.
Pendant ce temps, la presse internationale rapporte qu'Eva Kaili a été prise en flagrant délit, c'est-à-dire transportant une somme d'argent importante et injustifiée.
Le Qatar a évidemment tout nié...
[1] Le Monde daté du 12 décembre 2022 : https://www.lemonde.fr/international/article/2022/12/12/soupcons-de-corruption-au-parlement-europeen-l-enquete-s-accelere-a-bruxelles_6153987_3210.html
[2] Deutsche Welle
[3] Idem.
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