Étant moi-même lycéen depuis quasiment 3 ans, j’ai pu suivre les évolutions qui ont eu lieu dans mon lycée depuis 2007. Celle qui m’a le plus marquée est l’apparition et la soudaine multiplication des installations de vidéo surveillance dans un établissement d’enseignement.
Ce qui me choque, c’est que j’ai l’impression que nos lycées tendent de plus en plus à ressembler à des prisons. Bien sûr, on me dira qu’il est nécessaire d’encadrer la jeunesse, qu’il faut parfois faire preuve d’autorité pour éduquer la jeunesse, qu’on a cette chance en France et qu’il faut en avoir conscience.
Le problème est que j’ai l’impression que l’objectif de certaines équipes qui dirigent actuellement les lycées est plus de veiller à ce que le jeune soit présent physiquement plutôt qu’intellectuellement au sein des établissements.
Alors que je pouvais comprendre (à la limite) le point de vue de la direction de mon lycée lorsqu’elle installa 2 caméras surveillant la partie de la rue qui mène directement à l’entrée du lycée pour des raisons de sécurité, je commence à trouver carrément inquiétant que des caméras soient installées dans toute la cour, dans les couloirs mais surtout dans les toilettes !
Devra-t-on en arriver à l’installation de ces appareils dans les salles de classes pour que l’épidémie s’arrête ? Je commence à me le demander sérieusement, surtout lorsque je vois qu’à chaque heure de cours, une liste des élèves absents doit être transmise au conseilleur principal d’éducation alors que celle-ci n’était faite qu’à la première heure de la matinée ou de l’après-midi, il y a encore 2 ans, par souci de gain de temps.
Là où, selon moi, la logique fait défaut, c’est que tout l’argent qui est investi dans ces caméras de traque de l’élève indiscipliné ou de l’intrus parasite pourrait financer un contrat de surveillant. D’ailleurs, on peut légitimement imaginer la création d’une nouvelle fonction, pourquoi ne pas penser à une sorte de médiateur, qui ferait le lien entre une équipe éducatrice et des élèves, qui voyant le flicage auquel ils sont soumis par les caméras, pourraient juste se sentir plus compris et surtout mieux écoutés.
Je pense en effet que la caméra impose une distance supplémentaire entre l’équipe d’adultes qui gèrent le lycée et les jeunes élèves qui sont ou qui sortent parfois de phases de rébellion envers les formes d’autorité.
Bref, je veux en venir au fait que, étant élève d’un lycée surveillé par une quinzaine de caméras, j’ai peur que l’installation de celles-ci aient été un mauvais choix, car le prix des ces petits trucs aurait pu être investi dans une sorte d’agent surveillant/écoutant que pourrait représenter un médiateur, et que je ne pense pas qu’un oeil électronique puisse, dans un lycée, aider à éduquer la jeunesse qui y passe.