Souvenirs, souvenirs
Et voilà, une vague populaire se soulève pour saluer et accompagner une dernière fois celui qui pendant trois générations a exprimé ce que le petit peuple ressentait.
Dans cette tristesse populaire, ne cherchez ni une signification politique ni une attitude mystique. Cette ferveur a pour ressenti un mal être, une tristesse et une violence sourde enfermée au fond de chacun.
Tout d’abord, Johnny Hallyday était un personnage qui, avec sa voix et sa gesticulation sur scène, exprimait cette révolte, l’amour et une attitude rebelle exprimés dans ses chansons. Souvent autobiographiques les paroles contenues dans les textes étaient ce que chacun de ses fans et au delà pouvait vivre ou avoir vécu.
La génération de 1960, des ados de 14, 15,16 ans était la première génération après la guerre de 1944. Cette génération contribua à une révolution musicale et comportementale avec le rock ‘n Roll leurs blousons noirs, cyclomoteurs et les motos. Ces jeunes contestataires, par leurs rythmes endiablés, entendaient bien mettre fin ou tout du moins faire évoluer les pratiques sociales et morales de cette France archaïque.
Aussi parmi cette génération bon nombre de jeunes chanteurs et chanteuses se firent entendre avec plus ou moins de succès mais tous tentaient de créer au travers de leurs compositions un rock ‘n roll à la française.
S’inspirant fortement des rythmes d’Elvis Presley, Johnny Hallyday allait très vite se montrer le plus adulé. Ce show man usant sa vie sans compter, consacrant sa santé et tout le reste à ce métier de chanteur a traversé trois générations d’admirateurs faisant vivre avec brio la rock ‘n roll attitude
Enchainant la drogue, l’alcool, les divorces, les séjours à l’hôpital il a vécu dangereusement. Cet écorché de l’amour, de la vie à toujours rebondi face aux épreuves, enchainant tubes sur tubes des concerts gigantesques, s’est éteint à l’âge de 74ans.
Aujourd’hui les grands médias et la presse à scandale, qui ne l’ont jamais abandonné tentent de donner dans l’idolâtrie, le mysticisme se gardant bien de faire une relation avec le mal de vivre, le besoin d’amour, et cette violence contenue et refreinée de ce peuple qui aurait bien besoin de justice, de fraternité.
Les politiciens l’ont compris, Macron et son équipe faisant preuve de populisme pleurent sur sa disparition et feignent de ne pas comprendre le mal être du peuple. Le président va même jusqu'à faire une prise de paroles en public oubliant que Johnny vivait une grande partie de son temps aux Etats Unis et parlait même il y a quelque temps de prendre la nationalité belge.
Certes ce rocker aura marqué son époque, certes bon nombre de ses fans vont éprouver de la tristesse. Pour ceux qui sont de sa génération, qui ont grandi avec le rock'n'roll et avec certaines de ses chansons, sa disparition ne les laissera pas indifférent. Mais bon, il reste une star et le comparer à un héros national est peut-être un peu trop exagéré.
13/07/2017
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