Soyez les bienvenus dans la « Air politique » !
Vous connaissez sûrement la « Air guitar », un divertissement consistant à faire semblant de jouer de la guitare sur les plus grands solos de l’histoire de la musique.
Chantal Jouanno, elle, pratique le karaté kata, une espèce de « Air karaté » où les coups ne sont pas réellement donnés. C’est un peu ce qu’elle pratique en politique : elle est « désespérée » du retrait de la taxe carbone, mais va bien sûr rester secrétaire d’État chargée de l’Écologie, ce serait trop dur de quitter un gouvernement si bon et si écolo.
On entre dans l’époque de la « Air politique » : de la communication, des petites phrases, des promesses, des mensonges, mais plus aucun projet d’avenir à long terme, plus de vision, aucune action véritable allant dans le sens d’une amélioration de la vie des Français.
Sarkozy est le meilleur air politicien de France : il peut dire une chose et son contraire en quelques heures ; il peut jurer la main sur le cœur, la larme à l’œil, que l’entreprise Gaz de France ne sera pas privatisée, puis participer activement à sa privatisation sans aucun scrupule ; il peut montrer du doigt les patrons voyons et trouver des centaines de milliards pour sauver les banques voyous qui ont spéculé sur les pires actions pourries, elles-mêmes fondées sur la misère des gens.
Il serait temps de changer de politique, de cesser de brasser de l’air en fonction des sondages, et d’agir utilement pour le bien de tous ces hommes et femmes qui n’en peuvent plus, qui crèvent quand d’autres se gavent grâce à des élus souvent complices.
Malheureusement, la air politique gagne du terrain : dorénavant, plus aucun candidat ne peut espérer gagner des élections sans poudre aux yeux, sans spectacle, sans musique à fond, sans jolies couleurs et personnalités exposées pour combler le vide du projet proposé.
C’est peut-être qu’il est trop tard, que nous sommes entrés dans la air démocratie, une démocratie où l’on croit que les citoyens votent en connaissance de cause pour des gens qui vont agir pour leur bien, mais où en réalité des gens mal informés, manipulés, votent pour des arrivistes travaillant pour ceux qui ont le pognon et en veulent davantage.
Alors, au milieu de tout cet air arrivent des profiteurs : les religieux, les nationalistes, qui ne vont pas tarder à trouver de bons moyens de combler le vide laissé sciemment par des incompétents et/ou des salauds.
À ce moment-là, encore une fois, les résistants se réveilleront, lutteront... et gagneront le droit de recommencer le processus conduisant inévitablement à la air politique. En effet, quel bilan peut-on faire de 1789, de 1848, de 1870, de 1905, de 1936, de 1968 ? Est-on parvenu à la justice sociale tant souhaitée ? S’est-on débarrassé de l’obscurantisme religieux ? Est-on parvenu à une répartition juste des richesses pour le bien de tous ? Les nouvelles générations vivront-elles mieux, plus décemment, dans une plus grande sécurité, dans un plus grand bien-être que nos parents ?
Avant de répondre, allez prendre l’air.
Stéphane ARLEN
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