Squarcini et la filière syrienne (3) : bien plus qu’un ratage
Merah s'est-il rendu dans les zones tribales ? Selon Nicolas Sarkozy, dans son désormais célèbre interview de Paris-Match précédent les élections, où il confondait Afghanistan et Pakistan, c'était non : "on ne peut pas faire de la seule visite en Afghanistan un délit. Là-bas, il n'a jamais été dans un camp d'entraînement" avait-il affirmé avec l'aplomb qui l'a toujours caractérisé, même lors de l'énoncé de mensonges patents, ajoutant "à notre connaissance, il n'y avait pas de réseau autour de lui". Selon son responsable de la DCRI, il y était peut-être allé, mais ses propres services ne l'avaient pas su : la DGSE aurait oublié de l'en informer. Or dans les documents déclassifiés montrés depuis les événements, on trouve des perles, comme celle où Mohamed Merah en personne précise qu'il a lui-même indiqué où il était, en envoyant des mails de là-bas, à sa propre mère à partir d'un cyber-café. A l'époque, signalons-le, il sortait juste d'une longue surveillance policière, filmée devant son domicile (les policiers connaissaient donc bien le quartier où il habitait ainsi que ses habitudes journalières, où les gens qu'il recevait), mais rien n'a été fait pour relier sa visite dans cette zone sensible décrite comme le fief des kamikazes français du Pakistan à une quelconque activité terroriste à venir. On marche sur la tête là... à la DCRI, qui téléphonait à Mohamed Merah, personne n'aurait surveillé ses envois de mail sous son pseudo connu (Youssef !) ? Personne n'aurait repéré l'animal fou qui sommeillait dans le prétendant au jihadisme ?
Notre terroriste français, on le sait a laissé un souvenir aux services secrets US qui l'ont fait rapatrier d'Afghanistan en 2010 lors de sa première tentative de rejoindre le Pakistan. Le Pakistan, où il avait été visiblement suivi... mais pas par la DCRI qui n'avait aucun agent là-bas : "dans la retranscription des négociations entre le négociateur de la DCRI et Mohamed Merah, un échange vient appuyer les interrogations du cabinet du ministre de l’Intérieur sur les possibles informations détenues par la DGSE. Le négociateur DCRI : « Dis moi, tu te rappelles l’entretien quand on s’est vu, on t’avait parlé de tes pérégrinations, on avait un peu suivi ton séjour au Pakistan, et t’avais été repéré, on va dire, assez proche de l’endroit où était mort Ben Laden. Et tu nous as dit "Ouais mais non mais c’est pas vrai du tout" (…) T’as été en pèlerinage là-bas ? » Mohamed Merah répond : « J’ai pas dit "non c’est pas vrai", je t’ai dit : j’étais à quelques kilomètres de Abbottabad, de la maison du chef Oussama Ben Laden. » A son retour du Pakistan, donc, la DCRI en savait déjà beaucoup plus qu’elle ne veut bien le dire sur le périple de Merah aux pays des talibans. Qui a pu le localiser à cet endroit aussi sensible ? Même si c’est la CIA, elle n’a pu transmettre ces informations qu’à la DGSE. Quand il s’agit d’échange d’informations avec les Américains, la DCRI a un interlocuteur : le FBI. La CIA, elle, s’adresse à la DGSE." Les français n'avaient pas su eux-mêmes que Merah était passé à Abbottabad : qui donc avait pu les en avertir, sinon la CIA (l'ISI ne communiquant pas avec la DGSE) ?
La CIA l'avait pisté au Waziristan
Une DGSE qui avait donc clairement communiqué à la DCRI où se situait Merah, au Pakistan : tout le contraire de ce que Bernard Squarcini est venu affirmer devant le juge parisien. La CIA a bien informé ses services du périple pakistanais du tueur parisien, via la DGSE : et ce d'autant plus qu'elle était présente au Waziristan, à observer l'ISI entraîner elle-même les jihadistes, comme l'avait relevé Bruguière dès 2003 avec le cas de Willy Brigitte ! Merah aurait ainsi été reperé par l'ouverture de deux liaisons internet à Miranshah en septembre 2001, un endroit où seule la NSA et la CIA pouvaient s'assurer des connexions. Sarkozy lui-même, dans son interview de Paris-Match dans lequel il affirmait que Merah ne s'était pas rendu dans un camp d'entraînement au Waziristan avait donc lui aussi menti.
Menti, car ses services auraient dû savoir où il était : Mérah l'avait indiqué lui-même, en envoyant deux mails à sa mère alors qu'il était au milieu des zones tribales... à partir d'un cyber-café. C'est encore une scène surréaliste que Mérah racontera en ridiculisant encore une fois son officier traitant toulousain, en lui rappelant que la DCRI était la dernière des imbéciles pour ne pas s'en être aperçu :
-Merah : "j’étais en pleine zone tribale dans le WAZIRISTAN et j’ai envoyé des e-mails à ma mère pour pas qu’elle s’inquiète"
-Merah : "Rien que ça, vous auriez su d’où il vient l’e-mail, vous auriez vite compris que j’étais dans les zones tribales"...
Bernard Squarcini et son mentor auraient-il été manipulé par la CIA ? On peut facilement le laisser entendre, aujourd'hui. Et même menés en bateau, complètement ! D'abord, par le fait que toute l'équipe de Toulouse avait comme référent de site jihadiste celui de SOS Minbar, de Malika El Aroud, site extrémement suspicieux, et que tous les candidats au suicide convergeaient vers un seul nom : celui de Moez Garsallaoui.. Car, comme le dit l'ouvrage édité par Paris Match, "et pourtant... Toutes les pistes convergent vers un personnage que l'on retrouve en marge des derniers dossiers de djihadistes français. Son nom ? Moez Garsallaoui. Ce Belgo‑Tunisien est soupçonné d'être l'un des cadres les plus importants d'Al‑Qaïda. Pour les services de contreterrorisme occidentaux, cet islamiste radical serait même l'homme‑clé de l'organisation des filières de recrutement de candidats européens au djihad en Afghanistan. Condamné par défaut en mai 2010 par le tribunal correctionnel de Bruxelles à huit ans de prison pour appartenance à un groupe terroriste, Garsallaoui coulerait en ce moment des jours pas tout à fait tranquilles au Waziristan. Lui et son épouse, Malika El‑Aroud, ont été reconnus coupables par la justice belge d'avoir monté et dirigé une filière d'envoi de combattants vers la province pakistanaise. Le couple recrutait via le site Internet minbarsos.com. Moez Garsallaoui aurait conduit en personne plusieurs « candidats » au djihad, dont un jeune Français disparu, Hamza El Alamidans, depuis la Turquie jusqu'aux montagnes iraniennes." Garsallaoui ; l'homme se faisant passer pour malade en Suisse et e Belgique, et qui posait sur le net avec un canon sans recul B-10 de fabrication soviétique (ou chinoise) porté sur l'épaule, en train de tirer. Comme le dit Paris-Match, "un Belgo-Tunisien francophone qui supervise l’organisation des filières de recrutement et d’acheminement des candidats au djihad, voilà une cible de choix pour les services de contre-terrorisme français qui, pourtant, tentent de minimiser le rôle de Garsallaoui dans le recrutement et la formation militaire de Merah… Minimiser, car tout le pot aux roses est là : le site SOS MInbar a toujours été surveillé par la DGSE et la DCRI, comme il l'avait été par les services secrets allemands et américains, et son principal responsable, enfui tardivement au Pakistan, en étant abusivement présenté comme un "proche de Ben Laden". Une présentation bien aidée par d'autres sites, qui ont toujours été les premiers pour présenter ses exploits supposés ou réels.
Tout converge vers les sites de recrutement ou les relais des atrocités jihadistes
Le duo Garsallaoui-Aroud (ici à gauche en photo, cliché pris en Suisse) a fait en effet les beaux jours d'un autre site, celui de Rita Katz, du SITE Group, la grande manipulatrice du net avec le fondateur du MEMRI. Deux sites toujours prompts à attiser la haine antis-islam, en proposant les décapitations en vidéos "live" des extrémistes talibans, ou les prêches ridicules d'un jeune américain devenu une véritable caricature de Taliban, Adam Gadahn. C'est en effet sur le premier site cité que va apparaître, avant d'être retiré, un texte affirmant que Mohamed Merah a bien été pris en charge dans les zones tribales par un groupuscule jihadiste, celui de l'Harakat al Mujahideen, dirigé par Ilyas Kashmiri (tué par un drone Predator en juin 2001, et grand partisan des actions type Mumbaï : mort, il était devenu le lien idéal !!! ) : un texte dans lequel on l'appelait Youssef, son pseudo internet et son surnom dans sa famille comme on a pu déjà le voir. Le 31 mars dernier, un forum djihadiste utilisé par les groupes terroristes salafistes publiait un post rédigé en arabe classique et intitulé "Yusuf al-Fransi (Muhammad Merah) As I Knew Him" : "Youssef le Français ou Mohamed Merah tel que je l'ai connu". Entre deux incantations religieuses, ce message, signé d'un certain Abu al-Qa’qa’ al-Andalusi, dresse le portrait d'un autre Mohamed Merah, terroriste confirmé bien loin du jeune homme déséquilibré poursuivant ses victimes au gré de sa seule folie meurtrière". Un bien étrange communiqué !
Un curriculum de jihadiste copié mot pour mot sur la presse française
Le récit est pour le moins surprenant, par le luxe de détails... empruntés à ce qui avait pu être lu mot à mot sur le personnage depuis ses forfaits toulousains (le "caractère" de Merah correspond à un vétitable condensé de ce qui a pu être écrit ici et là après ses forfaits) : "À Islamabad, il est venu à faire la connaissance de certaines personnes qui l'ont emmené chez les talibans et qui, de leur côté, ont facilité son arrivée dans les zones tribales, où il a finalement fini par rejoindre notre brigade, via l'un des agents du groupe qui se fait appeler Abou al-Qa'qa 'al-Andalusi, selon une déclaration en arabe traduit par le SITE Intelligence Group mise en ligne le 31 mars" (site signifiant rappelons-le « Search for International Terrorist Entities ». Merah, appellé par le SITE "Yusuf al Firansi" ("le français") aurait été intégré selon lui à la branche kazakhe, appelée le "JaK", un mouvement pour le moins obscur, car jusqu'ici totalement inconnu de tous les services : une pure invention de circonstance pour beaucoup d'observateurs : Rita Katz a toujours eu une imagination très fertile, comme son alter-ego Yigal Carmon, chef de droite extrême et colonel dans l’IDF, puis responsable des services secrets israéliens de 1988 à 1993, et fondateur du MEMRI ! La photo du groupe revendiquant avoir rencontré Merah, avec un porteur de Kalachnikov en chemise à carreaux prétant davantage à sourire qu'autre chose, si le sujet n'était pas aussi tragique...
Le membre du "JaK", mouvement inexistant en réalité, dans la même note, décrivait avec force détails la nature de la formation reçue par Merah, en la faisant à tout prix coller au millimètre à son action en France : "il n'a pas eu envie de se former aux explosifs, même si cela était à sa disposition dans un cercle très restreint de pas plus de trois personnes. Il préférait se battre avec des armes, comme il me l'a dit ... les assassinats étaient plus appropriés pour lui." Le membre du Jak a revendiqué qu'il avait conversé en français avec Merah. Al-Andalusi a néanmoins décrit que Merah avait convenu de lancer un attentat suicide dans la région frontalière entre l'Afghanistan et le Pakistan, mais « un jour après que le programme ait été modifié pour des raisons qui ne peuvent être expliquées, Youssef a commencé son retour en France, en promettant d'accomplir ce dont il serait capable". Diffcicile d'y croire : le nom de Youssef était connu depuis longtemps car celui utilisé par ces mails, le surnom ayant été répandu dans la presse peu de temps après les attaques ! Une fausse revendication, pour sûr, destiné à brouiller les pistes une énième fois et surtout à ne pas révéler les soutiens réels dont aurait pu bénéficier Merah au Pakistan.
Des doutes sur son "entraînement"
Car au final, à part les mails envoyés à sa mère via un cyber-café, on ne connait que peu de choses de son séjour là-bas. Selon Emmanuel Derville, correspondant à Islamabad du Point, personne ne se souvient de lui dans les zones tribales. "Merah atterrit au Pakistan quelques jours plus tard. Selon les services de renseignement locaux, il séjourne à Lahore, Rawalpindi et Gujrat, dans l’Est du pays, pendant 1 mois. Il doit quitter le territoire à l’expiration de son visa qu’il fait donc prolonger. En a-t-il profité pour aller au Waziristan comme il l’a affirmé au Raid ? Le 25 mars, le porte-parole du mouvement Jundallah, une faction talibane anti-chiite, affirme à l’agence Reuters : « Mohamed Merah s’est entraîné avec le TTP, le mouvement des talibans pakistanais, au Nord-Waziristan. » Une revendication peu crédible. Le groupe Jundallah n’est pas présent au Waziristan et concentre ses attaques contre les chiites dans l’Ouest et le Nord du pays. Des talibans liés au chef pakistanais Hafiz Gul Bahadur basé au Waziristan Nord démentent tout contact avec Merah. « Nous n’avons jamais entendu parler de lui », précisent-ils par téléphone. Même son de cloche au Waziristan Sud, chez les combattants du chef taliban Maulvi Nazir. Et le porte-parole d’un groupe taliban actif dans les zones tribales de Khyber, Orakzai ainsi qu’à Peshawar ajoute : « nous n’avons jamais eu affaire à Mohamed Merah ». Ni le porte-parole du TTP, ni les chefs du mouvement n’ont diffusé de vidéo posthume de Merah pour l’instant comme c’est l’usage après un attentat réussi". Ce qui n'a pas empêché la parution sur le net de ses aventures sur place, toutes, on l'a vu, recopiées sur ce qui en avait été dit... en France. Et ce ne sont pas les pakistanais qui peuvent nous renseigner, explique le journaliste : "le Waziristan n’a donc pas fini de donner des sueurs froides aux agences de renseignement européennes d’autant que le dialogue avec les services pakistanais laisse à désirer. « Il n’y a pas de réelle coopération entre nous et les services français », admet-on au siège de l’ISI, l’agence pakistanaise de renseignement, à Islamabad. C’est le moins qu’on puisse dire. Mohamed Merah, fiché par la DCRI en 2010, obtient un visa pour le Pakistan en 2011 puis prolonge son séjour. Et l’ambassade de France à Islamabad n’est pas prévenue. Vous avez dit couac ?" Mais qui donc a bien pu entretemps se faire passer pour les talibans pakistanais pour assurer que Merah était bien passé entre leurs rangs ? Qui donc, sinon... la CIA , qui a tout intérêt à maintenir l'idée d'un nombre important de jihadistes sur place pour justifier ses attaques de drones qui sont au final... totalement inefficaces militairement ? "Les drones n’auraient tué que 5 insurgés talibans sur un total de 708 morts durant les douze derniers mois, souligne Dawn. "Environ 90 % des victimes de ces tirs sont des civils", ajoute le journal" pouvait-on lire récemment, un texte appuyé par un rapport américain des Stanford et New York University.
Plus intriguant encore, les documents déclassifiés montrent la teneur des conversations entre Merah, réfugié dans son appartement, et "Hassan", son "officier traitant" de la DCRI. Or, même à lui, Merah va parler des doutes qui l'avaient assailli à son arrivée au Pakistan.. un peu trop belle selon lui : Merah, la petite frappe de banlieue semblait avoir bien décelé avoir été mené en bateau sur place : attendu, on l'avait emmené là où on pouvait lui montrer des choses... sans intérêt : Merah, chaperonné selon lui-même dès son arrivée au Pakistan comme le raconte le Figaro : « Quand je suis arrivé au Pakistan, comme d'hab je faisais le touriste, explique le tueur au négociateur, je visitais des monuments et tout pour être vu. Dès que je suis allé à Islamabad, je suis rentré dans une certaine mosquée et j'ai vu un homme dont j'avais entendu qu'il soutenait les talibans ouvertement et je savais que son fils ou ses enfants avaient été tués par des militaires pakistanais, donc je pouvais lui faire confiance. (...) Il m'a ramené chez lui et de là, de là, il m'a envoyé chez un émir des talibans. Ça me paraissait un peu trop facile. » Après quelques jours de test enfermé dans une pièce, Merah a traversé les montagnes pakistanaises avec les talibans." En somme, l'ISI l'a pris en charge... toujours surveillée du coin de l'œil par la CIA !!! Une "formation" qui n'en est pas une, et un retour rapide en France en raison de maladie, ce qu'occulte Mohamed Merah : « On m'a proposé des bombes, j'ai pas voulu. Je leur ai dit : “Entraînez-moi au pistolet.” (...) Je devais faire une opération au Pakistan, un attentat, on a travaillé sur le terrain, mais c'était trop sécurisé, j'ai vu que ça pouvait pas marcher et j'ai décidé de rentrer en France pour attaquer la France. » « Par rapport aux armes, attends, Toulouse c'est pas Chicago (...). Tu vas pas acheter des armes à Auchan quand même. T'as fait comment ? », le relance l'officier de police. « Ben j'ai cherché, rétorque Merah, et ces armes-là, je les ai trouvées du côté du banditisme, des vendeurs en gros d'armes à feu. »
Et ici encore, on peut émettre des doutes sur la véracité des dires rdu jeune toulousain : comment aurait-il pu contacter aussi facilement des pakistanais en ne parlant ni la langue du pays, et tout autant l'anglais ou l'arabe ??? Et comment avait-il pu savoir, pour l'homme et ses enfants tués ? La presse relate rarement les noms des victimes civiles ! Quant à la "mosquée" d'Islamabad, on songe bien sûr à la Mosquée Rouge, haut lieu des partisans des taliban, et siège de véritables combats en 2007...
Les soutiens de Ben Laden qui disparaissent (vraiment, ou pas)
Aujourd'hui que Ben Laden aurait été rayé de la carte, la présence de Garsallaoui comme bout de chaîne final du recrutement jihadiste s'est fait beaucoup moins sentir, côté américain : il vient un temps, c'est une pratique courante à la CIA ; où cette dernière solde ses comptes avant de se retirer d'un bourbier dans lequel elle s'est enfoncé. Mais avant de ça, il faut faire place net avant de partir. Voilà le recruteur manipulé devenu aujourd'hui gibier : "Considéré aujourd'hui par les Américains comme une cible prioritaire. Garsallaoui a d'ailleurs échappé de peu à une attaque de drone en 2010. Sur la base d'un rapport du GCTAT, une société suisse d'analyse de la menace terroriste, le quotidien helvète « Le Temps » affirme que Moez Garsallaoui était toujours vivant en mai 2011" rappelle Paris-Match. Ou aussi mort que Ben Laden à Abbottabad, donc, serait-on tenté de dire !
Garsallaoui rejoignant ainsi la cohorte des faux-morts de la nébuleuse Al-Qaida, comme l'ineffable Adam Gadhan, annoncé mort quand son étoile palissait, en 2008 et réapparu fringuant l'année suivante à débiter ces ânreries lues avec un prompteur lui faisant lire l'arabe de gauche à droite (cet imbécile lisant un texte rédigé en phonétique anglo-saxonne) ! Un Adam Gadhan dont plus rien n'avait été mis en ligne depuis l'annonce de la disparition de Ben Laden... sauf pour l'anniversaire du 11 septembre, où un Gadhan très nettement rajeuni était réapparu... parlant à nouveau en anglais ! Comme son maître, c'esr un cas d'école, qui réussit à rajeunir physiquement plus il vieillit, portant des lunettes en 2010 et n'en portant plus en 2012, les traits tirés et la peau rougie en 2010 et la peau lisse et blanche en 2012. Exactement comme le Ben Laden de 2004 et de 2008, rajeuni grâce à une barbe teintée à grands coups de brosse numérique façon Photoshop.
Selon l'ouvrage de Paris-Match "Itinéraire secret d'un djihadiste, la contre enquête", de Delphine Byrka ; le mari de Malika El Aroud est l'incontournable de la nébuleuse en effet : "Et pourtant... Toutes les pistes convergent vers un personnage que l'on retrouve en marge des derniers dossiers de djihadistes français. Son nom ? Moez Garsallaoui. Ce Belgo‑Tunisien est soupçonné d'être l'un des cadres les plus importants d'Al‑Qaïda. Pour les services de contreterrorisme occidentaux, cet islamiste radical serait même l'homme‑clé de l'organisation des filières de recrutement de candidats européens au djihad en Afghanistan. Condamné par défaut en mai 2010 par le tribunal correctionnel de Bruxelles à huit ans de prison pour appartenance à un groupe terroriste, Garsallaoui est considéré aujourd'hui par les Américains comme une cible prioritaire. Garsallaoui a d'ailleurs échappé de peu à une attaque de drone en 2010. Sur la base d'un rapport du GCTAT, une société suisse d'analyse de la menace terroriste, le quotidien helvète « Le Temps » affirme que Moez Garsallaoui était toujours vivant en mai 2011."
Toujours le même groupe et les mêmes noms
Garsallaoui, dont l'ascension au sein d'Al-Qaida paraît bien complètement fabriquée, comme l'a été son rôle avec sa femme au sein du site de recrutement jihadiste. Présenté en train de tirer au canon soviétique B-10, Type 65 de 82 mm pesant 83 kg (imitant ainsi des photos des tirs des guerriers de Massoud !) alors qu'il touchait en suisse une pension d'invalidité pour scoliose, l'homme présente une aura bien supérieure à ses capacités naturelles. Or, selon la journaliste, la DCRI semble avoir compris que Merah avait atteint l'introuvable leader au Waziristan : "en croisant toutes ces données, celles qui sont dans les dossiers français, avec les informations et explications fournies par Mohammed Merah, lors de la négociation avec le RAID, et l’homme de la DCRI qui le connaissait si bien… (enquête à suivre), ceux qui conduisent les investigations sur l’itinéraire du tueur jihadiste de Toulouse ont acquis la conviction que Merah a été pris en main directement par Garsallaoui. » Tout concorde dans son récit » confie l’un d’eux. Le récit de sa rencontre « avec les frères » qu’il a longtemps cherchés, jusqu’à son arrivée au Pakistan, à Miranshah, la manière dont il a été d’abord isolé, testé, puis formé… Le lieu de la rencontre initiale (Miranshah, la base de Garsallaoui)…" tout ceci restant bien hypothétique, en réalité, tant l'homme est davantage une créature du MEMRI ou de SITE qu'autre chose. Si bien qu'il ressort une double hypothèse en fait : la première c'est que Squarcini et son président se sont fait mener par le bout du nez par ses sites harponneurs et par la CIA qui se cachait derrière, en tentant d'aller voir si Moez Garsallaoui était bien ce qu'on pouvait en dire, la seconde étant de s'être servi de Mérah comme d'une "chèvre" pour y accéder. "Un Belgo-Tunisien francophone qui supervise l’organisation des filières de recrutement et d’acheminement des candidats au djihad, voilà une cible de choix pour les services de contre-terrorisme français qui, pourtant, tentent de minimiser le rôle de Garsallaoui dans le recrutement et la formation militaire de Merah..." ajoute Byrka dans un autre article. La boucle étant bouclée, Garsallaoui via SOS Minbar étant à l'origine du recrutemement des jeunes jihadistes européens : au Waziristan, il assurait le service après-vente des envois effectués par son épouse, aujourd'hui en prison. L'idiot utile des USA, qui avaient réussi à se débarrasser d'un très encombrant Massoud.
Mohamed Mera, ou la "chèvre" parfaite
Une "chèvre", autrement dit un envoyé manipulé chargé de ramener des renseignements : "et si Merah avait été utilisé par la DCRI pour remonter les filières djihadistes ? Pas un indic, mais une "chèvre", utilisé malgré lui. C'est l'hypothèse de la journaliste de Paris Match, Delphine Byrka, qui consacre un article ici aux éléments troublants du dossier Merah. La journaliste pose aussi la question du rôle de la DGSE" annonce le 19 juillet dernier le site "arrêt sur images", à la suite de l'article de Delphine Byrka qui a remarqué un mot dans le vocabulaire du rapport déclassifié de la DCRI : "dans le dossier classé secret défense, transmis récemment au ministre de l'Intérieur Manuel Valls, le terme de "fiable" est utilisé pour qualifier Merah. C'est une source ministérielle qui le confie à Byrka. Or, ce terme "ne peut être utilisé qu’avec le mot source ou contact, pas avec celui d’islamiste ou de menace" souligne Paris Match. Merah était-il donc une source, ou un simple contact ?"... une "chèvre", plutôt, voilà bien ce qu'à été Mohamed Mérah, à l'évidence, ce qui explique son énorme liberté de mouvement et la protection dont il a pu bénéficier, lui et le groupe dont il était issu, embarqué dans la folie des mensonges des sites recruteurs et de leurs vitrines largement alimentées par la CIA : avec au bout un Squarcini et un Sarkozy bernés sur toute la ligne en croyant tenir toutes les ficelles depuis 2005. Bernés par les services secrets américains, malgré les mises en garde du juge Bruguière sur la réalité du rôle de l'ISI et de la CIA dans le contrôle des jihadistes, bernés au final par un jeune décervelé qui clamera par vantardise qu'il a "mis la France à genoux", alors qu'il avait échappé non plus à ses éducateurs mais aux dirigeants de son pays qui pensaient pouvoir le manipuler et le tenir, ou au moins le contenir. Cela s'appelle jouer avec le feu, et les conséquences de ce pari sur l'irrationnel devront un jour être endossées et assumées. "On" a parié sur Mohamed Merah, et visiblement... "on" a perdu.
37 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON