STATELESS !
Oui, on peut croiser les parcours de ces apatrides sans se douter que certains d’entre eux ont dû quitter leurs logis précipitamment à cause de guerres civiles ou religieuses, ou d’expropriations musclées, voir de tsunami, ou quelque catastrophe naturelle ou non...
Beaucoup ont presque tout perdu, y compris leur identité !
Un petit article de la revue « Convergence », revue bimensuelle édité par par le SPF, a attiré mon attention sur l’historique de la question des apatrides au travers de l’oeuvre du norvégien Fridtjof Nansen (1861 – 1930). Un sacré bonhomme !
Ce monsieur au prénom improbable (pour nous latins), avait commencé sa carrière comme champion de sports de neige (ski) et glace (patinage) et l’avait poursuivie en tant qu’explorateur du Grand Nord. Il avait entretemps décroché un doctorat de zoologie à l’université de Christiana. Dans le cadre de ce doctorat il effectua de nombreuses expéditions scientifiques océanographiques en Atlantique et participa à la mise au point d’équipements modernes pour l’exploration marine.
Citoyen, engagé dans les affaires de son pays, la Norvège, il milita pour défaire les liens qui l’attachaient à la Suède et représenta son pays pour négocier cette séparation devant les intances internationales.
C’est dans le cadre de ses relations internationales qu’il fut nommé président de la délégation norvègienne auprès de la Société des Nation créée après la première guerre mondiale et sensée promouvoir les actions communes entre nations garantissant la paix dans le monde...
Cette guerre de 14/18 dite « grande » par le nombre de morts et de destructions, avait pris fin avec la capitulation de l’empire allemand. Mais nombre de prisonniers faits de part et d’autre, errants à travers l’Europe devaient rejoindre leurs pays et notamment 300.000 russes dont le pays avait subi la guerre, la révolution et la guerre civile...
C’est devant cette situation, qu’à la demande de la SDN, Nansen fut chargé d’organiser le rapatriement dans leurs foyers d’un demi million d’hommes issus de plus de trente nations, tâche dont il s’acquita après quatre années de rudes efforts.
Dans la continuation de ses travaux et encouragé par ses pairs, il accepta le poste de Haut Commissaire de la SDN pour les réfugiés qui fuyaient les zones dévastées, ou les guerres civiles, principalement celle qui se poursuivait en Russie.
Cest en constatant que ces russes ne pouvaient ou ne désiraient pas retourner dans leur pays, mais que démunis de papiers d’identités ils ne pouvaient non plus solliciter de visas leur permettant de voyager, ou même de trouver un emploi, qu’il eut l’idée de la création d’un passeport édité sous l’autorité de la Société des Nations.
Cette pièce d’identité pour apatride fut appelée du nom de son auteur « Passeport Nansen » et remis à des déracinés d’origines diverses, Russes en premiers, puis aux Arméniens fuyant les massacres de l’état Turc, Assyriens et minorités de l’ex empire Ottoman...
Pour ses travaux, Nansen reçut le Prix Nobel de la Paix en 1922.
Reconnu par une quarantaine de pays sulement, dont la France, et distribué à quelques 450.000 personnes entre les deux guerres , ce passeport ne fut pas reconduit pour les juifs fuyant le régime nazi qui par ailleurs participa à la ruine de la SDN...
Après la disparitionde la SDN, le passeport « Nansen » cessa d’avoir une valeur reconnue par les états et disparut.
Mais après la deuxième guerre mondiale et la signature de la Charte des Nations Unies par plus de 50 états, on vit la création de l’ONU en remplacement de la SDN. Sous l’égide de cette organisation fut créé en 1950 de HCR : Haut Commissariat aux réfugiés dans la suite de ce qu’avait été le haut commissariat de la SDN.
Aujourd’hui une des perspectives de cette organisation est, ambitieusement, la mise en oeuvre d’un plan d’action visant à l’élimination de l’apatridie dans le monde !
En effet, les boulversements qui secouent actuellement le monde et la planète produisent la naissance d’un apatride toute les dix minutes.
C’est la raison pour laquelle, pour lutter contre ce fléaut le HCR met en ligne cette lettre à laquelle il nous est demandé de souscrire.
Une goutte d’humanité dans un océan de misère : mais que chacun en prenne sa part !
Bien à vous.
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