• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Statues et statuts : Première Dame

Statues et statuts : Première Dame

Macron premier vient de décréter un statut de première dame en France, avec bureaux, salaire, équipe pléthorique, le tout aux frais de Cendrillon. Or la dame en question, c'est sa dernière dame à LUI. Qu'il s'en occupe, que diable. Elle a une retraite de l'EN, non ? A quoi nous sert-elle ?

Voilà ce qu'on entend grommeler à droite et à gauche, dans les sous-sols du pays.

L'image ! répondront Emmanuel et sa piétaille en marche, perclus d'admiration. L'image de la France ! Elle est utile en diable, la prima donna !

Mais, monsieur le président, pour vous, la France, peuplée de zéros, une espèce de Waterloo station, n'existe pas, vous l'avez dit. Alors, un peu de logique. Pas de France, pas d'image, et d'ailleurs pas de président.

Oh j'ai ma propre logique ! répond Macron premier (virtuellement). Ma Bibi-Trognette doit être l'image de la France, selon l'OTAN, mon maître (ici petite courbette et main sur le foie). Il importe qu'elle ne soit plus toute fraîche, ni capable de se défendre seule, ni très accro à la morale commune, ni très branchée bien que chenue, ni jupée midi, car chacun voit mini à sa porte.

Certes l'image que donne Brigitte ne plaît pas à tout le monde. Mais tant mieux ! Le ridicule ne la tuera pas, ma Gitte. Par contre, la France en prendra dans la tronche. Pensez donc : le modèle de l'élégance, de la distinction, de la nuance et du clacissisme. Ma briche va révolutionner tout ça. En marche, cocotte ! Faut que ça coure ! Vers la guerre, la crise, l'explosion, l'implosion, la bêtise, à fond la caisse et le daft punk, et pour finir : le néant !

Ainsi parlait Macron dans son for intérieur tandis que Notre-Dame des Lobbies sortait de son chapeau melon, tout autant que des poches de la France active.

Pour passer du coq à Diane, mentionnons notre Henri II, roi de la Renaissance, qui, arrivant sur le trône, couvrit de cadeaux son éducatrice préférée, laquelle, frisant alors la cinquantaine, lui donna tout ce qu'il demandait. De toutes les femmes qui entouraient le roi, Diane de Poitiers fut "la plus avantagée dans la redistribution des faveurs royales", nous apprend Wikipedia.

La comparaison s'arrête là. Henri II faisait la guerre en risquant sa vie. Quant à Diane versus Brigitte... bon, chacun ses goûts. Diane chassait au grand air, ça conserve. Et Bribri s'est beaucoup bronzée, ça marque.

Mais quittons les statues, grands dieux que c'est futile, pour revenir aux statuts.

La Première Dame n'a aucun statut légal particulier en France républicaine. Mais elle bénéficie de bien des avantages.

1. La protection rapprochée, ce qui est normal : des tas de gens ne feraient qu'une croquée de la Trognette, d'autant plus qu'elle n'est pas bien épaisse. Son conjoint nous infligera-t-il également le coût de la protection de sa vaste belle-famille ? De ses "petits-enfants", comme dit ce trentenaire ?

2. Elle habite dans un palais : normal, puisque le président y loge.

3. Elle se fait habiller par les grands couturiers dont elle n'achète pas les robes, car elle est censée leur servir de modèle : normal, tant que les grands couturiers financent la prestation. Elle s'affuble ainsi de sombres robes descendant aux chevilles en Arabie saoudite et de mini-jupes aux enterrements : normal, c'est la diplomatie... Non, pas normal ? Ah bon.

4, Elle a son propre bureau installé dans l’aile Madame, selon Paris Match. Normal depuis Anne-Aymone Giscard d’Estaing, paraît-il. Elle s'y occupera peut-être de charity business, comme Hillary. Ou d'éducation, elle s'y connaît en formation complète d'arlequins.

5. La femme du président se promène dans des avions étincelants : normal, elle accompagne son bonhomme pour qu'il n'ait pas l'air si seul quand il serre tout heureux des pognes (pardon, quand il savoure le plaisir de "me tenir la main", selon Trump. Ou la chandelle.).

6. La Première Dame ne mange que des petits plats bio, concoctés avec amour par un chef à toque. Normal ? Pas tout à fait. Elle et son bonhomme gagnent assez pour se le payer eux-mêmes. Quand le plombier vous facture ses services, il amène sa femme à dîner ?

7. Elle passe ses vacances à Versailles ou dans le fort de Brégançon ou peut-être chez BHL au Maroc : normal, les républicains n'ont fait depuis belle lurette que se substituer aux rois question privilèges, sans en assumer les devoirs. Les fesses carrées provisoirement dans des fauteuils écussonnés, ils brandissent un sceptre en forme de matraque électrique, au cas où l'élite véritable veuille les en déloger.

8. La laidie Feurst détient le privilège de casser les porcelaines du patrimoine français à l'Elysée lors de scènes de ménage : normal, ce... Quoi, pas normal ! Ah c'est que Trierweiler ne fut jamais première dame.

Voilà donc beaucoup d'avantages, pour un job épisodique. Eh bien ce n'est pas encore assez pour Macron Premier qui nous assène (dans son for intérieur) :

Vous me payez moi pour le service démantèlement, vous la paierez en prime, ma professeuse. Et pas de la gnognote ! Quatre grouillots, des redécorations, du chamboulage qui déménage. Et qui coûte un bras ! Même si les chaussettes de l'archiduchesse sont sèches, archi-sèches, et plus rien qu'en sort...

Il faut faire des économies. JE dépense, dépensez-vous ! Donnez, donnez-MOI. C'est pour MA bibiche.


Moyenne des avis sur cet article :  3.88/5   (8 votes)




Réagissez à l'article

5 réactions à cet article    


  • baldis30 31 juillet 2017 17:48

    bonjour,

    et après

    il y aura le statut du premier homme (que deviendra Adam ?), du premier enfant, ...

    Le ridicule ne tue plus , heureusement.... car on ferait au président des funérailles intergalactiques en Univers-Vision .... et nous serions tenus de payer l’addition !


    • Cazeaux Cazeaux 10 août 2017 13:02

      Ce qui est affligeant est qu’une fois encore, les médias se mettent à l’unisson pour parler de la conjointe du pdt sous une appellation qui nous vient droit des USA, sans le moindre commentaire critique, et mentant par omission ou amalgame. 


      1. L’on évoque cette « Première Dame » comme si depuis le début de la Ve République, le terme et la notion qu’il recouvre avaient existé. En réalité, il a fallu attendre notre Bling bling assumé de Sarko, une fois remarié avec sa Carlita, pour que cette dernière soit désignée comme First Lady version France. Il n’en a jamais été question auparavant. Oui, nous dira l’Homme en Marche, mais de fait, la femme du Pdt disposait d’un cabinet personnel et d’importants moyens. Suffit l’hypocrisie et créons un statut officiel et transparent. Dans ce cas, pourquoi ne pas créer aussi, celui de Première Escort Girl de France pour désigner parmi les professionnelles en cheville avec l’Elysée, la préférée du maître des lieux ? En réalité, passer de l’ombre à la lumière avec un coup de tampon officiel change tout.

      2. En la République française, qui a aboli les privilèges et coupé la tête de la Reine, l’on se met à glousser, comme des gens de Cour, des faits et gestes d’une soi disant Première Dame. Mais quel fondement juridique autorise que du statut d’épouse, ordinaire, de droit commun, celle qui partage la vie privée du Pdt se retrouve avec un statut dérogatoire qui fasse d’elle une personnalité au-dessus du commun ? 
      Le Pdt bénéficie de pouvoirs en sa qualité d’élu du peuple. Ces pouvoirs seraient donc extensibles selon le bon vouloir du Prince ? Comment passer à côté de ce scandale, de ce mépris de la loi et des principes généraux de la République ? 
      De surcroît, ce scandale en contient un autre : ainsi l’égalité devant la loi, principe inscrit dans la Déclaration des Droits de l’Homme, aurait une limite. Une femme, du fait de partager la couche du Pdt, serait la première, en dignité et pouvoirs, de toutes les femmes de France ! 
      Selon quelle logique compatible avec la loi, une telle supériorité peut-elle se justifier ? 

      Personne ne s’en émeut et tout le monde, ou presque, se réjouit de parler de Première Dame, parfum de Cour, nostalgie des temps anciens, tout comme l’on se réjouit qu’un bonhomme se soit balladé dans l’espace au prix de 100 milliards qu’à coûté le projet. Et comme l’on se réjouit qu’un footballeur brésilien cousu d’or ait été acheté 220 millions pour le bénéfice d’image du Qatar ! Cela fait plaisir aux enfants et donne de quoi lire en attendant son tour chez son dentiste...


      • lisca lisca 10 août 2017 14:03

        Je crois qu’il y a eu une tentative des commerçants de la belle fripe de faire de madame Trogneux (je crois qu’elle a choisi de ne pas s’appeler Macron, ce qui est à son honneur) une mannequin comme Kate la duchesse en Angleterre, épouse de William, belle-fille de la reine Elizabeth.
        Chaque fois qu’elle porte quelque chose, les ventes de cette nippe explosent. Kate est donc tout le temps photographiée dans des tenues très seyantes.
        En faisant une première dame de l’épouse du président, on la transforme par magie en une espèce de Kate qui rapporte.
        Kate a un rôle également dans la diplomatie. Elle représente une GB telle que les Anglais la voudraient, et aide à obtenir des contrats en faisant des sourires, montrant sa mignonne progéniture et paradant de beaux chapeaux.
        Vous avez donc très bien vu cette substitution du concept royal au républicain.
        Sauf que noblesse oblige, le roi risque sa vie, et la noblesse n’a rien à voir avec le couple Macron. Ni peut-être d’ailleurs avec Kate, réduite à son rôle de porte-manteau de luxe, sans influence au niveau des grandes décisions.
        Carla Sarkozy, que personne n’aimait ni ne respectait, a inauguré une sorte de plagiat de la fonction royale, ce qui lui a en effet permis de détourner l’argent des Français vers ses causes et ses amis. Mais quand on déteste un président, son épouse n’est pas aimée, et elle rendait bien ce désamoiur aux Français, qu’elle dénigrait carrément, et publiquement.
        Trierweiler a voulu se comporter en première dame (assez vulgaire) mais a été licenciée du poste, Gayet a été imposée comme maîtresse officielle par son petit gros, et maintenant Brigitte est poussée artificiellement vers un statut dépensier, sans même qu’elle ait eu son mot à dire, apparemment, puisque c’est monsieur qui le veut.
        Mais ça ne peut pas marcher ; l’histoire de dame Brigitte et sa relation avec ce bizarre Emmanuel ne passent pas dans l’opinion. L’élégance d’une dame de son âge doit être (pour l’opinion courante) celle d’une Marie-France Garaud, certainement pas celle d’une échappée des sixties. Et personne ne veut entretenir quatre secrétaires, plus une troupe de sous-fifres, en plus de cette petite personne aux allures effrayées dont on ignore (mais c’est une autre histoire) les relations réelles avec son second mari.
        Elle fut la première de Macron, pour nous elle n’est donc que de seconde main.
        Merci pour votre commentaire éclairant.


        • Cazeaux Cazeaux 11 août 2017 12:25

          @lisca

          Merci pour votre réaction à mon commentaire. Elle vient enrichir le contenu de votre article, ce qui est à mon sens, dans l’esprit de débat positif qui devrait l’emporter sur certaines querelles ou digressions stériles.Un petit bémol concernant la distribution des rôles de cette comédie-marketing qui tient lieu de gouvernance. 

          Vous dites : Brigitte est poussée artificiellement vers un statut dépensier, sans même qu’elle ait eu son mot à dire, apparemment, puisque c’est monsieur qui le veut. 

          D’après ce qu’il est dit de plusieurs sources, Brigitte aurait eu un rôle de démiurge à l’égard de son « chéri ». Je ne connais aucun détail de leur parcours de couple, mais il est peut-être à comparer avec celui des Clinton. 
          L’on sait qu’Hillary a très tôt compris qu’elle tenait le bellâtre rêvé dont elle pourrait faire un Président, avec comme véritable objectif de lui succéder. 
          Bien sûr, Brigitte n’est pas Hillary. Cependant, dès l’accès de Macron à son poste ministériel, elle a eu son bureau à Bercy et s’y est beaucoup employée pour l’étape d’après. On dit qu’elle a en particulier multiplié les invitations de gens du show bizz et de la sphère intello-bobo. 
          Ensuite, quand En Marche s’est lancé, elle était en 1ere ligne au QG supérieur, celui qui compte vraiment. J’ai l’intuition que son aspect modèle de couverture pour Gala and Co, est une sorte de couverture destinée à rendre son vrai rôle moins visible.

          Mais tout cela ne change rien quant au sujet qui nous occupe : une « Première Dame » au pays des coupeurs de têtes couronnées.

          J’apprécie votre remarque sur les rois qui risquaient leurs vies. Le Roi était de chair, tirant son pouvoir de la chair et non d’une supposée volonté générale. Signe extérieur certes, mais comment ne pas comparer un Saint Louis haut d’1m90 ou un François 1er de 2m, chevaliers qui maniaient l’épée au combat avec ces caricatures de monarque aux physiques disgracieux, petits gros, nabots, grenouilles voulant égaler un boeuf...Et que dire de la Cour républicaine qui a troqué la noblesse d’extraction chevaleresque par de pitoyables ambitieux, hommes sans coeur ni estomac...


        • lisca lisca 11 août 2017 17:47

          @Cazeaux
          Très intéressant. J’ignorais, bien que des rumeurs en aient fait état, que madame Macron ait des ambitions de ce genre.
          A la réflexion, ce n’est pas étonnant. Sa personnalité doit être forte pour avoir décidé Manu à l’épouser,et pour avoir tenu tête à sa famille qui craignait avant tout le ridicule.
          Mais elle s’y prend un peu tard. Hillary Clinton a de gros problèmes de santé dus à l’âge.
          Mais ambition, quand tu nous tiens...
          Cela vaudrait la peine d’en faire un article. Mieux vaut prévenir !
          Qui s’y colle ?

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité




Palmarès



Publicité