Steve Jobs bientôt au Paradis ?
Une photo parue dans la presse dévoile un Steve Jobs très amaigri, tenant à peine sur ses jambes : le combat contre le cancer du pancréas l’use, rapidement semble-t-il. Toutefois un site internet affirme que la photo est retouchée et que l'agence dont elle émane n'est pas fiable. Peu importe. Il fera peut-être comme il a fait avec les grandes nouveautés d'Apple : il annoncera sa mort lui-même lors d'une téléconférence retransmise en direct depuis le Paradis. Ce serait assez dans la logique de l'homme.
Il a déjà lâché les rênes d’Apple, signe possible que son corps ne lui permet plus d’aller de l’avant et que cette fois il ne s'agit pas d'un simple intermède. Lors des précédents attaques de la maladie il avait seulement pris congé de l’entreprise. Cette fois il passe la main. C’est plus grave. Mais il est tout aussi possible qu'il préfère garder ses forces pour lui-même.
J’ai une pensée particulière pour cet homme. A cause de sa maladie d’abord. Le cancer du pancréas est souvent très agressif. Il lutte depuis plusieurs années contre ce crabe qui le mange. Un jour, proche peut-être, il lâchera.
Une pensée aussi pour ce qu’il a créé. Le Mac est un outil informatique prodigieux. Dès le début il a pensée à faciliter l’usage de la machine. Avec Apple c’est la machine qui s’adapte à l’Homme, non l’inverse.
La mythologie moderne gardera en mémoire ce garage de la Silicon Valley, où Jobs, Wozniak et Fernandez ont créé le premier ordinateur Apple, qui allait ensuite devenir le MacIntosh, puis l’eMac et l’iMac. En 35 ans la firme est passée du garage à la première place en bourse.
La culture Mac est étroitement liée à Jobs, au point où les détracteurs parlent même de « culte » rendu à l’homme. Il est connu pour être exigeant et pénible sur les produits Apple. Mais il avait cet état d’esprit, cette créativité, cette audace intuitive qui a si bien réussi à son entreprise et qui collait bien à l’époque, mieux : qui la révélait un peu.
Si la maladie est associée à une disposition psychique ou à certaines émotions, nous ne saurons pas lesquelles sont en cause dans son cas. Lui le sait peut-être. Mais quelle importance. Nous venons, nous existons, nous repartons. Lui, adepte du bouddhisme, sait bien que l’impermanence caractérise les choses du monde.
Alors Jobs : au Paradis ? Ce n’est pas important, c’est une façon de parler. De parler du monde abstrait et désincarné de l’informatique qu’il a lui incarné jusqu’à ces derniers jours. Ce monde de la communication, dans lequel il a apporté plus qu’une contribution : une manière d’être, de voir, de fonctionner mentalement.
Puisse-t-il encore vivre pleinement les temps à venir, à discuter âprement avec ses collaborateurs, et à partager la beauté du monde avec ses proches.
Et puissent plein de nouveaux Steve Jobs se lever et prendre part à la marche du monde. Ce serait le plus bel hommage à lui faire.
Et pour illuster l'esprit Apple, cette pub d'époque :
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