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Accueil du site > Tribune Libre > Strasbourg aux prises avec le terrorisme ?

Strasbourg aux prises avec le terrorisme ?

Mouvances anarchistes et libertaires, mouvements altermondialistes, syndicats, associations et partis politiques veulent empêcher la bonne tenue du sommet, sous des prétextes divers : opposition à l’entrée dans l’OTAN, retrait de l’Afghanistan, etc. Le week-end dernier, Colmar a même abrité un "stage de désobéissance civile" sur le thème "actions directes non violentes ou comment neutraliser une rue". Les manifestants, qui craignent l’infiltration de "forces spéciales françaises", annoncent qu’ils filmeront les événements. Les forces de l’ordre aussi. (Le Nouvel Obs.)

Les barbelés sont déroulés devant la Maison du Bâtiment.
Les checkpoints sont installés en ville et spécialement à l’entrée du Village du Contre-Sommet. En plus des forces de gendarmeries et police, les militaires sont partout en ville.
Pendant ces quelques jours, nous allons pouvoir nous rendre compte, pour les deux générations qui n’ont pas (encore...) connu la guerre, de ce qu’ont vécu nos parents et grands parents et de ce que vivent certaines populations dans le monde, comme à Gaza ou au Liban.

Illégalités des mesures de sécurité ?

Dans Libération, Me Nohra Boukara, pour le Ligue des droits de l’homme, a affirmé que le fichier recensant les quelque 40.000 habitants des zones de sécurité rouge et orange, qui devront porter un badge pour rentrer chez eux, est "un fichier sauvage". La préfecture "a menti aux citoyens en prétendant que ce fichier avait été déclaré" à la Commission nationale informatique et libertés (Cnil), comme elle l’a indiqué dans un communiqué officiel du 10 mars. Il n’y aurait en fait à ce jour qu’un projet d’arrêté d’autorisation ministérielle, déposé à la Cnil en fin de semaine dernière seulement. Du coup, Me Boukara demande au président du tribunal "d’enjoindre au préfet de cesser le recueil des données" et d’ordonner "l’effacement du fichier".

Le risque terroriste est-il confirmé ?

Selon la préfecture, la ville et la communauté urbaine de Strasbourg "Le risque terroriste, il est présent" ; "Les mesures qui sont prises aujourd’hui sont proportionnelles à la nature de la menace" ; "Effectivement, il y a des contraintes et des désagréments, mais il faut plusieurs filtres pour mettre en oeuvre ces zones de sécurité" et "cela ne concerne que deux jours dans l’année"...

En Allemagne, Heinz Fromm, président de l’Office fédéral pour la protection de la constitution, souligne par ailleurs que la menace d’attentats islamistes perdure et reste élevée, comme dans toute grande réunion internationale.
Les autorités allemandes sont également en alerte à l’approche des élections législatives de septembre, dit-il en expliquant que les "cercles djihadistes sont attentifs à la politique allemande" et "sont particulièrement critiques quant à la présence militaire allemande en Afghanistan".
En 2004, des attentats islamistes dans des trains avaient fait 191 morts à Madrid, juste avant des élections.

Des cellules dormantes réactivées ?

- En septembre 2008, l’arrestation des deux Allemands d’origine somalienne (Abdirazak B., 24 ans, et Omar D., 23 ans) intervient alors que les deux hommes avaient, selon les autorités, rédigé des lettres d’adieu en vue de rejoindre le Jihad.

- Up to 140 people from Germany have attended terrorist training camps and 60 have returned to the country, government officials told Berliner Morgenpost this week. Head of the Interior Ministry’s anti-terrorism unit Hans-Georg Maaßen told the paper on Wednesday that those 60, who include German citizens as well as immigrants with residency permits, are currently living in the country.

Published : 26 Feb 09 17:31 CET
Online : http://www.thelocal.de/politics/20090226-17683.html

Selon Die Welt, en février 2008, 184 procédures d’enquête sur des militants islamistes sont en cours en Allemagne et 70 personnes sont considérées comme des "éléments dangereux" et sont du coup surveillées 24h/24.
L’Allemagne avait déjoué début septembre des projets d’attentats qui visaient notamment des intérêts américains. Deux des trois terroristes de la cellule démantelée dans le Sauerland étaient des Allemands convertis à l’islam.

En Belgique et en Suisse, certains ont pris des précautions, Malika el aroud est condamnée en décembre 2008.

En France non plus nous ne sommes pas en reste, avec le fameux "gang de Roubaix" et l’affaire Lionel Dumont...

Toujours selon Libération : Au milieu du débat juridique, une "info" qui a beaucoup étonné le président : "Obama sera à pied dans les rues de Strasbourg", selon la représentante de la préfecture. Cette "promenade", si elle a bien lieu, risque de ne pas être très longue." ...(c’est une menace ?)

En tout cas, le thème de la cellule dormante, initié par Tom Clancy, est maintenant le titre d’ une série américaine "Sleeper Cell".


Liens :
http://www.crime-reg.com/terrorisme/CRI6230_notes_cours_02.pdf

http://www.24heures.ch/actu/suisse/cellule-dormante-al-qaida-guin-berne-expliquer-2009-02-21

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Strasbourg aux prises avec le terrorisme ?

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29 réactions à cet article    


  • E-fred E-fred 3 avril 2009 12:30

    Nous sommes passés très près du drame hier en fin d’après midi à Strasbourg.

    Dans la deuxième vidéo, on peut voir le véhicule hors route P4 se fait assaillir par des manifestants. le conducteur a vu son pare brise cassé et un poteau en bois est planté à la hauteur de sa tête.
    Le commandant de bord du véhicule a sorti son P.A. et menace de l’utiliser.

    Les deux P4 semblent être tombées nez à nez avec une colonne de manifestants. Simple coïncidence ou mauvais traitement de l’information ? Qui a établit l’itinéraire des deux véhicules ?

    http://otan-strasbourg.dna.fr/?Rodeo-dans-le-sud-de-Strasbourg




    • E-fred E-fred 3 avril 2009 12:58

       Il y a eu 400 interpellations qui ont durée 6 ou 7h. Les manifestants ont été "stocké" dans divers endroits : gymnases, port du Rhin, etc.
       La plus part des gens ont été relâchés
       28 personnes en garde à vue confirmées
       20 personnes sont encore incarcérées en ce moment
       4 ou 5 personnes ont "choisi" de passer en comparution immédiate
       Il y a de nombreux témoignages des violences policières et de propos menaçants.
       Des gens ont été blessé durant les interpellations et emmenés à l’hôpital.

      Selon une information d’un journaliste de libération à 7h31, la préfecture parle de 300 interpellations et de 105 gardes à vues. Le parquet parle de 60 à 70 gardes à vues.

       


      • foufouille foufouille 3 avril 2009 13:19

        le debut de la dixtature .............


        • E-fred E-fred 3 avril 2009 13:32

          Le diktat von USA...
          Il y a un pti’ nerveux qui n’arrête pas de tirer sur la manche du veston Obama !!! Mais que fait la police face à ce harcèlement !!!


        • foufouille foufouille 3 avril 2009 13:45

          nein
          von le hongrois


        • E-fred E-fred 3 avril 2009 14:13

          mais je croyais le hongrois "aux ordres"...


        • foufouille foufouille 3 avril 2009 17:24

          oui mais aux ordres du bloc europeen


        • E-fred E-fred 3 avril 2009 17:47

          Foufouille....Si c’était le lobby européen, nous aurions déjà fourgués nos 178 Airbus ravitailleurs au DoD, l’A 400 M serait entrain de voler et nous n’achèterions pas des C-130 et C-17 pour livrer les munitions et matériels divers en Afghanistan...

          C’est fou ce besoin qu’on les présidents en visite dans un autre pays de fourguer leur matériel militaire....


        • foufouille foufouille 3 avril 2009 19:21

          e-fred
          bloc pas lobby
          "on" a pas gagne
          c’est plutot comme 1984 en plus complexe


        • Triodus Triodus 3 avril 2009 14:28

          En ce moment, les vrais terroristes sont devant les caméras et perchés sur leurs estrades, du bon côté des barbelés !


          • E-fred E-fred 3 avril 2009 14:42

            Et bien décidés à garder les commandes : « Il y a une opportunité historique à saisir pour créer un monde nouveau ».


          • Fabien 09 Crazy Horse 4 avril 2009 09:38

            L’opportunité historique est bien là seulement...

            J’ai rencontré l’une des organisatrice des "actions directes". Elle ne m’a pas convaincue.

            D’un point de vue stratégique, ce que dissent et autres partisans de la confrontation veulent faire est du suicide. Aucun général digne de ce nom n’irait s’attaquer à un ennemi en position de supériorité technologique et numérique, retranché sur une "colline" derrière des fortifications et avec des renseignements de meilleur qualité.

            A moins que le but recherché soit de faire des martyrs, ce genre de confrontation ne me semble pas faire avancer le schmilblick.

            Au partisans d’un monde meilleur il manque : un vrai projet politique, cohérent et réaliste ; des moyens de communication suffisants pour toucher le plus grand nombre ; un service de renseignement efficace ; et une branche armée capable d’endommager les points névralgiques de l’ordre établi (matériel et humain).

            Bon, je rêve peut être un peu mais je veux croire que la résistance est encore possible et qu’on peut créer le chaos d’où émergera un ordre plus juste et plus humain.


          • E-fred E-fred 4 avril 2009 10:29

            à Crazy horse

            « Il y a une opportunité historique à saisir pour créer un monde nouveau ». c’est une phrase prononcé par NS hier devant Obama.


          • souklaye 3 avril 2009 14:54

             Le problème des révoltes révolutionnaires de nos jours, c’est la confusion des genres, des géographies, des époques et des définitions.

            Un soulèvement populaire en Birmanie ne rejoint en rien un pique-nique syndical de fonctionnaires à Paris.

            L’overdose de temps libre provoque des abus de langage sémantique, des prises d’otage de figures historiques, des jumelages outranciers de luttes issues de la famine et de l’obésité. Voilà les bases de l’économie du romantisme revendicatif dans les pays occidentaux.

            Lorsque nous effectuons une analyse des modèles ou des structures de contestation, nous constatons une chose commune : la non tolérance des partisans du pour ou du contre.

            La suite ici :

            http://souklaye.wordpress.com/2009/04/02/alternative-univoque-ennemi-intime-ou-conspiration-collective/

             


            • E-fred E-fred 3 avril 2009 15:38

              à souklayé

              Alors que depuis quelques générations les mères ont de plus en plus de temps, pourquoi les bébés hurlent-ils quand ils ont faim au lieu de demander gentiment et d’attendre patiemment...parceque la réaction est + rapide ?


            • brieli67 3 avril 2009 16:23

              de ce jour
              http://www.presseregionale.fr/


              alors on a tout ou presque tout compris !


              • finael finael 3 avril 2009 16:27

                L’adjectif "terroriste", mis à toutes les sauces, finit par devenir terrorisant !

                "Poète ! vos papiers !" chantait Léo Ferré il y a 25 ans.

                En voyant ces braves pandores
                Etre à deux doigts de succomber,
                Moi j’bichais car je les adore
                Sous la forme de macchabées !
                ............................................................. Georges Brassens

                Deux terroristes bien connus.

                Altermondialiste = terroriste
                Syndicaliste = terroriste
                opposé à l’Otan = terroriste
                chômeur = terroriste
                nouveau-né = futur terroriste !!


                • mike57 3 avril 2009 22:39
                  		

                   

                  1)Si nous en sommes là , c’est pour avoir adopté contre toutes nos traditions les lubies américaines : “melting-pot” , multiculturalisme , haine de sa propre culture (le fameux PC des campus US).

                  2)Au fond, les USA se réjouissent de cette situation et vont même jusqu’à l’encourager :

                  - Soutien aux islamistes au Kosovo avec création d’un Etat musulman au coeur de l’Europe.

                  - Soutien acharné à l’entrée de la Turquie dans l’UE.

                  - Soutien aux islamistes tchétchènes.
                  Etc, etc.
                  Ils pensent éliminer ainsi un concurrent économique. Puisque c’est tout ce qui compte pour eux, l’économie …

                  3)Il ne faut pas s’y tromper:quand nous prendrons des mesures autoritaires contre l’invasion islamique, ils seront les premiers à hurler

                  4)Tant que nous ne serons pas autonome vis-à-vis des USA, la situation empirera.
                  L’actualité nous fournit un exemple a contrario : se rapprocher des USA, en entrant dans l’OTAN, rend la France dépendante d’un Etat “ami” , membre de l’OTAN et musulman “modéré” comme la Turquie …

                  5)Nous avons un exemple historique de cette situation:l’Europe occidentale par haine ou mépris de Byzance l’a laissée tomber aux mains des Musulmans turcs avec une joie certaine.

                  En 2009 : Europe occidentale =USA. Byzance =nous.

                  Pour ceux qui douteraient du mépris US pour l’Europe je les invite à lire les déclarations de jeunesse d’Obama sur l’Europe parues dans “Le Figaro”.

                  Nous devons donc , nous Français, compter sur nos propres forces “régionales” : voisins européens, Israël, noyaux d’ex-musulmans critiques de l’Islam etc. ,etc.…

                   

                  	



                  • E-fred E-fred 4 avril 2009 13:02

                    Mike 57,

                    n’amalgamez pas religion et terrorisme, s’il vous plaît...sinon pourquoi ne pas parler des terroristes catholiques chrétiens de Belfast...


                  • W.Best fonzibrain 4 avril 2009 12:07

                     HELLO E FRED

                    c’est vrai qu’il était interdit d’avoir des tee shirt "no nato" et de placer de tel drapeau aux fenètres ?

                    une telle chose ne peut etre possible,comment dans une démocrcatie,la liberté de d’expression peut elle etre mise à mal de cette manière ?


                    • E-fred E-fred 4 avril 2009 12:34

                      Et oui, c’est pourtant vrai...mais rassure toi, Fonzi, tout se passe à New York , grâce Patriot Act : http://tf1.lci.fr/infos/monde/ameriques/0,,4347703,00-un-chef-taliban-revendique-l-attaque-de-binghamton-.html "les anarchos autonomes ont réussi à franchir l’Atlantique à la nage...sans se cogner à un sous-marin...

                      Question : Y-a-t-il vraiment des barbus parmis les black block à Strasbourg ???


                    • dalat-1945 4 avril 2009 12:44

                      @ Fonzibrain,

                      Allez donc voir au Magrebh, si je m’y trouve !


                    • E-fred E-fred 4 avril 2009 13:04

                      à dalat

                      A suivre votre logique, il faudrait que les Etats-Unis rendent tout aux amérindiens (juste chose)...soyons jusqu’au boutiste !!!!


                    • 4 avril 2009 13:33

                      Otan : histoire secrète du retour de la France

                       

                      Ce samedi 11 août 2007, George Bush reçoit Nicolas Sarkozy en visite « privée » dans sa maison familiale de Kennebunkport, au bord de l’Atlantique. Au menu : hamburgers, haricots noirs et claques dans le dos. Officiellement on parle de tout et de rien. On fait seulement connaissance. En réalité, le nouveau président français (il a été élu trois mois plus tôt) vient mettre George Bush dans la confidence. « Nicolas Sarkozy nous annonce, sous le sceau du secret, qu’il veut faire réintégrer la France dans le commandement de l’Otan, raconte un important officiel américain. Il dit même qu’il souhaiterait que cela se passe très vite, dès le prochain sommet de l’Alliance atlantique, en avril 2008 à Bucarest. Evidemment, Bush, qui était très isolé et critiqué sur la scène internationale, était ravi de ce rapprochement spectaculaire. » L’Elysée n’a jamais reconnu que les choses s’étaient déroulées si tôt et d’une façon si abrupte. En fait, l’histoire du retour complet de la France dans l’Otan recèle nombre d’épisodes gênants pour Nicolas Sarkozy et son équipe. Certains d’entre eux nous ont été racontés par différents responsables français, américains et européens, sous couvert de l’anonymat.
                      Comme il est d’usage sous la Ve République, l’essentiel s’est déroulé dans le bureau du conseiller diplomatique du président de la République, l’incontournable Jean-David Levitte. Tout commence là, le 27 juillet 2007, trois semaines avant la rencontre « privée » de Kennebunkport, quand Jean-David Levitte réunit le chef des armées, le chef d’état-major particulier de Nicolas Sarkozy, le directeur politique du Quai-d’Orsay et le conseiller diplomatique du ministre de la Défense. Il ne leur annonce pas exactement la couleur. Il dit vouloir sonder les différents ministères sur un « éventuel » retour de la France dans le commandement intégré de l’Otan. Mais chacun comprend que tout est déjà joué, et que Nicolas Sarkozy, bien qu’il n’ait jamais évoqué la question pendant la campagne, a déjà tranché. Si bien que le chef d’état-major de l’armée française, le général Georgelin, conclut ainsi, en souriant, la réunion : « Messieurs, le moment est historique. On devrait prendre une photo pour l’immortaliser »

                      Au cours de cette réunion « historique », on évoque déjà les postes dans l’Otan que la France devrait obtenir « en échange » de son retour complet dans la structure militaire de l’Alliance. On veut au moins l’un des trois « qui comptent vraiment », et qui sont déjà occupés par des Européens : adjoint du chef américain de l’Otan, poste tenu par un Britannique ; chef d’état-major des opérations, poste toujours occupé par un Allemand ; ou commandant de « Brunsumm », le QG d’où sont gérées, en partie, les opérations en Afghanistan, poste également tenu par un Allemand. Comme on va le voir, la France n’obtiendra aucun de ces trois commandements.
                      Ce 27 juillet 2007, dans le bureau de Jean-David Levitte, on évoque aussi la défense européenne. Mais il ne s’agit pas - pas encore - de faire de son avancée un préalable au retour complet de la France dans l’Otan. En fait, un seul des participants en parle pour lancer, exaspéré : « Cette réintégration, celle que vous préparez, c’est la mort de la défense européenne... »
                      L’Elysée comprend le danger d’une telle remarque si elle fait tâche d’huile au sein de l’establishment français. Car depuis 1998 l’élite politique française, de droite comme de gauche, a fait de l’Europe de la Défense l’un des axes majeurs de la diplomatie française. L’équipe de Sarkozy ne peut donc prendre le risque d’être accusée à la fois de se réaligner sur l’Amérique et de négliger un symbole de la souveraineté européenne. Bref, de tuer simultanément de Gaulle et Monnet.


                      Quelques jours après cette réunion, et sous la pression de François Fillon, on décide donc deux choses : d’abord de ne pas réintégrer tout de suite, sous Bush, mais en 2009 après l’élection d’un nouveau président américain. Et pour célébrer l’événement, on envisage d’organiser en France le sommet du 60e anniversaire de l’Otan. Angela Merkel, qui veut elle aussi accueillir cet événement historique, proposera un sommet commun franco-allemand - ce que Nicolas Sarkozy acceptera en novembre 2007.
                      Seconde décision : profiter de la future présidence française de l’UE pour essayer de décrocher des avancées importantes dans l’Europe de la Défense, en prétendant qu’on ne reviendra complètement dans l’Otan que si on les obtient. Cependant, on se garde bien - et c’est là toute la manip - de fixer un objectif précis. Si bien que n’importe quel progrès, si minime soit-il, fera l’affaire... Au début, on espère pouvoir décrocher le gros lot, la seule avancée qui vaille : la création d’un vrai quartier général de la défense européenne, à la fois stratégique et opérationnel, un QG permanent comportant des centaines d’officiers - un symbole fort. Fin août, Jean-David Levitte en parle à son homologue britannique au cours d’un déjeuner à Paris. Cela ne paraît pas impossible.
                      Mais, patatras, Gordon Brown, jusque-là très populaire, s’effondre dans les sondages. Or les élections britanniques approchent. Il n’est plus question pour lui d’apparaître trop « europhile ». Du coup, dès l’automne 2007, le ministre britannique de la Défense Des Browne annonce à son homologue français que, si cela peut aider Nicolas Sarkozy à faire revenir totalement la France dans l’Otan, il est prêt à consentir quelques efforts en matière de défense européenne, mais que, pour le QG, c’est non. « C’est une ligne rouge », dit-il à Hervé Morin.
                      A l’Elysée, on ne lâche pas prise. Paris espère contourner Londres par Washington. Grâce à l’habile Levitte, et en échange de l’envoi en renfort de 700 soldats français en Afghanistan, George Bush accepte de faire un véritable panégyrique de l’Europe de la Défense, lors du sommet de l’Otan de Bucarest en avril 2008. Mieux, quelques semaines plus tard, le Pentagone fait savoir qu’il n’est plus opposé à la création d’un QG européen. C’est une révolution. Mais Gordon Brown ne veut toujours rien entendre. Que faire ? Bien que l’Allemagne ait, elle aussi, acquiescé du bout des lèvres, Nicolas Sarkozy décide de ne pas tenter l’épreuve de force avec Londres. Et, avant même la présidence française de l’Union, il abandonne, sans le dire, l’idée de ce QG. Il n’y aura donc pas de véritable avancée de la défense européenne.
                      Sur le front de l’Otan, aussi, les choses restent au point mort. Les Britanniques - et, cette fois, les Allemands - bloquent. Début 2008, Paris a demandé à Londres d’accepter que le poste d’adjoint au chef militaire de l’Alliance, toujours occupé par un Britannique, devienne tournant, c’est-à-dire soit attribué successivement à un Anglais, un Allemand et un Français. La réponse ne tarde pas : c’est « No ! » Du coup, Berlin refuse de lâcher l’un des ses commandements. Et Nicolas Sarkozy ne parviendra pas à convaincre Angela Merkel de changer d’avis. « Comment les Français, qui nous ont craché dessus pendant des années, ont-ils pu croire un instant que nous allions nous réjouir de leur retour complet dans l’Otan et leur céder nos places comme ça, pour leurs beaux yeux ? », demande un responsable allemand.

                      Concessions
                      A l’été 2008, au début de la présidence française, voilà donc Nicolas Sarkozy Gros-Jean comme devant. Pas de QG européen, pas de grands commandements : comment, dans six mois, « vendre » aux Français la réintégration de la France dans l’Otan ? Côté défense européenne, il faut faire le forcing, arracher quelque chose. Plus résolu et concentré qu’on ne le dit, Hervé Morin obtient de ses 26 homologues quelques concessions qui, regroupées et bien enveloppées, pourront peut-être faire illusion. Mais, pour les postes à l’Otan, il faut aller voir le grand frère. En octobre 2008, le Pentagone accepte le principe de lâcher deux de ses commandements au profit des Français. Mais rien n’est signé. Il faut obtenir le feu vert final auprès de l’équipe d’Obama. Au lendemain de l’élection présidentielle américaine, Jean-David Levitte traverse discrètement l’Atlantique pour rencontrer son homologue, le général Jones, lui-même ancien patron de l’Otan et francophone. Bien que Barack Obama ne soit pas encore officiellement investi, Jones donne son accord. Si bien que juste avant Noël, en conseil restreint de défense, le conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy révèle aux ministres concernés, Kouchner et Morin, ce qu’il a obtenu à Washington : les commandements de Norfolk et de Lisbonne.
                      La pêche semble bonne. Norfolk est un poste prestigieux, l’un des deux commandements « stratégiques » de l’Alliance. Mais il n’est pas opérationnel. « Le QG de Norfolk, SACT, est une sorte de think tank censé diffuser les nouvelles pratiques militaires américaines auprès des Européens. C’est tout », dit un responsable français, très sceptique sur la valeur réelle de ce commandement. Quant à Lisbonne, il s’agit du QG de la « Force de réaction » de l’Otan (la NRF), force qui n’a été employée qu’une seule fois. C’était au Pakistan pour aider les populations après un tremblement de terre. Ce fut un désastre. « Lisbonne, raconte un officiel français, n’a réussi qu’à mobiliser deux bulldozers espagnols que les autorités pakistanaises ont finalement refusés. » Belles prises, en effet.

                      http://globe.blogs.nouvelobs.com/archive/2009/04/03/otan-histoire-secrete-du-retour-de-la-france.html


                      • E-fred E-fred 4 avril 2009 15:07

                        merci pour ces infos, vénérable inconnu !
                        En plus " des postes de prestiges", il faudrait aussi se pencher sur les relations militaro-commerciales France-US.
                        Je n’en reviens pas de l’abandon (on peut maintenant le dire) de l’A 400 M et de l’achat de C-130 et C-17 pour l’Afghanistan.

                        Hier soir, j’ai vu un très bon débat sur Arte, avec Paul Quilès qui a vraiment bien défendu et argumenté le fait qu’il n’était pas nécessaire de "réintégrer l’Otan" que nous n’avions d’ailleurs pas vraiment quitté.
                        Et qu’il était vraiment dommage que la France perde sa singularité et soit sous le coup de l’articel 5.
                        Bonne question lors du débat : quid de la riposte "obligée" en cas d’agression ou de "guerre de prévention" ?
                         


                      • maharadh maharadh 4 avril 2009 16:16

                        @ E-fred,

                        Salut bissame,
                        Toujours très bien documenté vos articles avec des liens tip top merci , tout celà me rappelle le temps de mon service militaire où les murs étaient inondés de Us GO HOME , le Gal les as fait partir oui mais lui c’était un "grand" et l’autre le "petit" il les fait revenir !!!!!??????

                        Je n’oublie pas les américains tombés sur le sol français ,je ne suis pas anti-américain primaire mais je me demande à quoi celà rime d’avoir voulu une force de dissuasion nucléaire pour ne plus dépendre des USA et retourner dans le giron de l’Otan même si nous ne l’avions pas quitté complètement , il y a une contradiction quelque part.

                        Qu’en pensez-vous ?

                        Petit apparté pour E-Fred , maharadh ex bodidharma ( suite chgt de FAI )vous m’aviez proposé votre aide lorsque je n’étais pas bien, je vous mets le lien de mon blog vous vous souviendrez je pense :
                        life-in-the-dead.over-blog.com/ 




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