Strip Tease Burlesque
9 semaines ½ plus tard, il ne reste plus que le cache sexe sociétal pour camoufler les reniements successifs. Le roi et sa cour sont nus. Mais le spectacle continue.

Tout de probité ils étaient revêtus. Plein de naïveté d’aucuns les avaient cru. C’est une histoire à la Full Monty que l’on vous conte. Un effeuillage attendu qui avait déjà commencé dans les coulisses quand la vedette du spectacle s’était séparée de son Boa en forme de TER pour s’envoler dans les airs. Un numéro digne de Houdini.
Contrairement à la norme qui veut que cela soit un jeu de charme et de séduction, le strip tease burlesque qui s’offre à nous, est rythmé, saccadé ; la musique choisie : Saga Africa ne se prête pas à la « langoureusitude ».Et oui ! le changement c’est aussi le droit à deux néologismes par mois pour tout un chacun.
Pourquoi tant de hâte, pourquoi casser les codes de cet art de l’effeuillage ? Parce qu’il n’y a pas de chauffage et qu’on ne va pas y passer 3 plombes.
Le premier accessoire jeté négligemment ce sont les lunettes, cela vous surprend ? Il ne s’agit pas des petits gars de Sheffield, là, nous sommes en présence d’intellos. Oui, me direz vous mais pourquoi les lunettes ? Sans doute pour oublier qu’autour d’eux et même parfois en leur sein, il y a quelques condamnés qu’on ne saurait voir. La myopie a des vertus, elle entretient le flou artistique, gomme miraculeusement les défauts, parfois même, elle permet le pardon, voire l’absolution.
Malgré le froid on sent la température monter, la star tel un Patrick Sebastien survolté, fait tourner son corsage « euro bond » qui finit sa course dans les cintres dévoilant ainsi une plastique admirable façonnée par le célèbre Ducan, le Karl Lagerfeld de la nutrition.
Un tout petit coup d’auriculaire gracieux estimé à 2% de force concentrique suffit à faire tomber le slip et à faire monter une ‘sensation maximale et irrépressible de contentement’ chez les spectateurs. Cette manifestation d’allégresse bien légitime est plus connue sous l’acronyme SMIC et provoque chez la plupart des individus un redressement progressif phallique du plus bel effet.
Le public bave, il n’en croit pas ses yeux et ne regrette pas d’avoir réservé longtemps à l’avance. Comme on dit chez l’Oréal ca le vaut bien. Ils sont là, devant nous, délestés de leurs engagements encombrants, nus comme des vers, un empilement de cache sexes pour faire durer le plaisir.
C’est le clou du spectacle, le blues de Randy Newman magnifié par Joe Cocker « You can leave your hat on » succède à Saga Africa chanson officielle défiscalisée de nos Chippendales conventionnés. Et c’est l’effeuillage ultime, les strings s’enlèvent comme de la peau d’oignon, tombent d’eux-mêmes sur le sol comme des promesses avortées. Seuls les C string (mariage homo) protègent les génitoires et la pudeur de nos strip teasers. (J’ai du travailler sur le sujet)
Le rideau se ferme et le public debout, applaudit à tout rompre. Dans les coulisses les fans se ruent sur les artistes très disponibles, et le chef de la troupe est heureux de signer un autographe à une ravissante teutonne déchainée qui lui explique que dans son pays, autographe se traduit par Traitésurlastabilitélacoordinationetlagouvernanceauseindel'Unionéconomiqueetmonétaire.
Comme il est bien élevé, il ne fait pas de remarque désobligeante sur un idiome aussi curieux comportant des mots plus longs qu’anticonstitutionnelle, mais fait poliment observer à la groupie qu’il continuera par commodité à utiliser le mot français.
Les médias dithyrambiques titreront sobrement après le spectacle« Bravo les artistes »
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