Stuttgart : « C’est la guerre »
L'Allemagne commente les émeutes de Stuttgart de ce week-end. Cinq cents émeutiers ont attaqué le centre de la capitale du Land du Bade-Wurtemberg en s'en prenant à des magasins, rappelant les émeutes récentes des Etats-Unis.
Dans la nuit de dimanche, il y a eu de graves émeutes à Stuttgart. Des dizaines de petits groupes violents ont dévasté le centre-ville. Selon le vice-président de la police, Thomas Berger, les émeutes ont commencé avec le contrôle d'un jeune de 17 ans pour de la drogue vers 23h30. Environ trois cents personnes ont montré leur solidarité envers le jeune. Puis cinq cents personnes ont formé un groupe et attaqué la police. Pour la police, les émeutes n'étaient pas politiquement motivées. « Nous n'avons toujours pas la preuve qu'il existe une motivation politique ou religieuse derrière ces actes », a déclaré lundi à Stuttgart Stefanie Hinz, la chef de la police de l'Etat de Bade-Wurtemberg. Ces jeunes, qui gravitent plutôt sur « les lieux de fêtes et d'événements », se sont rencontrés ces dernières semaines dans ces soirées et ils ont lancé leur action sur les réseaux sociaux. La police a demandé à des témoins d'aider à alimenter l'enquête d' images et de vidéos.
Les forces de l'ordre ont réussi à arrêter vingt-cinq suspects, dont 12 allemands et 13 étrangers, ont été interpellés. Le journal Die Welt écrit que « 19 policiers ont été blessés dans ces émeutes », qu' « au total 280 policiers ont été déployés la nuit » et « une centaine de fonctionnaires ont été amenés de la région pour contrôler la situation. La chancelière allemande a réagi ce lundi 22 juin à propos des actes de vandalisme et des agressions contre des policiers en déclarant qu'elle « condamne fermement les violences urbaines survenues ce week-end à Stuttgart et qu'elle juge « ignobles » le vandalisme et les agressions contre les policiers.
Un policier allemand, a envoyé un message sonore (identifié comme véridique) à des amis : « Bonjour à tous ! Je vous donne une situation dramatique de cette nuit à Stuttgart. Il est maintenant 1h50 (…). Les collègues ont été massivement bombardés de projectiles, de bouteilles, de pierres.... Nous avons appelés les renforts du Land (…). Ce sont des émeutes comme aux Etats-Unis. Les gars, restez à la maison, c'est ce que je peux seulement vous dire. J'espère que cela va sortir dans les média. Je m'étonne qu'il n'y ait pas eu de collègues qui ont été tués car c'est la guerre. On se trouve vraiment cette nuit en guerre. Je suis sans mots pour expliquer la situation. J'espère seulement que la presse va correctement relater les faits. Que des Kanaken1. Les chefs sont dépassés, pour cette raison, je dois me vider ici. Dans l'ensemble, c'est une catastrophe. C'est un miracle que personne n'ait été tué par balle. Je suis depuis assez longtemps dans la police et cela me laisse désemparé. Là, il y a quelque chose qui s'abat sur nous. Je suis véritablement consterné ! Sidérant ! ».
L'AfD de Stuttgart accusant les média de réduire les faits, qualifie la capitale du Bade-Wurtemberg d'être un « califat » : « Bienvenue dans le califat anti-émeute de gauche coloré de Stuttgart où un mélange évident d'antifa, d'ennemis de la police, de divers groupes de migrants et d'une foule qui peut s'emporter à provoquer les pires émeutes et l'horreur. Le matériel vidéo disponible sur Internet est extrêmement informatif ». Le Premier ministre du Bade-Wurtemberg, Winfried Kretschmann (Verts), cité par Die Welt, a annoncé vouloir répondre fermement aux émeutes de Stuttgart : « Nous ne tolérerons pas une telle chose » ; « Des jeunes hommes auraient commencé une orgie de violence sans motif » ; « La démocratie libérale se révélera défensive ». En outre, Winfried Kretschmann a dénoncé, lors d'une visite sur place, des atteintes à la sécurité publique : « A mes yeux, nous avons des atteintes à la sécurité publique et ce sont des crimes les plus graves ». 40 magasins ont été endommagés et pillés par des petits groupes. Douze voitures de police ont été démolies.
(1) Kanake est un mot allemand pour les personnes originaires de pays germanophones ayant des racines en Turquie, dans les pays arabes, dans les pays persans ou en Europe du Sud
Olivier Renault
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