Suisse : la droite dure au pouvoir (UDC)
La gueule de bois du 22 octobre 2007
Quelqu’un aurait sans doute dit, il y a quelques siècles, en parlant de l’UDC, "mon Dieu, pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font" et il aurait eu raison, pour une fois. C’est facile de ne rien proposer et de dépenser 15 millions pour vendre une lessive qui tient en trois composants unis dans la même tablette : exclusion, simplisme et sus à l’état social.
Il faut croire que l’électeur de moins de 50 ans a bien regardé les pubs vu les résultats. Près de 30 % du corps électoral s’est laissé une nouvelle fois berner par les marchands de lessive UDC. Il ne faut pas qu’un seul de ces électeurs se plaigne pendant 4 ans de ce qui pourrait lui arriver, il l’a voulu ou du moins toléré par son manque d’esprit critique, de hauteur de vue et de sens du bien commun. Chacun son petit porte-monnaie avec cadenas, chacun sa clôture, chacun son bouc, chacun sa vache et les chèvres seront bien gardées. Et surtout, ne parlons pas à la dame d’à côté, des fois qu’elle serait étrangère d’origine ou de gauche, ce qui est finalement synonyme.
La gueule de bois de ce matin ne vient pas de l’UDC, ils ont travaillé l’électeur au corps pour en arriver là. Non, la gueule de bois vient d’une immense déception de différents partis de gauche mais particulièrement du parti socialiste qui compte pourtant des individualités fortes et intelligentes en son sein, mais qui ne cesse depuis des lustres de se déchirer pour le pouvoir. Ce n’est pas le pouvoir qui est important, ce sont les idées qu’on y met lorsqu’on l’exerce, ou celles que l’on propose si l’on veut l’exercer. Or sur le plan des idées, de la tactique électorale, de la communication, le parti socialiste a été d’une immense nullité, d’un vide sidéral, et totalement incapable de mobiliser avec deux ou trois idées phares. C’est un comble pour une telle formation. Les résultats le sanctionnent, c’est très bien comme mauvaise note, mais c’est grave pour les couches populaires qu’il est censé représenter.
Un immense coup de balai est indispensable au PS : une ligne politique claire, précise et dure doit être mise en place, dans une union de la gauche voire des gauches qui soit acceptable. C’est la seule manière d’espérer un jour reconquérir le temps et le terrain perdus. Pendant ce temps, toutefois, combien nombreux seront les opprimés, les pauvres et les exclus qui vont pâtir des carences de cette formation politique à la dérive. Elle est aussi là, la responsabilité. Dans une équipe on joue en équipe et non pas en solitaire comme au bilboquet. Sinon on fait des dégâts dans le peuple lui-même, et pas simplement chez les élus.
© infographie Le Temps
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