Suite à l’article de June, les magouilles de la CAF
J’ai été touchée par l’article de June et sa « tranche de galère » : « L’ivresse du pouvoir des juges et des services sociaux » du 26 février. Ce texte lui est donc "dédié" en quelque sorte, car sans son article, je n'aurais jamais temoigné.
J’y vais donc d’une de mes expériences, qui concerne femme seule avec enfant (s) « vs » administration, et si je le mets « en article », c’est parce que c’est un peu long. Ceci est juste un préambule pour que les grincheux, les trolls, les emmerdeurs et ceux qui s’en foutent, ne perdent pas leur temps, précieux, à n’en pas douter.
Affronter l’administration et ses représentants, quand ça concerne nos gamins, on n’a pas toujours le choix. Et ces gens-là (généralité oui, il doit y avoir quelques exceptions) n’ont aucune imagination, et veulent surtout que leurs « clients » (parce que maintenant on n’est que ça, paraît-il, des « clients », donc ça continue assez mal) aient des vies aussi chiantes que les leurs….
Il y a un paquet d’années, dans les années 80, la CAF (ne suis pas sûre que ça existe toujours, la Caisse d’Allocations Familiales de l’époque) m’avait coupé toutes les allocations (celles qu’on donnait à tout le monde, rien de spécial)… Aucune suite à mes demandes d’explication et démarches, sauf « si si, elles vous ont été versées », bref, de me faire traiter de menteuse.
Je vais donc voir l’assistante sociale de mon quartier, avec relevés bancaires etc… au bout d’un long parcours, elle arrive à reconstituer le puzzle : j’avais mentionné mon voyage en Inde à l’assistante sociale de la CAF qui avait donc décidé de couper ce à quoi j’avais droit (« ça doit être une droguée » je précise que je ne fumais et ne buvais pas). Et personne de me visiter pour vérifier que mes mômes allaient bien, ces gens-là ne vont pas en plus s’occuper du bien-être des enfants, faut pas rêver… l’inversion des pôles avait déjà commencé, les enfants mis en danger par l’organisme censé les protéger.. (le comble, « mon » assistance sociale m’a dit « tu es sans doute bien trop jolie pour son goût »…se méfier des aigries ménopausées ! Et de citer mon cas dans une réunion spéciale pour que ça ne se reproduise pas. Quelqu’un de bien, quoi.)
Survie donc pour moi, pommes et Maïzena (avec du sucre quand même, on a ses petits luxes) pendant pas mal de temps… ce qui a contribué à un gros problème de santé plus tard, tous les signes étaient là, mais pas de Sécu et très peu de moyens (et à l’époque pas de RMI ou je ne sais pas quoi), donc on continue d’avancer, en « s’oubliant »….
Le toubib qui m’a récupérée de justesse à l’hosto (suis passée par une expérience de mort imminente, mais personne n’en parlait à ce moment-là) et que je remerciais, m’a dit que j’étais une battante, que j’avais lutté pour survivre (j’étais « ailleurs », mais c’est une autre histoire).
Moi je remercie nos ancêtres, tous ceux tombés aux champs d’horreur comme chante Brel, et tous les autres, qui ont bravé famines et guerres, et qui ont gravé dans nos gènes cette résilience… alors quelques mois de disette ou ce virus, c’est bien léger, quand même…
Et je sais que ces batailles là nous rapprochent des déjantés, des éclopés de la vie, des décalés de la tête (y’a que les aigris et carrément méchants que je zappe)
Parce que oui la vie nous fait misère, et il est trop tard pour alerter les bébés….
On a tous ça en nous, tout au fond, cette envie d’avancer, malgré tout… on s’accroche à la vie, comme des petites souris, avec les chats autour qui n’ont pas souvent de clochettes au cou…
Et l’équilibre est difficile, entre les colères nécessaires et nos envies d’apaisement. Cette fameuse voie du milieu… Vous vous battez pour votre fils, et ceux des autres aussi, sans même le savoir..
Aussi, faites attention à vous, n’ignorez pas les signes, nos corps essaient souvent de nous prévenir.
Heureusement que maintenant je n’ai de responsabilité que de moi-même, je fais donc sans : ne reçois pas un centime de qui ou quoi que ce soit, survis sur le fil du rasoir mais dans la légalité propre bien en ordre (comme les Suisses), bien campée sur mes deux jambes, riche de tout ce dont je n’ai pas besoin (en attendant de tirer ma révérence, à la Spinoza, Insh’Allah)
Vous êtes encore plus forte que vous ne le croyez.
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