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Accueil du site > Tribune Libre > Sûreté nucléaire : les centrales françaises sous contrôle

Sûreté nucléaire : les centrales françaises sous contrôle

Suite à la récente vague de cyberattaques contre de grands groupes publics et privés, la question de la sûreté nucléaire se pose plus que jamais à travers le monde. Tandis que ses centrales prennent le virage de la digitalisation, la France mise sur les nouvelles technologies pour accroître la surveillance de ses installations et écarter tout risque de piratage.

Après les virus WannaCry et NotPetya qui ont paralysé l'activité de plusieurs milliers d'entreprises dans le monde, la crainte d'une nouvelle cyberattaque visant l'industrie nucléaire n'a jamais été aussi grande. Fin juin, la révélation de tentatives d'interférence sur la société américaine Wolf Creek, qui gère une centrale nucléaire au Kansas, a entraîné l'activation par les autorités US du niveau d'alerte orange, le deuxième plus élevé dans le pays, ainsi que l'inquiétude d'une partie de la population. Pourtant, la Direction de la sécurité intérieure et le FBI ont rapidement démenti tout danger. Selon un récent rapport conjoint, il n'existerait « aucune trace d'une menace pour la sécurité publique, l'impact potentiel semblant limité aux réseaux administratifs et professionnels ». Mais l'annonce au même moment d'une panne du système de mesure radioactive de la centrale de Tchernobyl, dont le réseau informatique a été infecté par NotPetya, n'a fait que renforcer le sentiment d'insécurité alors même que ses réacteurs ne fonctionnent plus depuis 2000. Le phénomène ne date pas d'aujourd'hui : dès 2010, l'attaque Stuxnet avait déjà sérieusement perturbé l'activité de plusieurs sites nucléaires en Iran...

La transformation numérique au service du nucléaire français

En France, deuxième pays comptant le plus de réacteurs nucléaires (58) après les Etats-Unis (99), le risque de cyberattaque pourrait paraître proportionnellement élevé. Si la menace resterait encore très limitée en raison de l'ancienneté de ses établissements, qui fonctionnent encore majoritairement en analogique, d'aucuns redoutent un risque accru à mesure que les installations se modernisent. La transformation numérique des centrales a en effet débuté sur le territoire hexagonal, comme dans celle de Saint-Alban, en Isère. Cet été, l'établissement exploité par EDF a profité de sa visite décennale pour incorporer de nouvelles technologies visant à optimiser l'ensemble des systèmes de mesure, de régulation et de protection des installations. Ces nouvelles fonctionnalités permettront notamment de procéder à l'arrêt automatique du réacteur de manière quasi-instantanée dès que la moindre irrégularité sera détectée. D'après la direction, l'utilisation de commandes de pilotage numériques accroîtrait à la fois les capacités de surveillance et d'analyse des données, la souplesse de fonctionnement et la performance globale de la centrale.

La stratégie française à l'avant-garde

La digitalisation des différents outils de pilotage inclut en effet des technologies de surveillance avancées, aujourd'hui indispensables pour lutter contre tout risque de cybercriminalité. Elles permettent par exemple de simuler d'innombrables scenarios pour tester le comportement des équipements dans diverses situations accidentelles et réfléchir à des solutions pour chaque cas de figure. Selon Pierre Béroux, directeur de la transition numérique industrielle, de la production et de l'ingénierie chez EDF, l'absence de passerelles entre les parties opérationnelle et informatique des centrales françaises réduit de toute manière le risque d'accident à néant. « Il y a une règle d'étanchéité absolue qui rend totalement impossible un risque de cyberattaque touchant le contrôle-commande des réacteurs », affirme-t-il.
« Nous pouvons faire confiance aux acteurs économiques, industriels et institutionnels de l’équipe de France du nucléaire car ils innovent pour toujours plus de sûreté, abonde Thierry Marquez, expert en protection des entreprises et en intelligence économique, dans Le Parisien. En France, un appareil législatif important régit un dispositif global de protection de ses infrastructures critiques et vitales dont les installations nucléaires font partie. » Pour faire face au risque de cyberattaque, l'industrie nucléaire a ainsi opté pour une stratégie de « défense en profondeur », qui consiste à superposer plusieurs strates de sécurité afin de palier l'éventuelle défaillance de l'une ou plusieurs d'entre elles. Les différents services d'un établissement veillent à rester compartimentés pour éviter ou ralentir la propagation de toute menace.

En France, plusieurs acteurs garantissent l'intégrité des centrales, à commencer par les exploitants eux-mêmes, mais aussi l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) créée en 2006, l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), les commissions locales d'information (CLI) ainsi que le Haut comité pour la transparence et l'information sur la sûreté nucléaire (HCTISN). Tous travaillent aux côtés de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI), fondée en 2009, qui supervise les systèmes de commande industriels sous le regard attentif de l'Etat. En 2016, la France était d'ailleurs le premier pays au monde à publier des arrêtés précisant les mesures à mettre en place pour la sûreté du secteur énergétique.
 


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10 réactions à cet article    


  • sls0 sls0 7 août 2017 15:43

    Un moteur d’avion a un certain potentiel dû à un retour d’expérience.

    Pour les centrales nucléaires c’est pareil.
    Il faut du matériel qui a fait ses preuves.
    Pour Chooz B de mémoire pour les capteurs c’était un catalogue de 1973.
    Chooz A franco-belge qui n’avait pas les mêmes contraintes comme prototype avait parfois des capteurs plus à la mode.
    Si ont peut prendre la main sur les voitures actuelles via l’informatique, c’est plus difficile avec une GS ou une visa.

    Ce qui est un avantage pour sa fiabilité et son insensibilité au niveau piratage et aussi un incovénient pour son risque d’obsolécence.

    Pour changer de matériel ça se fait par palier avec des tests et des études assez poussé.
    Passer au numérique sur du matériel prévu analogique c’est presque tout le câblage à repenser et modifier.
    Autant refaire ou repenser une nouvelle centrale.
    Il y a une séparation physique entre le contrôle commande et le reste. Il n’y a que des mesures qui peuvent sortir et pas mal passe par des copies sans liens physiques.
    Ca n’a pas été prévu à l’origine, comme la GS ou la Visa et l’architecture ne permet pas une grande modification.

    Malgré des stocks importants et des accords avec les fabricants, avec la prolongation de la durée de vie les pièces de rechange risquent de manquer, il faut donner un coup de neuf mais sans oublier que le matériel aura dû faire ses preuves, ce ne sera jamais le dernier produit à la mode et dans tout les cas la base restera analogique, un visa avec un compteur numérique et non à aiguille. Ce sera toujours un câble d’accélérateur contrôlable qui arrivera au carbu.
    Avec Winols je peux reprogrammer un calculateur de voiture, je n’ai aucun pouvoir sur un câble d’accélérateur de visa.

    Si on a accès à un ordinateur d’une centrale, on pourra faire des relevés, des diagnostics, avoir accès à l’historique comme y ont accès les inspecteurs de l’ASN. Si on veut conduire un centrale il n’y a que la salle de commande et la salle de repli.
    Pour la salle de repli il n’y a que pour arrêter le réacteur et son maintien en sûreté, vous n’avez droit qu’au frein à main de la visa.
    C’est pas prévu pour être contrôler de l’extérieur, c’est physique et non logiciel.
    On peut retoucher une photo de la grotte de Lascaut avec un logiciel mais pas l’original. Voilà que je renvoie une technologie assez moderne à la préhistoire.

    • Le421... Refuznik !! Le421 8 août 2017 08:40

      Formidable.
      On vient d’inventer des machines éternelles !!

      Et mieux encore.

      Le carburant est illimité et on en a plein en France...

      Ben voyons.


      • scorpion scorpion 8 août 2017 13:33

        Super, mais moi j’aimerai bien savoir comment les cons (Pardon les experts du nucléaire) feront quand un réacteur s’emballera, quand une catastrophe genre Tchernobyl ou Fukushima arrivera ? Comment feront ils pour arrêter une catastrophe dont ni les russes ni les japonais ont trouvé la solution. Bon c’est vrai les cons (Pardon les pro-nucléaires) nous dirons que ça peut pas arriver chez nous, qu’on est les rois du monde etc... Les cons, ça ose tout même et surtout le pire !


        • scorpion scorpion 9 août 2017 08:05

          @sarcastelle
          Perso rien à braire ! J’irai même jusqu’à dire que ça me fait marrer de voir les pronuc encenser ce qui a terme les fera crever. 


        • gglegeron 8 août 2017 16:13
          Le421
          Et oui, l’insoumis... pas tout à fait éternelles mais fiables, prédictibles et au bout, un KWh pas cher !
          Quand au carburant, on vous a pas attendu pour y réfléchir... !

          bob14
          J’ai vu pire comme propagande

          scorpion
          si on parle de cons... 
          Bref : Tchernobyl comme Fukushima ne sont pas les mêmes process que les REP Francais.
          Allez donc vous informer sur ce qui c’est passé à Three miles Island... même licence que les REP !
          L’avantage avec vos cons, c’est qu’eux, ils réfléchissent un peu, et n’écrivent pas des conneries !

          • scorpion scorpion 9 août 2017 08:06
            @gglegeron
            L’avantage avec vos cons, c’est qu’eux, ils réfléchissent un peu, et n’écrivent pas des conneries !

            Ce qui a première vue n’est pas votre cas !

          • gglegeron 9 août 2017 11:55

            @scorpion
            Réponse miroir ? Vos cons jugeront !


          • Stéphane Lhomme Stéphane Lhomme 9 août 2017 07:45

            Ce qui est marrant avec les adorateurs de l’ atome, c’est que plus ils sont défaillants et ridicules, plus ils y croient ! Il faut donc leur rappeler les faillites d’Areva et Westinghouse, celle programmée d’Edf, les désastres inouïs des chantiers Epr de Finlande (Areva) et Flamanville (Edf), mais aussi le scandale gigantesque des pieces défectueuses produites au Creusot et couvertes par des certificats de sûreté falsifiés... sans que l’Asn ne se rende compte de rien !!! Alors lire encore que tout va bien car « les centrales fraçaises sont sous surveillance », c’est à hurler de rire... Prochaine bonne blague : la validation de la cuve de l’Epr, malgré ses graves défauts de fabrication : avant de tous nous irradier, les pronucléaires nous font mourir de rire !!!


            • gglegeron 9 août 2017 12:01
              @Stéphane Lhomme
              Comme d’hab. Vous faites du bla bla bla !!! vous n’avez pas l’impression d’être un peu dépassé ?Bon... pas grave, on vous connaît vous et votre crédibilité !
              Au fait, expliquez-nous un peu les problèmes de métallurgie de l’EPR... qu’on rigole !
              Pour votre info, la cuve est validée comme le couvercle !!! désolé !  smiley


            • lisca lisca 9 août 2017 11:36

              Merci à l’auteur. Cet article est réconfortant.
              L’industrie nucléaire est vitale à la France. En sortir, c’est se faire exploser, et pas seulement par des bombes.
              Etre pour notre industrie vitale n’a rien à voir avec un quelconque soutien de l’explosion, d’où qu’elle vienne.

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