Hier nous avons vu que l'affaire de Boston était apparue alors que les relations diplomatiques entre Russie et USA venaient d'être torpillées par l'attitude surprenante du nouvel ambassadeur US, fort maladroit nommé à Moscou. Ce qui avait provoqué un regain de tension évident. Aujourd'hui, je vous propose de revenir sur la possibilité évoquée de contatcs récents entre des opposants tchétchènes et la CIA, de plus anciens ayant eu lieu dès que Poutine avait décidé de resserrer l'étau sur Grozny. Le sempiternel jeu du chat et de la souris, qui ne rappelait un autre : celui mené entre la CIA et l'ISI au Pakistan, l'occasion se revenir sur la disparition de Daniel Pearl, qui avait découvert quelque chose qui lui a été fatal. Celui des liens entre un réseau de terroristes somme toute fort restreint, et la CIA, menant jusqu'en Europe et jusque Bruxelles, avec des islamistes semblant bien protégés pour tenir aussi longtemps des sites de recrutement jihadistes sans se faire pincer. Idem pour certains leaders tchétchènes, au comportement parfois aussi grotesque que ceux des supporters d'AlQaida façon Adam Gadahn. Tamerlan avait passé six mois dans son pays natal... pour y rencontrer qui, voilà une des clés de l'énigme...
Des liens entre la CIA et des extrémistes islamistes a-t-on dit, en Tchétchènie ? Cela nous rappelle en effet ce qui s'est passé au Pakistan en 2011 avec le cas assez pendable de Raymond Davis, rapatrié fissa aux USA après avoir commis ce qui semble une belle erreur de jugement (ou un réflexe de survie ?) sur place à Lahore. Mais laissons plutôt The Express Tribune, le 22 févier 2011 résumer son cas fort particulier : "Davis a été arrêté le 27 Janvier, après avoir tué deux jeunes motocyclistes à un arrêt de bus bondé de Lahore. Les responsables américains disent que l'arrestation est intervenue après une « tentative de vol bâclée ». "Les meurtres Lahore étaient une bénédiction déguisée pour nos agences de sécurité qui soupçonnaient que Davis fomentait des activités terroristes dans certaines parties de Lahore et d'autres du Pendjab" a raffirmé un haut fonctionnaire de la police du Pendjab « Ses liens étroits avec le TTP ont été révélés au cours de l'enquête," a-t-il ajouté. "Davis a joué un rôle dans le recrutement de jeunes du Pendjab des talibans à alimenter l'insurrection sanglante." L'examen des cartes mémoires des téléphones mobiles récupérés sur Davis ont établi ses liens avec 33 Pakistanais, dont 27 militants sectaires du TTP et Lashkar-e-Jhangvi , selon ces sources. Davis a dit aussi travailler sur un plan pour donner de la crédibilité à l'idée américaine selon laquelle les armes nucléaires du Pakistan sont pas sûres. A cet effet, il a été de mettre en place un groupe de talibans qui devait lui obéir (pour attaquer une base nucléaire, sous entendu). Et c'est vrai qu'il y en avait du matériel dans la Civic de location de Davis : un vrai bureau itiinérant d'espionnage !!! Preuve flagrante des activités de la CIA dans la région !
Un responsable de la CIA en
liaison directe téléphoniquement en effet avec... les assassins de Daniel Pearl, que BHL n'a toujours pas véritablement trouvé, semble-t-il (mais que peut trouver il est vrai en ne rendant pas aux bons endroits ?)... "
Selon également un rapport publié dans l'Economic Times of India, un examen par les enquêteurs des appels effectués par Davis à partir de certains téléphones cellulaires trouvés sur sa personne et dans sa Honda Civic louée, retrouvés après la fusillade, a montré des appels vers 33 Pakistanais, dont 27 militants talibans pakistanais interdits, du Lashkar-e-Jhangvi, un groupe identifié comme organisation terroriste par les Etats-Unis et le Pakistan, qui a été blâmé pour l'assassinat du Premier ministre Benazir Bhutto, et du meurtre brutal de Daniel Pearl du Wall Street Journal. L'article cite un « haut responsable du renseignement pakistanais senior » qui affirme que l'ISI "craint qu'il y ait des centaines d'entrepreneurs de la CIA opérant actuellement au Pakistan à l'insu du gouvernement pakistanais ou de l'agence de renseignement"... Raymond Davis s'activant au Pakistan sous l
'ombrelle discrète déployée par une société bidon qu'il était censé avoir lui-même créée, "
Hyperion Protective Services", appellée en sous-contractant sur place par... Blackwater (autemement dit, on le sait par la CIA, qui au même moment faisait armer ses drones sur des bases pakistanaises par Blackwater) !!! Un emploi plutôt bien rénuméré : Davis était payé 200 000 dollars (150 000 euros) par an selon les pakistanais.
Il sera au final libéré le 16 mars 2011 contre le versement d'une somme considérable (1,7 million d'euros selon le procureur) destinée à dédommager les familles des deux victimes, contre le « prix du sang », une compensation sortie tout droit de la loi islamique retrouvée comme un cheveu sur la soupe pour démêler l'incident diplomatique qui était alors en train de dégénérer avec de virulentes manifestations de rue à Lahore et dans tout le pays. A noter que Davis était en relation direct avec des talibans soupçonnés de terrorisme et de liens avec Al-Qaida alors qu'à 300 km de là à peine se terrait paraît-il Ben Laden sans que la CIA n'aît eu vent de sa présence. A trois-quatre heures de route à peine de sa Civic...
Pearl, arrivé bien avant Davis, à force de curiosité et de ténacité avait découvert les arcanes de ce qui se passait là-bas, et qui ne pouvait être dit, le condamnant lui-même par la même occasion. "
En 2002, le journaliste, responsable de l’Asie du Sud pour le « Wall Street Journal », s’était rendu au Pakistan afin de mener une enquête sur les liens supposés entre Richard Reid – un citoyen britannique arrêté en 2001 pour avoir voulu faire sauter un avion en dissimulant une bombe dans ses chaussures – et Al-Qaïda. Alors qu’il avait rendez-vous avec le cheikh Mubarak Ali Shah Gilani, un chef terroriste présumé, le 23 janvier 2002, Daniel Pearl avait été enlevé par des activistes du mouvement « national pour la restauration de la souveraineté pakistanaise », dirigé par Omar Sheikh. Le groupe l’avait alors fait passer par un espion, lui créant notamment une fausse adresse e-mail et avait proposé aux Etats-Unis de relâcher leur ressortissant en échange de la libération de plusieurs détenus pakistanais. " Bien entendu, le groupe cité était lui aussi "bidon" et avait été monté de toutes pièces. Le Sheikh étant aussi l'auteur de l'organisation des Musulmans d'Amérique ("
Muslims of the Americas"), née dans une mosquée de Brooklyn, et leur organisation paramilitaire du Jamaat ul-Fuqra (ou Jamaat al-Fuqra), bizarrement jamais répertorié aux USA comme groupe terroriste (?). En 1983 pourtant, un de ses membres, Stephen Paul Paster, avait fait sauter une bombe à l'Hotel Rajneesh, à
Portland, dans l'Oregon, tenu par le gourou indien illuminé Bhagwan Shree Rajneesh. Six ans plus tard, la police de Colorado Springs trouvera une cache contenant des armes à feu des grenades, des explosifs et des cibles d'entraînement, dont certaines marquées "
cochons sionistes" et d'autres
"FBI antiterroriste team". On retrouvera cité aussi Clement Rodney Hampton-El, autre membre dJamaat ul-Fuqra lors de la première attaque de 1993 sur le WTC, mais là encore les charges disparaîtront le concernant...
Selon Counter Punch, journaliste exigeant, Pearl avait mis le doigt sur la question essentielle : celle de la présence sur place, au Pakistan, de services secrets, natifs ou étrangers, à savoir y compris la CIA. Et celui d'envoyés de l'ISI au même endroit, alors que Musharraf avait nié leur présence. Pearl avait par exemple découvert quel Jaish-e-Mohammed avait toujours des bureaux officiels et un compte bancaire effectif, alors que Musharraf avait interdit officiellement le groupe sur le terrioire.
"Pearl n'était jamais satisfait des briefings officiels ou des chats avec les journalistes locaux agréés. Ceux avec qui il était en contact au Pakistan disent qu'il travaillait à découvrir les liens entre les services de renseignement et le terrorisme. Son journal de bord était resté remarquablement discret, refusant de divulguer les pistes que Pearl avait poursuivies. Tout journaliste occidental en visite au Pakistan était régulièrement surveillé et suivi. L'idée comme quoi Daniel Pearl, avec ses contacts avec des groupes extrémistes, n'aurait pas été suivi de près par les services secrets est impensable - et personne au Pakistan n'y croit. Le groupe qui prétend avoir enlevé et tué Pearl - « Le Mouvement national des jeunes pour la souveraineté du Pakistan" - est une création complète. Son exigence était unique : la reprise des des ventes de F-16 au Pakistan. Un groupe terroriste djihadiste qui considérait le régime d'alors comme traître et avait mis en l'avant une demande de la bureaucratie militaire et l'État datant de vingt ans d'âge !!!" Le contrat avait été signé en 1990 (et Dick Cheney avait été son plus grand défenseur, plus préoccupé semble-t-il par sa côte-part personnelle que de l'industrie aéronautique US).
"
Son ravisseur principal, l'ancien étudiant Omar Saeed Sheikh (....) a ajouté au mystère. Il vient d'être condamné (légèrement) le 5 février dernier par le ministre de l'Intérieur de la Province (un ancien agent de l'ISI). Sheikh est pourtant largement admis au Pakistan pour être un membre actif de l'ISI, un homme expérimenté ayant marqué les opérations au Cachemire. S'il était extradé à Washington et décidé à parler, toute l'histoire serait démêlée. Sa famille a peur. Ils pensent qu'il pourrait être jugé par un tribunal sommaire et exécuté pour empêcher que l'identité de ses complices soit révélée". Aux Etats-Unis, un homme, Richard Barlow, responsable à la CIA avait montré à quel point le contrat des F-16 pakistanais était piégé au départ, les avions pouvant servir de vecteurs pour les bombes pakistanaises en cours de création :
"au bout d’une année d’enquête, précise et très documentée, il remet un rapport explosif, c’est le mot : selon lui, non seulement le programme nucléaire pakistanais avance à grands pas, mais en plus son responsable, qui manque d’argent pour faire avancer ses travaux et est lui-même avide d’en capter personnellement, vend déjà ses procédés aux plus offrants.. dont la Corée du Nord ou la Libye. il y a de quoi bondir et de quoi s’affoler... mais rien ne va se produire, contrairement aux attentes de Barlow : DickCheney va lui prendre son rapport, remercier Barlow poliment, et le faire aussitôt réécrire par pans entiers pour le proposer complètement dénaturé au Congrès". Dick Cheney, le principal bénéficiaire financièrement du contrat des F-16... vendus 23 millions de dollars pièce, le lot d'appareils représentait 1,4 milliard de dollars !
Une vente devenue le motif bidon de l'enlèvement de Pearl, alors qu'on apprendra plus tard que la CIA savait pour les avancées du programme pakistanais
: "le 2 janvier 2008, alors que le Pakistan est en plein chaos, (Bénazir vient juste d’être assassinée le 27 décembre qui précédait !) le Pentagone autorise à nouveau la vente de 18 F-16 supplémentaires, tous capables d’être porteurs de bombes nucléaires. Le cauchemar de Barlow continue. Pire encore, le 24 août de la même année, une énième bombe médiatique explosait (évidemment chez nous elle n’a même pas fait le bruit d’un simple pétard). Un article du New-York Times révélait comment la CIA avait su les détails des préparatifs de Khan depuis des années : grâce à une famille... suisse de chercheurs, Friedrich Tinner et ses deux fils, tous trois largement impliqués dans la recherche nucléaire. Pendant quatre années d’affilée au moins, le trio suisse avait reçu 10 millions de dollars de la CIA pour les informer sur les progrès libyens. Via une valise bourrée de billets, la CIA payant cash bien sûr, mais pas toujours : des versements bancaires avaient bien été effectués, dans un de ces paradis fiscaux habituels. Un contrat avait bien été signé entre le trio infernal et la CIA "...
Bref, la CIA était bien présente au Pakistan, et Saeed Sheikh (ici à gauche), né en Angleterre, était
"un homme qui a des connexions qui remontent très haut au sein de l'élite militaire et des renseignements du Pakistan" comme le disait Paul Thompson, qui ajoutait :
"encore plus curieux, la Pittsburgh Tribune-Review a suggéré en mars 2002 qu'il y en a beaucoup dans le gouvernement Musharraf à penser que le pouvoir de Saïd Cheikh ne provient pas de l'ISI, mais de ses connections avec la CIA. La théorie est que … Saïd Cheikh a été acheté et qu'il l'a payé". Pas n'importe qui, donc, que ce Sheikh là, "retourné" par la CIA : Le 1er octobre 2001, le Guardian rapportait : "
On pense que l'homme situé au centre du réseau financier est Cheikh Saïd, connu aussi sous le nom de Mustapha Mohammed Ahmed", mais on n'était pas sûr à ce moment-là de qui il s'agissait vraiment. Le 6 octobre, CNN révéla que "les enquêteurs américains pensent à présent que Cheikh Saïd, utilisant l'alias de Mustapha Mohammed Ahmed, a envoyé plus de 100 000 dollars à Mohammed Atta à partir du Pakistan". Encore plus important : CNN a confirmé qu'il s'agissait du même Saïd Cheikh qui avait été libéré en 1999 d'une prison indienne " Said sera effectivement arrêté en 2002 et une parodie de procès l'enverra en prison... mais sans qu'il soit pour autant extradé aux USA. Un procès escamoté avec un espion lui aussi mis discrètement à l'écart... car depuis personne n'est capable de dire s'il est encore en prison et où exactement. Comme d'ailleurs Michael Headley. Un pakistanais devenu espion de la CIA fournissant de l'argent à Mohammed Attah ? Non, décidément, Daniel Pearl avait soulevé un coin du voile bien trop important pour sa survie...
Marianne, la
veuve admirable de Pearl (qui est française et journaliste à RFI) avait bien tenté de démêler l'écheveau, mais elle s'était vite heurtée à une omerta qu'elle n'a pas réussi à contourner, abandonnant à un moment
"pour raisons personnelles" une quête qui l'avait menée tout près du but semble-t-il.... Il faudra attendre le milieu du mois de mars dernier pour que le cas de Daniel Pearl ressurgisse avec
l'arrestation au Palkistan de Qari Abdul Hayee, appelé parfois aussi Asad Ullah, le chef le chef du Lashkar-e-Jhangvi lors de l'enlèvement de Pearl. Depuis, aucune nouvelle... une fois de plus.
"Cette thèse sur l’assassinat de Daniel Pearl, derrière laquelle on retrouve la main des services pakistanais et une revendication portant sur un énorme contrat d’armement, avaient été évoquée brièvement dans le rapport "Nautilus", rédigé en 2002 par un ancien du contre-espionnage français pour le compte de la DCN et exhumé en 2007 par le juge Trévidic. Un rapport à l’origine du bouleversement de l’enquête Karachi, mais sans qu’aucune preuve ne soit alors apportée sur ce point particulier. Aujourd’hui, ces preuves sont dans le dossier français. Autant d’éléments qui éclairent d’un jour nouveau les conditions de l’enlèvement et de la terrible mise à mort du journaliste américain Daniel Pearl, victime d’une sinistre machination d’État." Une enquête menée par la Georgetown University' avait conclu à l'implication de 27 personnes dans le meurtre de Pearl.
Des journalistes américains qui lâchaient alors une bombe, en affirmant que rien ne prouvait la présence sur place de Sheikh Mohammed, celui qui affirme l'avoir décapité de ses mains, et celui rendu seul grand responsable des attentats du 11 Septembre, comme l'a rappelé le
Huffington Post le 18 mars dernier : "en outre, le rapport Georgetown a déclaré que « les autorités pakistanaises ont sciemment utilisé un faux témoignage » pour condamner Omar Sheikh et ses co-conspirateurs, et que les quatre n'étaient pas réellement présents lors de la décapitation."
Dans l'interview de Marianne Pearl chez Ardisson, l'évocation de la découverte fortuite à Kaboul d'un ordinateur bourré d'infos par les journalistes du Wall Street Journal demeure une belle énigme (il y en avait deux en réalité, une machine de bureau IBM et un portable Compaq) : donné à la CIA, sans avoir été entièrement investi semble-t-il par le journal, i
l contenait 1750 dossiers liés à Al-Qaida, contenant eux-mêmes des vidéos et d'autres documents sur l'organisation. Et malgré ça, il n'y avait pas eu moyen à l'époque de localiser Ben Laden, responsable principal de l'organisation (lire ici les détails*) ? C'est une farce !!!
Une sinistre farce, car dès 2002, et l'affaire Reid, tout le réseau, menant à la Belgique avec le couple
Malika El-Aroud et Moez Garsallaoui avait été mis à bas :
"l'analyse des disques durs de deux ordinateurs retrouvés à Kaboul par un commerçant afghan dans d'anciens locaux de l'organisation terroriste Al-Qaïda semble même désigner ce ressortissant britannique comme un « agent actif ». Ces ordinateurs avaient été achetés par deux envoyés spéciaux du « Wall Street Journal » sur un marché local. Les journalistes ont rapidement découvert qu'ils contenaient des informations confidentielles abandonnées par les hommes de Ben Laden et ont transmis leur extraordinaire trouvaille au FBI. Parmi les 1 750 textes et documents vidéo qui ont été extraits des disques durs et sont en cours d'analyse, un rapport évoque l'activité d'un homme chargé dans un premier temps de missions de reconnaissance pour Al-Qaïda qui pourrait être Richard Reid. En effet, les voyages effectués par cet agent correspondent de manière troublante à l'itinéraire de l'Anglais dans les semaines qui ont précédé son arrestation. Le dossier entre les mains du FBI parle d'un homme qui s'est rendu en Israël, à Tel-Aviv, avant d'aller en Egypte puis en Turquie et enfin au Pakistan. Il est également fait mention d'un passage par les Pays-Bas. Devant les enquêteurs américains, Reid a expliqué avoir traversé, dans le même ordre, ces pays. Mais il a jusqu'ici soutenu que c'était à sa propre initiative et qu'il n'était jamais parvenu à entrer en contact avec Al-Qaïda. Selon ses déclarations, il aurait décidé seul de prendre part à la « guerre sainte ». Au regard de l'exploitation des documents retrouvés à Kaboul, cette thèse apparaît aujourd'hui peu probable. Les recherches menées en France et en Europe vont dans le même sens. Les enquêteurs travaillent actuellement sur les traces de nombreuses connexions Internet laissés derrière lui par le terroriste.
Prudent, Reid n'utilisait jamais de portable et communiquait avec plusieurs interlocuteurs à partir de cybercafés. A Bruxelles, où il a séjourné du 5 au 14 décembre, et à Paris, où il est resté du 17 au 22 décembre, les policiers de la section antiterroriste de la brigade criminelle, la SAT, ont saisi plusieurs disques durs d'ordinateurs sur lesquels il s'est connecté. " Bref, Pearl menait à Reid, et Reid menait à l'ineffable El Aroud, la reine de la filière belge de recrutement de jeunes jihadistes que l'on a laissé si longemps laissé faire... sans intervenir, ou alors fort tardivement. El-Aroud, la reine de la com' et des plateaux de CBS... interviewée par Christiane Amanpour qui est aussi, ne l'oublions pas, la femme de
James Rubin qui a été lui-même le porte-parole du Département d'État américain, très lié à Hillary Clinton...
La encore, je vous en avais parl
é ici-même :
"Mais Amanpour, en dehors des pantoufles de la fêlée (El Aroud, qui portait des pantoufles marqués "sexy" en rose),
avait aussi pointée du doigt dans son émission de CNN, "In the Footsteps of bin Laden," diffusée en août 2007 d'autres liens avec la CIA, en retrouvant également Daniel Coleman, un ancien du FBI, qui s'était occupé du cas de l'ambassade de Nairobi, décrivant un intermédiaire ayant surveillé en photos l'ambassade, des photos remises en main propres et lues par Ben Laden... et décrivant aussi le rôle fondamental effectué dans ces attentats par Ali Mohammed, ce personnage la fois sergent dans l'U.S. Army, à Fort Bragg, en Caroline du Nord et à la fois entraîneur à la Tarnak Farm des gardes du corps les plus proches de Ben Laden ! Amanpour devait être au courant, à un stade ou à un autre, de l'implication de la CIA depuis le début dans cette histoire de Ben Laden. Elle décrivait aussi le rôle joué par Gary Berntsen, qui dirigeait un groupe de mercenaires commandités par la CIA, qui, déjà, parlait lui aussi du refuge pakistanais du leader d'Al-Qaida : "c'est certain qu'il est au Pakistan", avait conclu Bernsten, dans le documentaire, qui date, je vous le rappelle de 2006... un an après que Ben Laden n'aurait pris possession de la villa, selon ce qu'on a voulu nous faire comprendre : ces gens-là l'ont toujours su, où il créchait. Plusieurs personnes savaient." Daniel Pearl avait-il eu le temps de comparer ce que le Wall Street Journal avait pu voir dans l'ordinateur d'Atef, et de s'apercevoir que beaucoup de choses y étaient... fabriquées ?
Logique donc en ce cas, de le retrouver, l'ex-juge Brugière, pour être un des tous premiers à voir dans l'attentat de Boston une filière... de jihadistes, comme il en avait jadis poursuivis :
"alors que le FBI aurait identifié sur des photos deux suspects, possibles ressortissants du Maghreb ou du Moyen-Orient, l'ancien vice-président du tribunal de Paris chargé de la coordination antiterroriste en France, Jean-Louis Bruguière, explique pourquoi il faut prendre au sérieux la piste islamiste dans les attentats de Boston. Resté très proche des autorités américaines, l'ex-juge l'assurait au Figaro dès le 16 avril, au lendemain des attaques sur le sol américain : « Ce n'est pas parce qu'al-Qaida au Pakistan prétend ne pas être l'auteur d'une agression que celle-ci n'a rien à voir avec le djihad ». Lui a évoqué d'emblée l'hypothèse d'un acte d'al-Qaida en Afrique, type Aqmi (al-Qaida pour le Maghreb islamique ). Un acte peut-être en lien avec les soubresauts au Mali et plus généralement dans la région subsaharienne, « où le djihad s'internationalise », rappelle-t-il." Si Bruguière se trompait avec un lien avec le Mali, il ne se trompait pas au moins sur la quasi certitude de ne pas avoir affaire à la piste d'extrême droite :
"Depuis la double explosion de lundi aux États-Unis, la piste du terrorisme interne était surtout évoquée, notamment celle de l'extrême droite. Mais le juge Bruguière trouvait « étrange que cette mouvance américaine, focalisée dans un combat contre les institutions fédérales ou leurs représentants, s'en prennent subitement à des civils et même à des enfants, dans un attentat aveugle »." Mais là aussi en oubliant l'attaque de Timothy McVeigh, et de
Terry Nichols à Oklahoma City, sur l'immeuble Murrah, et dix-neuf enfants victimes dont quinze en bas âge dans la garderie de l'immeuble.
Des jihadistes pakistanais ayant parfois de bien étranges armes. Des journalistes de McClatchy envoyés faire une enquête au Baloutchistan et à Karachi révèlent ainsi en février 2012 que l'arme la plus communément employée désormais par le Lashkar-e-Jhangvi n'est autre que le SIG Sauer P226. La même arme qu'ont utlisé les Marines de la Team Six à Abbottabad !!! Selon McClatchy, le LeJ semble en effet bien avoir mis la main sur 232 pistolets semi-automatiques P226 9mm fournis l'année dernière aux soldats de l'Armée nationale afghane et retrouvés dans un trafic de contrebande à partir d'un dépôt d'armes de l'OTAN en Afghanistan : voilà que débarque l'ombre d'un David Petraeus et de sa gestion catastrophique des stocks d'armes... comme le note le jourrnal qui relate l'affaire
"c'est tout à fait inhabituel comment ces armes gardées disparaissent mystérieusement des armureries de l'OTAN en Afghanistan ... pour être retrouvées plus tard dans les mains de terroristes qui attaquent le Pakistan. Coïncidence ou action délibérée ?" En tout cas,
une vieille histoire bien rodée dont je vous ai souvent entretenu ici
avec le cas Petraeus (qui a fini à la CIA) : "
deux P226s - encore dans leur emballage d'origine - ont été remis à Raees, un militant de la région tribale de Kurram du nord-ouest du Pakistan qui est basé dans la banlieue de Karachi Lyari dirgée par un gang. Il a contacté un correspondant de McClatchy à la fin de janvier dernier, lui offrant de vendre un des pistolets 300.000 roupies - environ 3300 $ - trois fois la cote au prix de détail américain. Il a déclaré que les pistolets avaient été achetés en Afghanistan par un contrebandier nommé Raziq Khan, qui se spécialise dans le trafic d'armes le long d'une route de contrebande bien connue de Spin Boldak, dans la province de Kandahar, en Afghanistan, à travers la ville frontalière pakistanaise voisine de Chaman." Spin Boldak, à la frontière pakistanaise, que les américains avaient délaissé jadis... à la surprise générale ! Les afghans ayant pris la main en 2010 sur le secteur
avec les résultats que l'on vient de voir....
Au Daghestan, dans la capitale Makhachkala, Tsarnaev, aurait pu par exemple rencontrer Abu Dujana, alias
Gadzhimurad Dolgatov, dont il avait mis en ligne les vidéos jihadistes à son retour de séjour. L'un des films mis en ligne par Tamerlan s'intitulant "амир раббаникалы абу Дуджана," que l'on peut traduire par "Amir Abu Dujana rabbanikaly." Dolgatov étant tué plus tard en décembre 2012 lors d'une opération de police russe. Un Dolgatov particulièrement grotesque, avec Ray-Bans et t-shirt marqué "kamikaz" (?) entouré de deux islamistes d'opérette dont un arborant une arme au chargeur démesuré, qui semble d'ailleurs être... plutôt une femme. Un Dolgatov a la voix et à la taille changeante, surtout lorsqu'il débitait des messages pro-islamistes emmitouflé de partout, entouré cette fois par deux autres encagoulés, à en faire pâlir d'envie des autonomistes corses : pas moyen de le reconnaître, sous ces accoutrements !!! Une mise en scène digne de celles de l'ineffable pantin d'AlQaida, à savoir l'américain devenu jihadiste Adam Yahiye Gadahn
(né Philip Pearlman et devenu "al-Amriki", l'américain), provocteur ridicule abonné chez IntelCenter ou le Memri. Lui aussi s'était fait remarquer en disparaissant, laissant entrevoir sa mort, puis en réapparaissant... pour aujourd'hui ne plus apparaître en vidéo, vu le manque de recettes de ses grotesques prestations avec ou sans prompteur...
Pour le rendre plus crédible, on ira jusqu'à faire témoigner un ancien de la CIA,
Marc Sageman, américain d'origine franco-polonaise, comme quoi il représentait le "modèle" de jeunes nés aux Etats-Unis et ayant embrassé la cause extrémiste pour des tas de raisons.. Sageman,
"special advisor to the U.S. Army DeputyChief of Staff (Intelligence) on the “insider threat" dit-on... et aussi partisan de la thèse du "loup solitaire",
selon lui la "norme" chez les terroristes, qu'ici un Squarcini et la filière syrienne qu'il a toujours ignoré... Dolgatov, un mariole de plus, définitivement :
"Cerwyn Moore, un expert de l'insurrection dans le Caucase du Nord à l'Université de Birmingham, a dit de la post-production vidéo de Tsarnaev : « Il est évidemment au courant de certains des groupes clandestins opérant au Daghestan Il s'agit d'un petit sous-groupe, Abu Dujana n'est pas un gros.. joueur. Les forces fédérales ont récemment réussi à tuer tous les hauts dirigeants ». Les groupes rebelles tchétchènes ont été les premiers à utiliser des messages vidéo à partir de la fin des années 1990, bien avant Al-Qaïda, a-t-il ajouté". Un mariole, admiré avec un autre par Tsarnaev, décidément fort peu encin à faire la part des choses (d'une intelligence fort limitée,
dirons-nous plutôt, et donc d'autant plus... malléable) : "
la vidéo la plus curieuse sur la playlist de Tsarnaev avertit bons musulmans de ne pas permettre à leurs enfants de regarder Harry Potter. Dans ce qui paraît être une parodie à la Borat , le Sheikh Feiz Muhammad - un radical, religieux barbu basé en Australie - dénonce le travail de JK Rowling. Il déclare : "Ce film glorifie le paganisme et le mal ... Il enseigne à vos enfants de boire du sang de licorne et de la magie." Ridicule, complètement ridicule... autant que les prèches d'un Gadhan !!! Sinon pire encore, avec ses
poses théâtrales !!!
Un sommet, que celui-là !!! Ou comment des prophètes de pacotille influent sur les esprits simples !
Des esprits simples, qui peuvent être facilement endoctrinés, où à qui on peut apprendre quelques rudiments de fabrication de bombes terroristes. Dans une bien étrange vidéo réalisée semble-t-il en partie
par l'armée russe (où des extrémistes ont vu leur visage flouté !), et réutilisée ensuite par les islamistes, intitulée "Villa Imara, Caucase, Azerbaïdjan" on peut ainsi voir apparaître la confection d'une bombe à partir d'une simple boîte de conserve, dont on montre ce qui semble être le détonateur, rangé dans un étui protecteur...
Plusieurs versions de ce qu'il a pu faire au Daghestan en 6 mois (?) circulent, en fait Tamerlan serait plutôt, dit-on aussi, allé voir sa famille en Tchétchténie en mars 2012 : il se serait alors rendu dans le village ancestral de
Chiri-Yurt. Selon la presse russe, c'est un autre agitateur que Tamerlan aurait peut-être rencontré sur place :
"le 27avril, le journal russe Novaya Gazeta a publié un article sur la mort suspecte du poseur de bombes de Boston, Tamerlan Tsarnaev, selon des informations reçues des services de sécurité russes. Elles citaient des officiers de lutte ontre l'extrémisme au Centre Daghestan quiui ont dit qu'ils ont pris conscience de la présence de Tsarnaev dans la république en avril 2012 et enregistré ses rencontres « répétées » avec Mahmoud Mansour Nidal, âgé de 18 ans, qui a été sous surveillance pendant un an". Nidal sera tué, lui aussi, rappelle le journal, à Makhachkala même le 19 mai 2012, fort peu de temps après avoir rencontré Tamerlan, donc. Fait étrange à noter : juste après la mort de Nidal,
"le père de Tamerlan a déménagé de l'appartement de la famille alors que l'urgence n'apparaissait pas" , et n'est plus sorti après, affirme la presse, ne se nourrissant que des plats apportés par une tante !!! Les médias l'ont certes présenté comme un homme malade, mais sans relier son déménagement à la mort d'un séparatiste tchétchène... pour information le village natal de Tamerlan,
Chiri-Yurt., n'est qu'à 25 km de... Grozny !!!
Le troisième larron comme "contact" de Tamerlan étant William Plotnikov (ici à gauche), un russe d'origine arrivé au Canada en 2004 pour s'y convertir à l'Islam.
Un boxeur, lui aussi, que Tsarnaev aurait croisé au Canada lors de tournois : la tante de Tsarnaev vivant à Toronto l'aîné des deux frères s'était rendu à plusieurs reprises pour la voir et aurait alors contacté Plotnikov. Il aurait dit-on correspondu par mail avec Tamerlan, ce que nie en tout cas son propre père : en tout cas ils se contactaient tous deux via le site "
World Assembly of Muslim Youth".. Il était parti au Daghestan sans prévenir ses parents, qui l'avaient alors fait rechercher : la traque durera 2 ans (elle a démarré avec sa fuite de septembre 2010) !!! En décembre, il avait été arrêté brièvement par la police russe, avec de forts soupçons sur ses liens avec des extrémistes, mais il avait été relâché (?). L'homme se fera photographier des mois plus tard, après avoir effectivement rejoint un groupe d'extrémistes islamistes ; et son histoire se terminera le 13 juillet 2012 par l'attaque du camp d'islamistes par l'armée russe
et la mort du jeune canadien. Une sorte d'itinéraire à la
Eric Breininger, alias "Abdoul Ghafar l'Allemand" (
Abdul Gaffar el-Almani). Fait tout aussi notable,
"c'est le 16 juillet , à peine deux jours après la mort de William Plotnikov, près de la forêt d'Utamysh, que Tamerlan Tsarnaev prend l'avion près de l'aéroport de Moscou, puis le 17 juillet à partir de l'aéroport de Sheremetyevo vers les États-Unis." remarque la presse. Voilà qui devient tout aussi intéressant : tous ceux cités comme ayant été en contact avec Tsarnaev au Dagestan sont aujourd'hui morts... sauf celui décrit comme "l'envoyé" des terroristes tchétchènes... et seul interlocuteur qu"il aurait au final pu rencontrer. Les décès des activistes auraient-ils pu avoir un effet sur lui pour le pousser à se radicaliser davantage ???
Car selon d'autres sources sur place, ces rencontres n'auraient tout simplement jamais eu lieu : Tamerlan aurait en effet bien souhaité rencontrer des leaders séparatistes tchétéchènes, mais ces derniers, méfiants, n'auraient délégué à sa rencontre qu'un sous-fifre. Qui aurait très bien pu être aussi un envoyé de la CIA, venu manipuler le frère en train de se radicaliser. Fait notable, le récit que l'aîné avait donné à son retour de ses rencontres locales ressemblait trait pour trait à l'interrogatoire de Merah de retour des zones tribales pakistanaises : lui aussi était allé "faire du tourisme", alors que Tamerlan avait dit "être allé rencontré des proches" seulement (ce qui lui avait pris 6 mois, comme quoi il devait avoir une très grande famille !) Tsarnaev s'était rendu dans une contrée qui ne semblait pas de tout repos, note Valley News : "le jour des attentats de Boston, le chef adjoint de l'agence forestière du Daghestan a été abattu devant son bureau. Deux jours auparavant, le village de Gimry (en photo à gauche), qui abrite 5 000 personnes, a été envahi par des commandos masqués de militants en lutte. Les habitants ont fui, sans nourriture ni abri pendant plus de deux jours, alors que la bataille était menée (contre eux) par les véhicules blindés et des hélicoptères. Quatre militants ont été tués. Selon la police, deux autres militants ont été tués dans un autre village dimanche, après un échange de tirs avec des armes automatiques. Environ un policier est tué chaque semaine au Daghestan, qui compte environ 3 millions de personnes. Les imams odérés soufis - qui représentent l'Islam traditionnel du Daghestan - sont des cibles fréquentes. Les fondamentalistes qui selon la police se sont tournés vers le militantisme sont régulièrement abattus dans des fusillades."
Pas vraiment un lieu de vacances, l'endroit où s'était rendu pendant six mois Tamerlan Tsarnaev, cet esprit simple... qu'avait-il pu y faire et qui avait-il pu réellement rencontrer, voilà qui interpelle, à voir l'accélération de sa propre histoire à son retour aux USA. Que peut-on faire pendant une demi-année alors qu'on arrive sans le sou vaillant dans un pays sans avoir de but précis autre que de "voir sa famille" voilà qui est intéressant à décrypter. Un entraînement au terrorisme prend combien de temps à réaliser, au fait ?
En complément, on peut relire :
sur Mumbaï :
1) http://www.agoravox.fr/actualites/i...
2) http://www.agoravox.fr/actualites/i...
3) http://www.agoravox.fr/actualites/i...
4) http://www.agoravox.fr/actualites/i...
http://www.agoravox.fr/tribune-libr...
Sur Michael Headley :
http://www.agoravox.fr/tribune-libr...
http://www.agoravox.fr/tribune-libr...
http://www.agoravox.fr/tribune-libr..
l'extrait du livre de Marianne Pearl évoquant l'ordinateur trouvé par le WSJ :
(*) "Je ne doute pas que ceux qui ont kidnappé mon mari, quels qu'ils soient, veulent humilier Musharraf et le punir de sa collaboration avec les Américains. Mais je suis bien forcée d'admettre qu'il doit y avoir aussi d'autres raisons. Par exemple, je ne peux m'empêcher de penser que cela a quelque chose à voir avec l'ordinateur que le Wall Street Journal a livré à la CIA, il y a seulement quelques semaines. Les faits sont les suivants. Un reporter du Journal, Alan Cullison, était en Afghanistan pour le quotidien lorsque son ordinateur a été endommagé. Il s'est mis à la recherche de pièces détachées pour le réparer. II a trouvé un type qui lui proposait de lui vendre l'unité centrale d'un ordinateur et un portable pour quatre mille dollars. Cullison a marchandé jusqu'à mille cent dollars et il a fait l'acquisition d'un étonnant trésor d'informations. Finalement, on a découvert que l'unité centrale avait été utilisée par des petits chefs d'AiQaida à Kaboul pendant au moins quatre ans. Comme le fit remarquer Cullison : « C'était bourré de secrets d'AiQaida. »
"Les deux ordinateurs avaient été pillés, dans un bureau d'Al-Qaida en novembre, après des bombardements qui avaient tué plusieurs opérateurs à proximité et avaient chassé les autres de cette région. Le portable était utilisé par l'un des hommes tués lors du raid, Mohammed Atef, dirigeant de l'aile militaire d'AiQaida, et par un autre personnage clé d'Al-Qaida, le Dr Ayman Al-Zawahiri, considéré comme le principal stratège d'Oussama Ben Laden : les deux hommes étaient co-responsables des bombardements des ambassades américaines en 1998, à Dar es-Salam, en Tanzanie, et à Nairobi au Kenya. II y avait environ mille sept cent cinquante documents en mémoire - lettres, rapports, dossiers vidéo et audio - « allant du meurtrier au banal », comme Cullison et son collègue Andrew Higgins l'écrivirent dans un article du 31 décembre 2001 pour le Wall Street Journal. Utilisant des traducteurs de l'arabe et des experts en informatique pour forcer les codes d'accès, en deux articles pour le journal, les deux hommes donnèrent un avant-goût de ce qu'ils avaient réussi à récupérer."
"Il y avait une lettre de deux hommes se faisant passer pour journalistes, sollicitant une « interview » du leader anti-Taliban Ahmed Shah Massoud - requête à laquelle Massoud fit l'erreur d'accéder, car, lors de cette rencontre, seulement deux jours avant les attaques sur le World Trade Center, les « journalistes » en faisant exploser une bombe, firent sauter Massoud et sautèrent avec lui. II y avait des dossiers terrifiants, signalant des efforts systématiques pour lancer un programme d'armes chimiques et biologiques, « sous le nom de code al-Zabadi », ce qui veut dire « lait caille » en arabe, et une vidéo dans laquelle Oussama Ben Laden parlait, pendant vingt-trois minutes, entre autres choses de l'attaque du 11 septembre. Dans une autre vidéo intérieure : « ... des images télévisées d'Américains terrifiés fuyant le World Trade Center en flammes passent sur un fonds sonore d'imprécations moqueuses et de prières en arabe. »
"Le plus stupéfiant, à mes yeux, était qu'on y trouvait notés les déplacements en Europe et au Moyen-Orient d'un exécutant d'Al-Qaida à la recherche de lieux symboles à bombarder. Le nom de code de ce terroriste était Abdu Ra'uff, et pendant plusieurs mois, ses voyages de reconnais sance l'avaient conduit à Londres, Amsterdam, Bruxelles Tel-Aviv, en Égypte, en Turquie et au Pakistan. Quand le autorités eurent en main ces documents, les déplacement de ce terroriste leur étaient déjà bien connus. C'étaient pré cisément les voyages d'un terroriste qu'ils avaient déjà incar céré : Richard C. Reid, l'homme aux semelles explosives".
"Parce que l'ordinateur contenait des dossiers qui pour raient révéler de futures attaques ou d'autres questions « mettant des vies en jeu », pour reprendre les termes de Bussey, le journal fit une démarche très inhabituelle : il le confia aux services secrets américains. Paul Steiger dit au New York Times : « D'un point de vue moral, nous aurions été catastrophés si nous avions conservé des informations qui auraient pu sauver la vie de nos soldats ou de civils. » Et des observateurs des médias, aussi pointilleux sur la déontologie que Bill Kovach, président du Committee of Concerne Journalists, cautionnèrent cette décision, la comparant à celle du Times et du Washington Post lorsqu'ils avaient accepté, à la demande du gouvernement des États-Unis, de publier les déclarations de l'Unabomber, cet homme qui envoya seize colis piégés à des universités américaines et à d'autres organismes pour protester contre la technologie".
"Ce dont personne ne s'était soucié, toutefois, c'est que remettre cet ordinateur au gouvernement protégeait peut être certaines personnes, mais pouvait en mettre d'autres en danger, risque encore aggravé par la publicité faite par le Journal autour de son geste. Nous étions à la pension « Chez Soi », à Islamabad, quand Danny lut en ligne ce qui s'était passé. J'étais plongée avec délices dans la lecture de l'autobiographie de Nelson Mandela, allongée sur le lit quand Danny a dit : « Baby, des ennuis en perspective. » Il fixait l'écran de son portable, visiblement perturbé. Quand Danny est contrarié, il reste silencieux et se concentre. Quand je suis en colère, je deviens plus bavarde. En ce jour de décembre, j'ai fait un vrai raffut. J'étais furieuse."
"Quand vous êtes journalistes dans un pays comme le Pakistan, où vous perdez un temps fou à convaincre les gens que vous n'êtes pas des espions, cela ne vous aide guère quand l'entreprise pour laquelle vous travaillez annonce au monde entier qu'elle collabore avec la CIA."
Le plus étonnant de cet extrait étant que l'ordinateur saisi contenait donc la "célèbre" soi-disant interview de Ben Laden "parlant de l'attaque du WTC" (c'est le seul document possible en effet, mais il portait sur les attentats du Kenya et de Tanzanie), un "fake" grossier, aujourd'hui admis partout, et une action pour laquelle Ben Laden n'a jamais été inculpé par le FBI !!! Depuis 1996, toutes les conversartions de Ben Laden avec son téléphone satellite Compact M étaient écoutées par la NSA (voir le détail des appels ici). Mohammed Atef, un ancien policier égyptie, est celui qui avait eu l'idée en 1999 de s'en prendre à des avions, incitant un (co) pilote égyptien, Gameel el-Batouti, de faire plonger son Boeing 767 SUGAP (baptisé Thoutmosis III ) du vol 990 d'EgyptAir dans l'océan, moteurs coupés en vol, au large de Nantucket, tuant ainsi 33 officiers de l'armée egytienne. On retrouvera des débris et des corps flotttant à la surface parmi les 217 victimes. Atef (tué en novembre 2001 lors d'un bombardement à Kaboul) était un proche de Ben Laden : Mohammed ben Laden, l'un des fils d'Osama ben Laden (right), a épousé la fille de Mohammed Atef. A ce jour, j'ai toujours été étonné que l'on ait jamais fait référence à cette catastrophe durant l'enquête sur le 11 septembre : c'est la première d'un pilote kamikaze de long courrier. La boîte noire retrouvée intacte avait conclut à une action délibérée du co-pilote et non à une défaillance mécanique.