Tant de compassion, tant de revolvers...

Quand le fanatisme ressurgit et s'attaque à notre pays et nos racines, il est essentiel de réécouter cette chanson...
Beau texte qui dénonce le fanatisme et l'intolérance, cette chanson, écrite par Alain Souchon, intitulée "Et si en plus il n'y a personne", souligne, avec force et subtilité, toutes les incohérences des religions : au lieu d'apporter un réconfort, elles en viennent, parfois, à provoquer des conflits, des haines irréconciliables, elles sont, aussi, un instrument de manipulation redoutable...
La chanson s'ouvre sur trois prénoms : "Abderhamane, Martin, David", trois prénoms représentatifs des religions les plus répandues : mis sur le même plan, les trois prénoms devraient signifier une unité, une harmonie, une union...
Et, c'est, pourtant, la division qui l'emporte, comme le prouve la suite de la chanson.
Après ces apostrophes, qui interpellent chaque lecteur, l'expression : "Et si le ciel était vide" montre toutes les incohérences, la vanité des conflits religieux qui peuvent opposer les uns et les autres... On se bat, en fait, pour une entité hypothétique...
L'énumération qui suit restitue toutes les coutumes religieuses : "Tant de processions, tant de têtes inclinées, Tant de capuchons, Tant de mains pressées, Tant de prières empressées." L'anaphore de l'adverbe d'intensité "tant" souligne des pratiques parfois outrancières, un certain fanatisme.
Au passage, à l'intérieur de cette énumération, Alain Souchon nous rappelle, aussi, "les peurs" liées, depuis des siècles, à la religion, peurs entretenues, savamment, par les instances religieuses et politiques.
Le but est de dominer les peuples, de les asservir, ce que suggère le mot "démagogues" qui rime avec le terme "synagogues".
La chanson évoque, également, tous les cantiques religieux visant à endormir le peuple, à le soumettre, par des "musiques antalgiques", belle expression imagée qui insiste sur l'idée d'endoctrinement...
L'antithèse "tant de compassions, tant de révolvers" vient montrer que, derrière des apparences chaleureuses, se cache, parfois, une religion de haine, de violence : le fanatisme peut conduire au pire, à des actes monstrueux et inhumains...
On entend, ensuite, des prières représentatives de toutes les religions : "Arour hachem, Inch Allah, Are Krishhna, Alléluia", autant de références à Dieu, à sa puissance, sa volonté, sa bonté...
Mais des images de violence apparaissent, soudain : "Toutes les balles traçantes, Toutes les armes de poing."
On perçoit, enfin, les causes et les conséquences du fanatisme : "Toutes les femmes ignorantes, ces enfants orphelins, ces vies qui chavirent, ces yeux mouillés."
Et, derrière, transparaît "le vieux plaisir de zigouiller", inhérent à l'être humain. Cette expression triviale, familière vient renforcer l'idée de violence et de haine...
Le refrain vient insister, encore, sur l'inanité de tant de ferveurs et d'antagonismes :
"Tant d'angélus
Ding
Qui résonne
Et si en plus
Ding
Y'a personne..."
L'angélus ou prière de l'ange met en évidence tous les bienfaits que devrait apporter la religion, mais c'est, trop souvent, l'intolérance qui l'emporte...
Ce texte contient l'essentiel : on y perçoit la collusion des pouvoirs religieux et politiques, les ravages provoqués par le fanatisme, la soumission et l'aveuglement des peuples...
La mélodie lancinante et entraînante, à la fois, souligne les douceurs inspirées par les religions et la façon dont elles sont dévoyées et détournées par la violence des hommes.
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2016/07/et-si-le-ciel-etait-vide.html
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