Taxe carbone : ce leurre qui nous vient de Europe-écologie les Verts
Le premier parti politique à être fondé sur des principes écologiques fut créé en Angleterre en 1973. Son nom : People. Celui-ci devint par la suite le Green party.
L’esprit de ces premiers adhérents pour un monde plus pur, plus originel, voulait se situer au-delà de la droite et de la gauche, – car la Nature n’est ni de droite, ni de gauche, – en laissant de côté une société trop industrialisée. « Remettre en question le développement et la croissance économique, créer un nouveau contexte politique », était leur devise.
Quelque temps plus tard sera fondé en France le « Mouvement écologiste »…
Il y a quarante ans, et pourtant à l’heure actuelle où l’écologie a enfin un pourcentage acceptable de voix et que le monde est plus ou moins à son écoute, cette devise, cette ligne de conduite, n’est plus que l’ombre d’elle-même.
Aujourd’hui, une certaine écologie, celle en « tête de gondole », prône une soi-disant croissance verte, et pas la décroissance comme ses pères fondateurs ! Cette même écologie parle de taxe carbone, d’impôts selon la pollution émise. Elle semblerait traiter les problèmes à l’embouchure et non à la source. D’ailleurs, un grand nombre de Français n’ont retenu de cette écologie moralisatrice, que cette fameuse taxe carbone ! « Ecologie et taxe carbone » se confondraient même. La pollution se monnayerait-elle donc ? Mais si cette taxe était en fonction, la pollution serait toujours là, sournoise, prête à nous avaler. Rappelons qu’il a été prédit la disparition de la calotte glaciaire vers 2020 – moins 20% ces dernières années, et un dégel de 2 semaines en avance –, si rien ne change, si nos émissions de CO2 n’ont pas largement diminué, maintenant. Car il ne faut pas rêver, la demande en fuel, en gaz, en essence existe, est réelle. Ce n’est pas en payant une taxe carbone que la très grande majorité des utilisateurs d’énergies fossiles consommeront moins, ou si peu ! Nos routes seront toujours encombrées de camions, car le fret sur rail n’a pas été développé en France, (consommation d’un 40 tonnes : environ 35 l/100 km). Le nombre d’avions brûlant du kérosène (consommation moyenne : 3 000 l/heure, voire beaucoup plus pour des gros porteurs) ne sera pas en baisse, car l’immense majorité des citoyens ne se privera pas de vacances au soleil, « dépaysement garanti » – soi-disant ! Les dizaines de milliers de bateaux, (consommation : 13 000 litres par jour pour un yacht de 80m ; 7 000 litres par jour pour un chalutier ; un million de litres par mois pour un ferry ; les bateaux de pêche de 3 à 12 mètres de 30 à 120 litres par jour ) continueront leur route vers l’Asie se charger de tout et de rien à la fois, produits trop bon marché qui font le désastre économique de notre pays, comme de l’Europe. Sans oublier les millions de tracteurs et engins agricoles qui travaillent chaque jour dans le monde (consommation moyenne d’un tracteur moderne 15 litres à l’heure). On roulera encore avec des véhicules qui brûleront du pétrole – puisqu’il n’y a pas encore d’autres combustibles plus propres, exemple à hydrogène, à eau, ou au solaire sur le marché – certes avec peut-être une consommation en baisse, genre 4 litres au lieu de 7, ce qui se fera de mieux, mais toujours au pétrole, comme il y a plus de cent ans, et les constructeurs parleront de performance, comme avant ! Ce seront les gens modestes qui feront l’effort de réduire leur consommation, aussi bien d’électricité, de carburant, d’ailleurs de tout… mais comme depuis quelques années… Mais pendant que certains feront quelques économies d’énergie, y aura-il moins de camions, d’avions et de bateaux qui circuleront de par le monde ?
Quant au train, en France, notamment le TGV, il est moins gourmand en énergie, et c’est encore là le moyen le plus économique de voyager, du genre développement durable, à part pour ses 10% qui roule encore au diesel, (en reconversion avec des biocarburants Diester) à part aussi le fait que la totalité de son électricité provienne d’EDF, et par conséquent du nucléaire à 75%. Que les LGV pullulent un peu de trop aussi, grignotant encore plus le peu de nature que l'on a en France...
Par kilomètre et par voyageur, le TGV émet 5,7g de CO2, contre 111g pour une voiture et 180g pour un avion. Avec l’équivalent d’un kg pétrole et par voyageur : TGV = 172km, voiture = 39km, avion = 20km.
La taxe carbone équivaudrait à laisser libre cours aux énergies fossiles, et donnerait une mauvaise image de l’écologie politique à de nombreux citoyens, de quoi ne pas voter pour elle encore durant longtemps. L’écologie ne doit pas rythmer avec « taxes » !
Malheureusement, le changement climatique est en marche, et personne ne pourra l’inverser, il est trop tard. La taxe carbone aussi. Il faut garder en mémoire, que ce n’est pas notre planète qui est en danger, mais l’homme, ainsi que tout vivant ! Quoi qu’il arrive, glaciation, fonte des glaciers, inondations ou sécheresse, la Terre s’en remettra toujours, pas nous, encore moins les générations futures. On se pose donc la question : « Pourquoi faire encore des enfants ? ».
Cela ne veut pas dire grand-chose de réduire les émissions de CO2 de 10% d’ici cinq ans, et de 50% d’ici 2050, surtout que d’ici là, il faudra compter avec l’accroissement de la population mondiale – si le contrôle des naissances n’est pas instauré – et d’un niveau de vie supérieur à aujourd’hui pour beaucoup de citoyens de pays en voie de développement à ce jour. Cela donnera bonne conscience à certains, sans que la vie sur la planète puisse continuer telle que nous la connaissons aujourd’hui. 2050 est proche et loin à la fois, mais à cette date, tout sera joué depuis longtemps en matière de réchauffement climatique et de catastrophe écologique. C’est maintenant que nous devons réagir et changer, pour un monde sans pétrole sans charbon, ni nucléaire, qu’importe la crise économique qui s’en suivrait. Toute société en profonde mutation ne peut se construire sans privations ni sans une certaine rudesse. Si une violente tempête est annoncée, on quitte sa maison sans s’occuper de ses biens matériels, on se met à l’abri n’emportant que le minimum vital. C’est pareil pour quitter une société et en refonder une autre, cela demande des sacrifices. Malheureusement, la très grande majorité de l’humanité ne sait plus très bien la définition de « sacrifice, effort, peine, conscience, partage, changement, compassion », et ne connaît que les mots : « argent, possession, pouvoir, promotion, consommation » !
« Une certaine « écologie », serait-elle plus ou moins à la solde du pétrole, comme tout autre parti politique, tout pouvoir ? »
Je me pose cette question, vu leur réaction de joie à l’annonce du gouvernement de mettre enfin en pratique cette nouvelle taxe qui ne sera qu’un nouvel impôt de plus. Certains « Verts » dénoncent les pollutions liées aux énergies fossiles, mais ne clament pas assez haut que dans un futur à très court terme, – aujourd’hui – celles-ci sont obsolètes, et qu’il faut les remplacer impérativement par d’autres sources, moins polluantes, celles des énergies renouvelables à 100%. Et pour cela, il faut investir dans la recherche car ce ne sont pas les grandes éoliennes qui seront la solution, loin de là ! Certes, ces écolos-là le prônent, mais n’affirment pas que si demain, ils seraient à la tête de notre pays, ils interdiraient le pétrole totalement ! En fait, ils développeraient les renouvelables bien sûr, mais tout en gardant les fossiles, pour un temps plus ou moins long… et là, est la question importante : « Combien de temps ? » De même certains de ces mêmes dirigeants ne sont pas vraiment contre le nucléaire ! Depuis 40 ans des personnes de bon sens ( des scientifiques, des véritables écologistes, etc…) mettent en garde les politiques sur le pétrole ou sur le nucléaire ! Mais aucun gouvernement a pris leurs remarques au sérieux… et il est peut-être déjà trop tard !
Revendiquer des principes, des idées, c’est une chose, mettre en pratique, c’en est une autre ! On connaît les fausses promesses politiques, de droite comme de gauche. Une certaine classe politique écologiste marche à présent sur les traces des grands partis, sur le même chemin, celui du pouvoir, et qu’importe la façon dont elle franchira l’arrivée. Le show écolo fait son numéro. Les leaders, ceux qui causent un peu trop haut et fort, viennent presque tous de la gauche et parlent de justice sociale, de multiculturalisme – là je suis d’accord, le mélange des cultures est indispensable aujourd’hui – d’idées progressistes, de croissance verte… d’une mondialisation verte ! L’on change de couleur mais pas de société !
Mais qu’est-ce que signifie « la croissance verte » ? Remplacer les activités humaines par d’autres, les mêmes, mais avec quelques règles dites d’ordre écologique ? Un développement identique à celui d’aujourd’hui, mais sur une base plus verte ? En somme, une société idem, le néolibéralisme écologique, avec en toile de fond, une palette de couleur plus ou moins verte… un certain développement durable. Quant aux idées progressistes : rien de très nouveau comparé à la politique européenne et à la mondialisation.
Les réalités politiques ont eu raison ou presque de la conception de l’écologie initiale.
Les vrais écologistes ne peuvent donner ni crédit ni soutien à cette politique verte qui n’est autre qu’une très vague ressemblance à l’écologie ! Une mascarade. Un capitalisme vert !
« L’écologie viendra de la bourgeoisie dirigeante le jour où elle ne pourra faire autrement. Ce seront les divers responsables de la ruine de la terre qui organiseront le sauvetage du peu qui en restera, et qui après l’abondance géreront la pénurie et la survie. Ils ne croient pas plus au développement ou à l’écologie, ils ne croient qu’au pouvoir. (Bernard Charbonneau ) »
La taxe carbone est un leurre, mais elle engendra plusieurs milliards pour les caisses de l'Etat !
Si ces propos vous intéressent, vous pouvez lire la suite de cet extrait de livre dans l'essai "être écolo, c'est possible ?" éditions LME de Marie-Pierre Hage
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