Témoin de l’histoire qui se joue - La pensée commune
Peu avant son discours Fabius prédisait que ça allait parler de réconciliation et de responsabilité, et ce fut le cas, mais aujourd'hui il est permis de penser que cette coïncidence n'était pas le fruit d'un consentement commandé par le coup de fil anonyme de celui qui est derrière tout ça et qui contrôle tout, mais celui d'une réelle Pensée.
Voir les gens animés par une pensée commune plutôt que par un amas petites phrases égopsychotiques qui voudraient être entendues comme étant du « sens commun », est le message lancé par la France au monde.
Je me suis entendu penser que les élections étaient rituelles, soulignant ainsi l'insuffisance du contrôle qu'on a sur les événements, et en même temps une grande partie des choix politiques n'appartiennent pas à une mentalité ou à une caste, mais simplement à la marche de l'évolution du système en train de péricliter.
Mais quand même c'est un moment où la pensée commune est connectée avec les principes les plus grandioses de la philosophie, avec l'Humanité. Ce n'est pas une nation ou un peuple, mais « la » nation, « le » peuple, l'ensemble des humains, quels que soient leur localisation géographique.
On a pu voir le discours de Sarkozy qui disait (en parlant de 2007) : « Je suis le président », « Merci de m'avoir élu », et en face le discours contenu de Hollande, faisant un résumé des sujets d'actualité et proposant sa ville et sa région comme point de départ de son parcours.
On a pu voir la voiture de Sarkozy foncer à toutes bombes sur les boulevards rectilignes de la capitale, ayant tenté d'échapper aux moto-journalistes en les plantant aux feu-rouges, qui se demandaient s'il retournait à l'Elysée ou rentrait chez lui, et parcourir en fait, le même trajet que la dernière fois ; et en face, le cortège des voitures et motos devant prendre des virages serrés en épingle, sur un parcours sinueux, sous le regard du motard qui se demande pourquoi il ne prend pas le sens interdit qui a été dégagé pour la cause, arriver sur la place d'un village plutôt que sur la Bastille, où on l'attendait au début.
On va pouvoir comprendre et apprendre, comme si le peuple était fraîchement devenu impliqué empathiquement dans la fonction présidentielle, le secret de sa sacralité. Et si le peuple débutant en politique avait pu avoir un impact sur la réalité, c'est à la façon de Sarkozy qu'il aurait géré les « affaires », en suffoquant sous le poids de la mission, en se débattant sur des problèmes qui jaillissent de partout, sans réelle capacité à avoir une vue d'ensemble ou le moindre recul, complètement dépassé par les événements. Ah mais oui c'est un job difficile.
Sa sacralité s'exprime par la capacité à fédérer plusieurs idées dans une seule. Ce n'est pas une chose facile possible à confier à des fabricants de slogans, dont le job consiste à rattacher des idées à des symboles, mais un job philosophique qui consiste à faire des mises en rapport qui soient révélatrices d'une solution, et symboliques de l'esprit de Dieu, en respect de l'esprit de la Logique.
On a pu voir les chaînes de télé, alors sur TF1 ils étaient très agités, comme pressés d'en finir, se demander : « mais alors qu'est-ce qui n'a as marché dans la campagne de Sarkozy ? ».
Pourvu qu'ils continuent à se poser la question voire à trouver des réponses, tant mieux, comme ça on sera tranquilles, tant qu'ils resteront enfermés dans leur monde microscopique.
Ils ont bien été obligés de faire leur travail pour montrer des blacks et des négresses en liesse, disant « Victoire Victoire ! » et le commentateur affirmer : « Bon on ne comprend rien à ce qu'ils disent, mais en tous cas ils ont l'air contents ».
L'affaire du racisme de Sarkozy a été déposé sur les épaules de quelques hypothétiques mauvais conseilleurs (ça pour un mauvais conseil), qu'il aurait suivi malgré lui, mais il se trouve que 1. c'est l'expression de la mentalité de la classe dominante et 2. c'était un calcul politique pour récupérer des voix qui s'est retourné contre lui.
Je me souviens des « Vous allez voir ma p'tite dame, votre cité, on va la passer au Kärcher ! », et qui était choquant voire carrément illégal, outrancier, choquant, immonde et horripilant, avait été conçu comme « une démarche électoraliste ». Ah mais oui si le client il veut ça on lui sert, le politicien lui, il s'en moque, tout ce qu'il veut c'est le job.
Alors voilà c'est la fin d'un cynisme et d'une arrogance qui sont l'apanage de ceux qui n'accèdent pas à la dimension sacrée qu'implique l'histoire de l'Humanité, son devenir, son évolution, son aspiration, et l'expression de sa nature la plus intime.
Ce que le peuple débutant en politique peut apprendre, grâce à internet, et grâce à un travail quotidien de centaines, de milliers d'humanistes, de penseurs, d'historiens auprès desquels ils s'instruisent et s'intéressent, s'impliquent dans l'écoulement du Temps Présent, c'est l'énorme nivellement de différence qu'il y a entre d'un côté celui qui conçoit le monde au travers d'une lorgnette unique et insuffisante, obligé de redoubler d'effort et de souffrance pour tenir le choc, au point de risquer d'en perdre la tête, et de l'autre côté le simple travail qui consiste à refléter les pensées et les actions les plus intéressantes, symboliques et porteuses d'espoir dont sont capables les peuples.
J'étais crispé comme avant une victoire, où il faut apprendre à ne pas diviser son énergie, rester focalisé et sérieux jusqu'au bout, être toujours prêt au pire (c'est à dire conserver le recul salvateur qui aurait été notre seule chance de survie si ça n'avait pas marché) mais finalement j'ai le sentiment que le pays de la démocratie a été éclairé, aujourd'hui, d'une puissante lumière, et a rayonnée dans le monde en portant un message d'espoir et de confiance en l'Humanité, son histoire et son devenir.
Les politiciens passent, mais le peuple restera toujours !
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