Terrorisme
En vue de la tenue des prochains Jeux olympiques dans la capitale française, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, se préoccupe d’ores et déjà d’une supposée menace terroriste islamique en Europe, fustigeant l’attentisme du gouvernement américain qui se focaliserait sur la montée du suprémacisme blanc uniquement. (1)
Il ne croyait pas si bien dire, ou craindre, seulement, cette fois le danger ne proviendrait pas du Moyen Orient mais d’Europe, d’Europe de l’Est (2). En effet, comme le rapporte le site d’information Mediapart fin avril, la police française vient d’arrêter deux néonazis armés, de retour d’Ukraine, deux parmi les 400 français qui auraient rejoint le front et qui sont actuellement sous l’étroite surveillance du service de renseignements DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure).
Au mois de novembre de l’année passée déjà la police italienne, de son côté, avait arrêté cinq membres d’un groupe local de néonazis, maintenant des liens étroits avec le « Bataillon Azov », unité militaire faisant partie intégrante de la garde nationale d’Ukraine depuis 2014. (3)
Pendant que l’Union européenne et le Etats Unis continuent à approvisionner l’Ukraine avec toute sorte de matériel de guerre, de plus en plus sophistiqué, dont un tiers se perd dans la nature, une certaine frustration parmi les mercenaires étrangers et autres têtes brûlées risque de commencer à se faire sentir, au fur et à mesure que la situation s’enlise (4), car La CIA est connue pour soutenir ses « combattants pour la liberté », tant qu’elle en a besoin.
Des mauvaises langues disent que les Etats-Unis pourraient avoir changé leur fusil d’épaule et favoriser dorénavant plutôt l’aspect « économique » de « cette affaire » si l’on puit dire ainsi. En effet, on se souvient de la récente visite à Kiev de Philipp Hildebrand, ancien président de la Banque Nationale Suisse BNS et actuel vice-président du fonds d’investissement américain Black Rock et son équipe, en vue d’une « collaboration fructueuse dans le domaine des investissements américains directs en Ukraine » avec le président Volodymyr Zelensky (terres agricoles). On apprend également que la semaine passée, le 23 mai, eut lieu, au Warner Theatre à Washington DC, la présentation du nouveau DIIA app (5) en présence de la directrice d’USAID (Agence du gouvernement des Etats-Unis pour le développement économique et humanitaire dans le monde) Samantha Powers, de l’ambassadrice d’Ukraine aux USA Oksana Markarova, ainsi que du Ministre ukrainien de la transformation numérique, Mykhaïlo Fedorov.
Lors de la guerre en ex-Yougoslavie, la CIA avait fait venir des moudjahidines du monde musulman, notamment d’Afghanistan, pour la défense de Sarajevo, tout en leur fournissant du matériel de guerre sophistiqué, en violation flagrant de l’embargo de l’ONU. Une fois que l’envoyé spécial du Président Barack Obama et « Représentant des Etats-Unis pour l’Afghanistan et le Pakistan », Richard Holbrooke, obtint, en 1995, une trêve des belligérants bosniaques, en leur faisant signer les « Accords de Dayton », après avoir sciemment saboté les efforts de l’Union européenne, efforts allant dans le même sens (6), afin de préserver le prestige de Washington en tant qu’« artisan de la paix mondiale », les combattants du Djihad étaient soudainement devenus des terroristes.
Certains se réfugièrent au Kosovo (où se trouve actuellement la plus importante base militaire de l’OTAN en Europe « Camp Bondsteel », construite en 1999, ndlr) , où ils joignirent l’armée de libération du Kosovo, également soutenue par l’OTAN (7), d’autres s’étaient faits arrêter, grâce à l'aide de la CIA, pour être déportés dans leurs pays d’origine, où ils allaient être jugés pour crimes de guerre, ce qui était considéré par le commandement de la « diaspora » des moudjahidines comme une trahison, dont un certain Oussama Bin Laden, et dont la réponse à la bergère ne s’était pas fait attendre, car en août 1998 deux ambassades américaines en Afrique de l’Est furent détruites dans un attentat-suicide.
En ce qui concerne le soutien par la CIA et le service secret britannique MI6 des mouvements néonazis en Ukraine, 3'800 documents, déclassifiés par l’agence en 2015, démontrent que les débuts de ces opérations de déstabilisation datent de 1953, des temps de l’ancienne Union des Républiques Socialistes Soviétiques URSS, notamment avec le projet AERODYNAMIC, ayant eu pour but de soutenir la résistance anti soviétique ukrainienne, tel que, entre autres, le « Supreme Council of Liberation » UHVR et son armée d’insurrection OUN, dont la section OUN-B fut dirigée par Stepan Bandera, un ancien collaborateur de la GESTAPO, aujourd’hui célébré en Ukraine comme héros national, co-responsable du massacre de Lviv en 1941 contre la population juive. (8)
L’arrestation le 3 février dernier, aux Etats-Unis, de deux américains néonazis, faisant partie du mouvement de suprémacistes blancs « Atomwaffen Division », connu également sous le nom de « Front de résistance national socialiste » entretenant des contacts réguliers avec des membres de l’unité militaire « Azov Batallion », projetant un attentat contre un poste électrique, desservant la ville de Baltimore, dont la population est majoritairement noire, n’avait pas retenu l’attention des médias américains.
- Gérald Darmanin s’inquiète d’une « reprise » de la menace « terroriste islamiste » en Europe - Le Parisien
- Neo-Nazi terror threat grows as Ukraine fighters jailed in France - The Grayzone
- Peace and love - AgoraVox le média citoyen
- Biden’s team fears the aftermath of a failed Ukrainian counteroffensive - POLITICO
- « App DIIA » (application mobile) permet aux citoyens ukrainiens d’obtenir 18 « services » de leur gouvernement via leurs smartphones et une centaine d’autres applications, le but étant de « contourner la corruption » (du gouvernement ukrainien (?) ndlr) en centralisant leurs données personnelles (impôts, comptes bancaires, données médicaux, enregistrement de sociétés etc.), selon les dires de la directrice d’USAID, Samantha Powers, lors du dernier meeting du « World Economic Forum » à Davos. 18,5 millions de citoyens ukrainiens utilisent déjà cette application, la moitié de la population. (9)
- Bosniaks ‘Could Have Stopped Years of Bloodshed’ | Balkan Insight
- How Britain and America Backed Jihadists Throughout Kosovo War (substack.com)
- CIA : Undermining and Nazifying Ukraine Since 1953, by Wayne Madsen (voltairenet.org)
(9) U.S. wants to help export Ukraine's e-governance app to other countries (axios.com)
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