Thomas Pesquet, notre petit prince est de retour
Il est rentré Thomas Pesquet à bord de son soyouz en 3 heures et 20 minutes et a atterri dans le désert du Kazakhstan le 3 juin après avoir passé 165 jours non sur une quelconque céphéide mais dans la Station spatiale internationale à 400 km de la terre, bénéficiant d’une vue imprenable sur notre planète, en compagnie d’autres spationautes dont Peggy Whitson et Oleg Novitski. Il fut durant ces 6 mois notre petit prince, regardant de haut et de loin les paysages de l’espace, de la lune, de mars, des innombrables nébuleuses et de la terre avec ses mers et ses montagnes, ses villes illuminées et ses déserts, l'eau des Bahamas avec ses étonnants dégradés de bleu et tentant de faire pousser dans son avant-poste orbital quelques salades et peut-être une rose … qui sait ?
Il a eu la gentillesse de nous raconter son quotidien et les sensations qui sont celles d’un extra-terrestre qui ose défier les lois de la pesanteur et exister dans l’immensité du Cosmos comme un vigile qui sonde les mystères de l’infini. Car cet infini était tout autour de lui, il pouvait en goûter les spectacles à chaque seconde, voir défiler les images de notre planète à 28 000 km heure et faire ainsi 16 fois le tour du monde chaque jour … Un rêve d’enfant qui se réalisait. Rêve de voler et de se libérer de son corps, de contempler les choses sous un angle et dans une perspective étrange et différente et un indescriptible silence. Oui, Thomas Pesquet a été notre petit prince souriant, précis dans ses gestes, sortant même de l’ISS pour changer quatre batteries, cela avec un scaphandre qui pesait 200 kg et pendant six heures exténuantes qui exigent une concentration intense. Cette sortie extravéhiculaire a été un moment magique où Thomas volait dans l’infini comme un papillon, moment qui lui a permis de ressentir l’espace dans sa globalité et de contribuer à l’évolution de la science.
Les cinq astronautes, qui se trouvaient dans la station en même temps que lui, travaillaient 6 jours sur 7 afin de réaliser point par point leur mission. En effet, l’ISS est un laboratoire et Thomas avait pour responsabilité de conduire une centaine d’expériences : tests du mécanisme des fluides entre autre.
Bien entendu, chaque étape de cette mission a demandé des mois, des années de préparation intensive, car le jeune spationaute n’avait pas le droit à l’erreur, il y allait de sa vie et de la réussite de cette mission Proxima. Thomas devait être en même temps que la mémoire du monde, un aventurier, un Christophe Colomb non des mers mais de l’espace céleste, de l'éther. Il a réussi. Son voyage de retour en compagnie de Oleg Novitski, Peggy Whitson restant 3 mois supplémentaires dans la station orbital, s’est effectué comme un éclair à la vitesse de 20.000 km heure pour se réduire à 5 km au moment de l’impact avec le sol de notre planète, atterrissage brutal semblable à une collision en voiture sur l’autoroute suivie de quelques tonneaux, a-t-il avoué. Il nous est revenu sans une égratignure, un peu las certes, un peu déphasé en retrouvant le souffle du vent, les saveurs, les odeurs et surtout la pesanteur. Son corps a sûrement un peu souffert mais n’a-t-il pas joué aux dés avec les dieux invisibles de l’espace et du temps ? Il nous adresse également un message : oui, la terre est fragile, oui depuis l’espace on constate la pollution, le dégazage des bateaux, les coupes forestières, l’impact de l’homme sur la nature. Alors il faudra bien y remédier. Avant de changer de planète, n’usons pas trop vite la nôtre, il parait qu’elle est si belle vue des étoiles.
Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE
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