Tir de barrage à l’UMP
Le PS n’aurait-il plus l’apanage de la discorde ? Au fil de la crise, les langues se délient à droite. Ainsi Galouzeau a ressorti la boîte à claques. Sonné un temps par l’affaire Clearstream, il avait remisé ses cartouches au placard de la Chiraquie déclinante. Puis, pensant qu’il allait s’en sortir sans trop de bobos, faute de preuves tangibles de sa culpabilité, il avait même un tantinet forcé sa nature, allant jusqu’à distribuer des bons points à l’omniprésident. Il avait oublié que le petit bougre était rancunier et qu’il voulait à tout prix sa peau. Renvoyé en correctionnelle en septembre prochain, le grand poivre et sel se lâche à nouveau et le moins que l’on puisse dire est qu’il ne fait pas dans la dentelle.
Dimanche dernier sur France Inter, il a balancé quelques scuds. Morceaux choisis.
Sur la personnalité de son meilleur ennemi : “l’autre jour, le président de la République a dit : “J’ai la banane.” Le chef de l’Etat doit faire preuve non de banane, mais de sagesse. On n’attend pas de lui qu’il soit survitaminé, mais qu’il soit sage.”
Sur l’action du gouvernement : “Aujourd’hui, on a le sentiment que le gouvernement et le président passent plus de temps à se parler et à se disputer qu’à répondre aux besoins des Français. Le discours de Saint-Quentin , c’était l’UMP parle à l’UMP. Quand c’est le président qui parle à l’UMP, il y a un problème de démocratie, de crédibilité de la parole politique.”
Sur le retour de la France dans l’OTAN : “Il ne faudrait pas qu’une fois revenue dans le système intégré de l’OTAN, la France fasse aveuglément confiance à des alliés qui n’ont pas forcément les mêmes préoccupations qu’elle. Attention à ne pas banaliser notre diplomatie, rétrécir notre pays.” A cet égard, l’ancien bébé Chirac, François Baroin n’est pas plus tendre avec le chef de l’état : “Quel avantage allons-nous tirer de cette perte d’originalité et de singularité. De quelle influence supplémentaire allons-nous disposer ?”, s’est-il interrogé à la tribune de l’Assemblée Nationale.
Pendant ce temps, à la tête de l’UMP, tout n’est pas rose non plus. Xavier ne supporte plus Frédéric qui le lui rend bien. Xavier, en prenant les rênes du “Mouvement Populaire” voulait contrôler aussi sa communication et incarner lui-même le rôle de porte-parole. Il avait oublié qu’il y avait un chien de garde à l’entrée de la boutique qui aboyait à tout rompre sur tout et n’importe quoi. Lassé, voire énervé par les hénissements à répétition du bourrin (dixit Emmanuelle Mignon), l’ancien assureur a même récemment demandé à Nicolas Sarkozy, la suppression du poste de porte-parole.
La balle est désormais dans le camp de l’Elysée. Là-bas, on ne sait plus trop quoi faire de mon saigneur Lefebvre dont on sait que les saillies caricaturales et grotesques sont très appréciées des militants UMP mais dont les propos sur l’assimilation des militants du LKP aux tontons Macoutes ont tout de même jeté un vrai froid en haut lieu.
Peut-on décemment se débarrasser comme cela du premier thuriféraire du régime ? De l’adorateur de toujours. De celui qui avouait qu’il avait pleuré le jour de l’élection de son idole. Peut-on jeter le bébé chevelu avec l’eau du bain de l’opprobre ? Une solution viable serait de lui dénicher un strapontin au prochain remaniement…
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