Tordre le coup au mythe du pavillon de banlieue
Le pavillon de banlieue, petite maison individuelle avec son jardin au coeurs de lotissements à la périphérie de nos villes apparaît pour certains comme le rêve. Or, en réalité, ce type d'habitat présenté comme tranquille, accessible aux personnes modestes, et plus conviviale qu'un logement en ville est en réalité un gouffre financier, une plaie écologique, mais également un lieu d'isolement.
Ayant travaillé dans un service d'urbanisme en banlieue, je connais un peu la problématique du pavillonnaire.
Le pavillon de banlieue : un mode d’habitat prôné par les politiques du logement
Le pavillon de banlieue est présenté par nos élites politiques et par la pub comme un idéal. Ainsi, Sarko, alors qu’il était candidat aux élections présidentielles de 2007, avait comme ambition de faire de la France un pays de propriétaire. Pour mettre en place cette mesure, outre la mise en place de systèmes de crédit, comme les prêts à taux zéro, une politique sociale d’accès à la propriété a été mis en place avec la « maison à 15 € jour », héritière de la « maison à 100 € » de Borloo.
Le pavillon de banlieue est également prôné par de nombreuses collectivités territoriales et plus particulièrement les commune, nottament en Ile de France. En effet, les lotissements pavilonaires y poussent comme des champignons, grâce à des Plans Locaux d’Urbanisme faisant la part belle au pavillonnaire.
Le pavillon de banlieue : un modèle comme dans la pub ou à la télé
La plupart des pub télévisées nous montrent des familles nucléaire avec un couple souvent jeune, des enfants, un chien et l’inévitable pavillon de banlieue avec son jardinet dans un lotissement, qui apparaît comme un modèle de réussite sociale, surtout pour les plus modestes. Ce modèle de la vie en pavillon de banlieue, apparaît aussi comme un élément de réussite dans les séries américaines, ou dans les films américains.
Même si le pavillon de banlieue peut apparaître comme un rêve pour certain, voir un signe extérieur de richesse, la réalité est tout autre. En effet, le pavillon de banlieue est un type d’habitat anti écologique et anti social.
Le pavillon de banlieue : un gouffre financier
Le pavillon de banlieue est un gouffre financier. En effet, même si ce dernier paraît moins cher à la longue qu’une location en ville, est un investissement peu rentable, surtout pour les personnes modestes (en dessous de 1500 € mois). Les personnes désireuses d’acheter un pavillon de banlieue doivent en effet prendre un crédit sur plusieurs années (qui pour certains cas peut aller jusqu’à 30 ans), de plus, contrairement aux locataires, celles-ci doivent payer la taxe foncière, ainsi que des charges importantes (toitures, ravalement). Par ailleurs, les pavillons de banlieue étant situé dans des zones loins des transports, leurs propriétaires doivent acheter plusieurs voitures, augmentant ainsi les frais fixes. Avec l’enchérissement du prix de l’essence (due nottament au fameux pic oil), les familles modestes seront ruinées, et le rêve de propriété se transformera en cauchemar.
Le pavillon de banlieue : un mode d’habitat peu écologique
Le pavillon de banlieue en lotissement est un habitat peu écologique, qui encourage le mitage et l’étalement urbain. Ce phénomène entraine une réduction des espaces naturels, et donc de la biodiversité, mais également des espaces agricoles.
Ce mode d’habitat peu écologique est de plus en plus contesté. Ainsi le Grenelle de l’environnement a décidé de favorisé un habitat plus danse par le biais de Plans Locaux d’Urbanisme (possibilité de rendre des terrains inconstructibles). Par ailleurs, la fédération nationale des agences d’urbanisme, lors de son congrès national à Rennes a décidé de donner un coup d’accélerateur à la densification (voir : http://www.20minutes.fr/article/609951/planete-vers-fin-pavillon-banlieue).
Le lotissement de banlieue : un habitat d’isolement
Le pavillon en lotissement est également un habitat favorisant l’isolement. Ainsi même si les relations de voisinages paraissent plus aisées en pavillon, la vie en zone pavillonaire est synonime d’isolement. En effet, les pavillons de banlieue se sont construits dans des endroits isolés, souvent sans transport, et loins des centres urbains. Les habitants des zones pavilonnaires n’ont donc pas accès facilement aux équipements culturels, aux équipements sportifs digne de ce nom, et restent donc cloîtrés chez eux. Ce type d’habitat ne convient d’ailleurs pas à toute une tranche de la population, plus particulièrement les jeunes urbains de moins de 35 ans qui aiment sortir et qui ne sont que très rarement chez eux. Cet isolement n’est pas palpable en ville ou dans les villages où les habitations, y compris les maisons individuelles sont mitoyennes.
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