Totalitarisme et Dissidence
Le monde moderne donne carte blanche à l’individu.
Rien ne lui est interdit. Ce serait fasciste.
Chacun peut alors, tranquillement et dans l’indifférence progressiste, aller au bout de sa folie intime. Puiser dans les instincts les plus abjectes de quoi teinter son existence standardisée.
Il ne s’agit même pas d’un nivellement par le bas. C’est bien pire.
L’individu, plongé dans la conformité du vice, veut s’y distinguer. Les limites seront repoussées aussi loin que possible, et d’autant plus volontiers qu’il s’agit du seul commandement de la modernité. C’est qu’il faut bien occuper les masses pendant que l’on dévaste leur héritage ancestral.
Satan gagne ainsi quotidiennement des parts de marché. Il dispose pour cela de toute une infrastructure extrêmement performante dont le développement suit une courbe exponentielle. La seule perspective de ce processus de décivilisation, c’est l’hégémonie totalitaire, puis l’anéantissement entropique.
La novlangue contemporaine appelle ça "l’évolution des mœurs", d’autres "Highway to hell" ou encore "Ordo ab Chao". Ce qui revient au même.
Très logiquement, cette société monochrome ne supporte aucun contraste. C’est pourquoi il lui importe désormais de dissoudre les dissidents à la pensée unique libérale-libertaire. Marginaux par essence, les dissidents ne sont pas une menace numérique au système de domination. Pas encore en tout cas. Mais leur simple existence compromet le projet d’asservissement général, sur un plan métaphysique qui, d’ailleurs, leur échappe généralement.
Car en affirmant des valeurs morales intangibles, en défendant une conception supérieure de l’existence, les dissidents maintiennent un front. Et font alors office de point de référence permettant la mise en jeu du libre-arbitre individuel. Ce qui est parfaitement inacceptable pour un système totalitaire, en particulier lorsque celui-ci s’enfonce dans ses contradictions et souffre de toute comparaison.
C’est pourquoi nous assistons à une offensive du Système à l’encontre de l’ensemble de notre mouvance, offensive qui a pour seul objectif de neutraliser cet alliage hétéroclite des non-conformes, de réduire au silence la résistance anthropologique.
Le caractère le plus tragique du monde moderne ne serait ainsi perçu qu’outre-tombe. Les bougres endureraient leur infortune jusqu’en Enfer, car ils ne comprendraient même pas, eux, pourquoi ils s’y retrouvent.
À son insu, le système nous a dévoilé l’arme qu’il redoute le plus : la fidélité aux principes, l’élégance révolutionnaire inaccessible aux compromis, l’exemplarité comme dissidence véritable.
Nous nous y tiendrons donc.
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