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Touche pas à mes clients

Je suis Maria et je ne supporte plus la vanille, la fraise et autres parfums additionnels des préservatifs que je pose sur mes clients. Le mélange avec leur transpiration et leurs traces fécales ne me lâche plus la grappe même lorsque je croque une fraise. Je ne suis pas une pute de luxe, alors le bonhomme qui vient me voir, il ne sent pas toujours la rose. Toi qui n'as pas sucé ton mari depuis des lustres, je te rappelle que lorsque ta bouche est pleine de son pénis, tes narines n'ont jamais été aussi proches de son anus et de sa paire de couilles. Quand vos maris viennent me voir après leur boulot, ce n'est pas la petite baise dominicale, avec le gentil toutou douché de la veille que tu t'empresses de chevaucher pour profiter de sa gaule matinale et oublier qu'il n'a plus de désir pour toi. C'est un chien fou qui a chié deux fois dans la journée et qui a pissé pressé en laissant ses dernières gouttes imbiber son slip. C'est cela que je découvre quand je lui vends mes charmes et qu'il ouvre son froc et que je n'aime pas ça. Hein ! Les connards.

Une fois, oui j'ai baisé propre dans le luxe, à Etretat. Le type voulait se faire un trip Pretty Women. Il m'a ramassée à Auteuil avec sa BM. Alors certes sa paire de couilles ne sentait pas la sueur, la pisse et la merde. Pas parce qu'il était riche, simplement parce qu'il a pris le temps de me prendre en week-end. On avait une chambre avec une salle de bain plus grande que mon studio et deux restaurants. Mais ses attentions puaient l'humiliation. J'ai tiré son caddy devant ses potes. Il m'a laissée conduire la voiturette, il en a profité pour m'écarter les cuisses et me mettre une balle de golf dans la chatte. Il était content. Il a fait rire ses copains. Ensuite, il m'a effacée en me lâchant porte de Saint-Cloud, le dimanche soir. Il me jette généreusement 100 euros pour un week-end entier à me faire baiser. Et il ose rajouter : "ça ira comme ça, ça t'a fait des vacances et de bonnes bouffes". J’ai travaillé deux jours non-stop, dimanche compris pour 100 euros, salopard. Oui j'ai mangé des langoustes, des huîtres et du caviar. Oui j’ai bu du champagne. Oui j'ai sucé ta bite de joueur de golf et celles de tes collègues. Oui, ils m'ont défoncée violemment. Alors oui, j'ai envie de vous donner sa plaque d'immatriculation, ici et maintenant, dans ces lignes. Des chiffres et des lettres qui sont entrés dans ma tête alors que son foutre glissait encore entre mes cuisses après une dernière baise sans protection, il lui fallait du danger pour l'exciter un peu plus. Le con. Sa voiture s'enfuyait rue Michel-Ange et j'avais envie qu'ils me payent ce qu'il me doit pour m'avoir fourrée par tous mes orifices, avant, pendant et après ses dix-huit trous. Je veux les 1500 euros que tu vas me piquer, ils me reviennent à moi et pas à toi. Oui toi l'État : Père imprévisible qui me traite comme une inconnue. Tu es maintenant capable de punir ce que tu es incapable d'interdire. Alors Papa, si tu veux absolument condamner mon client, je voudrais qu'il soit pute, juste un jour. Un jour à faire la pute et à se taper dix clients. Soit clément Père, juste dix pour un début, c'est déjà beaucoup. Quand il rentrera chez lui la bouche pâteuse, une petite fissure au coin de la lèvre et le trou du cul douloureux, après cette journée difficile où le consentement est porté par l'obligation d'accomplir sa peine, il comprendra que s'il doit de surcroît, faire cela dans une clandestinité totale, il n'aura qu'une envie, te dire lui aussi : "touche pas à mes clients. Merde !" Et s'il te plait, Papa, ne me transforme pas en appât pour taxer un mec qui aura eu une demi-molle en passant sur mon trottoir, juste pour se souvenir de moi dans son lit. Laisse-moi l'illusion d'un peu de poésie dans ma vie.

Alors Père, un peu de respect pour tes ouvrières qui vidangent les mâles de leurs pulsions ou bien ton putain de pays deviendra un véritable bordel. Donne-nous confort et sécurité. Ose nous débarrasser de nos macs et des réseaux que tu connais trop bien. On aura plus facilement la liberté de choisir une autre voie. Et une dernière chose : "si tu n’es pas foutu de faire juste ce que je viens de te demander, car cela est si simple que le fait de ne pas agir fait de toi, mon Père, un véritable suspect, je te dirais simplement : occupe-toi de tes fesses."

Pour le manifeste des 343 salauds, j'affirme qu'ils ne peuvent en devenir des signataires lucides, uniquement après avoir vécu eux aussi, une journée de pute.

 


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13 réactions à cet article    


  • bakerstreet bakerstreet 9 novembre 2013 12:57

    Jeune fille


    Si vous ne supportez plus de vendre des glaces à la fraise ou la vanille
    Mettez vous dans le commerce de bijoux, de produits d’épicerie
    Ou de pipes de saint-claude, quoiqu’elles doivent venir maintenant d’ailleurs
    Tout ces produtis du levant que l’on met à disposition des manants

    Tout n’est qu’illusion et artifices à l’étal
    Hamecons, étiquettes, et produit déballés à demi
    Pour faire envie, lever le chien de la chienne en vous
    On perd son temps et son énergie dans tous ces commerces tristes
    De la fesse et des songes affaissés.

    • Vipère Vipère 9 novembre 2013 13:00

      A l’auteur, 




      Article cru et sans concession sur ce qu’est la réalité de la prostitution, de l’amour tarifié ! 

      Un monde éloigné de la poésie que semble revendiquer l’intéressée dans l’exercice de son activité et pour cause : celui ou celle qui s’adonne à ces pratiques, n’est plus qu’une marchandise dont il faut payer le prix et dont on suppose que la prestation a été discutée et perçu à l’avance.

      Vu, la teneur de l’article la prostituée mise en scène dans le récit, fait l’effet d’une débutante... qui n’a pas établi un devis pour ses prestations, deux jours entiers à turbiner, ce n’est pas rien !

      Qu’une professionnelle se fasse flouer à ce point, par un client parait peu crédible, le trottoir, on le sait n’est pas une école de la vertu. smiley

      • Zazia 9 novembre 2013 19:01

        A l’auteur de cet article , dont je ne comprend pas si c’est le vécu d’une femme bien réelle ou le résultat de son imagination , à moins que ce soit un peu des deux ?

        Je trouve scandaleusement hypocrite cette chasse aux sorcières qui sévit depuis la nuit des temps , les gouvernements se voilent la face et pendant ce temps des femmes ( puisqu’il s’agit d’elles ) sont maltraitées et risquent leur vie au quotidien .

        Je trouve votre article frappant de vérité crue , je crois plus à ce genre de témoignages qu’aux discours compatissants pour réveiller les consciences et faire bouger les choses . 


        • Jean Valles Jean Valles 9 novembre 2013 21:35

          @La mouche du coche

          @oncle archibald

          @Zazia

          Merci, cette histoire est inspirée de faits réels, elle est basée sur l’interview d’une jeune prostituée qui n’a jamais été diffusée. Ses propos si justes avaient été jugés trop trash.


        • La mouche du coche La mouche du coche 9 novembre 2013 23:09

          Il ne faut pas mentir sur internet, ça se voit très bien. smiley


        • Jean Valles Jean Valles 10 novembre 2013 13:06

          @La mouche du coche, j’adorerais que vous ayez raison, tant votre affirmation sonne comme une ordalie. J’aurais aimé rester sur l’idée qu’une pute est une fille de joie heureuse de rendre service. J’aimerais rester ce petit garçon programmé par les BD, le cinéma, l’école et ses différents pères, qui pense que sa vie est semblable à celle de Lucky Luke, qu’il peut entrer dans un saloon clope au bec et que les filles seront excitées d’avance à l’idée de lui faire prendre un bon bain pour passer la nuit avec ce héros.

          Mais vous avez raison : tout est mensonge dans la fiction. Sauf qu’elle prend ses racines dans la réalité pour tenter de devenir réflexion. Et je veux vous dire que l’itw de cette fille donnait envie, à nous les hommes, d’aller se cacher sous terre, en implorant un défaut de fabrication. En revanche, si tout est faux dans la fiction, elle prend le risque de n’être qu’un divertissement. C’est possible et je ne me battrai pas pour vous prouver le contraire, ici. Donc d’avoir été un bouffon, fait de vous un Roi. Alors, remerciez-moi ! Et je ne vous dirai qu’une chose : « pas sur la bouche » La mouche du coche. smiley


        • La mouche du coche La mouche du coche 10 novembre 2013 23:07

          Hum. Plutôt bouffon qui voudrait devenir roi.

          Pourquoi avez vous fais cet article complètement féminisé qui tombe pile poil au moment où le gouvernement en a besoin ? Je ne trouve rien de crédible dans vos propos. Vous êtes tous comme ça la-bas ? smiley


        • Qaspard Delanuit Gaspard Delanuit 9 novembre 2013 22:07

          Je ne comprends pas où cet article veut en venir. 


          • Io Camille Kaze Io Camille Kaze 9 novembre 2013 23:40

            Cet état policier n’est qu’un foutu gros hypocrite. la protituée c’est bien lui et son proxénète l’UE, la BCE. On fait déjà payer des impôts à ces femmes et en plus on veut nous faire que ce qu’elles font ce n’est pas moral en pénalisant leurs clients... On aura tout vu effectivement.


            • Loatse Loatse 10 novembre 2013 13:03

              Un peu on la plaindrait Maria... ah ces cochons !

              Seulement voilà, des Marias j’en croisait quotidiennement dans l’immeuble ou se trouvait mon studio à Nice...
              Tout particulièrement une, sympa, gentille fille.. une belle blonde aux cheveux courts toute pimpante dans sa micro jupe et perché sur ses hauts talons.. nous nous croisions dans les escaliers...

              Je partais faire mes ménages chez une veuve de médecin... un travail pas pénible, bien rémunéré (la dame était propre et pas pingre) qui m’assurait de quoi vivre en attendant de trouver mieux..

              Nous nous croisions donc, ma blonde suivie de son premier client de la journée.. et c’est une image qui ne me quittera jamais, celle d’une jeune femme belle, pas sotte et selon l’expression consacrée : qui a tout pour elle, suivie de ce quinquagénaire obèse dans un costume froissé pas très net, le cheveux rare mais gras et déjà dégoulinant de sueur sous la chaleur de ce mois d’été au point de s’arrêter entre eux étages pour s’éponger le visage...

              Mon imagination fit le reste, le poids de ce corps moite et adipeux sur son corps menu, les odeurs de transpiration auxquelles se rajouteraient peut être celles résiduelles que laissent certains besoins élementaires assouvis..

              Plus tard nos chemins se recroisèrent à nouveau.. nous étions à mi journée, ma maria engageant la conversation me proposa de l’accompagner à la plage (privée), sans succès..

              Les galets y étaient identiques, la mer y était la même, seule le transat assurait un confort qu’à vingt ans on dédaigne facilement ainsi que la boisson servie dans un verre avec des glacons et un petit éventail... une canette fraiche la remplacant tout aussi bien...

              Ma blonde voisine n’était pas aux abois, c’était son choix de vie.. et ce choix impliquait le visuel, la sueur, les odeurs, les mains de ces inconnus qui s’appropriaient l’espace d’un instant son corps et ces sexes pressés d’en jouir...moyennant finances.

              Un autre monde..

              ps : je ne parle évidemment pas des femmes qui sont contraintes par la force ou par la misère absolue à se prostituer pour survivre..



               




              • Antoine 10 novembre 2013 15:57

                 Une vie de pute, telle qu’imaginée par un(e) vulgaire bobo de gôche après un voyage mal assimilé en suède...


                • L'enfoiré L’enfoiré 11 novembre 2013 15:30

                  Un peu de chansons pour agrémenter le sujet.

                  Regardez l’adresse du site dans « remede.org »... smiley

                  • franc 11 novembre 2013 21:46

                    Et l’aide soignante ,elle gagne combien pour se changer et laver les vieillards incontinents ?

                    Et l’éboueur ,il gagne combien pour rester toutes la journés à ramasser les ordures ?

                    Et le militaire de base combien gagne -t-il pour aller tuer ou se faire tuer ?

                     Non la prostitution n’est pas un métier comme un autre ,mais c’est un métier quand m^me pour celles ou ceux qui l’ont choisi.

                    La politique aussi n’est pas un métier comme un autre ,l’humanitaire aussi n’est pas un métier comme un autre ,et pourtant le politique ou ll’humanitaire se fait grassement payer ,du moins beaucoup plus qu’un aide soignant ,un éboueur ou un militaire ,ce ne serait pas là aussi la marchandisation du corps d’autrui ?

                    Alors assez d’hypocrisie !

                    qu’on laisse tranquille les prostitués et leurs clients ,ils n’ont jamais volé ni tué personnes , et que la collectivité ou l’état fasse en sorte qu’ils puissent exercer leurs activités en toute légalité et en toute sécurité supprimant la peur et chassant la haine .Il me semble que la légalisation du statut d’assisant sexuel comme dans certains pays du nord est la meilleure voie ou du moins la moins mauvaise voie qui respecte le droits et la dignité comme la liberté des personnes qui choisissent librement le travail fournissant une prestation de service sexuel ainsi qu’à leurs clients .

                    Quant à ceux qui subissent un travail quelconque ,prostituée ou pas ,travailleur du sexe ou pas ,qu’on leur offre la possiblité de choisir le travail selon leur vocation et leur compétence

                     

                    Il ya assez de misères pour ne pas en rajouter ou en créer d’autres artificiellement avec la pénalisation des prostitués ou des clients , il en de m^me avec les consommateurs de drogues en particulier le cannabis ,ce n’est pas pour autant qu’il faille instituer des salles de shoots. Ce sont des malades ,et on n’envoie pas les malades en prison ou les considérer comme des délinquants ,déjà qu’il n’ ya pas assez de place en prison et qu’on laisse sortir de criminels dangereux , des personnes violentes récidivistes comme des meurtriers et on veut enfermer des clients de prostituées,mais on marche sur la tête ;Il me semble que l’éducation et l’offre du choix du travail sont les seules bonnes disposition en la matière.

                     

                     

                     

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