Touche pas à mon squale !

L'idée serait sans doute lumineuse de demander par exemple au gouvernement brésilien de nettoyer enfin la forêt amazonienne de toutes les tarentules, mygales, serpents venimeux et autres fourmis tueuses,pour qu'enfin les touristes européens puissent venir y pique-niquer en famille.

Nous pourrions aussi tondre la savane africaine pour y aménager des terrains de golf,les lions et les panthères ne vivraient plus que dans les dessins animés et cesseraient enfin de nous casser les pieds et de nous mordre les orteils.

Dans cette attente, je me contente des eaux fraîches de la Dordogne et du brouhaha de ma piscine municipale, ce qui m'évite de croiser ces hordes d'abrutis qui investissent chaque année un peu plus les littoraux tropicaux pour en faire leurs terrains de jeux.

Ma connaissance des poissons se limite au thon en boite et au saumon en tranches, mais je sais identifier comme un veau marin celui qui a demandé et obtenu un carnage contre les requins sur les plages de la Réunion et comme une forfaiture l'accord donné par le gouvernement à cette demande exorbitante,

Il paraît que 2 surfeurs ont été tués ou blessés, c'est beaucoup moins que les victimes de cet autre grand prédateur qui sévit sur cette île, le chauffard bourré et imbibé de rhum, les requins bouledogues, pour leur malheur ne boivent eux que de l'eau et ils sont bien les seuls d'après les statistiques que je consulte :

La Réunion figure à la seconde place des régions les plus touchées de France, avec une mortalité directement liée à l'alcool "supérieure de 70% à la moyenne nationale", avec environ 268 décès par an. Les morts de cirrhoses du foie et de psychoses alcooliques y seraient deux fois plus élevées que dans l'Hexagone. Des chiffres qui restent désespérément stables depuis le début des années 2000. 

Si ce problème de santé publique majeur est connu et reconnu, il apparaît qu'il concerne les jeunes, non de façon plus importante, mais plus précocement. En effet, selon l'Inpes, 31% des Réunionnais de 13 ans auraient déjà été ivres, pourcentage qui grimpe à 44% sur la tranche des 14-15 ans, et 80 % des filles comme des garçons entre 13 et 15 ans, ont déjà bu un verre.

(,,,)Treize ans, c'est sans doute un peu jeune pour avoir fait l'expérience de l'ivresse mais les dégâts liés à l'absorption d'alcool peuvent se manifester avec plus ou moins d'importance, déjà in-utéro. Car alcool et grossesse ne font pas bon ménage du tout. En témoignent les 8.000 naissances françaises annuelles de "bébés Saf", des nourrissons atteints du syndrome d'alcoolisation fœtale. Un chiffre encore largement sous-estimé, en l'absence de données fiables, et qui prend des proportions inquiétantes sur l'île.

Boire ou conduire ,que chacun prenne son temps pour choisir,mais ne vous trompez pas de colère,le problème n'est pas au fond de l'eau ni la solution dans un verre.

Le seul Grand Bleu qui menace vos îles nage entre Bruxelles et Paris et sa couleur est celle de l'Union européenne.