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Tous les chemins mènent à Tarente

L’Histoire a retenu Rome mais pendant des siècles Tarente fut la rivale lumineuse de Rome. Tarente régna longtemps sur la Grande Grèce (sud de l’Italie). Mais la cité paiera le prix fort pour s’être ralliée à Hannibal contre Rome qui la vaincra en 209 avant J.C. Cette victoire sera le point de départ de l’hellénisation de Rome dans tous les domaines. Aujourd’hui, Tarente est jumelée avec Brest, les deux villes ont en commun une grande rade et un pont tournant. Près de Brest, à l’abbaye de Daoulas, se tiendra du 14 mai 2009 au 3 janvier 2010, une exposition consacrée à l’antique Tarente.

 
Que reste-t-il de la cité légendaire ? Rien sinon les deux colonnes doriques (sur dix encore visibles en 1700) du temple de Poséidon (voir illustration). Le reste est enfoui sous la ville moderne.

Comme pour Rome (la légende de Rémus et Romulus), des récits fabuleux ont servi d’explication à la fondation de Tarente. On raconte la légende du héros spartiate Falanto, auquel l’oracle de Delphes aurait prédit qu’il fonderait une ville là où il aurait été mouillé par une pluie étrange, tombée d’un ciel serein. Selon un récit mythique différent, c’est un autre guerrier,Taras, fils de Neptune (= Poséidon), le puissant dieu de la mer, qui aurait débarqué sur la côte et fondé la cité.
 
Tarente est née en réalité de l’arrivée d’une colonie d’exilés partis de Sparte à la fin du VIIIe siècle av. J.-C. La guerre faisait rage entre Sparte et la Messénie. Les Spartiates avaient fait le serment de ne rentrer chez eux qu’après avoir détruit la cité rivale. Mais, pour compenser le déficit de naissances dans leur cité natale, ils renvoyèrent les plus jeunes d’entre eux pour assurer la procréation. Après la destruction de Messène, les enfants nés de cette opération de procréation ne furent pas reconnus comme citoyens spartiates à part entière. Désignés sous le nom de Parthéniens, ils devinrent des parias. Ils menèrent d’abord une rébellion puis ils durent se résoudre finalement à quitter Sparte et, en 708 avant J.C, allèrent fonder une nouvelle cité : Tarente.

La ville se développa au point de devenir la ville souveraine de la Grande Grèce (colonies grecques du sud de l’Italie). En Grande Grèce, Tarente est la seule cité à posséder une grande rade bien abritée. Si bien que la vie s’y développa et y fut douce : "D’aucuns voient dans le travail, l’ardeur et l’activité les fondements de l’existence ; quant à nous, non seulement nous entendons vivre dans la joie et le plaisir, mais nous le faisons déjà." disait-on à Tarente. L’art, et notamment l’orfèvrerie, s’y épanouit. Lorsque Tarente atteint son apogée (IVe et IIIe s.) les artistes tarentins créèrent des bijoux particulièrement raffinés. Tarente était aussi l’un des grands centres de production de figurines en terre cuite.Voir aussi cet Eros assis sur une volute (Le Louvre).
 
Si les Romains en firent la conquête en 209 av. J.-C., ils n’en devinrent véritablement les maîtres qu’à partir de 123 av. J.-C. Sous notre ère, Tarente tomba successivement entre les mains des byzantins, des Lombards, des Sarrasins, puis de l’aventurier normand Robert Guiscard, en 1063.

La fondation de Tarente par ces parias venus de Sparte "trouve sa place dans le grand mouvement de colonisation lancé par plusieurs cités grecques qui essaimèrent dans le Sud de l’Italie (ainsi qu’en Sicile) pour former la Grande Grèce, au contact immédiat des peuples indigènes (Messapiens, Lucaniens, Brettiens, etc...) qu’il fallut sans cesse contenir", dit le texte de présentation de l’exposition très prochainement visible à Daoulas.
 
L’exposition de l’abbaye de Daoulas, ouverte à partir du 14 mai 2009, a pour objet de mettre en relief la rencontre des cultures provoquée par cette colonisation du sud de l’Italie. L’exposition relate douze siècles d’histoire, riches d’échanges pacifiques ou conflictuels entre peuples indigènes et immigrés.
 
Anecdotes :
 
On attribue l’étymologie du mot "tarentelle" - la danse traditionnelle célèbre d’Italie - à la ville de Tarente mais il est tout aussi plausible que le mot vienne de la tarentule, l’araignée.
 
Les Tarentins, comme les Spartiates, parlaient le dialecte de la Laconie, manière brève de parler qui a donné son nom aux mots "laconisme" et "laconique".
 
Lien :
 
Exposition du 14 mais 2009 au 3 janvier 2010, "De la Grèce à Rome : Tarente et la Méditerranée" : présentation sur le site de l’abbaye de Daoulas
 

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1 réactions à cet article    


  • La Taverne des Poètes 2 mai 2009 12:58

    Si je savais à l’avance tout sur le sujet d’un article, je ne verrais aucun intérêt à l’écrire. C’est en farfouillant que je découvris que Tarente et Brest étaient jumelées ! Ce n’était donc pas le but premier de l’article dont vous serez peut-être l’unique lecteur !

    Je suis sûr que les lecteurs sont plus accrochés par un article rédigé par un amateur passionné que par un long pensum de spécialiste pompeux qui ne saurait pas parler à monsieur tout le monde. Pour « la rivale lumineuse de Rome », c’est vrai que je me suis laissé emporter... smiley

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