Tous les mêmes
Les Américains jubilent : Ben Laden est mort. Une spirale infernale.
Ce matin, je me lève, pipi, thé, tête dans le brouillard. La routine. J'allume la télé, je tombe sur i-télé. Ecran rouge clignotant, priorité au direct, gros tralala de circonstance : Ben Laden est mort. Les même images tournent en boucle, et les mêmes costard-cravatte de l'info débattent en direct de cet événement "planétaire". On est dans le spectaculaire, mais c'est tellement banal que ça ne me surprend plus. Je regarde donc ces images qui martellent l'écran et les esprits en essayant de boire mon thé. J'absorbe toutes ces infos mises sous toutes les formes, mises sous tous les angles possibles. Mais l'info est toujours la même : Ben Laden est mort. Je ressens un certain choc à cette idée. Non pas de le savoir mort, non pas de voir sa tête explosée que i-télé nous montre fiérement mais c'est tout autre chose qui me soulève le coeur et me pousse à écrire ces modestes ligne de spectateur mondial.
J'ai été choqué, désabusé et navré de voir, que la mort de cet affreux salopard a fait se réunir les américains dans les rues de New-York. C'est la liesse, c'est la fête, on s'embrasse, on chante "Star spangled banner" la main sur le coeur, on se délecte de la mort de celui qui a fait s'écrouler les deux tours, et auteur de bien d'autres saloperies. Je les comprends. D'aucuns ont du perdre un parent, un ami, un frère ou une fierté américiane il y a 10 ans. Je les comprends. Le sentiment de vengeance est propre à l'être humain. Je les comprends, ils aiment leur pays et leurs soldats qui défendent leurs valeurs et leur présence dans tous les coins de la planète. Je les comprends mais je ne peux pas les approuver dans cette démarche festive.
Je reviens juste 10 ans en arrière. Les tours se sont effondrées. En quelques minutes, les images ont fait le tour du monde. Les pays arabes ont été témoins de ce que certains d'entre eux considérent comme une victoire sur le vilain "occident". Dès lors, je vois, médusé et triste, des hommes des femmes et des enfants de pays islamiques, faire la fête dans la rue, tirer des coups de carabine en l'air, fêter la mort d'innocents. Ils ont gagné leur coupe du monde...Et aujourd'hui, dans l'autre camp, la nature humaine est la même : on fête la mort. On s'en sortira jamais. A qui de montrer l'exemple ? Feter la mort d'un monstre fera-t-il revenir les innoncents qui ont du se jeter du 58ème étage ? Chanter ton hymne ridicule fera-t-il avancer la paix ? Moi je crois que c'est le contraire car chanter sa victoire à la gueule de son adversaire ne fera que lui donner envie à son tour, de remettre le couvert et prendre sa revanche. Je me dis tristement que, dans les deux camps, on a les mêmes, seul le drapeau et la religion changent, mais le fond est très similaire.
C'était l'occasion révée de montrer au monde entier que les USA sont de grandes personnes, qui vont au-delà du sentiment primaire de vengeance. Je pense que beaucoup d'entre eux -qu'on ne voit pas forcéméent à la télé- ont profité de cette nouvelle pour se recueillir, prier ou méditer à la mémoire de leurs défunts. Je suis des leurs.
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