Tout ce que vous avez rêvé de savoir sur le MoDem sans jamais oser le demander
On raconte beaucoup de balivernes sur le Mouvement Démocrate et sur François Bayrou. Beaucoup de leurs adversaires se contentent de répéter des arguments qui ne sont que des slogans n’ayant rien à voir avec la réalité des faits et qui au lieu d’être lassants en deviennent des vérités. Avec une présomption digne du Kaiser Sarkoko (ce début de phrase est pour mes amis de l’UMP) je me suis permis de commettre un opus pour régler leur compte à toutes ces vilenies, dont une dernièrer en date ici sur Agoravox (et moi avec des arguments et non des incantations, des suppositions et des amalgames).
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Tout d’abord ne croyez ni que je suis un idolâtre ni que c’est une commande.
Pour le premier, il vous suffira de lire cette œuvre indispensable à toute personne qui s’intéresse un tant soit peu à la politique et à tous les amoureux de la vérité, et vous y verrez que j’ai quelques différends bien sentis avec François Bayrou. Par exemple dans le désordre :
- le soutien à la candidature du suffisant Ballamou
- le fait d’avoir été tout à la fois ministre et responsable en chef de parti
- le fait d’avoir été tout à la fois ministre et président de conseil général des Pyrénées Atlantiques
- son analyse plus ou moins consensuel de la « présidence » sarkozyaque de l’Europe
- son soutien plus ou moins prononcé et son quitus donné à notre économiste en chef pour le début de traitement de la crise financière
Pour le second, bien que militant de ce Mouvement Démocrate, j’y suis sans aucune responsabilité(s) et je ne connais absolument pas François Bayrou. Le seul contact que j’ai eu avec lui, mis à part quelques e-mails, est le 26 octobre 2008 quand je lui ai remis en main propre le manuscrit par courtoisie afin que ce que je me permets d’écrire ne lui revienne pas aux oreilles par la bande. Je n’ai ni sa demande ni son imprimatur pour ce livre. Et du reste je fais bien ce que je veux.
Il m semble que j’ai fait ici un travail assez juste (en toute modestie, ce qui est une des qualités principales en Sarkoland de nos jours) et en tout cas je ne me suis pas contenté des ragots, des idées superficielles et non vérifiées, des impressions qui flottent dans les rédactions. Je me suis appuyé sur des faits et j’en ai donné les preuves. Cela chance des déclarations des politiques qui ne font que lancer des slogans et des journalistes qui croient que ce qui naît dans leur cerveau est une vérité d’airain qu’ensuite ils tordent la réalité pour la faire coïncider avec ces pensées fumeuses.
Vous y verrez que j’envoie un bon petit paquet à :
- l’UMPS quand elle est l’alliance objective pour formater l’opinion dans le bi-partisme qui les arrangent tous les deux
- aux journalistes qui sont d’une rare fainéantise, qui concoctent entre eux des théories que la réalité et les faits contredisent et qui pérorent fiers de leur certitude infondée partout où on leur donne le rôle d’expert
- au Nouveau Centre avec un monceau de preuves à l’appui. Là, je fais œuvre de salut public pour ne pas dire salubrité, le premier en rapport de Saint Just et le second de monsieur Propre. Il est impératif que les preuves apparaissent écrites noir sur blanc afin que cessent les mensonges de ces fuitards honteux.
Ce travail, qui ne fut pas une mince affaire, commence en fait par une courte histoire des idées avec pour premier point l’épopée de Gilgamesh (premier texte connu au monde, écrit en cunéiforme) qui pourrait être le récit fondateur de tout humaniste. Je survole les Montesquieu, Lammenais, Lacordaire avec trois mots sur Victor Hugo, Lamartine et Vigny, en revanche je m’étends un peu plus sur Marc Sangnier, l’Abbé Pierre, Lecanuet, Shuman, Bidault, VGE, enfin quelques noms connus dont bien évidemment François Bayrou.
On a fait beaucoup de reproches à ce Mouvement Démocrate, notamment qu’il n’avait pas d’idées. A ceux qui l’affirment je leur propose simplement de s’atteler à la lecture des quelques éléments que je leur jette en pâture. Ils auront de quoi faire.
Quant à Bayrou, parmi les défauts qu’on lui attribue avec générosité il y a l’inconstance. Je ne vais prendre ici, pour terminer, que trois exemples :
- en 1987 il est nommé, puis reconduit en 1989 à la tête du GPLI (Groupe Permanent de Lutte contre l’Illettrisme) ce qui fait suite à son engagement plus jeune dans des associations d’alphabétisation des non francophones et qui sera suivi par sa proposition de campagne électorale comme quoi chaque enfant qui entre en sixième devra impérativement savoir lire et écrire correctement. Ce fait est peu connu et cette responsabilité l’a été sous deux présidents différents : Mitterrand et Chirac. Comme on le voit de sa jeunesse à aujourd’hui ce combat est exactement le même. Avis aux amateurs qui parlent d’inconstance ;
- voici un extrait de discours à méditer. Il faut se demander quand cela fut dit : « La démocratie est une longue patience. Les écologistes, réunis dimanche pour désigner leur candidat, en ont fait l’expérience : tendances et sous-tendances ont donné libre cours à leur capacité d’indépendance. Au fil des votes, les majorités les plus assurées se sont trouvées ébranlées.
L’écologie est au carrefour de trois soucis : souci politi-que, souci anti-politique, souci politicien.
La résolution de cette difficile équation est importante pour notre avenir. Car au-delà de bien des faiblesses, les écologistes sont un rappel utile à des idées fonda-mentales.
Peut-être cette expérience de la vie démocratique aidera-t-elle les écologistes à porter sur les formations politiques organisées un regard moins sévère ? Ce dialogue peut être riche de promesses. » Bayrou y parle de trois choses : démocratie, organisation interne à un mouvement politique, et idées fondamentales de l’écologie. A méditer, c’était il y a 28 ans. Aujourd’hui Cap 21 mouvement écologique - dont Corinne Lepage sa présidente est vice présidente et a reçu par e-mail, elle au nom du parti qu’elle dirige aussi par courtoisie un exemplaire de cet opus - est partie intégrante et fondatrice du MoDem, Jean-Luc Bennahmias, élu européen des verts, est devenu vice président tête de liste aux européennes dans le grand est pour ce même mouvement ;
- cette vidéo parle d’elle-même. Elle est incontestable et date de 1999. Pour ceux qui auraient la comprenette un peu bloquée je voudrais insister sur trois points : a- les déficits (idem en 2007), b- les mensonges de campagne et c- le primordial, le débat droite/gauche et centre. Ceci est, ce que l’on appelle en matière judiciaire, une preuve flagrante. C’était il y a dix ans. Et nos amis du Nouveau Centre, bien aidés en cela par l’UMP, veulent nous faire croire que Bayrou a changé entre les deux tours de mai 2007. La preuve qui est donnée ici est irréfutable. En 1999 Bayrou voulait déjà une 3ème voie et tous les spectateurs de cette période en sont témoins et tous ceux qui peuvent regarder cette vidéo. Et l’on voit que son combat qui l’oppose à Sarkozy n’est pas « opportuniste » car il date déjà de cette époque. Comme l’a rappelé ici Voltaire - à qui j’ai emprunté pour mon livre ses deux analyses sur le temps alloué au MoDem à la radio et à la télévision - dans son article : « Pour Sarkozy, l’occident c’est l’Amérique ; pour Bayrou, l’occident c’est l’Europe ».
Comme il se doit - vous avez remarqué tous les auteurs anglo-saxons font une kyrielle de remerciements, dont notamment leur agent qui est toujours de bon conseil et fort sympathique - je vais remercier ici dans les désordre :
- le Mouvement Démocrate et François Bayrou pour m’avoir donné la possibilité de m’étaler ici à Agoravox et ailleurs dans ce livre
- Agoravox qui malgré ses défauts permet à des anonymes comme moi de s’exprimer
- les éditions Le Manuscrit qui a pris le risque d’éditer justement un inconnu
- André Bercoff, qui vient de publier chez Albin Michel un Précis de décomposition française, qui ne partage pas mes opinions, et moi pas les siennes, mais pour qui j’ai une grande affection, qui a fait par sa lecture et ses conseils que ce texte a été réduit de 160 pages et qui a eu la gentillesse de faire la préface de cette Petite histoire du Mouvement Démocrate et de François Bayrou
Il est temps de clore cet article. Ce livre sort aujourd’hui au prix de 21,90 €. Vous pourrez le commander dans toutes bonnes librairies (il faut faire ce petit effort de le commander), tout aussi bien sur Alapage.com ou Amazon.fr, mais bien plus simplement sur le site du Manuscrit ou ici directement.
Comme il ne faut jamais acheter un chat dans un sac, je vous mets dessous la préface intégrale d’André Bercoff et le préambule qui vous donnera une idée de ce livre.
Enfin pour ceux qui pensent que le combat du Mouvement Démocrate vaut plus qu’une messe (Bayrou est déjà converti), dans une ambiance où l’information est captée par le pouvoir, où les journalistes sont ou assez couards ou voués au bipartisme, faites connaître autour de vous ce texte qui rétablit les plateaux de la balance de cette même information quasi monopolisitique et déformée.
PREFACE
On a beaucoup daubé sur le centre. Gauche et droite qui, comme chacun sait, ne s’entendent sur rien parce qu’elles se ressemblent de plus en plus, s’unissent pour taper à bras raccourci sur ce qu’elles appellent, par dérision, le « trou noir » du paysage politique. Aujourd’hui, et surtout depuis un certain jour de 2007, c’est François Bayrou et son MoDem qui subissent les foudres des partis dominants. Il pleut les adjectifs les plus sonores, tendez vos rouges tabliers : opportunistes, girouettes, inexistants, hâbleurs, j’en passe et des plus osés. Bayrou ? Combien de divisions, disent les plus indulgents ? Et d’évoquer avec un sourire aussi railleur que condescendant, la soi-disant descente aux enfers du candidat à la présidentielle qui avait réuni, sur son nom, plusieurs millions de Français pour aboutir à des scores législatifs et municipaux tout ce qu’il y a de plus modestes. Fonte des neiges centristes, peau de chagrin, quelque chose en lui de rétréci… Et les plus déchaînés de jeter d’ores et déjà, le bébé Modem avec l’eau du bain électoral.
Le livre d’Imhotep a plusieurs mérites, dont celui de montrer que le centrisme n’est pas un clone fécondé par ordinateur dans un placenta artificiel, mais bien l’une des constances séculaires de la politique française depuis le catholicisme solidaire de Lamennais, Lacordaire et Montalembert jusqu’aux derniers avatars de l’UDF post-giscardien, en passant par ces bâtisseurs d’Europe que furent Robert Schuman, Georges Bidault et Jean Lecanuet, tous ces républicains sociaux qui ont maintenu, face à une droite fermée et une gauche marxisante, les vertus du personnalisme et la nécessité de ne jamais séparer l’économique du social. Imhotep prend vigoureusement la défense de Bayrou en retraçant son parcours de béarnais stoïque, et en insistant sur le fait que l’agrégé de lettres est resté cohérent dans toutes les actions qu’il a menées, que ce soit à l’Education Nationale ou au Palais Bourbon, et que le Modem, selon lui, représente plus que jamais l’avenir souhaitable entre un Sarkozy que l’auteur ne peut pas sentir et une gauche qu’il juge toujours intoxiquée par l’utopie. Reste à savoir si cet enthousiasme militant se verra récompensé par les présents efforts d’un Bayrou, que je trouve personnellement beaucoup plus occupé à jouer les opposants de Sa Majesté qu’à inventer des lignes nouvelles dont nous avons pourtant le plus urgent besoin.
L’important est qu’on lit Imhotep avec beaucoup de plaisir, en raison d’abord d’un style qui galope avec talent, de connaissances politiques et historiques sûres et d’un sens aigu de la satire. Toutes choses qui, en ces temps de disette, sont loin d’être négligeables.
André Bercoff écrivain, journaliste a publié plus d’une trentaine de livres dont le dernier en date (2008) chez Albin Michel Précis de décomposition française
Préambule
Comme vous le savez il y a des biographies non autorisées, celle-ci en est une. Il faut que je vous avertisse que ce n’est pas un travail d’historien scrupuleux, partant du principe que qui que ce soit qui écrive y mêle un regard coloré, autant prendre le parti de la couleur orange. Ainsi tout le monde étant averti chacun se fera-t-il son opinion en sachant où il met son œil. En vérité, je vous le dis, la partialité cela se mérite et on peut la porter en bandoulière comme une Rolex à son poignet ou une Carlita à son bras. Sachez cependant que je ne ménagerai pas mes efforts pour être cohérent et, malgré les lignes écrites sous ma propre contrainte, je tenterai de respecter un regard copernicien sur les événements.
Ce texte ne répond pas aux règles de l’investigation journalistique et ne révèlera aucun détail croustillant. Je laisse cela aux Luculus de la cuisine politique et aux amateurs de vol-au-vent. Ceci dit, nous verrons que cela n’empêche nullement les arrières salles de cuisine, et les tambouilles aux odeurs nauséabondes.
En réalité j’aurais pu titrer cet ouvrage : Vous accoucherez dans la douleur… et gagnerez vos vie à la sueur de votre front. Permettez-moi de m’expliquer à propos de ce second titre-ci. Chacun sait que celui qui a reçu en hommage à ses actes et son chemin de croix le surnom flatteur de benêt du Béarn (et parfois de conseiller municipal ou exilé de Pau) se dit pratiquant et croyant tout en se présentant comme le défenseur tyrannique de la laïcité. Et il y a de bons tyrans s’il n’y a aucun bon autocrate (je sais cela n’est ni vrai et ni n’a de sens mais cela claque au vent et je m’essaye au slogan à la Lefèvbre – le mien est mieux). Ce titre n’a donc rien à voir avec la philosophie religieuse ni aucun rapport avec les présupposés de ces formules qui veulent que la douleur serait la punition du plaisir et de la faute, et la sueur la juste récompense de sa présence sur terre. Je laisse le soin aux savants, aux exégètes et aux penseurs de débattre avec virulence du complexe de culpabilité de la religion chrétienne. Pour moi, je tire de ces aphorismes le rapprochement en clin d’œil avec la profession de foi discrète du thuriféraire d’Henri IV. Il s’agit donc là d’un fil à la patte pour retrouver les 12 vierges dans le labyrinthe de Dedalus. Mais l’autre versant de cette affaire n’est que le pied de la lettre en regard des difficultés de la naissance du Mouvement Démocrate qui, littéralement, est né dans la douleur et qui, pour se développer, devra suer comme un turc sur les viae romanae quand les voies du Seigneur sont, elles, impénétrables.
Je vais donc butiner pour raconter ma petite histoire, tantôt de l’intérieur, tantôt par l’extérieur et je me permettrai insolemment de donner mon avis qui ne vaut que parce qu’il n’a aucune influence et que l’infiniment petit de ma démarche concourt à retrouver dans les rêves l’infiniment grand. Je ne demande à l’avance aucun pardon, m’éloignant en cela de la repentance chère à notre Guide Illuminant, et à la fameuse conscience universelle et judéo-chrétienne car je m’exprime dans une langue indo-européenne et que dans la cosmogonie indienne il y a trop de dieux et dans l’européenne, trop de païens. J’assume à l’avance les foudroiements de la colère et les railleries de nos adversaires. Vous avez noté, j’ai écrit nos adversaires. Et oui – et il est temps d’en parler – je suis un militant dilettante du Mouvement Démocrate, qui avais, il y a assez de temps pour que l’eau qui a coulé sous les ponts depuis cette époque ait rempli le lac artificiel du barrage des trois gorges engloutissant veaux, vaches et cochons, arbres et villages, tâté de la politique au sein du mouvement des Jeunes Giscardiens, puis du Parti Républicain. J’avais cessé net cette voie pavée de bonnes intentions quand la compromission pointait son nez et dressait ses oreilles de fennech et que le courage avait été de fuir plutôt que d’avoir mes mains à blanchir plus tard. Ce n’est qu’à l’occasion des présidentielles de 2007 que j’ai décidé de mouiller mon froc en tâches subalternes de militant basique de base. Je ne parle de cet épisode antérieur que pour dire que ma ligne de conduite politique a été assez peu sensible aux vents contraires et, croyez moi, avoir été giscardien après 81 cela vous tanne le cuir et érode passablement votre susceptibilité et si, en plus, votre combat n’était que pour le service d’un autre que vous et peu d’envie de lustrer le fond de vos pantalons à jouer au pantin obéissant, cela vous apporte une sérénité assez jubilatoire et vous autorise sans souci d’avenir à dire ce que vous pensez. Cela ne fait progresser aucune carrière que vous ne cherchiez du reste pas, mais cela vous permet de dormir comme un ange, de faire de beaux rêves et de vous réveiller le matin frais et dispo ainsi qu’en vous rasant devant la glace de ne pas penser à devenir le Guide de toutes les France(s) et de toutes les Navarre(s) mais juste de vous dire que vous n’êtes pas monté très haut, mais tout seul (Merci Cyrano). Et accessoirement de pouvoir vous regarder dans la glace sans avoir à mettre de la poudre de riz pour cacher ce rouge qui serait monté à votre front de la honte de l’avancée de votre carrière à l’aune de vos reniements successifs et de vos trahisons bien senties.
En un mot comme en mille je suis libre et sans avenir. Pas mal non ?
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