Toute la violence du monde...

Le monde est violent, il a toujours été violent, sans doute. Au fond, s'il est violent, c'est que tout est violent chez l'homme dans sa vie, dans son histoire. Si on regarde les premiers moments de l'être humain qui naît à la vie, on constate un premier choc, une première violence : l'expulsion hors de la matrice maternelle qui se traduit par des cris, un désarroi.
La découverte du monde n'est pas moins éprouvante : bien sûr, les premiers apprentissages se font dans l'émerveillement, un certain bonheur. Mais il faut bientôt affronter les autres, aller à l'école, entrer dans une compétition permanente et pas seulement celle de l'école mais aussi celle de la vie en société. Dès l'école, c'est déjà la loi du plus fort qui s'impose dans les cours de récré, c'est celui ou celle qui parle le plus fort qui est le plus écouté, admiré.
Et cette compétition ne fait que commencer, elle se poursuit lors de toutes les années d'études et bien sûr quand on entre dans la vie active. Au bureau, dans tous les travaux, il faut commander ou être commandé, diriger ou être dirigé : aucune de ces tâches n'est facile ...
Pour diriger, il faut prendre des décisions, mécontenter les uns, satisfaire aussi les autres, faire naître des rancoeurs, des jalousies, des haines. Pour être dirigé, il faut accepter l'autorité de ceux qui donnent des ordres. La violence est partout et surtout dans le monde du travail. La fatigue, souvent, exacerbe les haines, les rend plus intenses.
Oui,le monde est violent, les rapports humains sont faits de tensions, même si l'amitié, l'amour existent et réunissent des êtres : dans un couple, ces tensions sont bien présentes, parfois.
Dans la vie quotidienne, on retrouve ces conflits : sur internet, la violence s'exerce sur le site même d'Agoravox : calomnie, accusations, insultes, mépris, agressions verbales. C'est une façon, sans doute, de se défouler justement dans une violence où l'on ne risque rien puisque l'on est bien à l'abri derrière l'anonymat de son clavier, une façon de se venger des frustrations de la vie ordinaire, ou de celles du travail, une façon de prendre une revanche sur le monde et sur les autres.
Personne n'échappe à la violence, même pas moi qui écris cet article et qui essaie de m'en défendre. Non personne, car la vie est faite de violences infinies ! La violence appelant souvent la violence, forcément le phénomène se répercute.
Sans doute est-il difficile d'échapper à sa condition d'être humain violent : peut-être l'humour est-il effectivement une solution pour y parvenir, sans doute une forme de tolérance aussi envers les différences ?
Il faut que chacun y mette du sien mais le monde du travail actuel avec ses difficultés, ses compétitions, ses exclusions, la crise, le chômage ont tendance à exacerber et aggraver la violence. Il faudrait céer une société plus humaine où le travail soit partagé d'abord, moins aliénant ensuite, plus serein .Comment se fait-il que certains soient harassés de travail et que d'autres n'aient pas de travail ? Comment se fait-il que certains soient totalement exclus et que d'autres soient comblés de toutes les richesses ?
Les injustices aussi sont violentes. Et le problème est bien difficile à résoudre mais il faudrait au moins que nos sociétés commencent à prendre conscience que le bonheur n'est pas dans un monde de consommation effrénée, que le bonheur n'est pas dans une compétition à tout prix...
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