TRANSPARENCE ? Chiche...
La proposition du Parti socialiste, plus ou moins soutenue par l'opposition, d'organiser un référendum sur "La moralisation de la vie publique" laisse pantois sur ce que cache une telle idée. N'est-ce pas encore "l'arbre qui cache la forêt" face aux graves problèmes qui assaillent quotidiennement la population.
Cette initiative de M. Harlem Désir, condamné pour emploi fictif, qui vient après l'affaire Cahuzac, semble tombée du ciel pour le Président de la République et son Premier ministre. En effet, ces deux principaux personnages de la vie politique l'ont attrapée au vol, comme une bouée lancée à une personne qui se noie, jusqu'au point d'en faire la "une" quotidienne.
Veut-on par l'ampleur médiatique réservée à ce sujet que soit reconnue, implicitement, la quasi-absence de moralité chez les élus qui constituent la "caste politique dominatrice" de la vie publique ?
Or, le peuple n'a rien à voir dans cette affaire de détournement moral, débouchant sur la corruption active. N'essaie-t-on pas de l'impliquer et de lui faire croire qu'étant " souverain ", il peut rectifier le tir ?
Et après ? Il en sortira quelques résolutions annoncées en grande pompe par le Président de la République, heureux de cette occasion pour redonner à la fonction un prestige perdu. Puis tout repartira comme avant, le peuple n'aura aucun droit de contrôle et, de plus, il a la mémoire courte.
Ce sera donc un bluff soporifique de plus, dont l'application permettra aux trafiquants élus de trouver des solutions encore plus opaques et de maintenir en berne les vrais problèmes qui assaillent les Français.
Cette précipitation moralisatrice est assez curieuse car elle prend une décision sur un détail de la vie publique, mais passe sous silence, une fois de plus, une escroquerie monstrueuse : l'utilisation par l'Etat de ses pouvoirs à d'autres fins que celles fondamentales de la vie et de sa protection :
- Le logement : besoin essentiel non satisfait. Crise artificielle qui dure depuis des dizaines d'années et maintenue pour des raisons électoralistes. Sa solution est essentiellement politique (R. Julienne, Fond. Abbé Pierre...).
Le logement est le parent pauvre dans les prévisions économiques, il est pourtant un secteur riche en emplois (directs et induits). Ne dit-on pas " quand le bâtiment va, tout va ! ". Où est la morale publique ?
- Le monopole collectiviste de la Sécurité sociale : permet à l'Etat et aux syndicats d'y trouver une manne inépuisable de ressources, qui a pour conséquence directe la réduction des prestations et la hausse abusive des cotisations.
A ce phénomène destructif, il faut ajouter une volonté politique de limiter son financement par des exonérations injustifiées. Cette politique de gribouilles a permis de créer le fameux " trou " qui pourrait ne pas être si l'Etat, les entreprises publiques, les organismes nationaux, la fonction publique, les armées payaient ce qu'ils doivent (JM Normand, J. Duval, C.Frémont, Bercoff et Mallet Merlien et Ploquin, A. Mouly, M. Lépinay, Nouvel Obs, JDJ, etc ). Où est la morale publique ?
- L'écrasement des retraites : les retraités après l'automobile, sont devenus "la vache à lait" de l'économie. Réduire les prestations et taxer, toujours taxer. Est-il si difficile de comprendre qu'au lieu de montrer du doigt les retraités comme une charge, ils représentent, au contraire, une force économique dynamique, profitable immédiatement pour les actifs. Les retraités sont avant tout des consommateurs et leurs besoins à satisfaire sont immenses.
Or, les édiles n'ont pas de logique et font le contraire. Depuis la désastreuse réforme de M. Balladur, les retraités ont perdu près de 25 % de leur pouvoir d'achat. Et ça continue. Bientôt ce sera un secteur sinistré, à qui il faudra voter des secours que les actifs paieront, sans retour économique. Où est la morale publique ?
Curieusement, aucun parti politique n'inscrit dans son programme électoral la mise en ordre de ces secteurs qui conditionnent la vie des Français et qui nécessiteraient un grand coup de balai.
C'est une véritable " opération de survie " qu'il faudrait lancer, en commençant par un audit général de tous les organismes dits "sociaux" (assurances maladie, allocations familiales, caisses de retraite, etc.). En activité ou en sommeil. En y incluant les "Comités d'entreprises".
Ce bilan devrait porter sur l'inventaire précis du gigantesque patrimoine foncier, immobilier, financier de tous ces organismes. Fortune considérable constituée, peu à peu, depuis la Libération avec nos cotisations. (JM Normand, Merlien et Ploquin, J.P. Pigasse, Nouvel Obs, JDJ, etc).
Au nom de la transparence voulue par François Hollande, on pourrait lui suggérer qu'il ordonne la publication vérifiable des patrimoines de ces organismes.
Cet audit pourrait même se poursuivre sur la réalité du "Trésor de la Sécurité Sociale" évoqué par Bernard-Claude SAVY (dcd), alors député et administrateur de la S.S.), évalué à 159 milliards de francs en 1983 (vol.III, tableau S63 - Comptes de la Nation), dont 21,3 milliards avaient été reversés en constitution de capital. A quel niveau ce trésor se situe-t-il actuellement ? Qui en profite, et en a profité ?
Toute cette nébuleuse décrite ci-dessus, qui profite à quelques-uns au détriment de tous, est à mettre au clair afin d'en terminer avec des pratiques abusives qui confinent au vol de biens sociaux, dont sont victimes tous les citoyens en les accablant d'une fiscalité qui devient insupportable. Là aussi, une opération "mains propres" de la vie publique est nécessaire.
A ce tableau, si on y ajoute le montage de la dette publique, escroquerie monumentale, (couverte par les Gouvernements de tous bords), on s'aperçoit que tout est réuni pour un suicide collectif (Holbecq et Derruder, G. Foucher).
Ces sujets ne sont jamais inscrits dans les programmes électoraux des partis politiques, ce qui sous-entend qu'ils sont tous complices et s'entendent dans notre dos. Ceux d'hier, ceux d'aujourd'hui et, en jouant aux prophètes, ceux de demain. La démocratie n'en serait que plus belle. !
L'inventaire ci-dessus laisse un goût amer au déchaînement médiatique actuel pour une opération qui ressemble donc plus à l'arbre qui cache la forêt. C'est trop gros pour un changement quelconque au quotidien que les Français attendent.
Cette moralisation de la vie publique n'aurait donc d'autre but que permettre aux partis politiques de se refaire une virginité et, après un réveil brutal, tel un cauchemar, rassurer le peuple pour qu'il puisse... reprendre son dodo.
En attendant le prochain scandale politique.
Bernard Larguèze
Président de l'Union de Défense des Retraités -( UDRET )
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