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Accueil du site > Tribune Libre > Travail et emploi, aides sociales et profits, productivité et chômage : le (...)

Travail et emploi, aides sociales et profits, productivité et chômage : le mélange des idées conduit à des impasses de la pensée

On a tout essayé contre le chômage ?

C'est faux, on a surtout refusé de réfléchir...

Je crois qu’on mélange beaucoup de choses quand on parle d’emploi…

Qu’est ce que travailler ? Consacrer une partie de sa journée pour être utile à la collectivité.

C’est une définition acceptable non ?

Mais qu’est ce que l’emploi ? Vendre son temps à une entreprise contre une rémunération.

Sauf que cela n’est qu’une déviation de la notion de travail vers le salariat.

Or être utile à la collectivité n’a pas le même sens que devenir être utile à une entreprise, car le but de l’entreprise n’est pas son utilité mais un profit vis-à-vis de ses propriétaires.

Peu importe si une entreprise produit des armes, des biens dangereux ou inutiles, il suffit que cela se vende avec profits et la publicité sait très bien elle aussi se rendre utile pour cela.

Mais le but de l’entreprise étant le profit maximal, elle chercher en permanence à accroitre sa « productivité », mot à la mode, et observe qu’acheter pour revendre ou acquérir des machines pour produire est plus rentable que salarier des êtres humains, peu fiables, revendicatifs et couteux.

Car ces êtres humains ont eu l’idée de mettre en place une solidarité qu’ils prélèvent sur leurs salaires, les contributions sociales, alors que le négoce ou le machinisme oublient toute notion de solidarité.

Les propriétaires d’entreprises ont donc tendance, toutes les fois que cela est possible d’éliminer au maximum tout travail humain.

Quand j’observe la puissance informatique, ou une découpeuse laser de grande puissance, j’imagine le nombre d’emploi qui seraient nécessaires pour réaliser tout cela, et je comprends l’ampleur de la disparition du travail salarié.

Mais quand il y a moins d’emploi, il y a moins de clients, alors on triche en fabriquant des outils pour forcer les ventes, telle que l’obsolescence programmée, ou l’endoctrinement de la mode, on triche aussi en fabriquant toujours au moindre coût en s’abstenant des règles de bon sens de respect de la santé ou de la limitation des gaspillages, mais cela ne suffit guère et le résultat est une dégradation catastrophique de la planète.

Résultat, les poubelles sont pleines, les magasins sont archi pleins, les profits aussi ont rempli les banques, mais les magasins se vident manque de clients.

Et on nous raconte qu’il faut lutter contre le chômage en augmentant la competitivite des entreprises ! Alors investissons pour augmenter cette competitivite ! Mais quelle bêtise, que fait une entreprise qui investi pour augmenter sa competitivite ? Elle automatise sa production pour pouvoir réduire sa masse salariale ! Et en supposant que cette entreprise réussisse que se passe-t-il ? Sa competitivite s’accroit par rapport aux autres entreprises qui devront alors fermer ! Augmenter la competitivite est l’exact contraire de la lutte contre le chômage.

Au fait la diminuer revient aussi au même puisque l’entreprise devra fermer par rapport aux autres.

Revenir au travail manuel serait aussi une régression absurde…

Est donc insoluble ?

Non si on en revient à l’idée de départ le travail n’est pas le salariat, ce sont deux choses différentes. L’utilité du travail pour la collectivité doit s’appliquer à l’entreprise et construire une évaluation comptable non réduite au profit pour ses propriétaires mais privilégiant l’utilité sociale de l’entreprise. Oui c’est une restriction du droit de propriété, ce n’est pas parce qu’on est propriétaire de quoi que ce soit qu’on a le droit de faire n’importe quoi ! Celui qui possède la meilleure terre a le devoir d’en extraire les meilleures légumes. Celui qui produit la meilleure idée doit en faire bénéficier le plus grand nombre.

Alors l’utilité sociale de l’entreprise conduit à reconstruire la notion de solidarité qui ne doit plus être imposée aux seuls salaires mais sur l’ensemble de sa production ce que propose la TAC que vous ne voulez pas comprendre. Et quand j'entends « on a tout essayé contre le chômage » je suis triste de mon impuissance à faire entendre mes propositions (TAC TEB). Ainsi peut se concilier machinisme et emploi, car du travail il y en a sans limite, dès qu’on considère son utilité sociale alors qu’il est une charge totalement négative quand on reste sur l’idée de recherche de profit maximal.

C’est une révolution de la conception du travail et de l’entreprise, de la comptabilité, une révolution de la notion de solidarité et surtout une autre conception de l’avenir visant le progrès et le bonheur et non et la croissance et le profit.

(Tous ces thèmes sont approfondis sur mon site)


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10 réactions à cet article    


  • jef88 jef88 14 janvier 2013 12:12

    2 remarques :
    - vous êtes bien conditionnés par la pensée unique bobo-gauchiste !
    pour vous l’entreprise ne peut être que financière. Comme TOUS les politiques depuis 30 ans vous aimeriez faire disparaitre « l’entreprise » en tapant sur les entrepreneurs et en protégeant les financiers

    - Quand j’observe la puissance informatique, ou une découpeuse laser de grande puissance, j’imagine le nombre d’emploi qui seraient nécessaires pour réaliser tout cela, et je comprends l’ampleur de la disparition du travail salarié.
    Cela n’a rien a voir ! une amélioration de la productivité, dans un système de concurrence sain provoque une augmentation de chiffre d’affaire.
    J’ai personnellement amélioré la productivité d’une PME de 35% et nous avons recruté 10% de personnel supplémentaire......
    D’autre part nous consommons tous de plus en plus de produits de plus en plus éllaborés, ils ne seraient matériellement pas réalisables en cette quantité avec les conditions de travail d’il y a 50 ans.
    Rétablissons un système de véritable concurrence à armes égales et non du dumping et l’emploi repartira.


    • Fred59 15 janvier 2013 09:49

      Vous confondez deux notions différentes :
      - accroitre la productivité (baisser les coûts pour chaque unité produite)
      - accroître la capacité de producton (augmenter le nombre de biens ou services que vous pouvez produire)

      Parfois un investissement pourra permettre de réaliser les deux ; mais pas obligatoirement.


    • trazibule 14 janvier 2013 12:44

      Merci pour vos remarques :

      Je ne dois pas savoir écrire car je ne coris pas avoir dit que « l’entreprise ne peut être que financière et que je souhaite la faire disparaitre en tapant sur les entrepreneurs et en protégeant les financiers ». Au contraire j’essayais de démontrer que l’entreprise qui s’occupe aujourd’hui avant tout de finance est sur la voie d’une impasse. Le premier but d’une entreprise devrait être avant tout le bien de tous et non le seul profit de ses propriétaires.

      En tout cas bravo pour votre réussite, puis-je me permettre de faire ce simple constat : si tout le monde réussit comme vous nous auront 35% de plus de marchandises pour seulement 10% de plus de client, vous ne pensez pas qu’il y a une incohérence ? J’ai l’impression que vous considérez surtout la notion de croissance, une mesure purement quantitative, et non de progrès qui serait une évaluation qualitative.

      Pour ma part je désapprouve cette notion de concurrence qui consiste à dépasser l‘autre jusqu’à souhaiter « éliminer la concurrence », je préfère la notion d’émulation qui consiste à se dépasser soi-même quitte souvent à soutenir les autres pour que le jeu continue.


      • jef88 jef88 14 janvier 2013 14:05

        35% de productivité + 10% d’embauches cela fait 45% de production, donc de ventes en plus : on avait baissé les prix !


      • jef88 jef88 14 janvier 2013 14:09

        pour qu’il n’y ait vraiment plus de travail il faut qu’il n’y ait vraiment plus de consommation !
        donc on commence par arrêter de manger et de s’habiller....
        après on causera !


      • foufouille foufouille 14 janvier 2013 14:24

        et donc les gens doivent pouvoir acheter


      • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 14 janvier 2013 16:18

        Par jef88 (xxx.xxx.xxx.186) 14 janvier 14:09
        Le fait qu’il y ait encore du travail dans les pays développés ne signifie pas qu’il y ait encore suffisamment de travail pour tous les travailleurs potentiels.
        Depuis 1975, soit 38 ans !, la France se bat vainement contre le chômage de masse, persuadés que sont les politicards qu’il est encore possible de parvenir au plein-emploi.
        Peut-être est-il temps d’accepter de se demander s’il peut y avoir du travail pour tous et, dans la négative, revoir les modalités de solidarité envers ceux qui ne pourront pas trouver de source de rémunération.

        Par durae.leges.sed.leges (xxx.xxx.xxx.174) 14 janvier 13:18
        Bis repetita placent.

        « Que l’homme ait été obligé de travailler jusqu’ici pour survivre n’indique pas qu’il est fait pour travailler. »
        « 
        il n’y aura plus jamais de travail »
        « 
        La mise en place d’un salaire à vie pour seule cause d’être en vie sur la planète ou d’un dividende universel, appelez-le comme vous voudrez, est inéluctable. »

        Je partage votre opinion sur la perspective de la raréfaction du travail et votre interrogation sur l’obligation de l’homme à travailler ainsi que sur l’instauration d’un Dividende Universel.
        Refondation du Capitalisme & Instauration d’un Dividende Universel par l’Épargne.



      • jef88 jef88 14 janvier 2013 17:22

        Depuis 1975 L’oligarchie de giscard, mitterand, chirac et compagnie a cassé des (petites) entreprises viables !
        l’objectif DELOCALISER ! il y avait une inflation à 2 chiffres....
        Entre 75 et 81 c’était d’abord le textile .... il employait des femmes qui fermaient leurs g***es.
        aprés ce furent toutes les industries ... ex en 1983 6% des fabriques de meuble ont déposé leur bilan !
        Des accidents dus à la « conjoncture » ?
        NON il fallait faire place nette......
        La crise de la sidérurgie a été un magnifique rideau de fumée......
        Les complices de ces actes : les banquiers !
        A chaque fois ils magouillaient pour casser les boites ! Ils se ratrappaient sur le marché des actions...
        Nous n’aurions pas assez de personnel en France pour fabriquer tout ce que nous importons ! ! !


      • SI ON AVAIT TOUT ESSAYE sauf une vraie taxe TOBIN de 1% sur les gains financiers en bourse et sur l immobilier locatif qui pete les plombs 

        CETTE SEMAINE UN F3 A 5500 EUROS MOIS A ETE MIS EN LOCATION DANS LE 10ème DE PARIS

        cette taxe tobin servirait a diminuer les loyers par 2 pour que les jeunes puissent trouver un studio a moins de 750 euros mois a paris ET construire 10 fois plus de logements sociaux et de requisitions d immeubles de bureaux chauffés et eclairés pour rien

        ABOLISSONS LA DOUBLE PEINE POUR LES JEUNES TRAVAILLEURS DEMI SALAIRES ET DOUBLES LOYERS


        • zelectron zelectron 14 janvier 2013 19:55

          Il faut ouvrir les yeux, les oreilles et le reste !
          La seule compétitivité que je connaisse à l’heure actuelle, c’est celle des ROBOTS à outrance !
          Hors en France nous sommes dans un retard quasi danaïdesque à cet égard, ce n’est pas un grand effort mais une violence inouïe qu’il nous faut faire sur nous même.... et il faut un monde fou pour concevoir, construire, entretenir, améliorer et utiliser des ROBOTS dans mille et mille secteurs des activités humaines !

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