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Travail, Famille, Patrie !

 Souvent, le début décembre amène le vrai changement du temps ; quelques prémices nous rappellent l’imminence de l’Hiver. C’est au 11 du mois, date anniversaire de l’armistice de 1918, que l’on se rend compte que le froid est arrivé par les vêtements chauds que portent nos chefs d’Etat à la cérémonie commémorative ayant souvent lieu à Douaumont.

 L’an dernier, lors de cette grande cérémonie fastueuse où la pompe de la République monarchique s’exprime avec force, où le discours du Chef de nos armées s’avère très consensuel en rendant hommage aux sacrifiés de la grande guerre, celui-ci a développé quelques thèmes qui lui sont favoris, en effleurant cependant de quelques mots le sort des fusillés du capital, sans pour cela qu’ils aient droit à la réhabilitation de la nation. Cette année, nous servira-t-il une homélie sur l’identité nationale ?

 Dans ce cas là, à toute fin utile pour éviter qu’il s’égare dans des considérations tendancieuses, on pourrait lui rafraichir la mémoire en lui rappelant que les Sénégalais, les Tirailleurs marocains -qui sont venus servir la France sous prétexte que leurs ancêtres gaulois justifiât qu’ils fissent sacrifice de leurs vies à la nation mère- ont eu pour ces raisons le temps de s’intégrer au sol français puisque c’est là qu’ils sont enterrés ! De la France, ils ne connurent que la boue des tranchées de Vimy, celle de Verdun, et la terre qui couvre leurs sépultures…. Pourtant, c’est pour elle qu’il sont morts !

 On pourrait lui rappeler aussi le 13 mai 1940, pour ne citer que cette date de la seconde guerre mondiale, jour où la 1ère division marocaine (les 1er, 2e, 7e RTM) tentera par une résistance acharnée d’arrêter l’invasion allemande en Belgique, vers l’endroit appelé à tort « la chaussée de Brunehaut », jour où beaucoup de ces tirailleurs marocains y laissèrent la vie pour empêcher les allemands d’atteindre le territoire français. Territoire que peu avaient connu, ou très vite, le temps d’une instruction militaire les menant aussitôt à la guerre, sans doute, parmi eux y avait-il les ancêtres de ceux qui migrent maintenant vers une France prétendue accueillante.

 Eux aussi n’ont pas le temps de s’éterniser, retour immédiat par le premier charter, incompatibilité avec l’identité nationale. Mais ceux de 14, de mai 40, étaient-ils compatibles puisqu’ils sont morts pour la France. Pourtant, vu le peu de temps qu’ils ont fréquenté notre pays il est évident que l’on ne peut parler d’intégration. Ou alors, si l’on se place d’un point de vue plus réaliste, ce serait plutôt pour servir le capitalisme mondial qu’ils seraient morts ? Sans exagérer, on peut en conclure que les hécatombes sont là pour faire tourner l’effroyable machine industrielle qui broie les corps afin d’alimenter le pactole de quelques exploiteurs…

 Alors, tous les ans, à l’approche du 11 novembre, j’ai tous les jours quelques passages de la chanson de Craonne qui me monte aux lèvres, « …huit jours de tranchée, huit jours de souffrances… ». Ils étaient bretons, peut-être indépendantistes basques ou corses, ou du fin fond du Béarn, pourtant ils étaient rassemblés là pour… en réalité, ils ne savaient pas trop pour quoi. En vérité, l’identité nationale, ce n’est pas sûr que ce soit pour cela qu’ils étaient là, mais ce qu’ils ne voulaient pas, qu’ils ne voulaient plus, c’était servir de chair à canon pour les capitalistes, les Krupp, de Wendel et consort : «  ceux qu’ont l’pognon, ceux-là reviendront. Car c’est pour eux qu’ont crèvent…  ». Foin de l’identité nationale, on les a fusillés parce qu’ils ne voulaient plus servir le capital.

 Que veut dire d’ailleurs, qu’est-ce que c’est, l’identité nationale. Il est probable qu’on va en partie aller chercher à travers ce qui nous a réunis, ce que notre histoire a façonné pour cerner ce qui nous a rassemblés. Tout ceci va donc être, forcément, une recherche non objective ; de laquelle il est fort probable qu’aucun consensus tangible ne pourra éclore. Devant le manque de clarté qui entoure cette initiative, Il faut chercher ailleurs les raisons de cette interrogation gouvernementale.

 En analysant bien cette insistance de nos dirigeants à vouloir nous encadrer dans une sorte de similitude sociétale, on peut donc dire, sans beaucoup se tromper, que le contour d’un semblant d’identité nationale qui pourrait sortir de ces débats, a fortiori stériles, va servir de point d’appui à une immigration choisie afin de canaliser les flux migratoires sous des prétextes fallacieux. En réalité, en une période de crise et de chômage, on préfère expulser avec si possible la caution de la population, plutôt que de tenter de remédier au mal en le prenant à la racine. Par exemple, aider la petite l’agriculture des pays africains pour alimenter et stabiliser les populations, plutôt que de subventionner à l’exportation une agriculture des pays développés qui va se substituer à des agricultures locales en pratiquant des prix plus bas et favoriser ainsi l’immigration…

 Contrairement à ce que l’on pourrait penser, on ne s’est pas éloigné des raisons du débats sur l’identité nationale, cette parenthèse n’était, en l’occurrence, que pour démontrer que cette interrogation s’inscrivait dans la logique du système capitaliste, qui fait la guerre pour maintenir son hégémonie, qui veut définir des normes sociétales pour cantonner les peuples afin de mieux les exploiter, chacun à sa place, on ne mélange pas les torchons avec les serviettes…Pourtant, les sacrifiés étaient tous frères !

 

C’est à Craonne sur le plateau

Qu’on doit laisser sa peau

Car nous sommes tous des condamnés

Nous sommes les sacrifiés…

 

http://le-ragondin-furieux.blog4ever.com

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Travail, Famille, Patrie !

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12 réactions à cet article    


  • LE CHAT LE CHAT 3 novembre 2009 10:42

    pour aider nos dirigeants à forger l’identitité nationale , il y a aujourd’hui comme au temps jadis la désignation d’un ennemi bouc émissaire, que ce soit le sarrasin , l’anglois ,l’espagnol , le boche etc etc . c’est plus vague maintenant avec « la menace islamiste » , mais avec de tels concept , ça permet d’envoyer des troupes faire la guerre privée des yankees en Afghanistan , le capitalisme est toujours gagnant !


    • Gabriel Gabriel 3 novembre 2009 11:05

      Salut le chat,

      Plutôt que la maxime « Travail, Famille, Patrie », il me semble que celle-ci « Truandage, Flicage, Pillage » collerait plus à la façon de se comporter de ce gouvernement.  


      • foufouille foufouille 3 novembre 2009 14:08

        pour ton info, en 1950, un ouvrier qui ramassait des betteraves, etait paye 11000f
        le salaire moyen etait de 12000 ........
        au lieu de « charges », je dirait qu’il est impossible de faire concurrence avec un bulgare paye 150€/mois


      • rocla (haddock) rocla (haddock) 3 novembre 2009 14:17

        TFP


        maintenant c ’est

        tsoin tsoin ,

        fffffffffffffttttttt

        et pouet pouet



        • foufouille foufouille 3 novembre 2009 17:20

          je propose « taxes, bureaucratie, nepotisme »


          • Florentin Gastard 3 novembre 2009 18:03

            « L’armistice de 1914 » (cinquième ligne)
            Indigne...

            Voilà ce que c’est que de n’avoir pas de comité de rédaction suffisamment compétent, et même pas compétent du tout. Chercher l’audience à tout prix par des titres ridicules (« Travail, famille, patrie ! ») et ne parler de rien, à quoi bon ?
            Surtout quand le même jour, d’excellents articles, comme ceux d’Alex Joubert et de Bernard Dugué, sont presque ignorés.
            Il ne faut pas payer pour sauver Agoravox, mais le rénover du tout au tout.


            • Florentin Gastard 3 novembre 2009 18:06

              Quant à parler de « République monarchique », c’est risible.


              • jaja jaja 3 novembre 2009 19:04

                «  »L’armistice de 1914« (cinquième ligne)
                Indigne... »

                Bof tout au plus une erreur que chacun rectifiera de lui-même. Vos deux commentaires sont inutilement hargneux et ne disent rien non plus...

                L’auteur a au moins le mérite de faire un parallèle entre ce thème de « l’Identité Nationale », lancé juste avant les Régionales par la clique Sarko et la cible de cette campagne aux relents Lepenistes, l’immigration « non choisie »...

                Si parler de "République monarchique" vous semble risible plutôt qu’utiliser ce qualificatif péjoratif essayez de démonter ce concept...

                Pour ma part je serais plus enclin de qualifier cette République d’oligarchique... mais bon

                Donc je ne sais pas après avoir lu vos deux commentaires ce qui vous agace vraiment dans cet article. Et je suis persuadé que vos raisons sont plus que très politiques mais non exprimées....


              • Florentin Gastard 3 novembre 2009 19:22

                Pardonnez-moi, si vous pensez que je suis sarkozyste, vous n’avez qu’à lire mes articles et vous aurez la réponse.
                A propos de cette « recherche non objective » d’identité nationale, je ne vois pas ce qu’il y a à critiquer. Comme s’il y avait une quelconque objectivité dans le sentiment d’appartenance des hommes à une communauté nationale. Non, nous sommes tous des sujets, rappelons-le tout de même.
                Mais ce qui est très grave, c’est qu’aujourd’hui, on en vienne à se demander ce qui constitue nos valeurs communes. Dans cette phrase d’un français très approximatif : « Que veut dire d’ailleurs, qu’est-ce que c’est, l’identité nationale » (troisième paragraphe avant la fin), il est malheureux de constater que l’auteur de l’article ne semble avoir aucun sentiment qui fait de lui un français et pas un anglais, par exemple.
                Avec ses peuples et ses exploités, M. Mengneau l’Internationaliste a bien des choses à apprendre en politique.


              • jaja jaja 3 novembre 2009 19:52

                Voila je pense avoir compris là où ça vous fait mal.... L’Identité nationale et ses valeurs communes que nous serions tous, riches comme pauvres, censés partager...

                Et bien non nous n’avons fondamentalement aucune valeur commune avec cette bourgeoisie capitaliste qui nous exploite. Ni la finance, ni la Patrie, ni cette démocratie tronquée qui ne peuvent que réclamer notre sang et notre labeur forcé...
                Nous n’avons pas la même lecture de l’histoire et nos intérêts sont fondamentalement opposés a ceux des classes dominantes...

                Passez-vous aussi de cette suffisance qui vous fait penser que l’auteur "a bien des choses à apprendre en politique". Il ne fait qu’exprimer des positions qui sont antagoniques aux vôtres..

                Aussi attaquez-le sur le fond, pas sur la forme. Ce sera plus sain...


              • ELCHETORIX 3 novembre 2009 20:28

                bonsoir l’auteur et merci pour cet article dont je partage totalement la pensée et la phylosophie ou pour faire simple , ce que vous avez si bien exprimées .
                Je constate que la majorité d’entre les posteurs , nous dégageons une même ligne de pensée ou constatation càd que plus personne ne veut plus se faire manipuler par une minorité d’êtres qui , tout au long de l’histoire et partout dans le monde , ont toujours profité de leur « bonheur » sur le « grand malheur » de chaque peuple , en divisant , excitant la fibre patriotique , ou les différentes religions etc..
                Cordialement .


                • Peachy Carnehan Peachy Carnehan 4 novembre 2009 01:05

                  Encore l’Identité Nazionale, décidément...

                  Si ce débat, qui se tiendra de toute façon dans les préfectures, doit aboutir à quelque chose, alors qu’il serve à réhabiliter les mutins de 1917 et les « fusillés pour l’exemple ».

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