Travail forcé
Quelques chiffres http://www.ilo.org/global/topics/forced-labour/lang—fr/index.htm :
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Près de 21 millions de personnes sont victimes du travail forcé – 11,4 millions de femmes et de filles et 9,5 millions d’hommes et de garçons.
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Près de 19 millions d’entre elles sont exploitées par des particuliers ou des entreprises privées et plus de 2 millions par un Etat ou des groupes rebelles.
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Parmi celles qui sont exploitées par des particuliers ou des entreprises, 4,5 millions subissent une exploitation sexuelle forcée.
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Dans l’économie privée, le travail forcé génère 150 milliards de dollars de profits illégaux par an.
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Le travail domestique, l’agriculture, la construction, la production manufacturée et le spectacle figurent parmi les secteurs les plus concernés.
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Les travailleurs migrants et les populations indigènes sont particulièrement vulnérables au travail forcé.
Le travail forcé est une réalité mondiale, et même européenne. Il répond à un calcul simple de « cost killer ». Le coût d'un produit étant notamment déterminé par
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l'achat de matière,
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la consommation de matière
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et la main-d'œuvre directement concernée par la production,
Réduire le coût de la main-d'œuvre à zéro permet supprimer l'une des composantes, c'est élémentaire. Immoral, mais élémentaire. Des réductions intermédiaires ont été créées par les gouvernements, comme les stages, ou les emplois d'aide à la personne, où le temps de déplacement n'est pas comptabilisé dans le temps de travail, contrairement aux salariés.
Les Romains l'avaient déjà compris en instaurant l'esclavage, de même que les Espagnols du 16ème siècle en Amérique et les Sudistes jusqu'à la guerre de Sécession, sans oublier Bonaparte avec le décret du 30 Floréal An X (20 mai 1802), qui a légalisé l'esclavage aboli en théorie huit ans plus tôt. La liste est loin d'être exhaustive.
Est-ce seulement les employeurs qui peuvent être accusés de travail forcés ?
Est-ce qu'un Etat peut être suspecté ?
Quand les gouvernements successifs gaspillent les fonds publics et réclament ensuite aux citoyens davantage de trimestres pour valider la retraite, peut-on parler de travail forcé ?
Et quand un gouvernement exige que les salariés travaillent un jour gratuitement, est-ce aussi du travail forcé ?
Rappelez-vous cette canicule de 2003
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et le déni du ministre,
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puis le cynique "de toutes façons, ces gens seraient décédés tôt ou tard", ce qui n'est pas faux : nous sommes tous mortels,
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puis la volonté de culpabilisation "ces gens sont décédés parce que leurs proches ne sont pas allés les voir"
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et la sentence "les salariés vont travaillés gratuitement le lundi de Pentecôte" soi-disant pour financer l'autonomie des personnes âgées et handicapées. A ce lundi a succédé à partir de 2008 une journée entière ou saucissonnée, au gré de l'employeur, mais le principe reste identique aux années précédentes. En contrepartie des salaires non payés, l'entreprise doit verser une contribution représentant 0,3% de la masse salariale.
Quel magnifique tour de passe-passe ! On part de l'incurie du gouvernement au travail forcé d'une partie de la population (uniquement les salariés, adieu l'égalité ; sont exemptés les artisans, les commerçants, les agriculteurs et les professionnels libéraux) sous l'oeil attendri des syndicats de travailleurs et des partis dits de gauche. Et voila environ 2,45 milliards engrangés par les fisc en 2013.
C'est si bon qu'un ancien ministre de la Santé et des Solidarités, Philippe Bas estime qu'une seule journée de solidarité ne suffit pas pour atteindre ses objectifs. Il plaide pour l'instauration d'un autre jour pour les salariés aux 35 heures. http://www.lefigaro.fr/economie/2009/08/06/04001-20090806ARTFIG00275-vers-une-seconde-journee-de-solidarite-.php
Evidemment, avec le chômage envahissant et les pauvres gens qui se rabattent sur du travail précaire sans protection, comme les entrepreneurs individuels, les recettes risquent de diminuer.
Cette journée de solidarité est un retour vers l'Ancien régime et ses corvées.
De même, l'écotaxe était un retour vers l'Ancien régime et ses fermiers généraux, alors qu'un décret du 21 mars 1791 résiliant le bail Mager, sanctionné par Louis XVI le 27 mars, l'Assemblée nationale constituante avait supprimé la Ferme générale à compter du 1er avril.
L'écotaxe avait été votée par tous les députés, même ceux dits de gauche, en 2009. Après des mois de contestation des « bonnets rouges », elle est enterrée en catimini par un report sine die qui a coûté cher au gouvernement.
Entretemps, le leader maximo du Parti de Gauche et du Front de Gauche avait méprisé les bonnets rouges : « Il faut toute la naïveté du monde pour croire qu’une manifestation comme celle de Quimper, convoquée par le MEDEF, l’UMP, les évêques, le Front national, les régionalistes identitaires, est un mouvement populaire à vocation d’intérêt général, voire même progressiste » http://7seizh.info/2013/11/07/selon-melenchon-les-bonnets-rouges-sont-des-naifs-enroles-de-force/
Le pauvre homme a actuellement, s'il faut en croire les médias, du vague à l'âme. Je pense qu'il devrait commencer par revoir la définition du mot "gauche" pour tenter de dépasser son score aux européennes compris entre 5,24 % et 8,57 %. Il a beau se prétendre "rouge", sauf du bonnet, bien sûr, je ne l'ai pas entendu vociférer contre la journée de solidarité.
PS (post scriptum) :
Le travail au noir, qui comprend le travail forcé, représenterait pour l'ensemble de l'Union européenne un montant de 2.100 milliards d'euros de recettes selon un rapport rédigé par le professeur autrichien Friedrich Schneider. Il représenterait entre 10 % et 30 % du PIB selon les pays.
Quelques chiffres http://www.ilo.org/global/topics/forced-labour/lang—fr/index.htm :
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Près de 21 millions de personnes sont victimes du travail forcé – 11,4 millions de femmes et de filles et 9,5 millions d’hommes et de garçons.
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Près de 19 millions d’entre elles sont exploitées par des particuliers ou des entreprises privées et plus de 2 millions par un Etat ou des groupes rebelles.
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Parmi celles qui sont exploitées par des particuliers ou des entreprises, 4,5 millions subissent une exploitation sexuelle forcée.
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Dans l’économie privée, le travail forcé génère 150 milliards de dollars de profits illégaux par an.
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Le travail domestique, l’agriculture, la construction, la production manufacturée et le spectacle figurent parmi les secteurs les plus concernés.
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Les travailleurs migrants et les populations indigènes sont particulièrement vulnérables au travail forcé.
Quelques définitions http://www.hrea.org/index.php?doc_id=1102 :
- travail forcé et obligatoire : tout travail ou service exigé d'un individu sous la menace d'une peine quelconque et pour lequel le dit individu ne s'est pas offert de son plein gré
- esclavage : l'état ou condition d'un individu sur lequel s'exercent les attributs du droit de propriété ou certains d'entre eux
- servage : travail effectué dans un champ appartenant à une autre personne et dans le but de rendre un service défini à cette personne, avec ou sans rémunération et par un individu qui n'est pas libre de changer son statut
Et l'Europe dans tout ça ? http://www.euractiv.fr/sections/europe-sociale-emploi/le-travail-force-existe-aussi-dans-lue-302283
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2/3 des 109,5 milliards d’euros générés par le travail forcé proviennent de l’exploitation sexuelle, selon un rapport de l'Organisation internationale du travail (OIT).
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L’Union européenne n’obtient pas de bons résultats en matière de lutte contre le travail forcé. Plus d'un quart des 72 milliards d’euros de profits annuels venant de l'exploitation sexuelle dans le monde sont réalisés dans les économies développées et dans l'UE. Le travail sexuel forcé est « 5 fois plus rentable que l'exploitation forcée, le travail domestique non compris » et « 6 fois plus rentable que toute autre forme de travail forcé », révèle le rapport de l'OIT Profits et pauvreté : la dimension économique du travail forcé.
Affectation des recettes http://www.cnsa.fr/article.php3?id_article=807
Les 2,41 milliards de recettes de la journée nationale de solidarité 2013 ont été donc utilisés comme suit :
1, 445 milliard d’euros au bénéfice des personnes âgées :
482 millions d’euros ont été versés aux conseils généraux pour le financement de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) ;
939 millions d’euros ont été alloués aux établissements et services médico-sociaux accueillant ce public ;
24 millions d’euros pour le plan d’aide à l’investissement qui doit permettre aux établissements médico-sociaux pour personnes âgées de se moderniser.
963 millions d’euros au bénéfice des personnes handicapées :
626 millions d’euros ont été versés aux conseils généraux pour le financement de la prestation de compensation du handicap (PCH) et le fonctionnement des maisons départementales des personnes handicapées ;
313 millions d’euros ont été distribués aux établissements et services médico-sociaux accueillant des personnes en situation de handicap ;
24 millions d’euros pour le plan d’aide à l’investissement.
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